Tu nous vends trop de rêve ! Mais même la semaine à 15h ne me laisserait pas assez de temps pour faire ce que j'aimerai faire ! Par contre, le revenu de base universel et inconditionnel est une réponse à un taux de chômage élevé... mais pas seulement. J'avoue que j'ai été pas mal convaincu par cette série de vidéos (~16 min en tout) : ruclips.net/p/PLkzjbW_sNXE_fywK-iKQ0HJF_DcMRQTNG
merci ! Le problème, c'est qu'en comptant sur le revenu universel : - On prend en charge les besoins de base de tout le monde en dehors de tout salaire, ce qui permet aux patrons de justifier un salaire bas, d'autant plus qu'ils restent en position de force pour négocier tant qu'il y a trop de demandeurs par offre d'emploi. - On entérine un taux de chômage élevé et on donne l'impression que la lutte contre le chômage n'est plus utile, puisque les gens n'ont plus à travailler pour vivre. - Le problème principal pour moi, qui découle du précédent, c'est que du coup on ralentit la réduction du temps de travail, et donc on entérine 2 catégories de gens : ceux qui ne travaillent pas, et ceux qui travaillent trop. Et je pense que ce serait très problématique pour la solidarité, les gens qui continuent à travailler risquent d'autant plus de voir les autres comme des fainéants et des profiteurs pendant qu'ils se tuent à la tâche. Pour moi c'est fondamental de mettre tout le monde à égalité en se donnant comme règle absolue que tout travail restant à effectuer doit être réparti équitablement entre tout le monde. Et les 15h c'est provisoire, la productivité continuera à augmenter et donc le temps de travail à baisser ! Et pour moi c'est de cette façon qu'on doit arriver à l'abolition du travail : le jour ou on n'aura plus que 1h par semaine à faire (ou si les libéraux restent au pouvoir, le jour ou on aura 90% de chômage) , ça semblera évident à tout le monde que lier le droit aux ressources pour vivre à un travail effectué, et la notion même de "mérite" ou la nécessité de "gagner sa vie" par le travail, est un concept absurde. Pour moi le revenu universel c'est une tentative d'astuce pour accélérer ce mouvement idéologique mais qui risque d'aboutir au contraire en entérinant l'idée qu'il y a 2 sortes de gens : ceux qui travaillent, et ceux qui ne travaillent pas.
@@EspritCritique Je ne suis pas vraiment d'accord avec certains points que tu soulèves. - je ne vois pas en quoi le revenu universel justifierait plus les patrons a baisser les salaires que le RSA puisque celui-ci est sensé être "un complément de revenu pour les travailleurs pauvres et un minimum social pour ceux qui ne travaillent pas." (wiki) Pour moi, le revenu de base ne change rien sur ce point. - est-ce qu'on entérine un taux de chômage élevé ? Je ne sais pas... et je suis sans doute biaisé sur ce point (tu verras plus bas). - j'avoue, je suis d'accord avec toi. Ça risque de retarder la réduction du temps de travail. Et de fait, ça risque de maintenir les deux catégories travailleurs et chômeurs. Mais je ne vois pas en quoi cela accentuera la vision de la plupart des travailleurs sur les chômeurs comme des profiteurs fainéants. Et c'est effectivement un gros problème (déjà dans la société actuelle). Mais, à la différence de l'état actuel, les chômeurs ne "bénéficieront" pas d'une aide supplémentaire par rapport aux travailleurs, puisque le revenu est universel. (J'en profite pour dire qu'aujourd'hui, on manque clairement aussi de pédagogie. Ne serait-ce que pour dire que la plupart des gens qui ont un travail l'ont plus par chance que parce qu'ils ont fait plus d'efforts que les autres) J'avoue que je suis peut-être biaisé par le fait que je ne crois pas un instant qu'on aura du travail pour tout le monde jusqu'à l'abolition du travail, même en partageant le temps de travail. Ce sera effectivement le cas au début. Mais si demain l'IA et la robotique deviennent suffisamment forte pour remplacer tout le monde sauf les instits, je ne suis pas convaincu que tout le monde ait la capacité de devenir instit et de fait, tout ceux qui ne seront pas capable d'enseigner seront au chômage. L'exemple est extrême, mais je ne vois pas de raison pour laquelle le progrès technico-scientifique toucherait de la même manière tous les profils de métiers. Et oui, en disant ça, j'entérine le fait qu'il y aura un moment où le chômage sera inévitable alors qu'il restera du temps de travail à partager. Et du coup, le revenu de base, fixer au départ au RSA me semble inévitable et doit être mis en application avant d'arriver au moment où il ne sera plus possible d'avoir du travail pour tout le monde. Il doit être fixer au moins au RSA pour l'acceptation, puis être augmenter après. À son départ, il permet une plus grande égalité de traitement et un meilleur respect de la dignité des personnes ayant actuellement droit au chômage (voir les vidéos). Il doit aussi être augmenté régulièrement parce que je trouve injuste, déjà aujourd'hui, d'être payé beaucoup, beaucoup plus que quelqu'un qui a fait les mêmes études que moi mais n'a juste pas eu la chance de trouver un boulot (la "chance" se discute parce que mon boulot a quand même failli me tuer... mais on verra une autre fois les conditions de travail).
- Pour ta première objection, je te rappelle que les premières personnes à avoir défendu le revenu universel sont des libéraux, et qu'il y a encore aujourd'hui des libéraux qui le défendent, précisément parce que pour eux ça permet de justifier le libéralisme et la concurrence de tous contre tous, à partir du moment ou les gens ne risquent plus de se retrouver sans ressource. En fait c'est quelque chose qu'on observe déjà avec les emplois "aidés" : quand on propose aux patrons de payer une partie du salaire à leur place, ils ne vont pas se gêner ! - En fait on peut déjà observer ce qu'il se passe à l'heure actuelle : entre le "RSA activité" et la prime d'activité, on donne déjà des aides aux travailleurs pauvres, mais avec l'idéologie méritocratique, les libéraux considèrent qu'ils le méritent justement parce qu'ils travaillent, et ça ne les empêche absolument pas (au contraire) de montrer du doigt les bénéficiaires du RSA socle parce que selon leur idéologie c'est justement le fait d'aider les gens qui ne travaillent pas comme les gens qui travaillent qui est scandaleux, il faut récompenser "ceux qui font des efforts" et au contraire punir "ceux qui n'en font pas". Et le fait de faire bénéficier autant tout le monde de cette aide sans aucun rapport avec leur revenu ou leur patrimoine, c'est déjà en soi un problème, parce que là tu me parles de travailleurs pauvres, mais "tout le monde", c'est "tout le monde", y compris les travailleurs pas pauvres du tout, les rentiers, les milliardaires... Et c'est justement ça qui plait à ceux des libéraux qui défendent le revenu universel, ça rejoint précisément leur conception de l'"égalité" : la flat tax ! Chacun doit être aidé et ponctionné par l'impôt exactement de la même manière, sans prendre en compte leurs ressources, ce qui permet de dire qu'il y a "égalité des chances" et donc que si des gens s'en sortent moins bien que d'autres, c'est entièrement de leur faute ! En donnant à chacun autant quel que soit son revenu et son patrimoine, on éclipse ce qui est pourtant fondamental dans le rôle des aides sociales : la redistribution des richesses, qui est sensée prendre plus à ceux qui ont plus, et donner plus à ceux qui ont moins. Alors oui, on peut quand même à côté exiger des impôts plus progressifs, mais dans ce cas c'est juste absurde : à quoi bon donner de l'argent aux milliardaires si on doit chercher ensuite à leur reprendre par l'impôt ? Autant directement ne pas donner d'aides aux gens qui n'en ont pas besoin ! Si ceux des libéraux qui défendent le revenu universel sont si enthousiastes, c'est justement parce qu'ils n'ont aucune intention de faire de la redistribution des richesses, et ils comptent bien que même les milliardaires puissent profiter de cet argent de poche. Enfin le fait de se focaliser sur le "revenu" mensuel souligne un autre point aveugle des débats économiques d'aujourd'hui sur les inégalités : le patrimoine. Le revenu mensuel n'a jamais été la définition de la richesse, la richesse c'est ce qu'on possède. Le revenu mensuel c'est un concept extrêmement récent qui découle de la généralisation du salariat, mais la principale source des inégalités de richesse, c'est l'héritage et l'accumulation de capital. Et là le revenu universel n'y change rien. On peut bien imaginer sur le même modèle un héritage universel qui serait donné à chaque enfant automatiquement, mais là encore on voit bien l'absurdité si on le basait sur le même modèle que le revenu de base, parce qu'on donnerait cet héritage supplémentaire également à ceux qui ont déjà un énorme héritage ! Pour moi c'est clair : l'impôt et les aides sociales, sur le revenu comme sur le patrimoine, ça doit être progressif en fonction du revenu, pour assurer leur fonction essentielle : redistribuer les richesses (comme on doit redistribuer le travail). Pour l'idée que tous les travaux ne sont pas remplaçables par des IA, je pense que justement tu ne prends pas en compte la spécificité des IA, qui est précisément d'élargir le type de métiers remplaçables aux métiers intellectuels, qui jusque là échappaient en partie aux gains de productivité. Bien sur qu'on peut remplacer les profs, ça se fait déjà de plus en plus. Par exemple moi, je suis principalement autodidacte. Combien de temps j'aurais du passer en cours pour apprendre ce que les algorithmes des moteurs de recherche m'ont permis d'apprendre par moi-même depuis mon ordinateur ? Un prof qui auparavant touchait seulement quelques centaines d'élèves grand maximum par an dans ses cours peut aujourd'hui poster ses cours sur Internet et toucher des millions de gens. J'ai suivi en vidéo des cours dispensés dans des tas d'études supérieures dans lesquelles je n'ai pas eu à m'inscrire !
@@EspritCritique Je vais devoir beaucoup réfléchir (c'est cool, c'est toujours intéressant de devoir se remettre en question). Je vois quand même un gros intérêt à donner un revenu de base à tout le monde, y compris les plus riche, tout en ayant un impôt sur le revenu et la richesse : s'assurer que ceux qui en ont besoin l'aient, parce qu'automatique. Parce que si il faut la demander, il y aura toujours des personnes qui ne sauront pas qu'elles y ont droit ou ne voudront pas la demander pour ne pas être stigmatisées, ou encore parce que l'accès y sera trop compliqué. Combien sont ces personnes aujourd'hui ? Je n'en sais rien, mais je crains qu'elles ne soient pas négligeables. (j'imagine et j'espère que ça a fortement baissé par rapport au RSA activité où 70% des personnes qui y avaient droit ne le demandaient pas). Par contre si, je prends bien en compte la spécificité des IA. Je suis même convaincu que la plupart des métiers intellectuels (dont chercheur en mathématique) seront remplacés par des IA avant que la plupart des métiers manuel ne soient remplacés par des robots (mais je suis convaincu que l'enseignement maternelle et primaire feront partie des derniers à être remplacer). Mon point de vue est que les métiers qui resteront le plus longtemps ont peu de chance d'être diversifiés. Ce manque de diversité exclura du monde du travail ceux qui n'ont pas les compétences requises pour ses proffessions (pour reprendre mon exemple, enseigner n'est pas donné à tout le monde).
Depuis que j’ai 16 ans ( c’est pas d’hier donc) et suffisamment de compréhension et de recul sur l’état de notre société, je me tue à braire sur tous les tons ce que tu viens d’expliquer très clairement. Ça fait donc un peu moins de 30 ans que tout le monde se fout de ma poire. Tu n’imagines pas combien c’est agréable d’entendre, pour une fois, quelqu’un exprimer ce que je pense. Merci à toi.
Je suis bluffé, je manque de mots. Le sujet est extrêmement bien recherché, la mise en forme des résultats de ces recherches est plaisante et naturelle, et tu appliques une grande rigueur à l'analyse des données sans avoir peur d'affaiblir tes hypothèses mais au contraire en espérant trouver des points faibles pour les consolider. Chapeau bas !
merci à toi ! Bon j'espère que j'aurai l'occasion de te surprendre un peu plus et aller contre tes préjugés dans les vidéos suivantes, c'est dommage si ça ne fait que confirmer tout ce que tu pensais déjà :)
@@EspritCritique ça ne fait pas que ça. Disons que ça ajoute aux flux de pensées des éléments nouveaux ou de nouvelles perspectives à mes idées qui vont déjà globalement dans cette direction. Mais comme tout, des questions et de nouvelles réflexions en émergent encore et encore. Nous l doute que tu pourras remettre en question certains des préjugés que je ne questionne pas déjà.
j'ai découvert t'as chaîne il y a quelques années et elle m'a énormément guidé vers ma politisation ! je suis content de pouvoir utiliser cette vidéo pour mon travail sur l'histoire de la cgt et la nécessité de baisser le temps de travail parallèlement à l'augmentation de la productivité. Bon, après ma prof est clairement de droite et faut que je fournisse un travail en bêton pour qu'elle soit convaincu malgré ses billets idéologiques. bref merci énormément pour ton travail d'excellente qualité comme toujours, hâte de voir les prochains EC, prends ton temps pour les peaufiner ^^
Donc en fait il faudrait militer pour que le temps de travail soit indexé annuellement sur le taux de chômage. Parce que ça va être chiant si on doit monter aux barricades à chaque fois qu'il y a besoin de le baisser.
Ah ça c'est sur que ce serait le top ! Mais alors le changement idéologique qu'il faudrait avoir réussi au préalable me semble tellement énorme ! Et si on réussissait ce changement idéologique là, je pense qu'on pourrait carrément abolir tout de suite le capitalisme, ce serait plus simple :D
@@EspritCritique À ce point là ? Pourtant ça ne me semble pas très différent que de militer pour baisser le temps de travail à 30h pour lutter contre le chômage structurel... Mais j'suis malade alors mon cerveau doit passer à côté d'un truc. Après moi j'suis ok pour abolir le capitalisme tout de suite hein ^^
Bah la différence c'est que les 30h, on peut forcer la droite à l'accepter par peur des mobilisations tandis qu'ils pourront continuer à penser et dire que c'est une connerie horrible comme ils l'ont fait avec les 35h. Alors que pour instaurer une telle règle générale et qu'elle ne soit pas immédiatement abolie à la première occasion par les libéraux, il faudrait soit les empêcher définitivement de revenir au pouvoir, soit les convaincre de cesser de croire à leur idéologie !
@@EspritCritique ça fait des années que le syndicat Solidaires chante "travailler moins pour travailler toutes et tous". En effet, on ne peut pas dire que ça ait été très vendeur jusqu'ici...
Ce que tu dis là, on ne l'entend presque jamais. Et ça fait du bien de l'entendre. J'avais déjà entendu parler de cette hypothèse de lien entre temps de travail et chômage, mais tes chiffres et tes graphes m'ont beaucoup aidé.
Oui je me désole que ce discours soit devenu si rare, alors que c'était le discours "normal" de la gauche au XIXème siècle et au début du XXème siècle. Merci pour ton soutien !
Salut ! En petit droitard que je suis, j'ai bien aimé ta vidéo. Plutôt bien documentée, cool à écouter. Bon, je te cache pas que j'ai eu 2-3 AVC au cours de ta démonstration, mais globalement, bon boulot ! Pour ton graphique "productivité, temps de travail et chômage" et ton cas de l'Islande et de l'Irlande, je pense pouvoir t'apporter un élément de réponse : leur cadre législatif très différents. Par exemple en Islande, le temps de travail de base est de 40h avec 24 jours de CP. En Islande, le contrat de travail est un document très peu usité et beaucoup de personnes, notamment les jeunes et les expats se font avoir sur leur volume horaire et le salaire. Par exemple, le salaire horaire n'est pas le même selon les jours et les horaires, avec des variables en fonctions des types d'emploi, des entreprises ... En vrai, c'est moins cadré qu'en France. les arrêts maladies sont négociés par entreprise et si on dépasse le nombre de jour d'arrêt maladie, il faut avoir cotisé suffisamment auprès d'un syndicat pour que ce dernier indemnise le salarié. De plus, le niveau de vie est plus cher qu'en France donc, beaucoup de personnes cumulent 2 jobs. Concernant l'économie, la pêche représente près de 12% du PIB, c'est un métier qui demande beaucoup d'heures, avec une productivité "aléatoire" dans le sens où la production de poisson ne dépend pas d l'Homme directement. Bref, pour ton schéma est intéressant, mais la réalité est bien plus complexe et le nombre de variables à prendre en compte est beaucoup plus élevée. Ton analyse de la notion de travail et du rapport à celui-ci opposant "riche" qui "jouent" et "pauvres" qui "souffrent" sert bien tes intérêts (évidemment, tu as une ligne éditoriale et c'est normal), elle est même très intéressante intellectuellement et bien amenée (bon taff ! ). Tu aurais pu la complété en ajoutant un argument : la fable du "salf made man" qui vient conforter le "mythe" libéral que l'élévation par le travail est possible, bien que le modèle français repose plus sur l’ascenseur social par l'éducation et l'école républicaine (dommage que l'école reproduise le déterminisme social ^^) Maintenant, affirmer que baisser la durée du travail réduit le chômage c'est faire un faux calcul et c'est ce qui explique le cas de l'Allemagne sur ton graphique. Si tu analyse le marché de l'emploi de ce pays, ce graphe perd beaucoup de son sens. De la même manière, si on regarde le Japon, le temps de travail versus productivité ne dit pas grand chose au regard de la culture là bas et de l'importance du présentéisme dans ce pays. A titre d'exemple, je te laisse le soin de te renseigner sur les "salary man", tu verras que c'est une belle représentation de l'enfer. Réduire le temps de travail n'augmente pas la quantité de travail pour autant, tu divises juste le "gâteau" avec un plus grand nombre de parts. Alors si la part ainsi défini est suffisante pour que chacun est un sentiment de satiété c'est parfait, mais en l'état actuel, ce n'est pas le cas en France. D'autant plus qu'aucune entreprise n'acceptera de financer le modèle social français en maintenant les salaires à un niveau équivalent tout en réduisant le temps de travail, donc les salaires baisseront. Ce qui augmentera les difficultés déjà très grande à se loger etc. C'est tout le système qu'il faut changer, mais cela suppose aussi de revoir le modèle social et l'Etat providence. Et ça, pour le coup, je ne pense pas que les gens soit OK pour ça. A mona vis, le plus gros frein il est là. En France, le chômage est avant tout structurel et sert véritablement de variable d'ajustement aux différents gouvernement qui se succèdent depuis 30 ans. Par ailleurs, si on analyse les taux de chômage par CSP, on aperçoit que le taux de chômage des cadres, est au niveau national (en 2017, vu que tu cites des chiffres de 2017) de 3%, soit le plein-emploi. Alors qu'il est à environ à 11% pour les autres CSP. (source : insee). On voit bien que le problème est structurel : perte d'emploi dans les secteurs primaire et secondaire, moins d'emploi accessible aux non ou faiblement diplômé etc... Cela est du e partie à cause de la mutation du marché de l'emploi (et des entreprises etc), mais aussi à cause du système éducatif qui montrent ses limites. S'y ajoute un paradoxe tout à fait français : la main d'oeuvre peu qualifiée coûte chère, alors que la main d'oeuvre très qualifiée coûte peu chère. Un ouvrir au SMIC en France "coûte", charges patronale incluse, environ 1615€/ mois, soit 19.3K€/ans. En Espagne, c'est 1347€ soit 16K€/ans. Je pourrais forcer la description en prenant des pays de l'Est, mais je pense que tu vois l'idée. Alors que pour un ingénieur hautement qualifié par exemple, en France, on sera aux environ de 120K€/annuel brut (soit environ 180k€ full charges) alors qu'aux USA, aucun ingénieur très qualifié n'accepte un job avec un salaire "aussi bas". Ce qui entraîne une "fuite des cerveaux" et appauvri l'écosystème de ces "cerveaux" et du coup, bas les GAFA, c'est pas chez nous. Alors je ne prône rien, je n'ai pas de recette miracle, tout ce que je dis, c'est que tout est très complexe, encore plus dans une économie globalisée et mondialisée.
Bien vu. ;-) On notera aussi que la vidéo ne traite que des emplois salariés ( 85% en France), mais pas des 15% d'activités " libérales " : avocats, agriculteurs, patron, free-lance, auto-entrepreneur :-O, ... Bref, une grande diversité, complexe, où les écarts du rapport travail/revenus me paraissent bien plus étendus que pour les emplois salariés. Un problème avec les " premiers et derniers de cordée " ...? :-)
Mais du coup si tu penses qu'il faille changer structurellement notre système, pour le faire évoluer vers quelque chose de plus juste, soit créer un monde nouveau. Pourquoi es-tu de droite, dont la définition est l'immobilisme/la conservation de ce qu'on a actuellement, ou le retour en arrière vers ce qui se faisait avant ?
@@Jonarxxx salut ! Et merci pour ta question. Le problème avec ta question, c'est qu'elle est biaisée. Si je suis de droite = je veux l'immobilisme etc. Donc pour te répondre, je peux soit te donner ma propre définition de "la droite" soit tenter de t'expliquer pourquoi ce n'est pas cela "la vraie droite". En faisant cela, le débat n'est donc plus "pourquoi je suis de droite" mais plutôt quelque chose comme "X a tord et Y a raison". Et je ne veux pas rentrer dans ce débat parce que la politique c'est, par essence, un opinion. Et un opinion, par nature, est contestable. Personnellement, je ne pense pas avoir plus raison que les autres et je ne souhaite pas convaincre les gens. J'ai des opinions qui, en liens avec mes valeurs, me donnent une vision du monde qui, selon moi, est + juste etc. Par exemple : je ne pense pas que la droite = immobilisme. Je pense même qu'en favorisant l'innovation et l'entrepreneuriat, tu favorises la création. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'être de gauche = immobilisme (puisque la gauche est sensée être l'opposé de la droite). Raisonner avec des stéréotypes ne produits jamais de débat d'un autre type que la polémique, qui, par définition, est stérile. Je pense que chaque camp politique a le même objectif : créer ou rendre le monde meilleur. Donc la question "si de tel camp, et que tu veux X, pourquoi es tu de ce camp alors qu'il incarne l'inverse de X" est une mauvaise question qui n'entraîne ni réponse constructive, ni débat d'idée. Chacun va juste défendre son camp et tenter de disqualifier l'autre. En revanche la question "en quoi la philosophie politique dite de droite dans laquelle tu indiques être, te semble être plus pertinente que les autres pour obtenir X ?" Est une question qui, il me semble, est bien plus intéressante. En partant du principe que c'est cette question que tu me poses, alors voici ma réponse : dans la droite il y a une multitude de courants et de nuances, je ne suis pas conservateur, je suis plutôt, sur le plan économique, libéral. Aussi, je pense que le respect des libertés individuelles et des droits de l'homme doivent être au centre des préoccupations et des décisions pour conduire la société vers X. J'espère t'avoir répondu 😊
@@Cabouhl J'ai bien lu ta réponse et je te remercie d'avoir pris le temps de m'expliquer ton point de vue. Moi comme définition de la droite je prends la même que tzitzimtl : la droite c'est vouloir conserver le monde présent ou vouloir revenir à un monde passé. Quant à la gauche ce serait : vouloir créer un monde nouveau qui n'a jamais été appliqué. Ainsi les idéologies passent de gauche à droite lorsqu'elle sont appliquées. De mon point de vue : Le libéralisme était de gauche au 18eme, mais durant le 19eme le libéralisme a été appliqué, les libéraux ayant totalement appliqué leur programme pour changer le monde passé, sont donc passé à droite et veulent désormais conserver le monde présent. Ensuite les radicaux qui étaient de gauche au début du 19eme, on appliqué leur programme à la fin de celui-ci et au durant le 20eme et sont donc passé à droite, puis les sociaux libéraux ont fait passé leur idée à partir des 30 glorieuses et jusqu'au années 80-90-2000 et sont donc passé à droite, etc... C'est pourquoi je te demandais sérieusement pourquoi tu pensais être de droite, si tu souhaitais un monde plus égalitaire (soit un monde nouveau (donc de gauche avec ma définition) puisque que ce soit dans le passé ou actuellement, le monde ne fut égalitaire). Donc en reprenant ta question "en quoi la philosophie politique ... pour obtenir x", si ta philosophie politico-économique est le libéralisme, et que obtenir x c'est obtenir un monde plus égalitaire, dans ce cas il suffit de regarder le moment où le libéralisme a été appliqué en France, et on constate qu'il était bien moins égalitaire que maintenant. C'est pourquoi je pense que si tu souhaites un monde plus égalitaire que celui qu'on a actuellement, que ce soit sur le plan social ou économique, et bien en regardant dans le passé et en regardant ce qu'on dit les théoriciens du libéralisme économique, (qui étaient contre tout intervention de l'état dans le marché, et qui souhaitent pour certains la privatisation des services publics (mis à part le régalien) ainsi que la suppression de la retraite et du droit au chômage), il ne faudrait te réclamer du libéralisme car il va à l'inverse de l'égalité en promouvant le mérite. Tout ça pour dire que de mon point de vue, se réclamer de la droite libérale et défendre un monde avec un modèle plus égalitaire est un non sens au vu des écrits et actes des libéraux jusqu'à présent. C'est pourquoi je t'ai posé cette petite question au départ.
