Tous indigènes - Kim Pasche

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  • Опубликовано: 6 фев 2025
  • "Tous indigènes !" questionne un passeur, une passeuse, sur notre nature indigène. Sommes-nous indigènes ? Pourquoi ? Comment l’être ? Comment le « redevenir mieux » ?
    Ici Kim Pasche, trappeur, archéologue expérimental, spécialiste des gestes premiers, en lien avec les Premières Nations du Yukon. Par Frederika Van Ingen
    (c) Le Cercle des Passeurs frederikavanin...
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    ‪@lecercledespasseurs1037‬
    Retranscription
    Si je te dis tous indigènes, tu dis quoi ?
    Tous indigènes, j’aime beaucoup la phrase. On entend le point d’exclamation, c’est bien. Tous indigènes, pour moi, fait écho forcément à deux choses. La notion qu’on a tous des racines, qu’on le veuille ou non. Au-delà de notre volonté, on vient bien de quelque part. Du Big Bang, tous, et après, l’embryogenèse absolue est énorme. Mais déjà, dans nos cultures proches et dans notre histoire proche. Donc, tous indigènes, pour moi, c’est déjà se poser la question : c’est quoi un territoire ? Qui vient d’où ? Quel est notre rapport à ce territoire, nous directement, et nous ancêtres. C’est donc porter une attention à là d’où on vient. Et aujourd’hui, je trouve que c’est bien parce qu’on a une telle fuite en avant. Je pense qu’on est plus aguerri quand on a porté notre conscience sur là d’où on vient.
    Et puis, tous indigènes, ça peut aussi faire écho, par opposé complémentaire, à tout ce qu’on ne sait pas de nos origines. En fait, finalement quand on pose « indigènes », ça fait bizarre pour un occidental. Indigène, on associerait ça à d’autres cultures. Et le fait de voir qu’il y a presque une espèce d’écueil, il y a quelque chose de bizarre à se proclamer indigènes, nous occidentaux, et bien, ça met le doigt sur la difficulté peut-être que culturellement nous avons à entretenir notre histoire collectivement. Donc j’aime beaucoup. Ça ramène du pep et ça pose notre regard sur nos origines.
    Alors, est-ce que tu aurais un ou deux signes que tu as repérés qui caractérisent le fait d’être indigène, la notion d' »indigénicité » ?
    Alors, faire des généralités c’est toujours délicat, mais là où je suis passé et les peuples traditionnels avec lesquels j’ai eu contact, ont en commun, dans mon expérience à moi, une très forte identité qui est liée vraiment au territoire et à l’histoire de ce territoire.
    Quelque chose que j’ai toujours vu, c’est « depuis la nuit des temps », quand on raconte une histoire chez les indigènes. C’est depuis toujours.
    Alors, on sait nous, d’un point de vue intellectuel que c’est pas vrai, mais en fait, d’un point de vue poétique, c’est merveilleux, c’est-à-dire que, au-delà même de notre compréhension intellectuelle que ce situe le bout de nos racines, et ça veut dire qu’il y a quand même un contact avec ce qui est invisible dans notre passé et donc invisible en général. Donc ça, c’est quelque chose que j’ai vu partout, on va dire, c’est une chose.
    Et puis après, il y a cette notion qui me vient, c’est la notion collective. C’est-à-dire qu’il semble que c’est très simple pour ces cultures-là de faire corps commun. Là où, pour nous, c’est extrêmement difficile. Nous, on est tout le temps dans la scission, on vit le déchirement, tout le temps, que ça soit politique, que ça soit familial. Il y a toujours des scissions.
    Là où j’ai l’impression qu’il y a presque une volonté d’unicité beaucoup plus forte dans les peuples traditionnels, même chez les jeunes, par ailleurs. C’est-à-dire qu’ils peuvent être eux-mêmes en désarroi par rapport aux questions modernes. Néanmoins, j’ai toujours rencontré des jeunes qui en général sont assez fiers d’être les « enfants de », de « venir de ». Il y a une forte identification à l’origine.
    Voilà les deux choses qui me viennent.
    Qu’est-ce qui nous manquerait pour redevenir indigènes ?
    ...
    Lien pour accéder à la retranscription complète : frederikavanin...

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