La Symphonie no 2 la «Pastorale» d’Anton Bruckner ?

Cette symphonie, composée en 1872 (puis révisée en 1877) est une excellente entrée dans l’univers symphonique d’Anton Bruckner. Elle brille en effet par la beauté et la lisibilité de ses thèmes, l’équilibre de ses proportions, la hauteur de son inspiration. Son mouvement lent, d’une grande ferveur, compte parmi les plus beaux du répertoire symphonique.
Bruckner, un peu perdu, déboussolé depuis son arrivée à Vienne (1868) se remémore avec nostalgie les paysages verdoyants de sa Haute-Autriche natale, mais aussi le succès rencontré, quelques années auparavant, par sa grande Messe en fa mineur (qu’il cite à 4 reprises dans cette symphonie). On y entend également des moments de tension, liés à sa difficulté de s’intégrer dans la capitale des Habsbourg, à ce sentiment de solitude également qui ne cessera de le faire souffrir.
De fait, elle mérite vraiment le détour car tous les ingrédients du style brucknérien y sont présents : une conception élargie du temps et de l’espace (Adagio), des silences marqués, une sorte de métaphysique sonore d’une grande spiritualité, le trithématisme ainsi que la forme cyclique, des contrastes saisissants, des audaces harmoniques en avance sur son temps.
Bien qu’émaillée d’épisodes tendus, tragiques (ut mineur), elle s’achève par une coda lumineuse, en ut majeur. Bruckner, qui la dirigea pour la première fois, le 26 octobre 1873, dans la grande salle du Musikverein de Vienne, connut là son premier succès viennois, acclamé par le public et par les musiciens de l’orchestre. Un succès bien mérité !
Cette conférence d’Éric Chaillier, auteur d’une biographie remarqué de ce compositeur (Buchet-Chastel, 2022), a été enregistrée à Lausanne, le 14 mars 2024, avant le concert donné par l’OSR sous la direction du chef britannique Jonathan Nott, au Théâtre de Beaulieu. Elle est illustrée de gravures d’époque, d’extraits de film et de nombreux extraits musicaux.
www.ericchaill...
Réalisation vidéo: filmsbyswiss.ch

[@SebastienPierre-se4uf]

Entre "la petite effrontée" (la 1ère) et cette deuxième symphonie, quel palier franchi ! Cette deuxième est vraiment la matrice de toutes les autres, et c'est un indubitable chef-d'oeuvre accompli. Nous pouvons nous en rendre pleinement compte à l'écoute de la version originale de 1872 dont le centre de gravité (l'adagio) se trouve dans le 3ème mouvement, longue méditation que vient couronner le solo de cor (sur son tapis de corde) du finale, une des plus belles perles de l'histoire de la musique occidentale (perle hélas partiellement retirée dans la version de 1877 qui voit la clarinette se substituer au cor). Un chef est parvenu dernièrement à sublimer cette oeuvre dans sa version originale, plaçant sa gravure tout au sommet de la discographie : Rémy Ballot avec l'Altomonte Orchester chez le label Grammola. Son adagio est d'une portée spirituelle et méditative inégalé, voire inégalable.

[@eldorado5123]

c'est magnifique

[@eldorado5123]

c'est vraiment passionnant ,merci

[@Ohmereb]

C'est certainement la première à caractère propre à ce compositeur ❤

[@debbiemetal352]

les gens passionnés sont passionnant!

[@lucmaitre246]

je suis un passionné de Bruckner