@@Jonarxxx merci pour ta réponse. En considérant que la gauche "c'est vouloir créer quelque chose de nouveau" tandis que la droite c'est "conserver ou revenir à avant" on peut dire que je suis de gauche alors. Et c'est assez étonnant parce que, par exemple, je suis contre le contrat de travail, je pense qu'un système ou tu peux arriver et repartir sans contrainte (ou te faire virer, forcément) serait plus efficace et respectueux des libertés, mais je suis pour un gain progressif de protection salariale en fonction de l'ancienneté, via négociation par accord de branche. C'est nouveau, ça n'a jamais été fait, pour autant, est ce de gauche ? Autre exemple, je suis pour l'abolition des droits de succession pour la 1ère génération qui hérite de plus de 500k€. Ça n'a jamais été fait, mais est ce de gauche ? Dire "la droite c'est le conservatisme" et "la gauche c'est l'utopie", ne dit rien si ce n'est une opposition de stéréotype. C'est bien pour ça que le débat d'idée, en France en tout cas, est stérile. En plus des idées exprimées précédemment, je pense également que l'agriculture devrait être un secteur régalien et que tous les agriculteurs devraient percevoir un salaire de l'Etat (à la condition que leur production soit distribué en France). Cette idée est elle a la fois de droite (protectionnisme ?) et de gauche (protection ?). Je ne sais pas trop où je me situe sur l'échiquier politique actuel à vrai dire. Sur le plan économique, je suis plutôt à droite. Sur le plan social, plutôt à gauche (je rappelle que mon 1er commentaire à 3 ans, j'ai évolué depuis ^^).
J'imagine que cette information vient de Jancovici, mais il faut se méfier, il raconte souvent n'importe quoi. Plus le temps passe et moins les gains de productivité sont liés à une augmentation de la consommation d'énergie, mais justement au contraire à des gains en efficacité qui permettent de produire plus avec autant d'énergie (ou de produire autant avec moins d'énergie). En réalité depuis les années 70 il n'y a quasiment plus d'augmentation de la consommation énergétique par habitant alors que le PIB par habitant, lui, a continué d'augmenter. Et c'est précisément grâce aux gains de productivité que c'est possible. www.eve.coop/mw-contenu/revues/23/228/RVE_vol6_no2_Mousseau_fig1.JPG Si la consommation énergétique globale a continué d'augmenter alors que la consommation d'énergie par habitant a stagné, c'est simplement parce que... la population a augmenté. Or, les prévisions des démographes indiquent que nous sommes en train de passer le pic démographique, la croissance de la population se ralentit, et elle devrait s'arrêter ou même devenir négative dans les prochaines décennies. Du coup la consommation énergétique elle aussi va stagner ou diminuer. Donc non, pour le sujet qui m'intéresse dans cette vidéo, l'énergie n'a pas vraiment d'importance. Par contre il y a bel et bien un problème énergétique (qui est très peu lié au sujet de cette vidéo du coup mais qui reste important), non pas parce qu'on va continuer à en consommer de plus en plus, mais simplement parce que même en en consommant toujours autant ou dans quelques décennies en en consommant un peu moins, l'épuisement des énergies fossiles va amener une pénurie énergétique.
@@EspritCritique Merci c'est intéressant, je vais partager cette analyse, et par rapport à jancovici, sur quoi il dit n'importe quoi ? il m'a semblé assez rigoureux de ce que je connais de lui
La fin du travail, c’est un sujet fondamental de beaucoup de mes discussions avec mes amis gauchistes. Tu as très bien synthétisé les questions que cela soulève. Et pour faire le lien avec les questions d’écologie, un concept fondamental me semble être celui de la « viabilité », notamment celle de la production. En effet, il va sans dire que la production pour-elle même n’a aucune valeur. À nous donc de poser les critères pour faire ce jugement, et décider de ce qui est viable ou pas. Et justement, ce jugement ne pourra pas avoir lieu dans un système capitaliste, où la productivité est sa propre fin. Alors, certes le développement technique est potentiellement libérateur, mais pour que cela ne reste pas lettre morte (en termes sociaux, écologiques...), un changement de système s’impose. P.S. Le potentiel de contrôle augmente de même avec le développement technique, qu’il prenne la forme de la répression ou de la propagande. Cela semble aller dans le sens de la question de l’urgence à abattre le système capitaliste. P.S.S. Maintenant je veux une version complète de ta reprise du Poinçonneur :)
Je suis d'accord, mais justement je pense que même si on ne remet pas en cause le capitalisme avant, le fait de constater que de toutes façons le travail tend à disparaître même dans le capitalisme mènera pour moi inéluctablement à la remise en cause au bout du compte du travail et du capitalisme. Le jour ou on ne bossera qu'une heure par semaine (si les socio-démocrates dominent) ou on aura 90% de chômage (si les libéraux dominent), dans tous les cas ça sautera aux yeux de tout le monde que ça n'a plus aucun sens d'obliger les gens à "mériter" leurs moyens de subsistance par le travail. C'est pour ça que je suis optimiste au moins à moyen ou long terme, pour moi c'est la disparition du travail par la recherche de gains de productivité qui tuera le capitalisme de toutes façons, même si on n'arrive pas à le renverser avant. Pour le poinçonneur de lilas désolé, je risque bien d'avoir la flemme d'en faire une version longue ^^
Tzitzimitl - Esprit Critique J’entends ton argument selon lequel, à long terme, le capitalisme disparaîtra « de lui-même » [mon mot], par la recherche de productivité, entraînant entre autres une automatisation grandissante de la production, et donc potentiellement la fin du travail. Mais, il me semble (et peut-être que tu l’as évoqué ici ou ailleurs, mais je ne m’en souviens pas) que ce « long-terme » est mis en péril par la crise écologique qui - sans entrer dans la rhétorique de la collapsologie - met en danger tout progrès à long terme. Comme si, finalement, les conditions de développement technique n’existeront plus (ou en tout cas seront largement réduites) par cette crise écologique. Qu’en terme de temps, c’est cette crise qui arrivera probablement le plus vite, donc avant l’accès à un niveau suffisant de développement technique permettant de sortir du système capitaliste (qui est en grande partie la cause de cette crise écologique). Là où je veux en venir avec ce pavé, c’est que j’ai l’impression (avec toute la réserve et le respect que je te dois) que tu présentes un regard prophétique par rapport au développement technique. Comme si celui-ci évoluait dans un autre lieu que celui de la société, et continuerait à se développer malgré tout ce qui se passerait en elle. Faisant alors fi d’au moins deux choses : 1- la crise écologique ; 2- le développement du potentiel de contrôle que le développement technique permet - maintenant ainsi le statu quo, et maintenant l’émergence rapide et probable d’une crise écologique. Mon propos est un peu simpliste, mais c’est vraiment sur ce point qui me semble problématique dans ta vidéo où je veux en venir : celui d’un développement technique, d’une science, qui serait coupé du reste de la société. Et j’entends bien que ce n’était pas l’enjeu de cette vidéo que de faire un propos général sur le développement technique (c’est tout le problème de traiter un sujet en particulier, et on ne peut pas toujours faire du général). En tout cas, cela appelle à la réflexion.
Merci à toi ! Bah t'inquiète, soit on passe aux 15h par semaine soit on aura 50% de chômage, dans tous les cas tu devrais avoir du temps (par contre dans le 2ème cas c'est pas sur que tu ais de l'argent ^^)
Ha quand même ! Enfin une de tes vidéos où j'ai pas l'impression d'être un bébé qui doit tout apprendre...😅😂 Vraiment, la qualité de ton boulot est... fabuleuse. J'en parlerai autour de moi, c'est certain (j'ai déjà commencé en fait 😋) !!!
merci à toi ! ça fait plaisir ^^ Oui Bob black c'est très bien, ceci dit il donne beaucoup moins de place que moi aux gains de productivité dans sa vision de l'abolition du travail. Il l'évoque vite fait mais pour dire qu'il souhaiterait que ce soit une façon de diminuer le travail limitée, sans vraiment expliquer pourquoi.
@@EspritCritique Malheureusement, on vient de m'apprendre qu'il est épuisé. Que de douleur, j'aime pas lire les pdfs. Ça me fait penser. Tu aurais pas une bibliothèque sur tableau excel pour nous inspirer et nous faire voir tous les incroyables livres qui ont formé tes opinions?
Haaaa merci ! Maintenant je pourrais donner une vidéo en référence pour tordre le coup à ce stupide à priori. :) Concernant le raisonnement sur le temps de travail la logique est bonne dans un système "fermé". C'est-à-dire - soit si tout le monde est contraint à cette règle - soit si des règles de protections sont instaurées sur les importations et les mouvements de capitaux. En tenant compte d'une économie national ouverte dans un monde ou chaque pays se fait concurrence, il y a aussi une forte corrélation entre la balance commercial et le taux de chômage. Et pour jouer sur cette composante de la balance commerciale sans toucher à d'autres paramètre on peut agir sur le taux de change mais cela implique de maîtriser/contrôler l’émission monétaire. Il se peut que tu connaisse déjà ces chaînes que sont "Heu?reka" et "Des économistes et des hommes" qui font de la très bonne vulgarisation sur l'économie et qui ont fait une vidéo de collaboration très intéressante sur le chômage : ruclips.net/video/bdoEm_KnFdQ/видео.html (on notera qu'à aucun moment et peut importe le modèle économique évoqué dans la vidéo l'augmentation de la productivité provoque du chômage!) La suite de la vidéo sur la chaîne "Des économistes et des hommes" : ruclips.net/video/_GGvBaY4X3E/видео.html Heu?reka a aussi fait à la suite série de vidéo plus détaillé et sur le chômage en particulier : ruclips.net/video/nwfv_a4Ns1c/видео.html ruclips.net/video/IbQa9uJ74nI/видео.html ruclips.net/video/8pIoK2SRRns/видео.html Voila de quoi donner du grain à moudre ! :) En tout cas très bonne vidéo et bonne continuation ! :D
Merci à toi ! Honnêtement je ne vois pas bien en quoi l'émission monétaire, la balance commerciale et la concurrence internationale changent quoi que ce soit ici. Dans tous les cas, on a la courbe du PIB qui grimpe, que la production soit destinée au pays lui même ou au commerce extérieur ou se volatilise en fumée, il se trouve que c'est la quantité de choses qu'on produit et qu'elle augmente. Moi je suppose qu'au niveau mondial, elle augmente principalement parce qu'on est de plus en plus nombreux et avec des besoins qui augmentent. Au niveau mondial ça me semble être une hypothèse pas très audacieuse. Au pire on peut y ajouter du travail qui serait purement inutile à l'humanité, mais dans ce cas bah ça veut juste dire que si on ne faisait que du travail utile, on travaillerait encore moins. Mais de toutes façons je n'ai pas besoin de supposer que cette raison proposée de l'augmentation de la production au niveau mondial soit aussi valable spécifiquement dans chaque pays ! Peut-être qu'une partie de cette production est destinée à l'exportation, ou sert à faire des importations (parce que importer des trucs, ça aussi c'est un travail qui crée du PIB dans le pays), mais tout ce que je constate moi, et qui est utilisé dans la suite de la vidéo, c'est que la production augmente (quelle qu'en soit la raison), et que pourtant on a besoin de toujours moins de travail pour assurer cette augmentation de la production (grâce à la productivité). Donc si chaque travailleur continue à bosser autant alors qu'il y a de moins en moins de travail à faire, bah y'a du chômage. Je ne dis pas que c'est la seule chose qui peut causer du chômage, mais ce qui est sur, c'est que ça ne peut pas ne pas en produire. Et s'il y a moins de travail à faire, bah il faut bien le partager si on veut que tout le monde travaille. Vraiment je ne vois pas en quoi les échanges internationaux changent quoi que ce soit à tout ça. Je ne suis pas très fan d'"Heu?reka" je t'avoue, je n'avais pas trop aimé les vidéos que j'avais vues, et depuis je n'avais pas trop regardé. Quant à "Des économistes et des hommes" je ne connaissais pas. Là du coup j'ai regardé les vidéos que tu m'as envoyé, c'est intéressant mais je t'avoue que je me situe très loin de tous les modèles qu'ils présentent (je développerai ça bientôt en vidéo). Eu?reka parle bel et bien de la productivité comme une des causes possibles du chômage dans la théorie post-keynésienne, dans cette vidéo : ruclips.net/video/8pIoK2SRRns/видео.html Sauf que la seule solution qu'il propose est d'augmenter les salaires ou inciter les travailleurs à s'endetter, pour augmenter la consommation, donc la production, donc recréer du travail supplémentaire à faire malgré les gains de productivité. C'est une fuite en avant productiviste ! A chaque fois qu'on fait des gains de productivité, alors il faudrait produire encore plus pour justifier de continuer à travailler autant, c'est complètement absurde, aussi bien écologiquement (l'augmentation infinie de la production est impossible) que philosophiquement (est-ce que c'est vraiment indispensable qu'on continue toujours à travailler autant ? Est-ce qu'on a vraiment besoin de produire toujours plus, juste pour donner du travail aux gens ?) ou économiquement (ce n'est pas parce qu'on augmente les salaires que les gens auront toujours des idées de nouvelles choses à acheter, à un moment quand t'as 10 télés, 3 piscines et 3 jets privés tu t'achète quoi ?) C'est fou, aucun des modèles qu'il présente n'envisage la possibilité de réduire le temps de travail, et du coup selon lui les post-keynésiens sont d'accord avec les libéraux qu'il faudra de toutes façons forcément continuer à augmenter la production, comme ça, juste pour justifier de surtout toujours travailler autant.
@@EspritCritique On est d'accord que dans ta théorie tu néglige l'effet de la concurrence car tu pars du principe que la réduction du temps de travail s'appliquerait à tout le monde sans distinction ? Si tel n'est pas le cas, une baisse du temps de travail asymétrique (dans le sens ou certains ne s'y soumettrait pas) provoquerait une baisse de productivité à salaire constant pour ceux qui ont réduit leur temps de travail au profit de ceux qui n'ont pas réduit leur temps de travail. Le coût de production d'une marchandise sera alors supérieur pour ceux qui ont réduit leur temps de travail par rapport ceux qui ne l'auront pas fait. Le marché s'occupera de lui même à mettre en faillite ceux qui auront réduit leur temps de travail car la demande sera accaparé par ceux qui ne l'ont pas réduit. Pour éviter ce problème il faut que la zone économie qui applique cette politique de réduction de temps de travail se protège de celles qui ne l'appliquent pas car sinon cela déséquilibrera sa balance commerciale (elle importera plus qu'elle n'exportera puisque les marchandises seront produit moins chère à l'extérieur qu'à l'intérieur). Pourquoi une politique monétaire peut rééquilibrer un déficit dans la balance commercial ? Parce qu'en dévaluant une monnaie par rapport aux autres on rend les produit importé relativement plus chère (donc on diminue leur compétitivité relative de production) et on rend les produit exporté moins chère (donc on augmente leur compétitivité relative de production). Pourquoi une balance commercial déficitaire pèse sur le chômage ? Prenons l'exemple d'un système clos de 2 zones économiques fictifs avec pour état initial un PIB respectif de 1000 unités chacun. Si l'un transfert 150 unités chaque année à l'autre et que l'autre transfert 50 unités à l'un chaque année. Alors chaque année l'un perd 100 unités de PIB tandis que l'autre en gagne 100. Le PIB étant l'équivalent de l'ensemble des salaires d'une zone économique donnée, l'un retire 100 unités de salaire à l'ensemble de son économie tandis que l'autre en ajoute 100. Dans le cas de la zone économique ayant sa balance commercial déficitaire la masse des salaires baisse de 10% la 1er année. A partir de là soit les salaires de chacun sont abaissés de 10% soit 10% des salariés sont licencier et les restant conserve leur salaire. Dans la réalité, les salaires individuelles ne sont jamais abaissés donc c'est par le chômage que passe le mécanisme de compensation. "si chaque travailleur continue à bosser autant alors qu'il y a de moins en moins de travail à faire, bah y'a du chômage". Ce qu'il manque dans cette représentation des choses c'est l'origine du travail. Mettons que 100% des travailleurs sont consacrés à l'agriculture pour nourrir la population. Si la productivité augmente de 100% alors désormais 50% des travailleurs consacrés à l'agriculture suffisent à nourrir la population. Soit on décide que chaque travailleur travail 2x moins de temps soit on laisse travailler 50% des travailleurs autant de temps d'avant et on laisse les 50% restant ne plus travailler (donc chômage). Dans ce cas, il n'y a pas d'augmentation de service ou de production (croissance neutre). Mais si on permet au 50% restant d'accomplir une autre activité, ils vont créer de la production ou des services supplémentaires (croissance). Ce que je veux juste illustré par cet exemple c'est que la quantité de travail n'est pas une valeur fixe ou borné. Et que cette croissance n'est pas forcement orienté vers la production matériel. Elle peut se porter vers du service à la personne, des activités artistiques, culturelles ou intellectuelles. Ce que démontre les vidéos d'Eu?reka et Des économistes et des hommes c'est que si l'on veut augmenter cette quantité de travail (ce qui, comme tu l'indique n'est pas une nécessité impérieuse) alors dans une économie monétaire, il faut augmenter les salaires pour alimenter les nouvelles activités créé. On entre ensuite dans des mécanismes d'inflation concernant le coût des produits mais ce n'est pas l'objet ici et ça compliquerait drastiquement les exemples. D'ailleurs les exemples cités au dessus sont simplifiés à l’extrême et semblent se borner à des choix binaires alors que toutes les nuances sont permises entre les 2 choix à chaque fois énoncé. Ce sont des discutions bien technique et chaque sujet mériterait qu'on s'y attarde pour correctement en débattre et j'ai peur que ma capacité d'expression ne soit pas suffisamment performante pour être à la fois claire et rigoureux. J'espère que ça ne t'ai pas été trop indigeste :/
@@EspritCritique Je viens de faire un commentaire très proche de ce que tu réponds ici. Désolé il fera un peu doublon, mais je n'avais pas tout lu avant d'écrire. J'ajouterai qu'en effet, on sent bien une sorte de fuite en avant dans la théorie économique qui par essence est d'une part très empirique, mais aussi se base sur l'expérience passée. Ce dernier aspect laisse à penser qu'on n'est pas à l'abri d'un gros bug, un jour, dans les prévisions des économistes. En écrivant cela la "science" économique me fait beaucoup penser à la psychohistoire de Hary Seldon dans le roman Fondation d'Asimov. J'ai mis sience entre guillemets car il y a nettement moins de consensus scientifique en économie qu'en physique par exemple. Mais il ne faut pas voir là un mépris total, il y a tout de même des choses qui fonctionnent. Cependant, j'ai bien modestement l'impression que cette discipline est un peu courte vue. C'est une approche rationnelle dans un contexte pragmatique, c'est à dire tant que les choses sont ce qu'elles sont.
Ce n'est pas la réduction du temps de travail des salariés qui est la conséquence, mais la diminution du nombre de gens qui bossent, ceux restant sont constamment surchargés dans pleins de domaines, l'augmentation de la productivité n'améliore pas vraiment la qualité du travail, au contraire on bat des records dans les morts au travails et les abus dans l'intérim, contrats précaires, etc
Tout ça résumé, déjà dans les année 30, par Bertrand Russell (éloge à l'oisiveté): "Supposons qu’à un moment donné, un certain nombre de personnes sont embauchées dans une manufacture d’épingles. Elles font autant d’épingles qu’il en faut dans le monde entier, en travaillant, disons, huit heures par jour. Quelqu’un met au point un moyen de faire deux fois plus d’épingles avec le même nombre d’hommes. Mais les épingles sont déjà si bon marché que l’on pourrait difficilement en baisser le prix. Dans un monde sensé, toute personne impliquée dans la fabrication d’épingles choisirait de travailler quatre heures au lieu de huit, et tout irait comme avant. Mais dans le monde réel, cela serait perçu comme démoralisant pour les travailleurs. Les hommes travaillent donc toujours huit heures, il y a trop d’épingles, des employeurs font faillite, et la moitié des ouvriers perdent leur emploi. Au bout du compte, la quantité totale de loisir dans ce cas est la même que dans l’autre, sauf que la moitié des hommes sont complètement oisifs, tandis que les autres sont encore surchargés de travail. Dans cette perspective, il est certain que ce loisir subi sera partout cause de misère au lieu d’être une source de bonheur universelle. Que peut-on imaginer de plus absurde ?"
On m'a fait découvrir ça en commentaires sur facebook, je ne savais pas que Russel avait dit des choses aussi proches, ça fait plaisir (j'aimais déjà bien Russel)
Vidéo extrêmement intéressante (comme toujours). J'aime beaucoup le fait de mettre en avant les points faibles de tes explications pour permettre un débat constructif. Je pense malgré tout que la réduction du temps de travail de manière régulière ne marchera pas. Imaginons que l'on arrive pas exemple, via les calculs de la fin de la vidéo, que l'on soit bientôt obligé de travailler 5h/semaine. J'ai du mal à croire que l'on arrivera à une société où l'on ne travaillera qu'une demi journée par semaine. Surtout que certains métiers demande un temps considérable de préparation (comme les chirurgiens qui ont tout un protocole extrêmement long à faire avant d'entrer en salle d'opération). Bref, je pense que c'est idée, c'est comme la croissance : ça marche au début, mais il risque d'y avoir un seuil au delà duquel elle ne s'applique plus. De plus, certains métiers ne marchent que grâce à l'expérience des employés (ex: le chef d'équipe qui connait très bien les outils complexes a disposition et ses employés, et sais comment les utiliser au mieux). Avec seulement 5h par semaine, il y a peu de chance de garder des personnes suffisamment expérimentées pour ce genre d'emploi.
Merci beaucoup ! J'évoque rapidement dans la vidéo que le temps de travail hebdomadaire n'est pas la seule façon de réduire le temps de travail, on peut aussi augmenter les congés payés ou avancer l'âge de la retraite. Pour un travail qui ne se laisse pas bien découper en petites tranches de 5h, on peut aussi maintenir plus d'heures par semaines/par jour, mais être en congé 1 mois sur deux, ou partir à la retraite à 40 ans ^^
L'exemple des chirurgiens est bien choisi : pour ne pas faire de bêtises, ils doivent suivre une cadence soutenue d'opérations. C'est le problème dans les hôpitaux ruraux, où le faible nombre d'intervention leur fait " perdre la main ". Comparable a un musicien qui ne ferait pas plusieurs heures de gammes et de répétitions chaque jour. ;-)
On peut intégrer d'autres facteurs je crois, par ex. dans le domaine de la santé une société qui fonctionne autrement avec mon de stress psychique et physique aura moins de pb de santé global et donc demandera moins régulièrement de soutiens. De plus l'apprentissage précoce du self-care (préventif et curatif, dont l'alimentation si on se retrouve à tous pouvoir manger sainement) et de l'écoute de soi permet de palier aux pb mineurs et augmente l'indépendance des individus
Super video, clairement d'accord. Il y a juste 2 éléments qui me posent questions : 1/ Comment on fait pour les métiers où il y a pénurie si tu ne sais pas les automatiser facilement ou si augmenter le salaire ne suffit pas ? Ainsi un manque d'heures prestées par des d'ingénieur-e-s, des infirmier-e-s pourrait être problématique; 2/ ne faut il pas (nécessairement) supprimer la mobilité du capital (voire supprimer le capital...) pour que ces mesures fonctionnent ? Sinon il y a des risques de delocalisation causé par la perte d'attractivité du territoire pour le capital.
merci ! 1) C'est une des raisons pour lesquelles la lutte sociale est indispensable pour que l'on corrige les inégalités et toutes sortes de problèmes causés quand la réduction globale du travail est laissée à la gestion libre des dirigeants. 2) Nécessairement peut-être pas, parce que la productivité augmente partout en même temps (même si ce n'est pas au même rythme). Effectivement contrôler les capitaux permet d'éviter les délocalisations, mais en réalité les délocalisations sont loin d'être la principale cause du chômage. Elle sont très surestimées, la plupart des plans sociaux ont lieu sans que les entreprises aient déménagé ou que ce soit, mais simplement parce qu'elles ont amélioré leur productivité et peuvent donc économiser de la main d'oeuvre. En délocalisant, elles réduiront le coût du travail, mais elles perdront beaucoup en productivité, donc c'est loin d'être toujours intéressant. Il faut aussi prendre en compte le coût du chômage dans l'équation. Parce que le chômage, il faut le financer par des cotisations, donc si tu résorbes le chômage en réduisant le temps de travail, bah tu peux diminuer beaucoup les cotisations, donc le coût du travail ! D'ailleurs on peut aussi voir les autres pays comme exemple : L' Allemagne est le pays qui travaille le moins au monde, et visiblement son taux de chômage n'a pas du tout souffert des délocalisations, au contraire, c'est aussi un des pays avec le taux de chômage le plus bas. Et tu peux regarder les autres pays qui travaillent le moins, c'est pareil. Après bon bah, je ne suis pas non plus contre le protectionnisme si ça s'avère nécessaire. mais je ne crois pas que ce soit le partage du temps de travail qui le rendrait plus nécessaire qu'il ne l'est.
Très bonne observation comme souvent. Peut être la prise en compte du temps de travail ménager, du travail d’apprentissage dans le paramètre pour montrer aussi la disponibilité relative au travail rémunéré ?
Super vidéo 👍 J'aimerais voir une telle méthode chez les défenseurs des hypothèses concurrentes. Ça serait tellement plus simple de se forger un avis éclairé. Et on aurait enfin un bel espace de discussion :D
Un argument historique pour confirmer ton propos c'est qu'après les grandes pestes du XIIeme siècle, qui ont amputé la population européenne de 30%, la baisse de main-d'oeuvre disponible a entraîné une hausse notable des salaires et une amélioration importante des conditions de vie des populations. Notre situation en est l'exact opposé : le taux de chômage permet donc de tirer les salaires et conditions de travail vers le bas.
