Cette chronique comme toutes celles qu'on nous assène chaque jour dans le Main Stream ne m'inspre qu'une réponse : "Les questions qui me hantent sont celles-ci : premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ? A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversion radiophonique Luis Régo et Claude Villers. S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, à mon avis, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère, et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne la mort, elle, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance qui vivent à cent à l'heure. Alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup ça s'arrête sans plus de raisons que ça n'avait commencé, et le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, tous, nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l’asticot. Alors je vous le demande, Mesdames et Messieurs les jurés, quel autre échappatoire que le rire sinon le suicide, poil aux rides ? Donc on peut rire de tout, y compris de valeurs moins sacrées comme, par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la Défense passive ici présent. Son grand amour s’appelle Marika. C’est la seule aryenne au monde qui peut le supporter, ce qu’on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable en peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyée de Lisbonne en paquet Fado. Deuxième point : peut-on rire avec tout le monde ? ...C'est dur. Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelques fois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains. La compagnie d'un stalinien pratiquant, par exemple, me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine. Et la présence à mes côtés d'un militant d'extrême-droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, Mesdames et Messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune, au-dessus de la robe austère de la Justice sous laquelle, je ne vous raconte pas. Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, Mesdames et Messieurs les jurés. Je n'ai rien contre les racistes. C'est le contraire. Comme dirait mon charmant ami le brigadier Georges Rabol, qui joue du piano ici tous les jours, et qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste. Dans « Une journée particulière », le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d’antifascisme : « Vous vous méprénez, messieurs, cé né pas lé locatairé dou sixièmé qui est antifasciste, c’est lé fasciste qui est anti-locatairé dou sixièmé. » « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère », disait avec mansuétude le Président Senghor, qui est moins pianiste mais plus nègre que Georges Rabol." (Pierre Desproges, Procureur de la République) [Extrait du "Tribunal des Flagrants Délires" du 28 novembre 1982 sur France Inter. Invité : Jean-Marie Le Pen]
Cette chronique comme toutes celles qu'on nous assène chaque jour dans le Main Stream ne m'inspre qu'une réponse :
"Les questions qui me hantent sont celles-ci : premièrement, peut-on rire de tout ? Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ? A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversion radiophonique Luis Régo et Claude Villers.
S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, à mon avis, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère, et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne la mort, elle, pour se rire de nous ? Est-ce qu’elle ne pratique pas l’humour noir, elle, la mort ? Regardons s’agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance qui vivent à cent à l'heure. Alors ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup ça s'arrête sans plus de raisons que ça n'avait commencé, et le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, tous, nous sommes fauchés un jour par le croche-pied rigolard de la mort imbécile, et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l’asticot.
Alors je vous le demande, Mesdames et Messieurs les jurés, quel autre échappatoire que le rire sinon le suicide, poil aux rides ? Donc on peut rire de tout, y compris de valeurs moins sacrées comme, par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la Défense passive ici présent. Son grand amour s’appelle Marika. C’est la seule aryenne au monde qui peut le supporter, ce qu’on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable en peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyée de Lisbonne en paquet Fado.
Deuxième point : peut-on rire avec tout le monde ? ...C'est dur. Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d’inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelques fois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains. La compagnie d'un stalinien pratiquant, par exemple, me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine. Et la présence à mes côtés d'un militant d'extrême-droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, Mesdames et Messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune, au-dessus de la robe austère de la Justice sous laquelle, je ne vous raconte pas.
Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, Mesdames et Messieurs les jurés. Je n'ai rien contre les racistes. C'est le contraire. Comme dirait mon charmant ami le brigadier Georges Rabol, qui joue du piano ici tous les jours, et qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste. Dans « Une journée particulière », le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d’antifascisme : « Vous vous méprénez, messieurs, cé né pas lé locatairé dou sixièmé qui est antifasciste, c’est lé fasciste qui est anti-locatairé dou sixièmé. »
« Les racistes sont des gens qui se trompent de colère », disait avec mansuétude le Président Senghor, qui est moins pianiste mais plus nègre que Georges Rabol."
(Pierre Desproges, Procureur de la République)
[Extrait du "Tribunal des Flagrants Délires" du 28 novembre 1982 sur France Inter. Invité : Jean-Marie Le Pen]
Sauf qu'il n'y a pas de trêve
1:00 ah, ça rime donc c'est vrai.
Vous êtes les seuls à rire de vos propres plaisanteries ?
Mon cher Meurice n'aime pas Booba 🙁
Nos bons vieux députés fossilles
😂😂😂😂😂👋👋👋👋❤️❤️❤️