Effectivement la baisse du temps de travail résulte du progrès technique MAIS dans une société productiviste, il pourrait diminuer d'avantage si on arrêtait avec ce productivisme exacerbé, à savoir la forme la plus violente du capitalisme, on ne devrait produire que pour répondre à des besoins. A noter qu'au moyen-âge, presque la moitié de l'année était chômée, nos ancêtres n'étaient pas les brutes de travail que l'on s'imagine malgré des moyens techniques rudimentaires par rapport à maintenant.
Effectivement, mais au Moyen-âge il y avait beaucoup plus de famines, beaucoup plus de morts de froid, maladies et carences diverses, etc. Donc à priori il manquait quand même un peu d'activités pour combler certains besoins. On pourrait penser qu'il aurait suffit de redistribuer ce que possédaient les nobles et le clergé mais j'en doute, vu que même eux avaient une santé de merde, et vu que les plus riches des nobles n'ont jamais eu le 10ème de la fortune de nos plus riches capitalistes. Mais je suis tout à fait d'accord qu'on pourrait encore travailler bien moins si on évitait de continuer le culte de la croissance et de la consommation à tout prix.
excellent point de vue et très bon travail d'argumentation. Si en plus le temps libéré peut dégager du temps pour des tâches qui apportent du plaisir c'est encore mieux.
@@EspritCritique Peut-être certaines tâches faites sous la contrainte deviennent plaisantes lorsque faites dans des bonnes conditions, et par les personnes qui les apprécient (jardinage, réparation, cuisine,...). Les systèmes d'échanges locaux s'inscrivent bien dans ce contexte. Et on peut ainsi plus laisser la place à la création.
@@EspritCritique Je sais pas trop, du peu que j'en sais à propos de l'économie de la Norvège, les revenus du pétrole jouent beaucoup dans la prospérité du pays.
tu n'aime pas ton travail, ceux qui deviennent riche justement, c'est souvent ceux qui aiment leurs travail et finissent par le voir comme un jeux au point de devenir plus performant. si tu est sur youtube, c'est parce qu'il y a des ingénieurs passionnés et des gens qui ont eu les bonnes idées et l'intelligence de savoir comment faire pour le mettre en oeuvre...
L'Irlande a une "productivité" monstrueuse parce que la productivité est calculée par PIB/nb d'heures travaillées, or leur PIB est gonflé par un tas d'entreprises qui y déclarent leurs revenus énormes sans y travailler la moindre heure.
Ok, ok j'aurais du te demander ton avis sur celui-là avant de publier, mea culpa. Précisons quand même que rien n'est faux dedans, c'est juste la représentation que tu trouves horrible ^^
@@EspritCritique, oui. Je précise ta précision : le "horrible" n'est pas par rapport à l'esthétique du graphique, mais, par rapport à sa qualité de représentation de l'information. Trois variables sont représentées en même temps, avec 3 échelles d'axe vertical différentes.
Comme dirait Voltaire : "l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le plus grand nombre est nourri par lui, et le gouverne" ;)
Je ne saurai dire à quel point j'ai apprécié ta vidéo : tu as su très bien dire un tas d'éléments que je percevais/soupçonnais mais pas aussi clairement. Du coup like, partage, commentaire.
Tu fait vraiment un taff monstrueux, félicitations! j'aurai plus axes sur la nécessite écologique de l'abolition du travail mais c'est toujours intéressant de debunker les économistes avec leurs propre registre.
Merci ! En fait je me suis un peu enfermé dans mon projet de base d'essayer de parler des sujets de la manière chronologique avec laquelle ils sont apparus dans l'histoire ou à peu prêt. Du coup je reviendrai sur les aspects purement anarchistes ou communistes de l'abolition du travail quand j'aurais parlé de l'anarchisme et du communisme, et je reviendrai sur les aspects purement écologistes de l'abolition du travail après avoir parlé de l'écologisme. Là ce que je trouvais intéressant c'est de montrer que rien qu'avec le débat politique tel qu'il était au XIXème siècle (avec en gros des réactionnaires, des bonapartistes, des libéraux et des républicains plus ou moins radicaux, voire les tout premiers socialistes, on avait déjà toutes sortes de raisons de prôner l'abolition du travail. Et que les débats autour de l'IA aujourd'hui n'ont tellement rien de nouveau qu'on avait déjà exactement ces débats là depuis le début de l’Ère industrielle. Ceci dit il y a un truc qui est déjà un début d'ouverture vers l'écologisme dans cette vidéo, c'est le fait au début de supposer que nous produisons déjà assez pour satisfaire tout le monde (au moins si c'était bien réparti), et de ne pas considérer l'hypothèse qu'on pourrait recréer encore artificiellement plus de besoins pour relancer la croissance et donc remplacer le travail perdu par des nouveaux travaux à faire. Je ne l'ai pas dit explicitement dans la vidéo parce qu'on y reviendra, mais en fait les keynésiens reconnaissent bien que les gains de productivité peuvent créer du chômage, mais leur solution, comme celle les libéraux, c'est toujours plus de croissance (même si les keynésiens veulent stimuler la demande alors que les libéraux veulent stimuler l'offre). Montrer comme je viens de le faire que ça ne marche pas et que la seule solution est de travailler moins, c'est déjà une réponse antiproductiviste puisqu'il s'agit de renoncer à la croissance comme horizon indépassable.
C'est quoi la fainéantise si ce n'est le qualificatif qu'on attribue aux personnes qui ne font pas ce que la norme dominante attend d'eux? Pourquoi n'a t-on jamais entendu dire que les riches ou les libéraux sont des paresseux qui n'en branlent pas une quand il s'agit de préserver le climat? C'est un jugement de valeur qui s'inscrit dans la norme, et franchement quand un prof dit que t'es paresseux, en réalité il dit juste qu'il est incapable de cerner quel est l'obstacle que tu as vis à vis de sa méthode d'enseignement. Un assisté qui reste collé H24 dans son lit en bouffant des paquets de chips ou un dépressif, tout dépend du jugement de valeur de l'énonciateur qui préfère juger que d'analyser.
Très intéressant ! Je réécouterais probablement ta vidéo plusieurs fois pour que tes arguments me rentrent bien dans le crâne... Ca sera toujours utile pour discuter avec des gens de droite qui considère que travailler beaucoup est le seul moyen de réussite social !
Merci ! Qu'est-ce que tu entends par "réussite sociale" ? Parce que moi j'aurais tendance à comprendre ça comme la réussite individuelle d'un individu, mais ce n'est pas du tout le sujet de la vidéo donc euh... tu parles de la "réussite sociale" de la société ? C'est le nom que tu donnes à la baisse du taux de chômage et la hausse des salaires dans une société ? Parce que bon je ne voudrais pas faire croire avec cette vidéo que ça s'applique à un individu hein, si toi tout seul dans ton coin tu décides de moins travailler, ça ne va pas réduire "ton taux de chômage personnel" et encore moins augmenter ton salaire ^^, donc je ne sais pas si ça assure ta "réussite sociale". A moins bien sur de considérer que la "réussite sociale" c'est seulement le temps libre ^^
@@EspritCritique Non, oui, effectivement, je pensais à la réussite sociale d'un individu... Mais pour moi, beaucoup de gens de droite se servent des arguments du genre "si tu trouves pas de travailles c'est que t'en veux pas", "y'a qu'a traverser la rue pour trouver un travail", etc... Je ne savais pas qu'il n'y avait que 100'000-300'000 emplois vacants, pour 3 millions de chômeurs ! Beaucoup considèrent aussi qu'il faut "travailler plus pour gagner plus" alors que ça peut ne pas être bon pour notre productivité, au final...
Excellente vidéo bien sourcée comme dab ! Un autre indice assez révélateur (pour ne plus ce faire aveugler par le traditionnel taux de chômage) consiste à comptabiliser le nombre de travailleurs embauchés (privée+public) et à le comparer aux nombres de gens en âge de travailler.
Merci ! Oui effectivement mais les chiffres de l'OCDE que j'ai utilisé sont déjà à peu près calculés comme ça, ils ne reprennent pas juste les chiffres annoncés par les pays (ce qui n'empêche pas pour les USA le fait que les prisonniers et les minijobs d'une heure ne sont pas comptabilisés comme chômeurs)
@@EspritCritique. De rien, j'adore tes vidéos qui me permettent de me poser des questions que je ne me serait pas posées sans cela et d'avoir des éléments de réponse qui me semblent pertinents. Mais pour la première fois dans celle-ci, j'ai de gros doutes sur la deuxième partie... Je peux me tromper mais le raisonnement 'il n'y a qu'à diminuer le temps de travail' me semble ne fonctionner qu'en le sortant de son contexte et des ses conséquences. Je vais faire le raisonnement absurde et simpliste suivant: - Hypothèse: On divise le temps de travail par deux en France pour tout le monde avec le même salaire. Mécaniquement, le coût horaire de travail est multiplié par deux. Tout ce qui est 'made in France' voit donc son prix augmenter instantanément en gros de 20 à 80% selon le poids du travail dans son coût. Disons 50% sur tout pour simplifier 1) On se retrouve avec le même salaire et tous les prix augmentés de 50%, la baguette, le garagiste, le plombier. 2) Les produits 'Made in France' augmentent de 50% à l'étranger, baisse des exportations et augmentation des importations 3) Accélération de la délocalisation Voilà le raisonnement qui me chagrine et dans lequel je ne vois pas la faille, enlisé que je suis dans mes propres biais de confirmation :-) Merci à toi si tu as pris le temps de lire jusqu'au bout.
Oui ça augmente le coût du travail, mais ce qu'il faut regarder ce n'est pas le coût du travail, mais le coût de la production ! Les gains de productivité, ça fait baisser le coût de production, puisqu'avec le même nombre d'heures de travail (et donc le même coût du travail), tu produits de plus en plus. Donc même si le coût du travail augmentait d'un coup, ça n'est pas évident que ça rendrait intéressant d'aller délocaliser dans un pays ou le coût du travail est moins cher, mais ou il faut payer beaucoup plus d'heures de travail pour produire la même chose ! Il faut aussi prendre en compte le coût du chômage dans l'équation. Parce que le chômage, il faut le financer par des cotisations, donc si tu résorbes le chômage en réduisant le temps de travail, bah tu peux diminuer beaucoup les cotisations, donc le coût du travail ! Et globalement les délocalisations sont très surestimées. On en parle beaucoup parce que ça choque beaucoup, mais en réalité la plupart des plans sociaux n'ont rien à voir avec les délocalisations, la plupart des plans sociaux sont faits par des entreprises qui n'ont pas du tout déménagé... Donc ça doit plutôt s'expliquer par les hausses de productivité. Et puis tu peux regarder le graphique que je donne avec tous les pays de l'OCDE : les pays qui travaillent moins que nous ont moins de chômage que nous, sans avoir pour autant fermé leurs frontière. Et pour les prix qui augmentent, bah vu que les salaires vont aussi augmenter grâce au rééquilibrage du rapport de force en faveur des employés c'est pas non plus un drame. Et puis on peut légiférer pour s'assurer que les économies se feront autrement qu'en augmentant les prix. Par exemple en réduisant la rémunération des dirigeants ou les dividendes des actionnaires. Après bon bah, je ne suis pas non plus contre le protectionnisme si ça s'avère nécessaire. mais je ne crois pas que ce soit le partage du temps de travail qui le rendrait plus nécessaire qu'il ne l'est.
Très intéressant, j'ai l'impression que t'as pas mal joué/travaillé sur cette video. Une belle transition pour faire une remarque sur ta définition du jeu, c'est pas un peu étrange de définir le travail selon le ressentit de chacun car c'est hyper subjectif. Et au delà de ça je suis un peu surpris que tu délaisse la définition Friotiste du travail à savoir qu'on ne travaille pas du tout 37h mais bien plus. Quand tu te fais cuire tes pâtes, quand tu brosse ton chat, quand tu vides les poubelles tu effectue un travail qui a une valeur ajoutée si jamais tu le demandais à un cuistot, un toiletteur ou un employé de nettoyage. Et c'est pas vraiment jouer c'est juste que c'est nécessaire donc on le fait (un peu comme la production dont on aurait besoin), mais ça inclut également le jeu, jouer au foot ou au jeux videos peut être lucratif dès lors qu'il y a un public. Ça me parait très important car comme tu le dis à un moment de la vidéo le travail tel qu'on le conçoit usuellement c'est un travail qui sert la vision d'un patron ou des besoins dictés par l'Etat alors que le travail que l'on décide nous même de produire n'est pas rémunéré s'il n'entre pas dans le désir d'une instance supérieure. Qui décide que l'IGPN doit être rémunérée mais que les militants écologistes ne doivent pas l'être? Et pourtant manifester de nos jours ce n'est pas un jeu... Et j'adore tes chansons!
Merci ! Bon alors d'abord oui ma définition du travail est hyper subjective. Et c'est volontaire. Parce que je considère que la prétention à objectiver l'économie en chiffres est une arnaque. L'économie ce sont des relations sociales comme les autres, et les relations sociales sont basées sur la subjectivité, sur les ressentis des individus, qui ne se laissent pas chiffrer si facilement. Ma définition du travail n'est qu'une (timide) première étape. Je compte aller beaucoup plus loin sur cette voie là dans de prochaines vidéos :) Mais ça n'empêche pas de tenter d'objectiver en partie les ressentis des individus à partir de ce qui est commun chez tous les humains. Par exemple la fatigue, la douleur, l'ennui, l'incapacité à décider librement de ce qu'on fait, si elles ne sont pas "objectivement" une souffrance, sont par contre des choses que la plupart des humains semblent considérer comme une souffrance quand on les interroge. Ce qui n'a rien d'étonnant vu que nous sommes quand même globalement constitués biologiquement de la même façon, et notre éducation également comporte de nombreux points communs, surtout avec l’homogénéisation culturelle mondiale. Simplement ce ne sera jamais "suffisamment" objectivable pour se réduire à des chiffres. Il est probable que selon ma définition, une partie de ce que j'appelle dans la suite de la vidéo des "heures de travail" soient en réalité des "heures de jeu". Je les appelle "heures de travail" pour simplifier, mais aussi parce que je constate que la plupart des gens semblent considérer leur travail comme une souffrance, en tous cas en bas de l'échelle sociale, et le simple fait qu'ils n'aient pas le choix de le faire ou pas peut déjà aider à considérer que c'est probablement une souffrance. Contrairement au "travail" des riches, qui ont tout loisir de choisir leurs activités en fonction de leurs envies puisque leur capacité à survivre n'en dépend pas et dont le "travail" consiste comme je le dis dans la vidéo à donner des ordres et spéculer qui sont des choses suffisamment amusantes pour qu'on en fasse des jeux payants. Friot a besoin de définir le travail comme toute activité qui génère de la valeur, parce qu'il est collectiviste, et les collectivistes ont en commun avec les libéraux 3 objectifs que je ne partage pas : - Expliquer toutes les relations sociales par l'économie - Objectiver de manière chiffrée l'économie - Entretenir la croyance en la méritocratie, qui suppose que pour justifier qu'on paie quelqu'un (qu'on lui donne des moyens de subsistance), il faut qu'il l'ait mérité. Et la valeur créé est sensée être l'étalon de ce mérite. Moi j'ai besoin d'autres définitions parce que j'ai d'autres objectifs. Je suis pour le communisme libertaire, qui suppose l'abolition du travail, du salaire, du mérite, et même de la notion de valeur chiffrée et comparable de toutes choses. Mon idéal c'est "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins". Dans mon idéal, les gens qui en ont les moyens et l'envie produisent des choses, utiles ou pas, qu'ils mettent à la disposition de la communauté. Puis chacun vient se servir à volonté pour ce qui est disponible en abondance, et pour ce qui est rare, on organise collectivement un rationnement selon les besoins des gens. Pour avancer dans cette direction, je veux donc, exactement au contraire des libéraux comme des collectivistes : - Expliquer l'économie par les relations sociales - Démonter toute tentative d'objectiver les relations sociales de manière chiffrée - Combattre la méritocratie et la notion même de mérite, ce qui rend inutile toute notion de "valeur". A la question "qui décide quelle activité doit ou ne doit pas être rémunérée", je réponds : personne ne devrait pouvoir décider d'une chose pareille. Les gens n'ont pas à "mériter" le droit de voir leurs besoins comblés par une quelconque activité. On doit combler leurs besoins parce qu'ils ont des besoins, que la souffrance de quiconque contribue à la souffrance de tous, et que le bien-être de quiconque contribue au bien-être de tous.
@@EspritCritique J'avoue que je ne te suis vraiment pas. La définition du travail de Friot c'est certes tout ce qui produit de la valeur mais justement le salaire à vie de Friot quantifie en réalité très peu cette valeur car la valeur est subjective. On ne va pas essayer de quantifier la valeur de ce que tu produis mais on va partir du principe que tu es producteur de valeur car à tes yeux ce que tu fais a de la valeur. Le salaire ne se mesure pas en quantifiant ta production personnelle mais est en rapport avec la production commune, on fait un gâteau et on redistribue à tout le monde avec de très légère différences liées à la qualification et je ne comprends pas comment on peut accuser Friot de méritocratie alors qu'il en est l'exacte opposé, il critique le fait que les diplômes puissent ouvrir un salaire plus élevé et préfère établir une grille calquée sur la valeur d'usage c'est à dire en évaluant à la fois la pénibilité et l'utilité publique. Ainsi l'éboueur qui fait un travail sanitaire d'utilité publique et pénible gagnerait plus en grade de qualification qu'un footballer dont l'utilité et la pénibilité sont modérées. Et cette utilité bien que subjective peut facilement d'objectiver sans être une arnaque, je veux dire on sera tous d'accord ici pour dire qu'on ne veut pas se passer d'éboueurs, de pompiers ou de médecins dans notre société non? Pour moi tenter d'objectiver l'utile n'a rien avoir avec le mérite qui lui est carrément plus subjectif. Et de la compréhension que j'ai de Friot il n'y a pas non plus une volonté d'établir des chiffres sur ce qui est produit mais juste un minima hiérarchique en catégories basé sur la valeur d'usage, valeur qu'on pourrait tout à fait décider collectivement ou avec une certaine rigueur méthodologique pour que ça ne soit pas complètement subjectif. Et tu dis toi même qu'il est possible de l'objectiver un minimum. Quand à ta définition ce qui m'embête c'est la distinction entre jeu et travail. Si on prend l'exemple d'un couple hétéro normal où la femme s'occupe du gamin, change ses couches, l'emmène chez le médecin parce que baah men are trash. Est-ce que le fait d'accomplir le travail sans coercition (salaire) fait que la femme joue alors que si on oblige l'homme à le faire il travaille? Et si la femme a été conditionnée à l'injonction de la maternité sacrée et qu'elle prend du plaisir à ces tâches la confortant dans le rôle social qui lui a été attribué: la bonne mère de famille, est-ce qu'elle joue? Et comment qualifier les actions rébarbatives mais dont la récompense est gratifiante? Est-ce que se faire chier à fermer sur un jeu de manière rébarbative serait du travail ou tout de même un jeu? Cette définition me dérange car elle me semble trop floue pour être utilisée. Sinon je ne comprends pas non plus pourquoi Friot tenterait d'expliquer toutes les relations sociales par l'économie, c'est pas plutôt le contraire? En partant du principe que tout le monde est producteur de valeur on s'épargne de vouloir expliquer si une activité est économique ou pas selon son contexte. Si tout le monde est productif de base on s'épargne d'expliquer la plupart des relations sociales, de fait elles sont productrices et bénéficient d'un salaire. D'ailleurs ça veut dire quoi abolir le salaire? Comment on gagne sa vie sans salaire? Tout est gratuit? Et comment tu abolis le travail? On en revient aux questions du dessus mais même jouer passe par le travail, les études sont du travail, l'entrainement sportif est du travail, l'apprentissage musical est du travail avant de pouvoir en jouer. Et quid des responsabilités? On confie nos gosses à des IA et on se replie sur notre individualisme? Désolé si je suis caricatural mais je ne saisis pas l'idée. Sinon pour le reste je suis totalement d'accord et c'est d'ailleurs comment beaucoup de travail informatique se déroule sur internet. Mais je ne vois pas la contradiction entre ton idéal que je partage volontiers et le système que propose Friot qui permet totalement ce que tu décris o_o J'ai surtout l'impression que les différences sont surtout d'ordre étymologique que pratique à quelques détails prêt.
Excellent sens du timing vue la conjoncture socio-politique. Le besoin de recadrage, remboitement causal et ancrage historico-conflictuel de la négociation salariale (et de la politique sociale au sens large) est salutaire. Je n'ai malheureusement pas vu la vidéo philo sur l'IA et l'emploi, mais à bon frais de l'OCDE (aussi paradoxal que cela puisse paraître), les élucubrations performatives des USA qui profitent du tout Sillicon Valley quant au grand remplacement du travail par l'IA (une étude de Harvard de 2017, si je me souviens bien, qui voit plus de 40% de remplacement à l'horizon 2030) est contredite par une autre étude concomitante de l'OCDE qui tempère à 14% dans une vingtaine d'année. Et bien sûr, que proposent les américains pour remédier à la perte d'emploi (Andrew Yang et le battage médiatique sur réseaux sociaux de ses supporters): un revenu universel qui ne remettrait aucunement en cause le rapport de force entre la finance et ses accointances avec la Sillicon Valley (faudrait-il mentionner au besoin Peter Thiel) pour une société surconsommatrice prolétarisée via le digital entertainment et un darwinisme social utilisant l'IA pour le calcul algorithmique de la valeur des personnes et de leurs existence sociale (type crédit social en Chine) accroissant toujours plus les inégalités. Bref, travailler moins pour gagner plus en savoir et en vigilance. Encore merci de ces morceaux choisis, et bravo!
Merci beaucoup pour ce retour et ces réflexions intéressantes ! Par contre la vidéo plus philosophique parle d'IA mais pas d'emploi, c'est une vidéo sur le propre de l'homme à la base (d'ailleurs le titre c'est "le propre de l'homme" ruclips.net/video/LaqhxasyiGc/видео.html ), qui parle surtout des spécificités des humains parmi les animaux et les êtres vivants, et qui, après avoir proposé une explication de ces spécificités, fini par aborder le sujet des IA pour réfléchir à ce que signifierait "dépasser l'humain" pour une IA :)
@@EspritCritique Merci beaucoup de la réponse et du lien. Comme d'hab, j'y trouverai surement matière à continuer la réflexion et renforcer l'intérêt pour ton très bon boulot...en tant que sociologue du travail, ni de droite...ni de droite ;). Au plaisir de continuer les discussions sur un autre registre que les flots de haine logorrhéique qui se déversent sur Twitter sur les mêmes sujets (vidéo bien sûr partagée, si ça peut aider, a tus ordenes/para servirte como quien dice en México). Bien à toi.
Très clair, et ça donne envie d'aller étudier ces chiffres... mais manque de temps, justement ^^' D'autant plus que cela laisse rêver au moment où le travail fait par les gens qui jouent deviendrait suffisant pour couvrir les besoins de tous, et donc où aucun travail ne serait plus contraint. (Je distingue bien travail d'emploi, mais j'utilise le mot travail au sens d'activité socialement validée par un salaire, définition inspirée par Friot.)
Merci ! Oui, je pense qu'avec la grosse accélération de la réduction du travail contraint provoquée par l'IA, on peut même envisager de connaître sa disparition complète de notre vivant !
J'ai longtemps tenu ce raisonnement et comme perso je supporte pas (plus) de travailler pour un patron 35h/semaine, j'ai envie de dire : oui ! Mais ya un hic, et un gros selon moi. Les gains de productivité c'est quand même très fortement corrélé à l'abondance énergétique. Les machines (IA inclue) ne peuvent travailler pour nous que tant qu'on peut les nourrir (pétrole, électricité, matériaux... ). Et vu l'ambiance actuelle, j'ai du mal à penser le monde de demain avec comme idée que la productivité continuera d'augmenter. On va à moyen terme (plus pertinent selon moi que le court terme pour penser politique) devoir se passer de plus en plus des machines par manque de ressources... et donc de plus en plus travailler. Même si ça me fait pas plaisir hein. Donc militer pour un partage équitable du temps de travail, oui. Espérer qu'on travaillera pour autant de moins en moins... meh. Sinon j'ai beaucoup apprécié le côté "plein de chiffres", j'imagine que c'est pour toi beaucoup plus de boulot alors merci !
Oui, il faudrait ajouter l'énergie au modèle. Mais attention quand même à ne pas faire comme Jancovici qui réduit tous les gains de productivité à la consommation d'énergie. Les gains de productivité ce sont aussi (et je ne saurais pas dire dans quelle proportion), des améliorations énormes du savoir et du savoir-faire. Avec la même énergie disponible, on peut faire beaucoup plus aujourd'hui qu'au Moyen-âge simplement parce qu'on comprend mieux comment fonctionne le monde, les lois de la matière, de l'énergie aussi d'ailleurs, de la biologie (des gens en meilleure santé travaillent plus efficacement), des sciences humaines, et donc on gaspille beaucoup moins d'énergie à des trucs inutiles. Par exemple, Jancovici parle du temps qu'on a mis pour construire une cathédrale pour expliquer que si on devait revenir à des ressources énergétiques équivalentes à l'époque, on mettrait beaucoup plus de temps à construire une cathédrale. Moi je répondrais surtout qu'aujourd'hui on ne dépenserait pas autant d'énergie dans un projet aussi inutile qu'une cathédrale, et si on consacre cette énergie à construire des écoles et des centres de recherche, y'a des chances qu'on fasse beaucoup plus de choses utiles qu'au Moyen-âge avec la même énergie.
@@EspritCritique Je trouve aussi que c'est abusé de tout réduire à l'énergie et considérer les gains d' "intelligence" comme nul. Mais j'ai un peu peur que ce soit surtout parce que ça me fait pas plaisir. Faire pousser de la nourriture, si ça prenait 9 personne sur 10 avant les énergies fossiles (je dis un peu au pif mais on doit être dans cet ordre de grandeur), même avec toute l'astuce du monde, j'ai du mal à croire qu'on arrive seulement à faire passer sous les 7 sur 10. Les projets "inutiles" du moyen âge restent, à mon avis, quasi négligeables en proportion de tout le travail de reproduction de la société (le "minimum" avec bouffe, vêtements, outils, maisons). Ajoute à cela qu'on est aujourd'hui, à raison, bien plus exigeants... M'enfin là on blablate sur l'avenir, autant dire que pas définition on se trompe.
" Je ne veux plus entendre dans notre pays qu'il est plus intéressant de faire autre chose que de travailler. " , Macron en meeting à Lyon, lors de la campagne présidentielle, 4 février 2017.
@@EspritCritique Je te comprends, j'ai moi-même hésité à poster la citation de Macron. Mais il est utile de rappeler ce que pense "notre" président quant au travail. Ce n'est pas sous son mandat que l'abolition du travail pourra se mettre en place. Et puis les gens sont trop conditionnés, seul un grand bouleversement pourrait changer le système. Continue tes vidéos, j'espère que tu prends tu plaisir à les faire :) , le jour où ça devient un travail, arrête.
Je n'avais pas retenu cette phrase de Macron, sinon je l'aurais mise dans le montage aussi, j'avais juste retenu sa dernière sortie sur le mot "pénibilité" ^^ Oui c'est sur que ce sera pas sous Macron qu'on fera ça. Je prends beaucoup de plaisir à faire ces vidéos, c'est donc en grande partie un jeu, mais clairement y'a aussi une partie "travail", dans le sens ou il y a des parties très chiantes à faire (mais nécessaires). Et puis je m'impose un rythme bien plus intense que ce que je voudrais pour la visibilité de ma chaîne, parce que bah... J'ai que ça pour vivre et pour l'instant ce que je touche en dons reste limité... En vrai c'est dur d'avoir une activité qui soit "purement" un jeu dans le capitalisme, mais par rapport à plein de gens je ne peux pas me plaindre :) Et je ne peux pas vraiment arrêter, c'est le seul "métier" que j'arrive à tenir sans faire une dépression
Tzitzimitl - Esprit Critique ta vidéo est instructive sur la réduction du temps de travail proportionnelle à la productivité. Quid du salaire à vie proposé par le Réseau salariat, association d'éducation populaire cofondée par Bernard Friot? La réduction de la durée légale du temps de travail à 30 h/semaine est d'ailleurs proposée par le Réseau salariat. J'ai hâte de découvrir le prochain épisode d'"Esprit de parti" sur les organisations communistes.
Merci ! Alors le salaire à vie c'est un système applicable dans un régime collectiviste, après avoir socialisé l'économie. Pour ça il faudrait que les marxistes prennent le pouvoir, par les urnes ou la révolution, et j'ai bien peur que la révolution collectiviste ne soit pas pour demain. De plus, si on faisait une révolution, personnellement j'y participerai avec comme objectif non pas le collectivisme mais le communisme libertaire, de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. Le collectivisme et le salaire à vie de Friot me posent problème dans la mesure où ils maintiennent, et même revalorisent, des notions que je souhaite au contraire discréditer et abolir, comme le travail, le salaire, le mérite ou même l'argent et la valeur. Je ne suis donc même pas sûr de pouvoir voir le salaire à vie comme une étape qui irait vers mon idéal bien plus radical. Par contre, on peut se battre ensemble dans le capitalisme pour la réduction du temps de travail et la hausse des salaires, et pour ma part j'ai grand espoir que dans pas si longtemps, à force de gains de productivité, on se retrouve soit avec 1h de travail par semaine, soit avec 90% de chômage et qu'à ce moment l'absurdité de l'exigence de mériter un salaire par un travail sautera aux yeux de tout le monde et on pourra proposer un système communiste libertaire qui semblera bien plus raisonnable que le capitalisme... Ou même le collectivisme. Mais ce n'est que mon espoir personnel :)
Ah oui j'oubliais : il n'y aura pas d'épisode d'Esprit de Parti sur les organisations communistes en général. Le prochain sera sur les partis trotskistes, puis le PCF aura un épisode dédié (peut-être que je ferai aussi un épisode sur les autres mouvances communistes plus tard)
De loin, comme ça je dirai, que je ne vois pas de coquilles. Effectivement, l'automatisation des taches augmentent la productivité, donc le gain financier augmente pour le même temps de mains d'œuvre, mais pas les salaires. Alors qu'à salaire égale, temps de travail moindre pour même objectif, jusqu'à un niveau incompressible. (courbe asymptotique) C'est le même processus que le coût d'expérience. Plus nous effectuons une tâche donné plus nous sommes performant, jusqu'à un seuil limite propre à chaque humain. Du coup, optimiser / automatiser / expérimenter le travail sont des outils de développement qui devraient diminuer le temps d'activité pour un salaire identique.
Bien résumé. Et effectivement il ne faut surtout pas oublier que les gains de productivité ce n'est pas que l'innovation technologique mais aussi l'amélioration des savoirs et savoir-faire (là j'ai insisté sur l'innovation technologique parce que je partais des annonces catastrophistes sur les IA)
Du coup c'est une vision assez réformiste de l'abolition du travail. Alors que virer les capitalistes de l'équation permet un sacré gain d'argent et de temps
Bien sur, et je serais très heureux de voir une révolution anticapitaliste de mon vivant. Mais ce que je trouve très intéressant dans tous ça, c'est de montrer que même si aucune révolution ne survient, qu'on le veuille ou non, quoi qu'on fasse, la quantité de travail à faire continuera à diminuer comme elle le fait depuis l'origine de l'humanité et de façon exponentielle depuis le début de l'ère industrielle, et ce à travers tous les régimes politiques et économiques, et même à travers toutes les crises économiques, les guerres, la surpopulation, la surconsommation, etc. Rien de tout ça n'a jamais arrêté la marche permanente vers toujours moins de travail à faire. Ce que ça signifie, c'est qu'un jour ou l'autre (et dans pas si longtemps), même sans révolution anticapitaliste, on se retrouvera soit à bosser chacun 1h par semaine (si on a plutôt élu des régulateurs de l'économie) soit à 90% de chômage (si on a plutôt élu des libéraux). Et à ce moment là, il deviendra évidemment absurde aux yeux de tout le monde de baser sa vie sur le travail, de demander aux gens de "mériter" leur niveau de vie par leur travail, etc. Et Tout l'édifice sur lequel repose le capitalisme s'effondrera de lui-même. C'est ce qui me rend optimiste à moyen ou long terme. A court terme, j'aimerais qu'on abolisse le capitaliste mais je ne sais pas à quel point je peux y croire. Mais à moyen ou long terme, pour moi le capitalisme, le productivisme et le salariat provoqueront de toutes façons leur propre effondrement. Je pense qu'en soit c'est une bonne nouvelle. Et si la révolution met du temps à arriver, bah entre temps je trouve ça plutôt pas mal de réduire le temps de travail pour limiter les inégalités, le chômage et la pauvreté qui va avec et pour libérer du temps libre aux gens, non seulement parce que je ne suis pas prêt à décider que la vie actuelle des gens avant la révolution n'a aucune importance, mais aussi parce que plus on réduit leur temps de travail et on augmente leur temps de loisir, plus ils auront de facilité à remettre en cause l'idéologie du travail.
300 000 offres d'emplois pour des millions de chômeurs. Mais je me tue à l'expliquer aux gens ! Par contre je savais pas pour les seuls 18 000 offres non pourvues. Merci ^_^
7:20. avant l'otium était valorisé par les riches et on plaignait les pauvres d être obligés de travailler. de ne pas pouvoir avoir des activités oisives comme gerer une villa, faire le medecin, le prof ou l avocat... des choses qu'on confond aujourd hui avec le travail.
Je te rejoins entièrement sur la répartition du temps de travail. Mais je dois t'avouer que la fin du travail, moi, m'angoisse : à quoi servirais-je dans la société ? À quoi servirions-nous ? Si une machine peut tout faire, même l'art, qu'est-ce qu'il restera à l'être humain ? Est-ce qu'on ne sera pas devenus obsolètes ? Tout pourra être fait par une machine / IA, donc à quoi bon s'en occuper ? Et à ce moment-là, on finirait par mourir d'ennui ou de dépression. Cela dit, je pense que nous n'avons pas la même définition du mot "travail" : je considère mes passions comme du travail, car j'y mets beaucoup d'application et d'acharnement. Ça va bien au-delà d'un "jeu", c'est ma raison profonde d'exister. Ma définition du travail se coupe totalement du trepalium romain pour épouser celle que semble sous-entendre la citation de Confucius : "Trouvez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie". Il y aurait donc un travail positif, peu contraignant, qui s'accorderait aux passions des individus, et un travail négatif, pénible, que je désigne le plus souvent sous le mot "labeur". De toute façon, les Intelligences Artificielles ont peu de chance d'être développées si nous voulons cet indispensable levier écologique qu'est la décroissance : moins de productivité entraînerait moins de machines et donc moins de high-tech. Réduire la technologie reviendrait à faire revenir le travail en partie ; donc plutôt que d'abolir le travail, je serais plutôt pour abolir le labeur, et qu'il ne subsiste du travail que les métiers s'accordant aux passions et/ou créant du lien social (la définition de l'objet convivial que donne Ivan Illitch pourrait d'ailleurs être adaptée pour le travail, ce qui nous donnerait des "tâches conviviales").
Merci pour ta vidéo. Tu es productif en ce moment ! Une vidéo ou finalement on parle peu d'IA mais beaucoup du travail et du chômage. Sinon, ne pas oublier que les chiffres du chômage sont parfois biaisés par les politiques néo-libérales. Dans mon pays, en Belgique, il y a un durcissement des conditions d'accès et une baisse du montant des allocations et une dégressivité dans le temps de ce même montant. Rajoutes à cela les chômeurs de longue durée qui sont virés du chômage et le fait que nous avons deux systèmes d'aide, le CPAS donné par les communes et le chômage donné l'état fédéral et ça fait un beau bordel à analyser. Je suppose que vous avez des problèmes similaires en France. Mais malgré tout, ta théorie me semble bel et bien crédible. Je pense à peu près la même chose. A terme le travail devrait être réduit à sa plus simple expression.
Oui l'IA est un peu un prétexte pour reparler de la réduction du temps de travail, mais ça me semble être justement une belle occasion, vu la panique générale qu'a l'air de provoquer l'idée que les IA vont détruire de l'emploi, comme si c'était un nouveau problème que la technologie détruise des emplois :D Et oui les chiffres du chômage réel sont difficiles à obtenir. J'en ai parlé pour les USA parce que c'est là ou c'est le plus abusé, mais effectivement c'est compliqué. Ceci dit, les chiffres utilisés ici viennent de l'OCDE qui a son propre calcul du taux de chômage. Merci en tous cas !
Je rajouterai l'explication de la quantité d'énergie disponible pour une société pour expliquer la productivité. L'énergie étant en physique ce qui permet de mesurer le changement d'état d'un système, et l'économie étant un gigantesque système qui transforme des trucs en d'autres trucs, l'économie pour croître a besoin de plus d'énergie (que cette énergie proviennent du travail humain comme du travail de machine). En fait si la productivité a augmenté autant durant les deux derniers siècles, c'est bien parce que les humains se sont dotés de machine pour les aider à bosser et qui ont donc du extraire plus d'énergie de leur environnement (et aussi améliorer l'efficacité énergétique des machines dans le cadre de ce que permet la physique). Donc plus on consomme d'énergie et plus on est efficace dans la manière de consommer de l'énergie, plus on augmente notre productivité et donc moins on peut se permettre de bosser. C'est pas tellement que c'est grave que ce soit pas dans la vidéo, c'est surtout que c'est une explication en bonus que je trouve utile. :)
C'est vrai, on peut ajouter l'énergie à l'équation. Mais attention à ne pas faire comme Jancovici qui réduit tous les gains de productivité à la consommation d'énergie. Les gains de productivité ce sont aussi (et je ne saurais pas dire dans quelle proportion), des améliorations énormes du savoir et du savoir-faire. Avec la même énergie disponible, on peut faire beaucoup plus aujourd'hui qu'au Moyen-âge simplement parce qu'on comprend mieux comment fonctionne le monde, les lois de la matière, de l'énergie aussi d'ailleurs, de la biologie (des gens en meilleure santé travaillent plus efficacement), des sciences humaines, et donc on gaspille beaucoup moins d'énergie à des trucs inutiles. Par exemple, Jancovici parle du temps qu'on a mis pour construire une cathédrale pour expliquer que si on devait revenir à des ressources énergétiques équivalentes à l'époque, on mettrait beaucoup plus de temps à construire une cathédrale. Moi je répondrais surtout qu'aujourd'hui on ne dépenserait pas autant d'énergie dans un projet aussi inutile qu'une cathédrale, et si on consacre cette énergie à construire des écoles et des centres de recherche, y'a des chances qu'on fasse beaucoup plus de choses utiles qu'au Moyen-âge avec la même énergie.
@@EspritCritique tout a fait d'accord ! Même si j'aime beaucoup écouter jancovici, car en tant que sceptique de gauche, je trouve qu'il tient un discours écologiste rationaliste (même si il ne s'en revendique pas) ! Toutefois, c'est vrai que la principale critique que je porte sur ses constats (et pas ses interprétations qui sont évidemment discutables, comme lorsqu'il parle de la démocratie avec toqueville) est qu'il réduit tout à l'énergie et qu'il en fait une explication monocausal. Un peu a la manière de Jared Diamond qui voit la hausse de la démographie comme LE problème qui surplombent tout les autres (je précise n'avoir jamais lu Diamond, je tiens cette critique de Jean Baptiste Mallet dans le monde diplo). Enfin bref, sans énergie, c'est sûr qu'on produit rien, mais l'explication de l'énergie ne suffit pas toute seule. J'en profite au passage pour te dire que avec mon frère et des potes, on attend avec GRANDE impatience ton épisode sur l'écologie ;)
@@victorVaareK2803 Ha je suis content de voir quelqu'un qui partage mon point de vue sur Jancovici. J'ai l'impression qu'un truc qu'un truc à côté duquel Jancovici est passé, c'est le rôle crucial de l'information dans les gains de productivité. Par exemple il va dire Pas d'énergie = Pas de machine = Pas de productivité. Et quelque part, c'est vrai, mais ce qu'il oublie c'est que : - Sans information, on ne sait pas dire ce qui est une source d'énergie, ni comment l'exploiter - Sans information, on ne sait pas construire de machine - Sans information, on ne sait pas comment optimiser notre consommation énergétique Or si il y a bien un truc qui a explosé au cours des 30 dernières années, c'est bien le développement des sciences de l'information et tout ce qui va avec avec.
@@sapereaude8029 c'est exactement ce que je dis ! Pour synthétiser : l'explication sur l'énergie ne se suffit pas à elle même pour expliquer la complexité de nos sociétés. Tout comme celle sur l'information. On peut en effet être très informé, mais sans énergie, ça n'est pas très utile. Sans compter les facteurs difficile à quantifier qui seront étudiés par les sciences sociales. Bref, c'est une maxime zététique évidente: toujours se méfier des explications trop simple ou trop monocausal ;)
#JospinMaintenant! (c'est une blague vous enflammez pas). Super vidéo comme d'habitude. Très clair, ça permet d'éclairer la situation. On pourrait même envisager d'indexer le temps de travail sur le taux de chômage en le modifiant tous les ans (et tant qu'à faire en donnant légèrement l'avantage aux salariés en organisant une légère pénurie de travailleurs...).
Ce serait une très bonne idée, mais ça me semble très difficile à obtenir. Pour moi si on est en position de pouvoir imposer ce genre de choses, ça veut dire que le consensus est tellement passé à gauche que pour moi, autant aller encore plus loin en abolissant carrément le capitalisme :)
La réflexion globale de la vidéo est très intéressante. Par contre, pour moi qui ai un travail, ça veut quand même dire que je devrai baisser mon niveau de vie pour partager le gâteau que l'on produit tous en travaillant. Il ne suffit pas d'exiger plus de gâteau de la part des patrons. Il faut le produire. Sinon, cela revient à réduire la part de certains pour donner plus à ceux qui ont moins. Si je travaille moins, ce sera uniquement parceque j'arrive à produire mon gâteau plus rapidement. Je ne veux pas réduire mon gâteau pour que quelqu'un d'autre le produise à ma place et en profite. L'autre devra produire son propre gâteau en utilisant mon poste de travail. Ce n'est pas un gain de productivité mais une augmentation de la production. Donc je comprends bien qu'en étant plus productif, ont travaille moins. Par contre je ne comprends pas le lien avec le chômage. Pour réduire le chômage sans faire de redistribution du gâteau produit, il faut forcement que les anciens chômeurs produisent leur propre gâteau. Je ne comprends pas le lien avec la productivité. De la même manière, si mon patron arrive à me remplacer par une machine pour produire le même gâteau, il ne va pas me l'offrir gentiment. Je serai chômeur. Il faudra alors que quelqu'un partage son temps de travail avec moi et il faudra obliger mon ancien patron à nous redistribuer le gâteau. C'est le raisonnement de la vidéo (en ayant tous un travail, on peut faire pression sur le patron). Mais avec ce raisonnement, ça revient à dire que moi et le "quelqu'un" nous serons devenus les patrons de cette machine. Donc j'en viens à penser que la fin du chômage n'est pas une histoire de partage du travail, mais plutôt une histoire de possession des machines ou d'augmentation de la production.
Reste à joindre l'étude du "temps de travail humain" à celle de l'énergie. En tout cas, j'aime beaucoup le traitement de cette notion de "Jeu". "joueur" va maintenant pouvoir se disputer la place de choix avec "travailleur libre" dans le vocabulaire par lequel je me définie. J'aime encore beaucoup travailleur tout de même. Parce que chez moi (ingé), le travail c'est ce qui change l'état d'un système. Et je suis assez motivé en ce qui concerne le changement. (Jouilleur peut-être ?)
Bob Black en appelle à une révolution ludique, je trouve ça très enthousiasmant comme vocabulaire :) Pour l'énergie il va falloir être patient, j'essaie de suivre un ordre plus ou moins chronologique dans l'apparition des différentes idéologies et des notions sur lesquelles elles s'appuient au niveau historique. Donc les questions liées à l'énergie arriveront assez tardivement car on n'a commencé à l'intégrer dans des raisonnements politiques que très récemment (avec l'émergence de l'écologisme surtout).
le sujet m'interresse beaucoup! merci!! autre question: je travail comme aide soignant les weekends et des services ne peuvent pas tourner car il manque de personnel. des services de l'hopital ferment pour le meme motif. Comment l'explique tu? et les consequencs seraient dramatiques si on imposait une diminution du temps de travail nécessaire.
Merci de développer une intuition que j'ai depuis longtemps. Bon c'est plus qu'une intuition, c'est le résultats de mes cours d'histoire au lycée... Oui on nous enseigne clairement la révolution industrielle puis la révolution verte, le machinisme industriel et agricole, 36 le front populaire tout tout ça et personne ne pense à appliquer tout ça aujourd'hui...
Oui c'est tout le problème de la difficile transférabilité des connaissances. Quand on les circonscrit à un contexte précis on oublie de vérifier si elles ne s'appliqueraient pas aussi en dehors de ce contexte...
Avec pas mal de retard je commente. Je suis complètement pour la réduction du temps de travail. Un des enjeux majeurs’ ceci dit, ce sont les jobs très qualifiés ou les postes nécessitant un gros investissement matériel. Il faut former les gens pendant plusieurs mois/années, leur payer du matos informatique, louer de l’espace pour leur bureau. C’est très cher et une entreprise a tout intérêt à le faire pour le moins de monde possible.
Ya un exemple sympa sur le travail et sa disparition. Une société ou les humains passent 8h par jour à grimper aux arbres pour cueillir leur nourriture. Puis l'un d'eux invente l'échelle, alors 2h suffisent.
Laurent Alexandre appel une complémentarité avec l'Intelligence artificielle. Sa description d'une concurrence, semble relever plutôt d'un constat que d'un souhait. C'est un détail, utilisé comme prétexte pour féliciter ton travail.
Merci ! Effectivement Laurent Alexandre présente la concurrence avec les IA comme un fait objectif. Mais puisque pour moi c'est faux, alors affirmer que c'est vrai et expliquer comment participer à cette concurrence revient à encourager cette concurrence.
Ah ça tacle et les libéraux et Laurent Alexandre, ça fait plaisir. Bon par contre j'ai pas très bien calculé mon coup, expat' aux Pays-Bas mais à 40h par semaine...
J'y repense, mais y'a aussi cette citation de Keynes je crois qui dans les années 30 se disaient qu'en 2000 on bosserait plus que 3h par jour. Si seulement... Ah et pas mal du tout la chansonnette. Composer des génériques c'est déjà bien, mais faire une perf' comme ça avec du punch' et sans fausse note, pas mal du tout.
Tu nous vends trop de rêve ! Mais même la semaine à 15h ne me laisserait pas assez de temps pour faire ce que j'aimerai faire !
Par contre, le revenu de base universel et inconditionnel est une réponse à un taux de chômage élevé... mais pas seulement. J'avoue que j'ai été pas mal convaincu par cette série de vidéos (~16 min en tout) : ruclips.net/p/PLkzjbW_sNXE_fywK-iKQ0HJF_DcMRQTNG
merci !
Le problème, c'est qu'en comptant sur le revenu universel :
- On prend en charge les besoins de base de tout le monde en dehors de tout salaire, ce qui permet aux patrons de justifier un salaire bas, d'autant plus qu'ils restent en position de force pour négocier tant qu'il y a trop de demandeurs par offre d'emploi.
- On entérine un taux de chômage élevé et on donne l'impression que la lutte contre le chômage n'est plus utile, puisque les gens n'ont plus à travailler pour vivre.
- Le problème principal pour moi, qui découle du précédent, c'est que du coup on ralentit la réduction du temps de travail, et donc on entérine 2 catégories de gens : ceux qui ne travaillent pas, et ceux qui travaillent trop. Et je pense que ce serait très problématique pour la solidarité, les gens qui continuent à travailler risquent d'autant plus de voir les autres comme des fainéants et des profiteurs pendant qu'ils se tuent à la tâche. Pour moi c'est fondamental de mettre tout le monde à égalité en se donnant comme règle absolue que tout travail restant à effectuer doit être réparti équitablement entre tout le monde.
Et les 15h c'est provisoire, la productivité continuera à augmenter et donc le temps de travail à baisser ! Et pour moi c'est de cette façon qu'on doit arriver à l'abolition du travail : le jour ou on n'aura plus que 1h par semaine à faire (ou si les libéraux restent au pouvoir, le jour ou on aura 90% de chômage) , ça semblera évident à tout le monde que lier le droit aux ressources pour vivre à un travail effectué, et la notion même de "mérite" ou la nécessité de "gagner sa vie" par le travail, est un concept absurde.
Pour moi le revenu universel c'est une tentative d'astuce pour accélérer ce mouvement idéologique mais qui risque d'aboutir au contraire en entérinant l'idée qu'il y a 2 sortes de gens : ceux qui travaillent, et ceux qui ne travaillent pas.
@@EspritCritique
Je ne suis pas vraiment d'accord avec certains points que tu soulèves.
- je ne vois pas en quoi le revenu universel justifierait plus les patrons a baisser les salaires que le RSA puisque celui-ci est sensé être "un complément de revenu pour les travailleurs pauvres et un minimum social pour ceux qui ne travaillent pas." (wiki) Pour moi, le revenu de base ne change rien sur ce point.
- est-ce qu'on entérine un taux de chômage élevé ? Je ne sais pas... et je suis sans doute biaisé sur ce point (tu verras plus bas).
- j'avoue, je suis d'accord avec toi. Ça risque de retarder la réduction du temps de travail. Et de fait, ça risque de maintenir les deux catégories travailleurs et chômeurs. Mais je ne vois pas en quoi cela accentuera la vision de la plupart des travailleurs sur les chômeurs comme des profiteurs fainéants. Et c'est effectivement un gros problème (déjà dans la société actuelle). Mais, à la différence de l'état actuel, les chômeurs ne "bénéficieront" pas d'une aide supplémentaire par rapport aux travailleurs, puisque le revenu est universel. (J'en profite pour dire qu'aujourd'hui, on manque clairement aussi de pédagogie. Ne serait-ce que pour dire que la plupart des gens qui ont un travail l'ont plus par chance que parce qu'ils ont fait plus d'efforts que les autres)
J'avoue que je suis peut-être biaisé par le fait que je ne crois pas un instant qu'on aura du travail pour tout le monde jusqu'à l'abolition du travail, même en partageant le temps de travail. Ce sera effectivement le cas au début. Mais si demain l'IA et la robotique deviennent suffisamment forte pour remplacer tout le monde sauf les instits, je ne suis pas convaincu que tout le monde ait la capacité de devenir instit et de fait, tout ceux qui ne seront pas capable d'enseigner seront au chômage. L'exemple est extrême, mais je ne vois pas de raison pour laquelle le progrès technico-scientifique toucherait de la même manière tous les profils de métiers. Et oui, en disant ça, j'entérine le fait qu'il y aura un moment où le chômage sera inévitable alors qu'il restera du temps de travail à partager. Et du coup, le revenu de base, fixer au départ au RSA me semble inévitable et doit être mis en application avant d'arriver au moment où il ne sera plus possible d'avoir du travail pour tout le monde. Il doit être fixer au moins au RSA pour l'acceptation, puis être augmenter après. À son départ, il permet une plus grande égalité de traitement et un meilleur respect de la dignité des personnes ayant actuellement droit au chômage (voir les vidéos). Il doit aussi être augmenté régulièrement parce que je trouve injuste, déjà aujourd'hui, d'être payé beaucoup, beaucoup plus que quelqu'un qui a fait les mêmes études que moi mais n'a juste pas eu la chance de trouver un boulot (la "chance" se discute parce que mon boulot a quand même failli me tuer... mais on verra une autre fois les conditions de travail).
- Pour ta première objection, je te rappelle que les premières personnes à avoir défendu le revenu universel sont des libéraux, et qu'il y a encore aujourd'hui des libéraux qui le défendent, précisément parce que pour eux ça permet de justifier le libéralisme et la concurrence de tous contre tous, à partir du moment ou les gens ne risquent plus de se retrouver sans ressource. En fait c'est quelque chose qu'on observe déjà avec les emplois "aidés" : quand on propose aux patrons de payer une partie du salaire à leur place, ils ne vont pas se gêner !
- En fait on peut déjà observer ce qu'il se passe à l'heure actuelle : entre le "RSA activité" et la prime d'activité, on donne déjà des aides aux travailleurs pauvres, mais avec l'idéologie méritocratique, les libéraux considèrent qu'ils le méritent justement parce qu'ils travaillent, et ça ne les empêche absolument pas (au contraire) de montrer du doigt les bénéficiaires du RSA socle parce que selon leur idéologie c'est justement le fait d'aider les gens qui ne travaillent pas comme les gens qui travaillent qui est scandaleux, il faut récompenser "ceux qui font des efforts" et au contraire punir "ceux qui n'en font pas".
Et le fait de faire bénéficier autant tout le monde de cette aide sans aucun rapport avec leur revenu ou leur patrimoine, c'est déjà en soi un problème, parce que là tu me parles de travailleurs pauvres, mais "tout le monde", c'est "tout le monde", y compris les travailleurs pas pauvres du tout, les rentiers, les milliardaires... Et c'est justement ça qui plait à ceux des libéraux qui défendent le revenu universel, ça rejoint précisément leur conception de l'"égalité" : la flat tax !
Chacun doit être aidé et ponctionné par l'impôt exactement de la même manière, sans prendre en compte leurs ressources, ce qui permet de dire qu'il y a "égalité des chances" et donc que si des gens s'en sortent moins bien que d'autres, c'est entièrement de leur faute !
En donnant à chacun autant quel que soit son revenu et son patrimoine, on éclipse ce qui est pourtant fondamental dans le rôle des aides sociales : la redistribution des richesses, qui est sensée prendre plus à ceux qui ont plus, et donner plus à ceux qui ont moins.
Alors oui, on peut quand même à côté exiger des impôts plus progressifs, mais dans ce cas c'est juste absurde : à quoi bon donner de l'argent aux milliardaires si on doit chercher ensuite à leur reprendre par l'impôt ? Autant directement ne pas donner d'aides aux gens qui n'en ont pas besoin ! Si ceux des libéraux qui défendent le revenu universel sont si enthousiastes, c'est justement parce qu'ils n'ont aucune intention de faire de la redistribution des richesses, et ils comptent bien que même les milliardaires puissent profiter de cet argent de poche.
Enfin le fait de se focaliser sur le "revenu" mensuel souligne un autre point aveugle des débats économiques d'aujourd'hui sur les inégalités : le patrimoine. Le revenu mensuel n'a jamais été la définition de la richesse, la richesse c'est ce qu'on possède. Le revenu mensuel c'est un concept extrêmement récent qui découle de la généralisation du salariat, mais la principale source des inégalités de richesse, c'est l'héritage et l'accumulation de capital. Et là le revenu universel n'y change rien. On peut bien imaginer sur le même modèle un héritage universel qui serait donné à chaque enfant automatiquement, mais là encore on voit bien l'absurdité si on le basait sur le même modèle que le revenu de base, parce qu'on donnerait cet héritage supplémentaire également à ceux qui ont déjà un énorme héritage !
Pour moi c'est clair : l'impôt et les aides sociales, sur le revenu comme sur le patrimoine, ça doit être progressif en fonction du revenu, pour assurer leur fonction essentielle : redistribuer les richesses (comme on doit redistribuer le travail).
Pour l'idée que tous les travaux ne sont pas remplaçables par des IA, je pense que justement tu ne prends pas en compte la spécificité des IA, qui est précisément d'élargir le type de métiers remplaçables aux métiers intellectuels, qui jusque là échappaient en partie aux gains de productivité. Bien sur qu'on peut remplacer les profs, ça se fait déjà de plus en plus. Par exemple moi, je suis principalement autodidacte. Combien de temps j'aurais du passer en cours pour apprendre ce que les algorithmes des moteurs de recherche m'ont permis d'apprendre par moi-même depuis mon ordinateur ? Un prof qui auparavant touchait seulement quelques centaines d'élèves grand maximum par an dans ses cours peut aujourd'hui poster ses cours sur Internet et toucher des millions de gens. J'ai suivi en vidéo des cours dispensés dans des tas d'études supérieures dans lesquelles je n'ai pas eu à m'inscrire !
@@EspritCritique Je vais devoir beaucoup réfléchir (c'est cool, c'est toujours intéressant de devoir se remettre en question).
Je vois quand même un gros intérêt à donner un revenu de base à tout le monde, y compris les plus riche, tout en ayant un impôt sur le revenu et la richesse : s'assurer que ceux qui en ont besoin l'aient, parce qu'automatique. Parce que si il faut la demander, il y aura toujours des personnes qui ne sauront pas qu'elles y ont droit ou ne voudront pas la demander pour ne pas être stigmatisées, ou encore parce que l'accès y sera trop compliqué. Combien sont ces personnes aujourd'hui ? Je n'en sais rien, mais je crains qu'elles ne soient pas négligeables. (j'imagine et j'espère que ça a fortement baissé par rapport au RSA activité où 70% des personnes qui y avaient droit ne le demandaient pas).
Par contre si, je prends bien en compte la spécificité des IA. Je suis même convaincu que la plupart des métiers intellectuels (dont chercheur en mathématique) seront remplacés par des IA avant que la plupart des métiers manuel ne soient remplacés par des robots (mais je suis convaincu que l'enseignement maternelle et primaire feront partie des derniers à être remplacer). Mon point de vue est que les métiers qui resteront le plus longtemps ont peu de chance d'être diversifiés. Ce manque de diversité exclura du monde du travail ceux qui n'ont pas les compétences requises pour ses proffessions (pour reprendre mon exemple, enseigner n'est pas donné à tout le monde).
@@EspritCritique En même temps, en un sens, aujourd'hui il y a deux sortes de gens : ceux qui travaillent et ceux qui s'amusent...
Arrête de flatter mon biais de confirmation!
déso ^^
Pareil !
Depuis que j’ai 16 ans ( c’est pas d’hier donc) et suffisamment de compréhension et de recul sur l’état de notre société, je me tue à braire sur tous les tons ce que tu viens d’expliquer très clairement. Ça fait donc un peu moins de 30 ans que tout le monde se fout de ma poire. Tu n’imagines pas combien c’est agréable d’entendre, pour une fois, quelqu’un exprimer ce que je pense. Merci à toi.
eh bien si ça peut t'aider à faire passer le message, tant mieux !
Je suis bluffé, je manque de mots. Le sujet est extrêmement bien recherché, la mise en forme des résultats de ces recherches est plaisante et naturelle, et tu appliques une grande rigueur à l'analyse des données sans avoir peur d'affaiblir tes hypothèses mais au contraire en espérant trouver des points faibles pour les consolider. Chapeau bas !
Miaou. Les chat ont tout compris en réduisant leurs temps de travail à de la sieste
Ah bah c'est sur que si tu as des esclaves prêts à tout faire pour toi juste parce que tu es mignon, c'est plus simple de ne pas travailler ^^
CQFD ! C'est tellement évident cette histoire de travail/chômage/production par heure !
Merci pour ton taf. Merci pour tes liens.
Merci pour tes remerciements :)
Je reprends tes vidéos après une pause. Ça flatte toujours autant mon biais de confirmation mais ça met des mots et des chiffres dessus aussi. Merci.
merci à toi ! Bon j'espère que j'aurai l'occasion de te surprendre un peu plus et aller contre tes préjugés dans les vidéos suivantes, c'est dommage si ça ne fait que confirmer tout ce que tu pensais déjà :)
@@EspritCritique ça ne fait pas que ça. Disons que ça ajoute aux flux de pensées des éléments nouveaux ou de nouvelles perspectives à mes idées qui vont déjà globalement dans cette direction. Mais comme tout, des questions et de nouvelles réflexions en émergent encore et encore. Nous l doute que tu pourras remettre en question certains des préjugés que je ne questionne pas déjà.
"Les gens veulent du travail et de l'argent, c'est pas vrai, l'argent suffit". (Coluche).
j'ai découvert t'as chaîne il y a quelques années et elle m'a énormément guidé vers ma politisation ! je suis content de pouvoir utiliser cette vidéo pour mon travail sur l'histoire de la cgt et la nécessité de baisser le temps de travail parallèlement à l'augmentation de la productivité. Bon, après ma prof est clairement de droite et faut que je fournisse un travail en bêton pour qu'elle soit convaincu malgré ses billets idéologiques. bref merci énormément pour ton travail d'excellente qualité comme toujours, hâte de voir les prochains EC, prends ton temps pour les peaufiner ^^
Donc en fait il faudrait militer pour que le temps de travail soit indexé annuellement sur le taux de chômage. Parce que ça va être chiant si on doit monter aux barricades à chaque fois qu'il y a besoin de le baisser.
Ah ça c'est sur que ce serait le top ! Mais alors le changement idéologique qu'il faudrait avoir réussi au préalable me semble tellement énorme ! Et si on réussissait ce changement idéologique là, je pense qu'on pourrait carrément abolir tout de suite le capitalisme, ce serait plus simple :D
@@EspritCritique À ce point là ? Pourtant ça ne me semble pas très différent que de militer pour baisser le temps de travail à 30h pour lutter contre le chômage structurel... Mais j'suis malade alors mon cerveau doit passer à côté d'un truc. Après moi j'suis ok pour abolir le capitalisme tout de suite hein ^^
Bah la différence c'est que les 30h, on peut forcer la droite à l'accepter par peur des mobilisations tandis qu'ils pourront continuer à penser et dire que c'est une connerie horrible comme ils l'ont fait avec les 35h. Alors que pour instaurer une telle règle générale et qu'elle ne soit pas immédiatement abolie à la première occasion par les libéraux, il faudrait soit les empêcher définitivement de revenir au pouvoir, soit les convaincre de cesser de croire à leur idéologie !
@@EspritCritique Ah oui je comprends mieux, c'est logique. Merci pour la vidéo (géniale) et les explications :)
Très joli reprise :)
"Partager le temps de travail, partager les richesses ou alors cela va péter... ça va péter"
Merci mon pakominou
Ha ha ha excellente cette reprise de Gainsbourg x'D
Merci
Travaillez moins pour gagner plus ! Je dis OUI !
Je ne sais pas si ça marcherait comme slogan de campagne vu que c'est un peu plus compliqué que celui de Sarkozy mais ça vaut le coup d'essayer ^^
@@EspritCritique ça fait des années que le syndicat Solidaires chante "travailler moins pour travailler toutes et tous". En effet, on ne peut pas dire que ça ait été très vendeur jusqu'ici...
Ce que tu dis là, on ne l'entend presque jamais. Et ça fait du bien de l'entendre.
J'avais déjà entendu parler de cette hypothèse de lien entre temps de travail et chômage, mais tes chiffres et tes graphes m'ont beaucoup aidé.
Oui je me désole que ce discours soit devenu si rare, alors que c'était le discours "normal" de la gauche au XIXème siècle et au début du XXème siècle.
Merci pour ton soutien !
Très heureux de voir ta chaine enfin décoller et ta communauté prendre de l'ampleur.
Tu mérite tellement.
Merci beaucoup !
Ceci dit le "décollage" est relatif, ma progression est constante mais je n'ai pas de gros boost d'un coup ^^
C'est une réflexion et une conclusion que tout "vrai gauchiste" doit avoir.
J'espère bien aider à la répandre ^^
@@EspritCritique Qu'est que tu attend pour t'engager en politique ?
@@lorganisationxiii bah qu'est-ce que tu crois que je fais sur cette chaîne ?
Salut !
En petit droitard que je suis, j'ai bien aimé ta vidéo. Plutôt bien documentée, cool à écouter. Bon, je te cache pas que j'ai eu 2-3 AVC au cours de ta démonstration, mais globalement, bon boulot !
Pour ton graphique "productivité, temps de travail et chômage" et ton cas de l'Islande et de l'Irlande, je pense pouvoir t'apporter un élément de réponse :
leur cadre législatif très différents. Par exemple en Islande, le temps de travail de base est de 40h avec 24 jours de CP. En Islande, le contrat de travail est un document très peu usité et beaucoup de personnes, notamment les jeunes et les expats se font avoir sur leur volume horaire et le salaire. Par exemple, le salaire horaire n'est pas le même selon les jours et les horaires, avec des variables en fonctions des types d'emploi, des entreprises ... En vrai, c'est moins cadré qu'en France. les arrêts maladies sont négociés par entreprise et si on dépasse le nombre de jour d'arrêt maladie, il faut avoir cotisé suffisamment auprès d'un syndicat pour que ce dernier indemnise le salarié. De plus, le niveau de vie est plus cher qu'en France donc, beaucoup de personnes cumulent 2 jobs. Concernant l'économie, la pêche représente près de 12% du PIB, c'est un métier qui demande beaucoup d'heures, avec une productivité "aléatoire" dans le sens où la production de poisson ne dépend pas d l'Homme directement.
Bref, pour ton schéma est intéressant, mais la réalité est bien plus complexe et le nombre de variables à prendre en compte est beaucoup plus élevée.
Ton analyse de la notion de travail et du rapport à celui-ci opposant "riche" qui "jouent" et "pauvres" qui "souffrent" sert bien tes intérêts (évidemment, tu as une ligne éditoriale et c'est normal), elle est même très intéressante intellectuellement et bien amenée (bon taff ! ). Tu aurais pu la complété en ajoutant un argument : la fable du "salf made man" qui vient conforter le "mythe" libéral que l'élévation par le travail est possible, bien que le modèle français repose plus sur l’ascenseur social par l'éducation et l'école républicaine (dommage que l'école reproduise le déterminisme social ^^)
Maintenant, affirmer que baisser la durée du travail réduit le chômage c'est faire un faux calcul et c'est ce qui explique le cas de l'Allemagne sur ton graphique. Si tu analyse le marché de l'emploi de ce pays, ce graphe perd beaucoup de son sens. De la même manière, si on regarde le Japon, le temps de travail versus productivité ne dit pas grand chose au regard de la culture là bas et de l'importance du présentéisme dans ce pays. A titre d'exemple, je te laisse le soin de te renseigner sur les "salary man", tu verras que c'est une belle représentation de l'enfer.
Réduire le temps de travail n'augmente pas la quantité de travail pour autant, tu divises juste le "gâteau" avec un plus grand nombre de parts. Alors si la part ainsi défini est suffisante pour que chacun est un sentiment de satiété c'est parfait, mais en l'état actuel, ce n'est pas le cas en France. D'autant plus qu'aucune entreprise n'acceptera de financer le modèle social français en maintenant les salaires à un niveau équivalent tout en réduisant le temps de travail, donc les salaires baisseront. Ce qui augmentera les difficultés déjà très grande à se loger etc.
C'est tout le système qu'il faut changer, mais cela suppose aussi de revoir le modèle social et l'Etat providence. Et ça, pour le coup, je ne pense pas que les gens soit OK pour ça. A mona vis, le plus gros frein il est là.
En France, le chômage est avant tout structurel et sert véritablement de variable d'ajustement aux différents gouvernement qui se succèdent depuis 30 ans. Par ailleurs, si on analyse les taux de chômage par CSP, on aperçoit que le taux de chômage des cadres, est au niveau national (en 2017, vu que tu cites des chiffres de 2017) de 3%, soit le plein-emploi. Alors qu'il est à environ à 11% pour les autres CSP. (source : insee). On voit bien que le problème est structurel : perte d'emploi dans les secteurs primaire et secondaire, moins d'emploi accessible aux non ou faiblement diplômé etc... Cela est du e partie à cause de la mutation du marché de l'emploi (et des entreprises etc), mais aussi à cause du système éducatif qui montrent ses limites.
S'y ajoute un paradoxe tout à fait français : la main d'oeuvre peu qualifiée coûte chère, alors que la main d'oeuvre très qualifiée coûte peu chère. Un ouvrir au SMIC en France "coûte", charges patronale incluse, environ 1615€/ mois, soit 19.3K€/ans. En Espagne, c'est 1347€ soit 16K€/ans. Je pourrais forcer la description en prenant des pays de l'Est, mais je pense que tu vois l'idée. Alors que pour un ingénieur hautement qualifié par exemple, en France, on sera aux environ de 120K€/annuel brut (soit environ 180k€ full charges) alors qu'aux USA, aucun ingénieur très qualifié n'accepte un job avec un salaire "aussi bas". Ce qui entraîne une "fuite des cerveaux" et appauvri l'écosystème de ces "cerveaux" et du coup, bas les GAFA, c'est pas chez nous.
Alors je ne prône rien, je n'ai pas de recette miracle, tout ce que je dis, c'est que tout est très complexe, encore plus dans une économie globalisée et mondialisée.
Bien vu. ;-)
On notera aussi que la vidéo ne traite que des emplois salariés ( 85% en France), mais pas des 15% d'activités " libérales " : avocats, agriculteurs, patron, free-lance, auto-entrepreneur :-O, ... Bref, une grande diversité, complexe, où les écarts du rapport travail/revenus me paraissent bien plus étendus que pour les emplois salariés.
Un problème avec les " premiers et derniers de cordée " ...?
:-)
Mais du coup si tu penses qu'il faille changer structurellement notre système, pour le faire évoluer vers quelque chose de plus juste, soit créer un monde nouveau. Pourquoi es-tu de droite, dont la définition est l'immobilisme/la conservation de ce qu'on a actuellement, ou le retour en arrière vers ce qui se faisait avant ?
@@Jonarxxx salut ! Et merci pour ta question.
Le problème avec ta question, c'est qu'elle est biaisée. Si je suis de droite = je veux l'immobilisme etc. Donc pour te répondre, je peux soit te donner ma propre définition de "la droite" soit tenter de t'expliquer pourquoi ce n'est pas cela "la vraie droite". En faisant cela, le débat n'est donc plus "pourquoi je suis de droite" mais plutôt quelque chose comme "X a tord et Y a raison". Et je ne veux pas rentrer dans ce débat parce que la politique c'est, par essence, un opinion. Et un opinion, par nature, est contestable. Personnellement, je ne pense pas avoir plus raison que les autres et je ne souhaite pas convaincre les gens. J'ai des opinions qui, en liens avec mes valeurs, me donnent une vision du monde qui, selon moi, est + juste etc.
Par exemple : je ne pense pas que la droite = immobilisme. Je pense même qu'en favorisant l'innovation et l'entrepreneuriat, tu favorises la création. Pour autant, cela ne veut pas dire qu'être de gauche = immobilisme (puisque la gauche est sensée être l'opposé de la droite).
Raisonner avec des stéréotypes ne produits jamais de débat d'un autre type que la polémique, qui, par définition, est stérile.
Je pense que chaque camp politique a le même objectif : créer ou rendre le monde meilleur. Donc la question "si de tel camp, et que tu veux X, pourquoi es tu de ce camp alors qu'il incarne l'inverse de X" est une mauvaise question qui n'entraîne ni réponse constructive, ni débat d'idée. Chacun va juste défendre son camp et tenter de disqualifier l'autre. En revanche la question "en quoi la philosophie politique dite de droite dans laquelle tu indiques être, te semble être plus pertinente que les autres pour obtenir X ?" Est une question qui, il me semble, est bien plus intéressante.
En partant du principe que c'est cette question que tu me poses, alors voici ma réponse : dans la droite il y a une multitude de courants et de nuances, je ne suis pas conservateur, je suis plutôt, sur le plan économique, libéral. Aussi, je pense que le respect des libertés individuelles et des droits de l'homme doivent être au centre des préoccupations et des décisions pour conduire la société vers X.
J'espère t'avoir répondu 😊
@@Cabouhl J'ai bien lu ta réponse et je te remercie d'avoir pris le temps de m'expliquer ton point de vue. Moi comme définition de la droite je prends la même que tzitzimtl : la droite c'est vouloir conserver le monde présent ou vouloir revenir à un monde passé. Quant à la gauche ce serait : vouloir créer un monde nouveau qui n'a jamais été appliqué. Ainsi les idéologies passent de gauche à droite lorsqu'elle sont appliquées.
De mon point de vue :
Le libéralisme était de gauche au 18eme, mais durant le 19eme le libéralisme a été appliqué, les libéraux ayant totalement appliqué leur programme pour changer le monde passé, sont donc passé à droite et veulent désormais conserver le monde présent. Ensuite les radicaux qui étaient de gauche au début du 19eme, on appliqué leur programme à la fin de celui-ci et au durant le 20eme et sont donc passé à droite, puis les sociaux libéraux ont fait passé leur idée à partir des 30 glorieuses et jusqu'au années 80-90-2000 et sont donc passé à droite, etc...
C'est pourquoi je te demandais sérieusement pourquoi tu pensais être de droite, si tu souhaitais un monde plus égalitaire (soit un monde nouveau (donc de gauche avec ma définition) puisque que ce soit dans le passé ou actuellement, le monde ne fut égalitaire).
Donc en reprenant ta question "en quoi la philosophie politique ... pour obtenir x", si ta philosophie politico-économique est le libéralisme, et que obtenir x c'est obtenir un monde plus égalitaire, dans ce cas il suffit de regarder le moment où le libéralisme a été appliqué en France, et on constate qu'il était bien moins égalitaire que maintenant. C'est pourquoi je pense que si tu souhaites un monde plus égalitaire que celui qu'on a actuellement, que ce soit sur le plan social ou économique, et bien en regardant dans le passé et en regardant ce qu'on dit les théoriciens du libéralisme économique, (qui étaient contre tout intervention de l'état dans le marché, et qui souhaitent pour certains la privatisation des services publics (mis à part le régalien) ainsi que la suppression de la retraite et du droit au chômage), il ne faudrait te réclamer du libéralisme car il va à l'inverse de l'égalité en promouvant le mérite.
Tout ça pour dire que de mon point de vue, se réclamer de la droite libérale et défendre un monde avec un modèle plus égalitaire est un non sens au vu des écrits et actes des libéraux jusqu'à présent. C'est pourquoi je t'ai posé cette petite question au départ.
@@Jonarxxx merci pour ta réponse.
En considérant que la gauche "c'est vouloir créer quelque chose de nouveau" tandis que la droite c'est "conserver ou revenir à avant" on peut dire que je suis de gauche alors. Et c'est assez étonnant parce que, par exemple, je suis contre le contrat de travail, je pense qu'un système ou tu peux arriver et repartir sans contrainte (ou te faire virer, forcément) serait plus efficace et respectueux des libertés, mais je suis pour un gain progressif de protection salariale en fonction de l'ancienneté, via négociation par accord de branche.
C'est nouveau, ça n'a jamais été fait, pour autant, est ce de gauche ?
Autre exemple, je suis pour l'abolition des droits de succession pour la 1ère génération qui hérite de plus de 500k€. Ça n'a jamais été fait, mais est ce de gauche ?
Dire "la droite c'est le conservatisme" et "la gauche c'est l'utopie", ne dit rien si ce n'est une opposition de stéréotype. C'est bien pour ça que le débat d'idée, en France en tout cas, est stérile.
En plus des idées exprimées précédemment, je pense également que l'agriculture devrait être un secteur régalien et que tous les agriculteurs devraient percevoir un salaire de l'Etat (à la condition que leur production soit distribué en France). Cette idée est elle a la fois de droite (protectionnisme ?) et de gauche (protection ?).
Je ne sais pas trop où je me situe sur l'échiquier politique actuel à vrai dire. Sur le plan économique, je suis plutôt à droite. Sur le plan social, plutôt à gauche (je rappelle que mon 1er commentaire à 3 ans, j'ai évolué depuis ^^).
Référencement.
Merci !
Cette coordination magique de sortie de la vidéo avec la grève générale!
Yep, c'est bien tombé :) Bon j'ai du avancer la date de sortie du coup, c'était prévu pour la mi-décembre à la base
la raison de la productivité c'est surtout l'énergie !
J'imagine que cette information vient de Jancovici, mais il faut se méfier, il raconte souvent n'importe quoi.
Plus le temps passe et moins les gains de productivité sont liés à une augmentation de la consommation d'énergie, mais justement au contraire à des gains en efficacité qui permettent de produire plus avec autant d'énergie (ou de produire autant avec moins d'énergie).
En réalité depuis les années 70 il n'y a quasiment plus d'augmentation de la consommation énergétique par habitant alors que le PIB par habitant, lui, a continué d'augmenter. Et c'est précisément grâce aux gains de productivité que c'est possible.
www.eve.coop/mw-contenu/revues/23/228/RVE_vol6_no2_Mousseau_fig1.JPG
Si la consommation énergétique globale a continué d'augmenter alors que la consommation d'énergie par habitant a stagné, c'est simplement parce que... la population a augmenté.
Or, les prévisions des démographes indiquent que nous sommes en train de passer le pic démographique, la croissance de la population se ralentit, et elle devrait s'arrêter ou même devenir négative dans les prochaines décennies. Du coup la consommation énergétique elle aussi va stagner ou diminuer.
Donc non, pour le sujet qui m'intéresse dans cette vidéo, l'énergie n'a pas vraiment d'importance.
Par contre il y a bel et bien un problème énergétique (qui est très peu lié au sujet de cette vidéo du coup mais qui reste important), non pas parce qu'on va continuer à en consommer de plus en plus, mais simplement parce que même en en consommant toujours autant ou dans quelques décennies en en consommant un peu moins, l'épuisement des énergies fossiles va amener une pénurie énergétique.
@@EspritCritique Merci c'est intéressant, je vais partager cette analyse,
et par rapport à jancovici, sur quoi il dit n'importe quoi ? il m'a semblé assez rigoureux de ce que je connais de lui
La fin du travail, c’est un sujet fondamental de beaucoup de mes discussions avec mes amis gauchistes. Tu as très bien synthétisé les questions que cela soulève.
Et pour faire le lien avec les questions d’écologie, un concept fondamental me semble être celui de la « viabilité », notamment celle de la production. En effet, il va sans dire que la production pour-elle même n’a aucune valeur. À nous donc de poser les critères pour faire ce jugement, et décider de ce qui est viable ou pas. Et justement, ce jugement ne pourra pas avoir lieu dans un système capitaliste, où la productivité est sa propre fin.
Alors, certes le développement technique est potentiellement libérateur, mais pour que cela ne reste pas lettre morte (en termes sociaux, écologiques...), un changement de système s’impose.
P.S. Le potentiel de contrôle augmente de même avec le développement technique, qu’il prenne la forme de la répression ou de la propagande. Cela semble aller dans le sens de la question de l’urgence à abattre le système capitaliste.
P.S.S. Maintenant je veux une version complète de ta reprise du Poinçonneur :)
Je suis d'accord, mais justement je pense que même si on ne remet pas en cause le capitalisme avant, le fait de constater que de toutes façons le travail tend à disparaître même dans le capitalisme mènera pour moi inéluctablement à la remise en cause au bout du compte du travail et du capitalisme.
Le jour ou on ne bossera qu'une heure par semaine (si les socio-démocrates dominent) ou on aura 90% de chômage (si les libéraux dominent), dans tous les cas ça sautera aux yeux de tout le monde que ça n'a plus aucun sens d'obliger les gens à "mériter" leurs moyens de subsistance par le travail.
C'est pour ça que je suis optimiste au moins à moyen ou long terme, pour moi c'est la disparition du travail par la recherche de gains de productivité qui tuera le capitalisme de toutes façons, même si on n'arrive pas à le renverser avant.
Pour le poinçonneur de lilas désolé, je risque bien d'avoir la flemme d'en faire une version longue ^^
Tzitzimitl - Esprit Critique J’entends ton argument selon lequel, à long terme, le capitalisme disparaîtra « de lui-même » [mon mot], par la recherche de productivité, entraînant entre autres une automatisation grandissante de la production, et donc potentiellement la fin du travail.
Mais, il me semble (et peut-être que tu l’as évoqué ici ou ailleurs, mais je ne m’en souviens pas) que ce « long-terme » est mis en péril par la crise écologique qui - sans entrer dans la rhétorique de la collapsologie - met en danger tout progrès à long terme. Comme si, finalement, les conditions de développement technique n’existeront plus (ou en tout cas seront largement réduites) par cette crise écologique. Qu’en terme de temps, c’est cette crise qui arrivera probablement le plus vite, donc avant l’accès à un niveau suffisant de développement technique permettant de sortir du système capitaliste (qui est en grande partie la cause de cette crise écologique).
Là où je veux en venir avec ce pavé, c’est que j’ai l’impression (avec toute la réserve et le respect que je te dois) que tu présentes un regard prophétique par rapport au développement technique. Comme si celui-ci évoluait dans un autre lieu que celui de la société, et continuerait à se développer malgré tout ce qui se passerait en elle. Faisant alors fi d’au moins deux choses :
1- la crise écologique ;
2- le développement du potentiel de contrôle que le développement technique permet - maintenant ainsi le statu quo, et maintenant l’émergence rapide et probable d’une crise écologique.
Mon propos est un peu simpliste, mais c’est vraiment sur ce point qui me semble problématique dans ta vidéo où je veux en venir :
celui d’un développement technique, d’une science, qui serait coupé du reste de la société.
Et j’entends bien que ce n’était pas l’enjeu de cette vidéo que de faire un propos général sur le développement technique (c’est tout le problème de traiter un sujet en particulier, et on ne peut pas toujours faire du général).
En tout cas, cela appelle à la réflexion.
Merci.
Vraiment la reprise de Gainsboroug est juste parfaite 👌btw excellente vidéo, c'est une hypothèse interressante que je n'avais jamais vue
Merci beaucoup ! heureux d'alimenter de nouvelles réflexions :)
Excellente vidéo, merci :) J'aimerais bien passer aux 15h par semaine, ça me laisserait enfin assez de temps pour adopter ma meute ! 🐶
Merci à toi ! Bah t'inquiète, soit on passe aux 15h par semaine soit on aura 50% de chômage, dans tous les cas tu devrais avoir du temps (par contre dans le 2ème cas c'est pas sur que tu ais de l'argent ^^)
@@EspritCritique haha ouais ma meute et moi on aimerait bien manger à notre faim et avoir chaud l'hiver siouplait merci !
Commentaire pour le référencement
merci !
Ha quand même ! Enfin une de tes vidéos où j'ai pas l'impression d'être un bébé qui doit tout apprendre...😅😂
Vraiment, la qualité de ton boulot est... fabuleuse. J'en parlerai autour de moi, c'est certain (j'ai déjà commencé en fait 😋) !!!
Hâte de voir la vidéo qui parle des trucs ecolos à 2:09
Désolé va falloir attendre pas mal encore, j'ai plein de trucs à dire avant ^^
Bob Black! Je viens de le commander. Excellent raisonnement. Je partage.
Merci pour ce passage jeu>travail!
merci à toi ! ça fait plaisir ^^
Oui Bob black c'est très bien, ceci dit il donne beaucoup moins de place que moi aux gains de productivité dans sa vision de l'abolition du travail. Il l'évoque vite fait mais pour dire qu'il souhaiterait que ce soit une façon de diminuer le travail limitée, sans vraiment expliquer pourquoi.
@@EspritCritique Malheureusement, on vient de m'apprendre qu'il est épuisé.
Que de douleur, j'aime pas lire les pdfs.
Ça me fait penser. Tu aurais pas une bibliothèque sur tableau excel pour nous inspirer et nous faire voir tous les incroyables livres qui ont formé tes opinions?
Haaaa merci !
Maintenant je pourrais donner une vidéo en référence pour tordre le coup à ce stupide à priori. :)
Concernant le raisonnement sur le temps de travail la logique est bonne dans un système "fermé". C'est-à-dire - soit si tout le monde est contraint à cette règle
- soit si des règles de protections sont instaurées sur les importations et les mouvements de capitaux.
En tenant compte d'une économie national ouverte dans un monde ou chaque pays se fait concurrence, il y a aussi une forte corrélation entre la balance commercial et le taux de chômage. Et pour jouer sur cette composante de la balance commerciale sans toucher à d'autres paramètre on peut agir sur le taux de change mais cela implique de maîtriser/contrôler l’émission monétaire.
Il se peut que tu connaisse déjà ces chaînes que sont "Heu?reka" et "Des économistes et des hommes" qui font de la très bonne vulgarisation sur l'économie et qui ont fait une vidéo de collaboration très intéressante sur le chômage : ruclips.net/video/bdoEm_KnFdQ/видео.html
(on notera qu'à aucun moment et peut importe le modèle économique évoqué dans la vidéo l'augmentation de la productivité provoque du chômage!)
La suite de la vidéo sur la chaîne "Des économistes et des hommes" : ruclips.net/video/_GGvBaY4X3E/видео.html
Heu?reka a aussi fait à la suite série de vidéo plus détaillé et sur le chômage en particulier :
ruclips.net/video/nwfv_a4Ns1c/видео.html
ruclips.net/video/IbQa9uJ74nI/видео.html
ruclips.net/video/8pIoK2SRRns/видео.html
Voila de quoi donner du grain à moudre ! :)
En tout cas très bonne vidéo et bonne continuation ! :D
Merci à toi !
Honnêtement je ne vois pas bien en quoi l'émission monétaire, la balance commerciale et la concurrence internationale changent quoi que ce soit ici.
Dans tous les cas, on a la courbe du PIB qui grimpe, que la production soit destinée au pays lui même ou au commerce extérieur ou se volatilise en fumée, il se trouve que c'est la quantité de choses qu'on produit et qu'elle augmente. Moi je suppose qu'au niveau mondial, elle augmente principalement parce qu'on est de plus en plus nombreux et avec des besoins qui augmentent. Au niveau mondial ça me semble être une hypothèse pas très audacieuse. Au pire on peut y ajouter du travail qui serait purement inutile à l'humanité, mais dans ce cas bah ça veut juste dire que si on ne faisait que du travail utile, on travaillerait encore moins.
Mais de toutes façons je n'ai pas besoin de supposer que cette raison proposée de l'augmentation de la production au niveau mondial soit aussi valable spécifiquement dans chaque pays ! Peut-être qu'une partie de cette production est destinée à l'exportation, ou sert à faire des importations (parce que importer des trucs, ça aussi c'est un travail qui crée du PIB dans le pays), mais tout ce que je constate moi, et qui est utilisé dans la suite de la vidéo, c'est que la production augmente (quelle qu'en soit la raison), et que pourtant on a besoin de toujours moins de travail pour assurer cette augmentation de la production (grâce à la productivité). Donc si chaque travailleur continue à bosser autant alors qu'il y a de moins en moins de travail à faire, bah y'a du chômage. Je ne dis pas que c'est la seule chose qui peut causer du chômage, mais ce qui est sur, c'est que ça ne peut pas ne pas en produire. Et s'il y a moins de travail à faire, bah il faut bien le partager si on veut que tout le monde travaille.
Vraiment je ne vois pas en quoi les échanges internationaux changent quoi que ce soit à tout ça.
Je ne suis pas très fan d'"Heu?reka" je t'avoue, je n'avais pas trop aimé les vidéos que j'avais vues, et depuis je n'avais pas trop regardé. Quant à "Des économistes et des hommes" je ne connaissais pas.
Là du coup j'ai regardé les vidéos que tu m'as envoyé, c'est intéressant mais je t'avoue que je me situe très loin de tous les modèles qu'ils présentent (je développerai ça bientôt en vidéo).
Eu?reka parle bel et bien de la productivité comme une des causes possibles du chômage dans la théorie post-keynésienne, dans cette vidéo :
ruclips.net/video/8pIoK2SRRns/видео.html
Sauf que la seule solution qu'il propose est d'augmenter les salaires ou inciter les travailleurs à s'endetter, pour augmenter la consommation, donc la production, donc recréer du travail supplémentaire à faire malgré les gains de productivité. C'est une fuite en avant productiviste ! A chaque fois qu'on fait des gains de productivité, alors il faudrait produire encore plus pour justifier de continuer à travailler autant, c'est complètement absurde, aussi bien écologiquement (l'augmentation infinie de la production est impossible) que philosophiquement (est-ce que c'est vraiment indispensable qu'on continue toujours à travailler autant ? Est-ce qu'on a vraiment besoin de produire toujours plus, juste pour donner du travail aux gens ?) ou économiquement (ce n'est pas parce qu'on augmente les salaires que les gens auront toujours des idées de nouvelles choses à acheter, à un moment quand t'as 10 télés, 3 piscines et 3 jets privés tu t'achète quoi ?)
C'est fou, aucun des modèles qu'il présente n'envisage la possibilité de réduire le temps de travail, et du coup selon lui les post-keynésiens sont d'accord avec les libéraux qu'il faudra de toutes façons forcément continuer à augmenter la production, comme ça, juste pour justifier de surtout toujours travailler autant.
@@EspritCritique On est d'accord que dans ta théorie tu néglige l'effet de la concurrence car tu pars du principe que la réduction du temps de travail s'appliquerait à tout le monde sans distinction ?
Si tel n'est pas le cas, une baisse du temps de travail asymétrique (dans le sens ou certains ne s'y soumettrait pas) provoquerait une baisse de productivité à salaire constant pour ceux qui ont réduit leur temps de travail au profit de ceux qui n'ont pas réduit leur temps de travail. Le coût de production d'une marchandise sera alors supérieur pour ceux qui ont réduit leur temps de travail par rapport ceux qui ne l'auront pas fait.
Le marché s'occupera de lui même à mettre en faillite ceux qui auront réduit leur temps de travail car la demande sera accaparé par ceux qui ne l'ont pas réduit.
Pour éviter ce problème il faut que la zone économie qui applique cette politique de réduction de temps de travail se protège de celles qui ne l'appliquent pas car sinon cela déséquilibrera sa balance commerciale (elle importera plus qu'elle n'exportera puisque les marchandises seront produit moins chère à l'extérieur qu'à l'intérieur).
Pourquoi une politique monétaire peut rééquilibrer un déficit dans la balance commercial ?
Parce qu'en dévaluant une monnaie par rapport aux autres on rend les produit importé relativement plus chère (donc on diminue leur compétitivité relative de production) et on rend les produit exporté moins chère (donc on augmente leur compétitivité relative de production).
Pourquoi une balance commercial déficitaire pèse sur le chômage ?
Prenons l'exemple d'un système clos de 2 zones économiques fictifs avec pour état initial un PIB respectif de 1000 unités chacun. Si l'un transfert 150 unités chaque année à l'autre et que l'autre transfert 50 unités à l'un chaque année. Alors chaque année l'un perd 100 unités de PIB tandis que l'autre en gagne 100. Le PIB étant l'équivalent de l'ensemble des salaires d'une zone économique donnée, l'un retire 100 unités de salaire à l'ensemble de son économie tandis que l'autre en ajoute 100.
Dans le cas de la zone économique ayant sa balance commercial déficitaire la masse des salaires baisse de 10% la 1er année. A partir de là soit les salaires de chacun sont abaissés de 10% soit 10% des salariés sont licencier et les restant conserve leur salaire. Dans la réalité, les salaires individuelles ne sont jamais abaissés donc c'est par le chômage que passe le mécanisme de compensation.
"si chaque travailleur continue à bosser autant alors qu'il y a de moins en moins de travail à faire, bah y'a du chômage".
Ce qu'il manque dans cette représentation des choses c'est l'origine du travail. Mettons que 100% des travailleurs sont consacrés à l'agriculture pour nourrir la population. Si la productivité augmente de 100% alors désormais 50% des travailleurs consacrés à l'agriculture suffisent à nourrir la population. Soit on décide que chaque travailleur travail 2x moins de temps soit on laisse travailler 50% des travailleurs autant de temps d'avant et on laisse les 50% restant ne plus travailler (donc chômage). Dans ce cas, il n'y a pas d'augmentation de service ou de production (croissance neutre). Mais si on permet au 50% restant d'accomplir une autre activité, ils vont créer de la production ou des services supplémentaires (croissance). Ce que je veux juste illustré par cet exemple c'est que la quantité de travail n'est pas une valeur fixe ou borné. Et que cette croissance n'est pas forcement orienté vers la production matériel. Elle peut se porter vers du service à la personne, des activités artistiques, culturelles ou intellectuelles.
Ce que démontre les vidéos d'Eu?reka et Des économistes et des hommes c'est que si l'on veut augmenter cette quantité de travail (ce qui, comme tu l'indique n'est pas une nécessité impérieuse) alors dans une économie monétaire, il faut augmenter les salaires pour alimenter les nouvelles activités créé.
On entre ensuite dans des mécanismes d'inflation concernant le coût des produits mais ce n'est pas l'objet ici et ça compliquerait drastiquement les exemples. D'ailleurs les exemples cités au dessus sont simplifiés à l’extrême et semblent se borner à des choix binaires alors que toutes les nuances sont permises entre les 2 choix à chaque fois énoncé.
Ce sont des discutions bien technique et chaque sujet mériterait qu'on s'y attarde pour correctement en débattre et j'ai peur que ma capacité d'expression ne soit pas suffisamment performante pour être à la fois claire et rigoureux. J'espère que ça ne t'ai pas été trop indigeste :/
@@EspritCritique Je viens de faire un commentaire très proche de ce que tu réponds ici. Désolé il fera un peu doublon, mais je n'avais pas tout lu avant d'écrire. J'ajouterai qu'en effet, on sent bien une sorte de fuite en avant dans la théorie économique qui par essence est d'une part très empirique, mais aussi se base sur l'expérience passée. Ce dernier aspect laisse à penser qu'on n'est pas à l'abri d'un gros bug, un jour, dans les prévisions des économistes. En écrivant cela la "science" économique me fait beaucoup penser à la psychohistoire de Hary Seldon dans le roman Fondation d'Asimov. J'ai mis sience entre guillemets car il y a nettement moins de consensus scientifique en économie qu'en physique par exemple. Mais il ne faut pas voir là un mépris total, il y a tout de même des choses qui fonctionnent. Cependant, j'ai bien modestement l'impression que cette discipline est un peu courte vue. C'est une approche rationnelle dans un contexte pragmatique, c'est à dire tant que les choses sont ce qu'elles sont.
Merci pour ton travail !
Je ne sais pas à quel point c'est un travail ^^, mais merci à toi !
Ce n'est pas la réduction du temps de travail des salariés qui est la conséquence, mais la diminution du nombre de gens qui bossent, ceux restant sont constamment surchargés dans pleins de domaines, l'augmentation de la productivité n'améliore pas vraiment la qualité du travail, au contraire on bat des records dans les morts au travails et les abus dans l'intérim, contrats précaires, etc
Super video. J'aime beaucoup la partie "Critique de la methode", c'est quelque chose qu'on ne voit jamais ailleurs.
Merci beaucoup ^^
Merci
De rien, merci à toi !
MERCI MERCI MERCI!!!
Salut,
bravo à toi, c'est remarquablement clair ! Un beau travail de synthèse, il y en a besoin !
Merci beaucoup !
Tout ça résumé, déjà dans les année 30, par Bertrand Russell (éloge à l'oisiveté):
"Supposons qu’à un moment donné, un certain nombre de personnes sont embauchées dans une manufacture d’épingles. Elles font autant d’épingles qu’il en faut dans le monde entier, en travaillant, disons, huit heures par jour. Quelqu’un met au point un moyen de faire deux fois plus d’épingles avec le même nombre d’hommes. Mais les épingles sont déjà si bon marché que l’on pourrait difficilement en baisser le prix. Dans un monde sensé, toute personne impliquée dans la fabrication d’épingles choisirait de travailler quatre heures au lieu de huit, et tout irait comme avant. Mais dans le monde réel, cela serait perçu comme démoralisant pour les travailleurs. Les hommes travaillent donc toujours huit heures, il y a trop d’épingles, des employeurs font faillite, et la moitié des ouvriers perdent leur emploi. Au bout du compte, la quantité totale de loisir dans ce cas est la même que dans l’autre, sauf que la moitié des hommes sont complètement oisifs, tandis que les autres sont encore surchargés de travail. Dans cette perspective, il est certain que ce loisir subi sera partout cause de misère au lieu d’être une source de bonheur universelle. Que peut-on imaginer de plus absurde ?"
On m'a fait découvrir ça en commentaires sur facebook, je ne savais pas que Russel avait dit des choses aussi proches, ça fait plaisir (j'aimais déjà bien Russel)
Les daltoniens te remercient pour tous ces beaux graphiques
Désolé les daltoniens, j'ai fait de mon mieux ^^
TROP FORT ta reprise du poinçonneur des Lilas :)
Merci beaucoup !!
Merci ! Et vive l'"Éloge de l'oisiveté" de Bertrand Russell ! (ou encore son "Monde qui pourrait être")
totalement !
Vidéo extrêmement intéressante (comme toujours). J'aime beaucoup le fait de mettre en avant les points faibles de tes explications pour permettre un débat constructif.
Je pense malgré tout que la réduction du temps de travail de manière régulière ne marchera pas. Imaginons que l'on arrive pas exemple, via les calculs de la fin de la vidéo, que l'on soit bientôt obligé de travailler 5h/semaine. J'ai du mal à croire que l'on arrivera à une société où l'on ne travaillera qu'une demi journée par semaine. Surtout que certains métiers demande un temps considérable de préparation (comme les chirurgiens qui ont tout un protocole extrêmement long à faire avant d'entrer en salle d'opération). Bref, je pense que c'est idée, c'est comme la croissance : ça marche au début, mais il risque d'y avoir un seuil au delà duquel elle ne s'applique plus. De plus, certains métiers ne marchent que grâce à l'expérience des employés (ex: le chef d'équipe qui connait très bien les outils complexes a disposition et ses employés, et sais comment les utiliser au mieux). Avec seulement 5h par semaine, il y a peu de chance de garder des personnes suffisamment expérimentées pour ce genre d'emploi.
Merci beaucoup !
J'évoque rapidement dans la vidéo que le temps de travail hebdomadaire n'est pas la seule façon de réduire le temps de travail, on peut aussi augmenter les congés payés ou avancer l'âge de la retraite.
Pour un travail qui ne se laisse pas bien découper en petites tranches de 5h, on peut aussi maintenir plus d'heures par semaines/par jour, mais être en congé 1 mois sur deux, ou partir à la retraite à 40 ans ^^
L'exemple des chirurgiens est bien choisi : pour ne pas faire de bêtises, ils doivent suivre une cadence soutenue d'opérations. C'est le problème dans les hôpitaux ruraux, où le faible nombre d'intervention leur fait " perdre la main ".
Comparable a un musicien qui ne ferait pas plusieurs heures de gammes et de répétitions chaque jour.
;-)
On peut intégrer d'autres facteurs je crois, par ex. dans le domaine de la santé une société qui fonctionne autrement avec mon de stress psychique et physique aura moins de pb de santé global et donc demandera moins régulièrement de soutiens. De plus l'apprentissage précoce du self-care (préventif et curatif, dont l'alimentation si on se retrouve à tous pouvoir manger sainement) et de l'écoute de soi permet de palier aux pb mineurs et augmente l'indépendance des individus
J'voulais écrire un commentaire pour ta saluer ta vidéo, mais finalement c'est pour la chanson que j'écris-là ! J'adore !!!😁
Merci beaucoup !
Super video, clairement d'accord.
Il y a juste 2 éléments qui me posent questions :
1/ Comment on fait pour les métiers où il y a pénurie si tu ne sais pas les automatiser facilement ou si augmenter le salaire ne suffit pas ? Ainsi un manque d'heures prestées par des d'ingénieur-e-s, des infirmier-e-s pourrait être problématique;
2/ ne faut il pas (nécessairement) supprimer la mobilité du capital (voire supprimer le capital...) pour que ces mesures fonctionnent ? Sinon il y a des risques de delocalisation causé par la perte d'attractivité du territoire pour le capital.
merci !
1) C'est une des raisons pour lesquelles la lutte sociale est indispensable pour que l'on corrige les inégalités et toutes sortes de problèmes causés quand la réduction globale du travail est laissée à la gestion libre des dirigeants.
2) Nécessairement peut-être pas, parce que la productivité augmente partout en même temps (même si ce n'est pas au même rythme). Effectivement contrôler les capitaux permet d'éviter les délocalisations, mais en réalité les délocalisations sont loin d'être la principale cause du chômage. Elle sont très surestimées, la plupart des plans sociaux ont lieu sans que les entreprises aient déménagé ou que ce soit, mais simplement parce qu'elles ont amélioré leur productivité et peuvent donc économiser de la main d'oeuvre. En délocalisant, elles réduiront le coût du travail, mais elles perdront beaucoup en productivité, donc c'est loin d'être toujours intéressant.
Il faut aussi prendre en compte le coût du chômage dans l'équation. Parce que le chômage, il faut le financer par des cotisations, donc si tu résorbes le chômage en réduisant le temps de travail, bah tu peux diminuer beaucoup les cotisations, donc le coût du travail !
D'ailleurs on peut aussi voir les autres pays comme exemple : L' Allemagne est le pays qui travaille le moins au monde, et visiblement son taux de chômage n'a pas du tout souffert des délocalisations, au contraire, c'est aussi un des pays avec le taux de chômage le plus bas. Et tu peux regarder les autres pays qui travaillent le moins, c'est pareil.
Après bon bah, je ne suis pas non plus contre le protectionnisme si ça s'avère nécessaire. mais je ne crois pas que ce soit le partage du temps de travail qui le rendrait plus nécessaire qu'il ne l'est.
Très bonne observation comme souvent. Peut être la prise en compte du temps de travail ménager, du travail d’apprentissage dans le paramètre pour montrer aussi la disponibilité relative au travail rémunéré ?
Merci !
Malheureusement je n'ai pas eu accès à ces chiffres là...
Super vidéo 👍
J'aimerais voir une telle méthode chez les défenseurs des hypothèses concurrentes. Ça serait tellement plus simple de se forger un avis éclairé. Et on aurait enfin un bel espace de discussion :D
Yep, mais bon au vu des réponses de libéraux que j'ai en commentaire, c'est pas demain la veille malheureusement...
J'en ai vu une intéressante et argumentée, plus haut dans les com' : @Charles Jacquemart
Un argument historique pour confirmer ton propos c'est qu'après les grandes pestes du XIIeme siècle, qui ont amputé la population européenne de 30%, la baisse de main-d'oeuvre disponible a entraîné une hausse notable des salaires et une amélioration importante des conditions de vie des populations. Notre situation en est l'exact opposé : le taux de chômage permet donc de tirer les salaires et conditions de travail vers le bas.
Top merci !
Merci à toi !
Effectivement la baisse du temps de travail résulte du progrès technique MAIS dans une société productiviste, il pourrait diminuer d'avantage si on arrêtait avec ce productivisme exacerbé, à savoir la forme la plus violente du capitalisme, on ne devrait produire que pour répondre à des besoins.
A noter qu'au moyen-âge, presque la moitié de l'année était chômée, nos ancêtres n'étaient pas les brutes de travail que l'on s'imagine malgré des moyens techniques rudimentaires par rapport à maintenant.
Effectivement, mais au Moyen-âge il y avait beaucoup plus de famines, beaucoup plus de morts de froid, maladies et carences diverses, etc. Donc à priori il manquait quand même un peu d'activités pour combler certains besoins. On pourrait penser qu'il aurait suffit de redistribuer ce que possédaient les nobles et le clergé mais j'en doute, vu que même eux avaient une santé de merde, et vu que les plus riches des nobles n'ont jamais eu le 10ème de la fortune de nos plus riches capitalistes.
Mais je suis tout à fait d'accord qu'on pourrait encore travailler bien moins si on évitait de continuer le culte de la croissance et de la consommation à tout prix.
Excellente vidéo, comme toujours, camarade.
Merci !
@@EspritCritique Ah non, merci à toi !
excellent point de vue et très bon travail d'argumentation.
Si en plus le temps libéré peut dégager du temps pour des tâches qui apportent du plaisir c'est encore mieux.
Merci ! Oui faut espérer évidemment que le temps libéré sera utilisé de façon plaisante :)
@@EspritCritique Peut-être certaines tâches faites sous la contrainte deviennent plaisantes lorsque faites dans des bonnes conditions, et par les personnes qui les apprécient (jardinage, réparation, cuisine,...). Les systèmes d'échanges locaux s'inscrivent bien dans ce contexte. Et on peut ainsi plus laisser la place à la création.
Excellente vidéo, peut-être ma préférée de la chaîne
Merci
@@EspritCritique Je sais pas trop, du peu que j'en sais à propos de l'économie de la Norvège, les revenus du pétrole jouent beaucoup dans la prospérité du pays.
Merci, une vidéo claire et très intéressante ! Elle va bien nourrir nos débats :)
Merci beaucoup ! Nourrir les débats is my duty ^^
tu n'aime pas ton travail, ceux qui deviennent riche justement, c'est souvent ceux qui aiment leurs travail et finissent par le voir comme un jeux au point de devenir plus performant.
si tu est sur youtube, c'est parce qu'il y a des ingénieurs passionnés et des gens qui ont eu les bonnes idées et l'intelligence de savoir comment faire pour le mettre en oeuvre...
Excellente synthèse !!
Merci !!
L'Irlande a une "productivité" monstrueuse parce que la productivité est calculée par PIB/nb d'heures travaillées, or leur PIB est gonflé par un tas d'entreprises qui y déclarent leurs revenus énormes sans y travailler la moindre heure.
Mettre un pouce en l'air. Regarder l'heure. Soupirer. Finir sa tasse. Partir bosser.
Merci... Et bon courage du coup ! je compatis
Call-out de Tzitzimitl qui dénonce les méchants patrons qui exploitent les gens : il ne m'a pas rémunérée pour mes productions statistiques.
Je me désolidarise du graphique à 18:00.
Ok, ok j'aurais du te demander ton avis sur celui-là avant de publier, mea culpa.
Précisons quand même que rien n'est faux dedans, c'est juste la représentation que tu trouves horrible ^^
@@EspritCritique, oui. Je précise ta précision : le "horrible" n'est pas par rapport à l'esthétique du graphique, mais, par rapport à sa qualité de représentation de l'information. Trois variables sont représentées en même temps, avec 3 échelles d'axe vertical différentes.
Comme dirait Voltaire : "l'esprit d'une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le plus grand nombre est nourri par lui, et le gouverne" ;)
Tres bien comme d’hab
Merci !!
Je ne saurai dire à quel point j'ai apprécié ta vidéo : tu as su très bien dire un tas d'éléments que je percevais/soupçonnais mais pas aussi clairement. Du coup like, partage, commentaire.
Merci beaucoup ! ça fait super plaisir !
Et le covid 19 est arrivé et on a eu la semaine à 0 heure ! :)
Tu fait vraiment un taff monstrueux, félicitations! j'aurai plus axes sur la nécessite écologique de l'abolition du travail mais c'est toujours intéressant de debunker les économistes avec leurs propre registre.
Merci !
En fait je me suis un peu enfermé dans mon projet de base d'essayer de parler des sujets de la manière chronologique avec laquelle ils sont apparus dans l'histoire ou à peu prêt. Du coup je reviendrai sur les aspects purement anarchistes ou communistes de l'abolition du travail quand j'aurais parlé de l'anarchisme et du communisme, et je reviendrai sur les aspects purement écologistes de l'abolition du travail après avoir parlé de l'écologisme.
Là ce que je trouvais intéressant c'est de montrer que rien qu'avec le débat politique tel qu'il était au XIXème siècle (avec en gros des réactionnaires, des bonapartistes, des libéraux et des républicains plus ou moins radicaux, voire les tout premiers socialistes, on avait déjà toutes sortes de raisons de prôner l'abolition du travail.
Et que les débats autour de l'IA aujourd'hui n'ont tellement rien de nouveau qu'on avait déjà exactement ces débats là depuis le début de l’Ère industrielle.
Ceci dit il y a un truc qui est déjà un début d'ouverture vers l'écologisme dans cette vidéo, c'est le fait au début de supposer que nous produisons déjà assez pour satisfaire tout le monde (au moins si c'était bien réparti), et de ne pas considérer l'hypothèse qu'on pourrait recréer encore artificiellement plus de besoins pour relancer la croissance et donc remplacer le travail perdu par des nouveaux travaux à faire.
Je ne l'ai pas dit explicitement dans la vidéo parce qu'on y reviendra, mais en fait les keynésiens reconnaissent bien que les gains de productivité peuvent créer du chômage, mais leur solution, comme celle les libéraux, c'est toujours plus de croissance (même si les keynésiens veulent stimuler la demande alors que les libéraux veulent stimuler l'offre). Montrer comme je viens de le faire que ça ne marche pas et que la seule solution est de travailler moins, c'est déjà une réponse antiproductiviste puisqu'il s'agit de renoncer à la croissance comme horizon indépassable.
Belle interprétation mec ! ^_^
merci
Du coup mes profs quand ils me traitent de "glandeuse" c'était pour me faire réaliser que je suis de gôôôôôche ! :O
Y'a des chances :)
C'est quoi la fainéantise si ce n'est le qualificatif qu'on attribue aux personnes qui ne font pas ce que la norme dominante attend d'eux?
Pourquoi n'a t-on jamais entendu dire que les riches ou les libéraux sont des paresseux qui n'en branlent pas une quand il s'agit de préserver le climat?
C'est un jugement de valeur qui s'inscrit dans la norme, et franchement quand un prof dit que t'es paresseux, en réalité il dit juste qu'il est incapable de cerner quel est l'obstacle que tu as vis à vis de sa méthode d'enseignement.
Un assisté qui reste collé H24 dans son lit en bouffant des paquets de chips ou un dépressif, tout dépend du jugement de valeur de l'énonciateur qui préfère juger que d'analyser.
Très intéressant ! Je réécouterais probablement ta vidéo plusieurs fois pour que tes arguments me rentrent bien dans le crâne... Ca sera toujours utile pour discuter avec des gens de droite qui considère que travailler beaucoup est le seul moyen de réussite social !
Merci !
Qu'est-ce que tu entends par "réussite sociale" ? Parce que moi j'aurais tendance à comprendre ça comme la réussite individuelle d'un individu, mais ce n'est pas du tout le sujet de la vidéo donc euh... tu parles de la "réussite sociale" de la société ? C'est le nom que tu donnes à la baisse du taux de chômage et la hausse des salaires dans une société ?
Parce que bon je ne voudrais pas faire croire avec cette vidéo que ça s'applique à un individu hein, si toi tout seul dans ton coin tu décides de moins travailler, ça ne va pas réduire "ton taux de chômage personnel" et encore moins augmenter ton salaire ^^, donc je ne sais pas si ça assure ta "réussite sociale". A moins bien sur de considérer que la "réussite sociale" c'est seulement le temps libre ^^
@@EspritCritique Non, oui, effectivement, je pensais à la réussite sociale d'un individu... Mais pour moi, beaucoup de gens de droite se servent des arguments du genre "si tu trouves pas de travailles c'est que t'en veux pas", "y'a qu'a traverser la rue pour trouver un travail", etc... Je ne savais pas qu'il n'y avait que 100'000-300'000 emplois vacants, pour 3 millions de chômeurs !
Beaucoup considèrent aussi qu'il faut "travailler plus pour gagner plus" alors que ça peut ne pas être bon pour notre productivité, au final...
Hourra pour le jeu, l'avenir de l'humanité !
révolution ludique !
+1 abonnée ! Merci !!!
merci à toi ! Bienvenue :)
Excellente vidéo bien sourcée comme dab ! Un autre indice assez révélateur (pour ne plus ce faire aveugler par le traditionnel taux de chômage) consiste à comptabiliser le nombre de travailleurs embauchés (privée+public) et à le comparer aux nombres de gens en âge de travailler.
Merci !
Oui effectivement mais les chiffres de l'OCDE que j'ai utilisé sont déjà à peu près calculés comme ça, ils ne reprennent pas juste les chiffres annoncés par les pays (ce qui n'empêche pas pour les USA le fait que les prisonniers et les minijobs d'une heure ne sont pas comptabilisés comme chômeurs)
BRAVO TRES BONNE ANALYSE
MERCI !
Deuxième vidéo visionnée de la chaîne. Ça me plait. Je m'abonne.
Merci !
Pour référencement
Merci à toi !
@@EspritCritique. De rien, j'adore tes vidéos qui me permettent de me poser des questions que je ne me serait pas posées sans cela et d'avoir des éléments de réponse qui me semblent pertinents. Mais pour la première fois dans celle-ci, j'ai de gros doutes sur la deuxième partie... Je peux me tromper mais le raisonnement 'il n'y a qu'à diminuer le temps de travail' me semble ne fonctionner qu'en le sortant de son contexte et des ses conséquences. Je vais faire le raisonnement absurde et simpliste suivant:
- Hypothèse: On divise le temps de travail par deux en France pour tout le monde avec le même salaire. Mécaniquement, le coût horaire de travail est multiplié par deux. Tout ce qui est 'made in France' voit donc son prix augmenter instantanément en gros de 20 à 80% selon le poids du travail dans son coût. Disons 50% sur tout pour simplifier
1) On se retrouve avec le même salaire et tous les prix augmentés de 50%, la baguette, le garagiste, le plombier.
2) Les produits 'Made in France' augmentent de 50% à l'étranger, baisse des exportations et augmentation des importations
3) Accélération de la délocalisation
Voilà le raisonnement qui me chagrine et dans lequel je ne vois pas la faille, enlisé que je suis dans mes propres biais de confirmation :-)
Merci à toi si tu as pris le temps de lire jusqu'au bout.
Oui ça augmente le coût du travail, mais ce qu'il faut regarder ce n'est pas le coût du travail, mais le coût de la production !
Les gains de productivité, ça fait baisser le coût de production, puisqu'avec le même nombre d'heures de travail (et donc le même coût du travail), tu produits de plus en plus.
Donc même si le coût du travail augmentait d'un coup, ça n'est pas évident que ça rendrait intéressant d'aller délocaliser dans un pays ou le coût du travail est moins cher, mais ou il faut payer beaucoup plus d'heures de travail pour produire la même chose !
Il faut aussi prendre en compte le coût du chômage dans l'équation. Parce que le chômage, il faut le financer par des cotisations, donc si tu résorbes le chômage en réduisant le temps de travail, bah tu peux diminuer beaucoup les cotisations, donc le coût du travail !
Et globalement les délocalisations sont très surestimées. On en parle beaucoup parce que ça choque beaucoup, mais en réalité la plupart des plans sociaux n'ont rien à voir avec les délocalisations, la plupart des plans sociaux sont faits par des entreprises qui n'ont pas du tout déménagé... Donc ça doit plutôt s'expliquer par les hausses de productivité.
Et puis tu peux regarder le graphique que je donne avec tous les pays de l'OCDE : les pays qui travaillent moins que nous ont moins de chômage que nous, sans avoir pour autant fermé leurs frontière.
Et pour les prix qui augmentent, bah vu que les salaires vont aussi augmenter grâce au rééquilibrage du rapport de force en faveur des employés c'est pas non plus un drame. Et puis on peut légiférer pour s'assurer que les économies se feront autrement qu'en augmentant les prix. Par exemple en réduisant la rémunération des dirigeants ou les dividendes des actionnaires.
Après bon bah, je ne suis pas non plus contre le protectionnisme si ça s'avère nécessaire. mais je ne crois pas que ce soit le partage du temps de travail qui le rendrait plus nécessaire qu'il ne l'est.
encore une très bonne vidéo
Merci beaucoup !
Très intéressant, j'ai l'impression que t'as pas mal joué/travaillé sur cette video.
Une belle transition pour faire une remarque sur ta définition du jeu, c'est pas un peu étrange de définir le travail selon le ressentit de chacun car c'est hyper subjectif. Et au delà de ça je suis un peu surpris que tu délaisse la définition Friotiste du travail à savoir qu'on ne travaille pas du tout 37h mais bien plus.
Quand tu te fais cuire tes pâtes, quand tu brosse ton chat, quand tu vides les poubelles tu effectue un travail qui a une valeur ajoutée si jamais tu le demandais à un cuistot, un toiletteur ou un employé de nettoyage. Et c'est pas vraiment jouer c'est juste que c'est nécessaire donc on le fait (un peu comme la production dont on aurait besoin), mais ça inclut également le jeu, jouer au foot ou au jeux videos peut être lucratif dès lors qu'il y a un public.
Ça me parait très important car comme tu le dis à un moment de la vidéo le travail tel qu'on le conçoit usuellement c'est un travail qui sert la vision d'un patron ou des besoins dictés par l'Etat alors que le travail que l'on décide nous même de produire n'est pas rémunéré s'il n'entre pas dans le désir d'une instance supérieure.
Qui décide que l'IGPN doit être rémunérée mais que les militants écologistes ne doivent pas l'être? Et pourtant manifester de nos jours ce n'est pas un jeu...
Et j'adore tes chansons!
Merci !
Bon alors d'abord oui ma définition du travail est hyper subjective. Et c'est volontaire. Parce que je considère que la prétention à objectiver l'économie en chiffres est une arnaque. L'économie ce sont des relations sociales comme les autres, et les relations sociales sont basées sur la subjectivité, sur les ressentis des individus, qui ne se laissent pas chiffrer si facilement. Ma définition du travail n'est qu'une (timide) première étape. Je compte aller beaucoup plus loin sur cette voie là dans de prochaines vidéos :)
Mais ça n'empêche pas de tenter d'objectiver en partie les ressentis des individus à partir de ce qui est commun chez tous les humains. Par exemple la fatigue, la douleur, l'ennui, l'incapacité à décider librement de ce qu'on fait, si elles ne sont pas "objectivement" une souffrance, sont par contre des choses que la plupart des humains semblent considérer comme une souffrance quand on les interroge. Ce qui n'a rien d'étonnant vu que nous sommes quand même globalement constitués biologiquement de la même façon, et notre éducation également comporte de nombreux points communs, surtout avec l’homogénéisation culturelle mondiale. Simplement ce ne sera jamais "suffisamment" objectivable pour se réduire à des chiffres.
Il est probable que selon ma définition, une partie de ce que j'appelle dans la suite de la vidéo des "heures de travail" soient en réalité des "heures de jeu". Je les appelle "heures de travail" pour simplifier, mais aussi parce que je constate que la plupart des gens semblent considérer leur travail comme une souffrance, en tous cas en bas de l'échelle sociale, et le simple fait qu'ils n'aient pas le choix de le faire ou pas peut déjà aider à considérer que c'est probablement une souffrance. Contrairement au "travail" des riches, qui ont tout loisir de choisir leurs activités en fonction de leurs envies puisque leur capacité à survivre n'en dépend pas et dont le "travail" consiste comme je le dis dans la vidéo à donner des ordres et spéculer qui sont des choses suffisamment amusantes pour qu'on en fasse des jeux payants.
Friot a besoin de définir le travail comme toute activité qui génère de la valeur, parce qu'il est collectiviste, et les collectivistes ont en commun avec les libéraux 3 objectifs que je ne partage pas :
- Expliquer toutes les relations sociales par l'économie
- Objectiver de manière chiffrée l'économie
- Entretenir la croyance en la méritocratie, qui suppose que pour justifier qu'on paie quelqu'un (qu'on lui donne des moyens de subsistance), il faut qu'il l'ait mérité. Et la valeur créé est sensée être l'étalon de ce mérite.
Moi j'ai besoin d'autres définitions parce que j'ai d'autres objectifs. Je suis pour le communisme libertaire, qui suppose l'abolition du travail, du salaire, du mérite, et même de la notion de valeur chiffrée et comparable de toutes choses.
Mon idéal c'est "de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins". Dans mon idéal, les gens qui en ont les moyens et l'envie produisent des choses, utiles ou pas, qu'ils mettent à la disposition de la communauté. Puis chacun vient se servir à volonté pour ce qui est disponible en abondance, et pour ce qui est rare, on organise collectivement un rationnement selon les besoins des gens.
Pour avancer dans cette direction, je veux donc, exactement au contraire des libéraux comme des collectivistes :
- Expliquer l'économie par les relations sociales
- Démonter toute tentative d'objectiver les relations sociales de manière chiffrée
- Combattre la méritocratie et la notion même de mérite, ce qui rend inutile toute notion de "valeur".
A la question "qui décide quelle activité doit ou ne doit pas être rémunérée", je réponds : personne ne devrait pouvoir décider d'une chose pareille. Les gens n'ont pas à "mériter" le droit de voir leurs besoins comblés par une quelconque activité. On doit combler leurs besoins parce qu'ils ont des besoins, que la souffrance de quiconque contribue à la souffrance de tous, et que le bien-être de quiconque contribue au bien-être de tous.
@@EspritCritique
J'avoue que je ne te suis vraiment pas.
La définition du travail de Friot c'est certes tout ce qui produit de la valeur mais justement le salaire à vie de Friot quantifie en réalité très peu cette valeur car la valeur est subjective. On ne va pas essayer de quantifier la valeur de ce que tu produis mais on va partir du principe que tu es producteur de valeur car à tes yeux ce que tu fais a de la valeur. Le salaire ne se mesure pas en quantifiant ta production personnelle mais est en rapport avec la production commune, on fait un gâteau et on redistribue à tout le monde avec de très légère différences liées à la qualification et je ne comprends pas comment on peut accuser Friot de méritocratie alors qu'il en est l'exacte opposé, il critique le fait que les diplômes puissent ouvrir un salaire plus élevé et préfère établir une grille calquée sur la valeur d'usage c'est à dire en évaluant à la fois la pénibilité et l'utilité publique. Ainsi l'éboueur qui fait un travail sanitaire d'utilité publique et pénible gagnerait plus en grade de qualification qu'un footballer dont l'utilité et la pénibilité sont modérées.
Et cette utilité bien que subjective peut facilement d'objectiver sans être une arnaque, je veux dire on sera tous d'accord ici pour dire qu'on ne veut pas se passer d'éboueurs, de pompiers ou de médecins dans notre société non? Pour moi tenter d'objectiver l'utile n'a rien avoir avec le mérite qui lui est carrément plus subjectif. Et de la compréhension que j'ai de Friot il n'y a pas non plus une volonté d'établir des chiffres sur ce qui est produit mais juste un minima hiérarchique en catégories basé sur la valeur d'usage, valeur qu'on pourrait tout à fait décider collectivement ou avec une certaine rigueur méthodologique pour que ça ne soit pas complètement subjectif. Et tu dis toi même qu'il est possible de l'objectiver un minimum.
Quand à ta définition ce qui m'embête c'est la distinction entre jeu et travail. Si on prend l'exemple d'un couple hétéro normal où la femme s'occupe du gamin, change ses couches, l'emmène chez le médecin parce que baah men are trash. Est-ce que le fait d'accomplir le travail sans coercition (salaire) fait que la femme joue alors que si on oblige l'homme à le faire il travaille? Et si la femme a été conditionnée à l'injonction de la maternité sacrée et qu'elle prend du plaisir à ces tâches la confortant dans le rôle social qui lui a été attribué: la bonne mère de famille, est-ce qu'elle joue? Et comment qualifier les actions rébarbatives mais dont la récompense est gratifiante? Est-ce que se faire chier à fermer sur un jeu de manière rébarbative serait du travail ou tout de même un jeu? Cette définition me dérange car elle me semble trop floue pour être utilisée.
Sinon je ne comprends pas non plus pourquoi Friot tenterait d'expliquer toutes les relations sociales par l'économie, c'est pas plutôt le contraire? En partant du principe que tout le monde est producteur de valeur on s'épargne de vouloir expliquer si une activité est économique ou pas selon son contexte. Si tout le monde est productif de base on s'épargne d'expliquer la plupart des relations sociales, de fait elles sont productrices et bénéficient d'un salaire. D'ailleurs ça veut dire quoi abolir le salaire? Comment on gagne sa vie sans salaire? Tout est gratuit?
Et comment tu abolis le travail? On en revient aux questions du dessus mais même jouer passe par le travail, les études sont du travail, l'entrainement sportif est du travail, l'apprentissage musical est du travail avant de pouvoir en jouer. Et quid des responsabilités? On confie nos gosses à des IA et on se replie sur notre individualisme? Désolé si je suis caricatural mais je ne saisis pas l'idée.
Sinon pour le reste je suis totalement d'accord et c'est d'ailleurs comment beaucoup de travail informatique se déroule sur internet.
Mais je ne vois pas la contradiction entre ton idéal que je partage volontiers et le système que propose Friot qui permet totalement ce que tu décris o_o
J'ai surtout l'impression que les différences sont surtout d'ordre étymologique que pratique à quelques détails prêt.
Excellent sens du timing vue la conjoncture socio-politique. Le besoin de recadrage, remboitement causal et ancrage historico-conflictuel de la négociation salariale (et de la politique sociale au sens large) est salutaire. Je n'ai malheureusement pas vu la vidéo philo sur l'IA et l'emploi, mais à bon frais de l'OCDE (aussi paradoxal que cela puisse paraître), les élucubrations performatives des USA qui profitent du tout Sillicon Valley quant au grand remplacement du travail par l'IA (une étude de Harvard de 2017, si je me souviens bien, qui voit plus de 40% de remplacement à l'horizon 2030) est contredite par une autre étude concomitante de l'OCDE qui tempère à 14% dans une vingtaine d'année. Et bien sûr, que proposent les américains pour remédier à la perte d'emploi (Andrew Yang et le battage médiatique sur réseaux sociaux de ses supporters): un revenu universel qui ne remettrait aucunement en cause le rapport de force entre la finance et ses accointances avec la Sillicon Valley (faudrait-il mentionner au besoin Peter Thiel) pour une société surconsommatrice prolétarisée via le digital entertainment et un darwinisme social utilisant l'IA pour le calcul algorithmique de la valeur des personnes et de leurs existence sociale (type crédit social en Chine) accroissant toujours plus les inégalités. Bref, travailler moins pour gagner plus en savoir et en vigilance. Encore merci de ces morceaux choisis, et bravo!
Merci beaucoup pour ce retour et ces réflexions intéressantes !
Par contre la vidéo plus philosophique parle d'IA mais pas d'emploi, c'est une vidéo sur le propre de l'homme à la base (d'ailleurs le titre c'est "le propre de l'homme" ruclips.net/video/LaqhxasyiGc/видео.html ), qui parle surtout des spécificités des humains parmi les animaux et les êtres vivants, et qui, après avoir proposé une explication de ces spécificités, fini par aborder le sujet des IA pour réfléchir à ce que signifierait "dépasser l'humain" pour une IA :)
@@EspritCritique Merci beaucoup de la réponse et du lien. Comme d'hab, j'y trouverai surement matière à continuer la réflexion et renforcer l'intérêt pour ton très bon boulot...en tant que sociologue du travail, ni de droite...ni de droite ;). Au plaisir de continuer les discussions sur un autre registre que les flots de haine logorrhéique qui se déversent sur Twitter sur les mêmes sujets (vidéo bien sûr partagée, si ça peut aider, a tus ordenes/para servirte como quien dice en México). Bien à toi.
Oui bien sur que le partage ça aide !! Merci beaucoup !
J'ai hâte des prochaines discussions que nous pourrons avoir alors !
Très clair, et ça donne envie d'aller étudier ces chiffres... mais manque de temps, justement ^^'
D'autant plus que cela laisse rêver au moment où le travail fait par les gens qui jouent deviendrait suffisant pour couvrir les besoins de tous, et donc où aucun travail ne serait plus contraint.
(Je distingue bien travail d'emploi, mais j'utilise le mot travail au sens d'activité socialement validée par un salaire, définition inspirée par Friot.)
Merci !
Oui, je pense qu'avec la grosse accélération de la réduction du travail contraint provoquée par l'IA, on peut même envisager de connaître sa disparition complète de notre vivant !
J'ai longtemps tenu ce raisonnement et comme perso je supporte pas (plus) de travailler pour un patron 35h/semaine, j'ai envie de dire : oui !
Mais ya un hic, et un gros selon moi. Les gains de productivité c'est quand même très fortement corrélé à l'abondance énergétique. Les machines (IA inclue) ne peuvent travailler pour nous que tant qu'on peut les nourrir (pétrole, électricité, matériaux... ). Et vu l'ambiance actuelle, j'ai du mal à penser le monde de demain avec comme idée que la productivité continuera d'augmenter.
On va à moyen terme (plus pertinent selon moi que le court terme pour penser politique) devoir se passer de plus en plus des machines par manque de ressources... et donc de plus en plus travailler. Même si ça me fait pas plaisir hein.
Donc militer pour un partage équitable du temps de travail, oui. Espérer qu'on travaillera pour autant de moins en moins... meh.
Sinon j'ai beaucoup apprécié le côté "plein de chiffres", j'imagine que c'est pour toi beaucoup plus de boulot alors merci !
Oui, il faudrait ajouter l'énergie au modèle.
Mais attention quand même à ne pas faire comme Jancovici qui réduit tous les gains de productivité à la consommation d'énergie.
Les gains de productivité ce sont aussi (et je ne saurais pas dire dans quelle proportion), des améliorations énormes du savoir et du savoir-faire. Avec la même énergie disponible, on peut faire beaucoup plus aujourd'hui qu'au Moyen-âge simplement parce qu'on comprend mieux comment fonctionne le monde, les lois de la matière, de l'énergie aussi d'ailleurs, de la biologie (des gens en meilleure santé travaillent plus efficacement), des sciences humaines, et donc on gaspille beaucoup moins d'énergie à des trucs inutiles.
Par exemple, Jancovici parle du temps qu'on a mis pour construire une cathédrale pour expliquer que si on devait revenir à des ressources énergétiques équivalentes à l'époque, on mettrait beaucoup plus de temps à construire une cathédrale. Moi je répondrais surtout qu'aujourd'hui on ne dépenserait pas autant d'énergie dans un projet aussi inutile qu'une cathédrale, et si on consacre cette énergie à construire des écoles et des centres de recherche, y'a des chances qu'on fasse beaucoup plus de choses utiles qu'au Moyen-âge avec la même énergie.
@@EspritCritique Je trouve aussi que c'est abusé de tout réduire à l'énergie et considérer les gains d' "intelligence" comme nul. Mais j'ai un peu peur que ce soit surtout parce que ça me fait pas plaisir.
Faire pousser de la nourriture, si ça prenait 9 personne sur 10 avant les énergies fossiles (je dis un peu au pif mais on doit être dans cet ordre de grandeur), même avec toute l'astuce du monde, j'ai du mal à croire qu'on arrive seulement à faire passer sous les 7 sur 10.
Les projets "inutiles" du moyen âge restent, à mon avis, quasi négligeables en proportion de tout le travail de reproduction de la société (le "minimum" avec bouffe, vêtements, outils, maisons). Ajoute à cela qu'on est aujourd'hui, à raison, bien plus exigeants...
M'enfin là on blablate sur l'avenir, autant dire que pas définition on se trompe.
" Je ne veux plus entendre dans notre pays qu'il est plus intéressant de faire autre chose que de travailler. " , Macron en meeting à Lyon, lors de la campagne présidentielle, 4 février 2017.
j'ai eu du mal à mettre un cœur à ton commentaire, j'avais l'impression de mettre un cœur à cette citation de Macron ^^
@@EspritCritique Je te comprends, j'ai moi-même hésité à poster la citation de Macron. Mais il est utile de rappeler ce que pense "notre" président quant au travail. Ce n'est pas sous son mandat que l'abolition du travail pourra se mettre en place. Et puis les gens sont trop conditionnés, seul un grand bouleversement pourrait changer le système.
Continue tes vidéos, j'espère que tu prends tu plaisir à les faire :) , le jour où ça devient un travail, arrête.
Je n'avais pas retenu cette phrase de Macron, sinon je l'aurais mise dans le montage aussi, j'avais juste retenu sa dernière sortie sur le mot "pénibilité" ^^
Oui c'est sur que ce sera pas sous Macron qu'on fera ça.
Je prends beaucoup de plaisir à faire ces vidéos, c'est donc en grande partie un jeu, mais clairement y'a aussi une partie "travail", dans le sens ou il y a des parties très chiantes à faire (mais nécessaires). Et puis je m'impose un rythme bien plus intense que ce que je voudrais pour la visibilité de ma chaîne, parce que bah... J'ai que ça pour vivre et pour l'instant ce que je touche en dons reste limité...
En vrai c'est dur d'avoir une activité qui soit "purement" un jeu dans le capitalisme, mais par rapport à plein de gens je ne peux pas me plaindre :) Et je ne peux pas vraiment arrêter, c'est le seul "métier" que j'arrive à tenir sans faire une dépression
Magnifique ! Enfin une vraie vidéo de gauche !
Tzitzimitl - Esprit Critique ta vidéo est instructive sur la réduction du temps de travail proportionnelle à la productivité. Quid du salaire à vie proposé par le Réseau salariat, association d'éducation populaire cofondée par Bernard Friot? La réduction de la durée légale du temps de travail à 30 h/semaine est d'ailleurs proposée par le Réseau salariat. J'ai hâte de découvrir le prochain épisode d'"Esprit de parti" sur les organisations communistes.
Merci !
Alors le salaire à vie c'est un système applicable dans un régime collectiviste, après avoir socialisé l'économie. Pour ça il faudrait que les marxistes prennent le pouvoir, par les urnes ou la révolution, et j'ai bien peur que la révolution collectiviste ne soit pas pour demain.
De plus, si on faisait une révolution, personnellement j'y participerai avec comme objectif non pas le collectivisme mais le communisme libertaire, de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins. Le collectivisme et le salaire à vie de Friot me posent problème dans la mesure où ils maintiennent, et même revalorisent, des notions que je souhaite au contraire discréditer et abolir, comme le travail, le salaire, le mérite ou même l'argent et la valeur.
Je ne suis donc même pas sûr de pouvoir voir le salaire à vie comme une étape qui irait vers mon idéal bien plus radical.
Par contre, on peut se battre ensemble dans le capitalisme pour la réduction du temps de travail et la hausse des salaires, et pour ma part j'ai grand espoir que dans pas si longtemps, à force de gains de productivité, on se retrouve soit avec 1h de travail par semaine, soit avec 90% de chômage et qu'à ce moment l'absurdité de l'exigence de mériter un salaire par un travail sautera aux yeux de tout le monde et on pourra proposer un système communiste libertaire qui semblera bien plus raisonnable que le capitalisme... Ou même le collectivisme.
Mais ce n'est que mon espoir personnel :)
Ah oui j'oubliais : il n'y aura pas d'épisode d'Esprit de Parti sur les organisations communistes en général. Le prochain sera sur les partis trotskistes, puis le PCF aura un épisode dédié (peut-être que je ferai aussi un épisode sur les autres mouvances communistes plus tard)
De loin, comme ça je dirai, que je ne vois pas de coquilles. Effectivement, l'automatisation des taches augmentent la productivité, donc le gain financier augmente pour le même temps de mains d'œuvre, mais pas les salaires. Alors qu'à salaire égale, temps de travail moindre pour même objectif, jusqu'à un niveau incompressible. (courbe asymptotique) C'est le même processus que le coût d'expérience. Plus nous effectuons une tâche donné plus nous sommes performant, jusqu'à un seuil limite propre à chaque humain. Du coup, optimiser / automatiser / expérimenter le travail sont des outils de développement qui devraient diminuer le temps d'activité pour un salaire identique.
Bien résumé. Et effectivement il ne faut surtout pas oublier que les gains de productivité ce n'est pas que l'innovation technologique mais aussi l'amélioration des savoirs et savoir-faire (là j'ai insisté sur l'innovation technologique parce que je partais des annonces catastrophistes sur les IA)
J'attends depuis petit que les IA nous "volent" Tous travail... GLOIRE À LA SINGULARITÉ INFORMATIQUE !
MERCI pour cette vidéo 😁
Merci à toi ! Yep, j'ai hâte aussi !
Du coup c'est une vision assez réformiste de l'abolition du travail.
Alors que virer les capitalistes de l'équation permet un sacré gain d'argent et de temps
Bien sur, et je serais très heureux de voir une révolution anticapitaliste de mon vivant. Mais ce que je trouve très intéressant dans tous ça, c'est de montrer que même si aucune révolution ne survient, qu'on le veuille ou non, quoi qu'on fasse, la quantité de travail à faire continuera à diminuer comme elle le fait depuis l'origine de l'humanité et de façon exponentielle depuis le début de l'ère industrielle, et ce à travers tous les régimes politiques et économiques, et même à travers toutes les crises économiques, les guerres, la surpopulation, la surconsommation, etc. Rien de tout ça n'a jamais arrêté la marche permanente vers toujours moins de travail à faire.
Ce que ça signifie, c'est qu'un jour ou l'autre (et dans pas si longtemps), même sans révolution anticapitaliste, on se retrouvera soit à bosser chacun 1h par semaine (si on a plutôt élu des régulateurs de l'économie) soit à 90% de chômage (si on a plutôt élu des libéraux). Et à ce moment là, il deviendra évidemment absurde aux yeux de tout le monde de baser sa vie sur le travail, de demander aux gens de "mériter" leur niveau de vie par leur travail, etc. Et Tout l'édifice sur lequel repose le capitalisme s'effondrera de lui-même.
C'est ce qui me rend optimiste à moyen ou long terme. A court terme, j'aimerais qu'on abolisse le capitaliste mais je ne sais pas à quel point je peux y croire. Mais à moyen ou long terme, pour moi le capitalisme, le productivisme et le salariat provoqueront de toutes façons leur propre effondrement. Je pense qu'en soit c'est une bonne nouvelle. Et si la révolution met du temps à arriver, bah entre temps je trouve ça plutôt pas mal de réduire le temps de travail pour limiter les inégalités, le chômage et la pauvreté qui va avec et pour libérer du temps libre aux gens, non seulement parce que je ne suis pas prêt à décider que la vie actuelle des gens avant la révolution n'a aucune importance, mais aussi parce que plus on réduit leur temps de travail et on augmente leur temps de loisir, plus ils auront de facilité à remettre en cause l'idéologie du travail.
300 000 offres d'emplois pour des millions de chômeurs. Mais je me tue à l'expliquer aux gens !
Par contre je savais pas pour les seuls 18 000 offres non pourvues. Merci ^_^
A ton service :)
7:20. avant l'otium était valorisé par les riches et on plaignait les pauvres d être obligés de travailler. de ne pas pouvoir avoir des activités oisives comme gerer une villa, faire le medecin, le prof ou l avocat... des choses qu'on confond aujourd hui avec le travail.
Je te rejoins entièrement sur la répartition du temps de travail. Mais je dois t'avouer que la fin du travail, moi, m'angoisse : à quoi servirais-je dans la société ? À quoi servirions-nous ? Si une machine peut tout faire, même l'art, qu'est-ce qu'il restera à l'être humain ? Est-ce qu'on ne sera pas devenus obsolètes ? Tout pourra être fait par une machine / IA, donc à quoi bon s'en occuper ? Et à ce moment-là, on finirait par mourir d'ennui ou de dépression.
Cela dit, je pense que nous n'avons pas la même définition du mot "travail" : je considère mes passions comme du travail, car j'y mets beaucoup d'application et d'acharnement. Ça va bien au-delà d'un "jeu", c'est ma raison profonde d'exister. Ma définition du travail se coupe totalement du trepalium romain pour épouser celle que semble sous-entendre la citation de Confucius : "Trouvez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie". Il y aurait donc un travail positif, peu contraignant, qui s'accorderait aux passions des individus, et un travail négatif, pénible, que je désigne le plus souvent sous le mot "labeur".
De toute façon, les Intelligences Artificielles ont peu de chance d'être développées si nous voulons cet indispensable levier écologique qu'est la décroissance : moins de productivité entraînerait moins de machines et donc moins de high-tech. Réduire la technologie reviendrait à faire revenir le travail en partie ; donc plutôt que d'abolir le travail, je serais plutôt pour abolir le labeur, et qu'il ne subsiste du travail que les métiers s'accordant aux passions et/ou créant du lien social (la définition de l'objet convivial que donne Ivan Illitch pourrait d'ailleurs être adaptée pour le travail, ce qui nous donnerait des "tâches conviviales").
Merci pour ta vidéo. Tu es productif en ce moment !
Une vidéo ou finalement on parle peu d'IA mais beaucoup du travail et du chômage.
Sinon, ne pas oublier que les chiffres du chômage sont parfois biaisés par les politiques néo-libérales. Dans mon pays, en Belgique, il y a un durcissement des conditions d'accès et une baisse du montant des allocations et une dégressivité dans le temps de ce même montant. Rajoutes à cela les chômeurs de longue durée qui sont virés du chômage et le fait que nous avons deux systèmes d'aide, le CPAS donné par les communes et le chômage donné l'état fédéral et ça fait un beau bordel à analyser. Je suppose que vous avez des problèmes similaires en France.
Mais malgré tout, ta théorie me semble bel et bien crédible. Je pense à peu près la même chose. A terme le travail devrait être réduit à sa plus simple expression.
Oui l'IA est un peu un prétexte pour reparler de la réduction du temps de travail, mais ça me semble être justement une belle occasion, vu la panique générale qu'a l'air de provoquer l'idée que les IA vont détruire de l'emploi, comme si c'était un nouveau problème que la technologie détruise des emplois :D
Et oui les chiffres du chômage réel sont difficiles à obtenir. J'en ai parlé pour les USA parce que c'est là ou c'est le plus abusé, mais effectivement c'est compliqué. Ceci dit, les chiffres utilisés ici viennent de l'OCDE qui a son propre calcul du taux de chômage.
Merci en tous cas !
Je rajouterai l'explication de la quantité d'énergie disponible pour une société pour expliquer la productivité. L'énergie étant en physique ce qui permet de mesurer le changement d'état d'un système, et l'économie étant un gigantesque système qui transforme des trucs en d'autres trucs, l'économie pour croître a besoin de plus d'énergie (que cette énergie proviennent du travail humain comme du travail de machine). En fait si la productivité a augmenté autant durant les deux derniers siècles, c'est bien parce que les humains se sont dotés de machine pour les aider à bosser et qui ont donc du extraire plus d'énergie de leur environnement (et aussi améliorer l'efficacité énergétique des machines dans le cadre de ce que permet la physique). Donc plus on consomme d'énergie et plus on est efficace dans la manière de consommer de l'énergie, plus on augmente notre productivité et donc moins on peut se permettre de bosser. C'est pas tellement que c'est grave que ce soit pas dans la vidéo, c'est surtout que c'est une explication en bonus que je trouve utile. :)
C'est vrai, on peut ajouter l'énergie à l'équation.
Mais attention à ne pas faire comme Jancovici qui réduit tous les gains de productivité à la consommation d'énergie.
Les gains de productivité ce sont aussi (et je ne saurais pas dire dans quelle proportion), des améliorations énormes du savoir et du savoir-faire. Avec la même énergie disponible, on peut faire beaucoup plus aujourd'hui qu'au Moyen-âge simplement parce qu'on comprend mieux comment fonctionne le monde, les lois de la matière, de l'énergie aussi d'ailleurs, de la biologie (des gens en meilleure santé travaillent plus efficacement), des sciences humaines, et donc on gaspille beaucoup moins d'énergie à des trucs inutiles.
Par exemple, Jancovici parle du temps qu'on a mis pour construire une cathédrale pour expliquer que si on devait revenir à des ressources énergétiques équivalentes à l'époque, on mettrait beaucoup plus de temps à construire une cathédrale. Moi je répondrais surtout qu'aujourd'hui on ne dépenserait pas autant d'énergie dans un projet aussi inutile qu'une cathédrale, et si on consacre cette énergie à construire des écoles et des centres de recherche, y'a des chances qu'on fasse beaucoup plus de choses utiles qu'au Moyen-âge avec la même énergie.
@@EspritCritique tout a fait d'accord ! Même si j'aime beaucoup écouter jancovici, car en tant que sceptique de gauche, je trouve qu'il tient un discours écologiste rationaliste (même si il ne s'en revendique pas) ! Toutefois, c'est vrai que la principale critique que je porte sur ses constats (et pas ses interprétations qui sont évidemment discutables, comme lorsqu'il parle de la démocratie avec toqueville) est qu'il réduit tout à l'énergie et qu'il en fait une explication monocausal. Un peu a la manière de Jared Diamond qui voit la hausse de la démographie comme LE problème qui surplombent tout les autres (je précise n'avoir jamais lu Diamond, je tiens cette critique de Jean Baptiste Mallet dans le monde diplo). Enfin bref, sans énergie, c'est sûr qu'on produit rien, mais l'explication de l'énergie ne suffit pas toute seule.
J'en profite au passage pour te dire que avec mon frère et des potes, on attend avec GRANDE impatience ton épisode sur l'écologie ;)
@@victorVaareK2803 Ha je suis content de voir quelqu'un qui partage mon point de vue sur Jancovici.
J'ai l'impression qu'un truc qu'un truc à côté duquel Jancovici est passé, c'est le rôle crucial de l'information dans les gains de productivité. Par exemple il va dire Pas d'énergie = Pas de machine = Pas de productivité. Et quelque part, c'est vrai, mais ce qu'il oublie c'est que :
- Sans information, on ne sait pas dire ce qui est une source d'énergie, ni comment l'exploiter
- Sans information, on ne sait pas construire de machine
- Sans information, on ne sait pas comment optimiser notre consommation énergétique
Or si il y a bien un truc qui a explosé au cours des 30 dernières années, c'est bien le développement des sciences de l'information et tout ce qui va avec avec.
@@sapereaude8029 c'est exactement ce que je dis ! Pour synthétiser : l'explication sur l'énergie ne se suffit pas à elle même pour expliquer la complexité de nos sociétés. Tout comme celle sur l'information. On peut en effet être très informé, mais sans énergie, ça n'est pas très utile. Sans compter les facteurs difficile à quantifier qui seront étudiés par les sciences sociales.
Bref, c'est une maxime zététique évidente: toujours se méfier des explications trop simple ou trop monocausal ;)
Tzitzimitl président!
Houlà certainement pas :D
Député d'une assemblée constituante, éventuellement, ce serait la seule élection pour laquelle je serais prêt à me présenter
J'ai adoré.
ça fait plaisir :)
#JospinMaintenant! (c'est une blague vous enflammez pas). Super vidéo comme d'habitude. Très clair, ça permet d'éclairer la situation. On pourrait même envisager d'indexer le temps de travail sur le taux de chômage en le modifiant tous les ans (et tant qu'à faire en donnant légèrement l'avantage aux salariés en organisant une légère pénurie de travailleurs...).
Ce serait une très bonne idée, mais ça me semble très difficile à obtenir. Pour moi si on est en position de pouvoir imposer ce genre de choses, ça veut dire que le consensus est tellement passé à gauche que pour moi, autant aller encore plus loin en abolissant carrément le capitalisme :)
La réflexion globale de la vidéo est très intéressante. Par contre, pour moi qui ai un travail, ça veut quand même dire que je devrai baisser mon niveau de vie pour partager le gâteau que l'on produit tous en travaillant.
Il ne suffit pas d'exiger plus de gâteau de la part des patrons. Il faut le produire. Sinon, cela revient à réduire la part de certains pour donner plus à ceux qui ont moins.
Si je travaille moins, ce sera uniquement parceque j'arrive à produire mon gâteau plus rapidement. Je ne veux pas réduire mon gâteau pour que quelqu'un d'autre le produise à ma place et en profite. L'autre devra produire son propre gâteau en utilisant mon poste de travail. Ce n'est pas un gain de productivité mais une augmentation de la production.
Donc je comprends bien qu'en étant plus productif, ont travaille moins. Par contre je ne comprends pas le lien avec le chômage. Pour réduire le chômage sans faire de redistribution du gâteau produit, il faut forcement que les anciens chômeurs produisent leur propre gâteau. Je ne comprends pas le lien avec la productivité.
De la même manière, si mon patron arrive à me remplacer par une machine pour produire le même gâteau, il ne va pas me l'offrir gentiment. Je serai chômeur. Il faudra alors que quelqu'un partage son temps de travail avec moi et il faudra obliger mon ancien patron à nous redistribuer le gâteau. C'est le raisonnement de la vidéo (en ayant tous un travail, on peut faire pression sur le patron). Mais avec ce raisonnement, ça revient à dire que moi et le "quelqu'un" nous serons devenus les patrons de cette machine.
Donc j'en viens à penser que la fin du chômage n'est pas une histoire de partage du travail, mais plutôt une histoire de possession des machines ou d'augmentation de la production.
Reste à joindre l'étude du "temps de travail humain" à celle de l'énergie. En tout cas, j'aime beaucoup le traitement de cette notion de "Jeu". "joueur" va maintenant pouvoir se disputer la place de choix avec "travailleur libre" dans le vocabulaire par lequel je me définie. J'aime encore beaucoup travailleur tout de même. Parce que chez moi (ingé), le travail c'est ce qui change l'état d'un système. Et je suis assez motivé en ce qui concerne le changement. (Jouilleur peut-être ?)
Bob Black en appelle à une révolution ludique, je trouve ça très enthousiasmant comme vocabulaire :)
Pour l'énergie il va falloir être patient, j'essaie de suivre un ordre plus ou moins chronologique dans l'apparition des différentes idéologies et des notions sur lesquelles elles s'appuient au niveau historique. Donc les questions liées à l'énergie arriveront assez tardivement car on n'a commencé à l'intégrer dans des raisonnements politiques que très récemment (avec l'émergence de l'écologisme surtout).
Vidéo très intéressantes... ceci dit étant convaincu par avance je ne sais pas si ce ne serait pas mon biais de confirmation qui s'exprime ahah xD
Merci !
Bah on verra bien si des libéraux finissent par trouver le moyen de me contredire ^^ Pour l'instant rien à signaler :)
le sujet m'interresse beaucoup! merci!!
autre question: je travail comme aide soignant les weekends et des services ne peuvent pas tourner car il manque de personnel. des services de l'hopital ferment pour le meme motif. Comment l'explique tu? et les consequencs seraient dramatiques si on imposait une diminution du temps de travail nécessaire.
Merci de développer une intuition que j'ai depuis longtemps. Bon c'est plus qu'une intuition, c'est le résultats de mes cours d'histoire au lycée... Oui on nous enseigne clairement la révolution industrielle puis la révolution verte, le machinisme industriel et agricole, 36 le front populaire tout tout ça et personne ne pense à appliquer tout ça aujourd'hui...
Oui c'est tout le problème de la difficile transférabilité des connaissances. Quand on les circonscrit à un contexte précis on oublie de vérifier si elles ne s'appliqueraient pas aussi en dehors de ce contexte...
Avec pas mal de retard je commente. Je suis complètement pour la réduction du temps de travail. Un des enjeux majeurs’ ceci dit, ce sont les jobs très qualifiés ou les postes nécessitant un gros investissement matériel. Il faut former les gens pendant plusieurs mois/années, leur payer du matos informatique, louer de l’espace pour leur bureau. C’est très cher et une entreprise a tout intérêt à le faire pour le moins de monde possible.
Ya un exemple sympa sur le travail et sa disparition.
Une société ou les humains passent 8h par jour à grimper aux arbres pour cueillir leur nourriture.
Puis l'un d'eux invente l'échelle, alors 2h suffisent.
yep, ça marche pas mal :)
Laurent Alexandre appel une complémentarité avec l'Intelligence artificielle.
Sa description d'une concurrence, semble relever plutôt d'un constat que d'un souhait.
C'est un détail, utilisé comme prétexte pour féliciter ton travail.
Merci !
Effectivement Laurent Alexandre présente la concurrence avec les IA comme un fait objectif. Mais puisque pour moi c'est faux, alors affirmer que c'est vrai et expliquer comment participer à cette concurrence revient à encourager cette concurrence.
Un essai sur le parallèle entre le jeu et la domination
theanarchistlibrary.org/library/alejandro-de-acosta-a-funny-thought-on-a-new-way-to-play
Ça a l'air intéressant !
Mon père faisait des journées de 60 heures et il s'en plaignait pas des masses, après il a le logiciel des trente glorieuses.
Ah ça tacle et les libéraux et Laurent Alexandre, ça fait plaisir.
Bon par contre j'ai pas très bien calculé mon coup, expat' aux Pays-Bas mais à 40h par semaine...
Effectivement, mauvaise pioche ^^
J'y repense, mais y'a aussi cette citation de Keynes je crois qui dans les années 30 se disaient qu'en 2000 on bosserait plus que 3h par jour. Si seulement...
Ah et pas mal du tout la chansonnette. Composer des génériques c'est déjà bien, mais faire une perf' comme ça avec du punch' et sans fausse note, pas mal du tout.