Interview d'Elisabeth Badinter sur la question du féminisme

Elisabeth Badinter nous alerte ici sur les dangers de l'essentialisation d'une pseudo nature féminine fondée par une ouverture naturelle aux autres, une propension à la générosité ou un dévouement envers les plus faibles. Elle y voit le chemin, maintes fois emprunté, vers la circonscription de leur rôle aux tâches domestiques, aux soins vers les plus démunis et, finalement à leur confinement à l'espace du foyer. Lorsqu'on lui demande si elle est une porte-parole isolée de Simone de Beauvoir, modeste, elle préfère éluder la question. Et de rappeler que l'attractivité de la pensée de cette pionnière réside notamment dans sa démonstration brillante que la féminité est avant tout un fait culturel. Son regard sur le féminisme d'aujourd'hui est pour le moins contrasté.
Les tendances différentialistes, maternalistes et naturalistes, dominantes aujourd'hui chez les universitaires, lui semblent peu connectés à la vision naissante d'un féminisme plus populaire et plus ancré dans la vie quotidienne des femmes. Les injustices auxquelles elles sont confrontées découlent toutes, d'après Elisabeth Badinter, de la charge de travail domestique qui leur incombe partout dans le monde et notamment en Europe. Le temps consacré à la famille ou aux tâches ménagères est en effet assumé, à 80% par les femmes. On comprend aisément le fardeau que peut représenter cette subordination à l'espace privé, lorsqu'il est question de s'intégrer sur le marché du travail.
Pour en finir avec ces préjugés sur le genre, elle préconise et se réjouit de l'implication d'une institution telle que Sciences Po dans la recherche sur cette question. Elle met en avant le travail de Simone de Beauvoir mais également celui de Freud, pour rappeler que les individus sont tous différents et que notre identité est avant tout déterminé culturellement, non par une constitution physiologique. Chacun porte en lui un mélange subtil de ce que l'on appelle féminité et virilité. Les orientations sexuelles et appétences particulières sont donc à disjoindre d'une hypothétique nature en lien avec une conformation de corps. La déconstruction des idées antiques sur la notion de genres se doit d'être interrogée afin de proposer aux nouvelles générations une vision plus juste et plus émancipatrice de l'identité.
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[@palazaki]

Excellent analysis!

[@martinegavalet870]

Élisabeth Badinter est pour moi, une femme extrêmement intelligente. Elle ne fait pas de l'esbroufe, mais fait preuve d'une grande tolérance et finesse. Et tellement juste !!!!!!!!!! Merci à elle !!!!!!!!

[@barth97able]

Belle analyse et belle réflexion. Certaines choses ne devraient pas attendre pour être enseignées un niveau d'étude supérieur.

[@juanm5027]

Merci, Elisabeth Badinter.

[@visualbrain5810]

En quoi s'occuper des autres (enfants, personnes agées, handicapés, ...) est-il moins noble ?

[@nathaliedupont7110]

Parce que c est subi et pas choisi et que ca empiete sur la vie professionnelle pour laquelle elles ont etudie et se sont investies comme les hommes. C est simple non ? Et personne ne dit que travailler a l usine est facile, sauf que ce n est pas la majorite des hommes qui y travaille et que des femmes y sont aussi, ca sort du sujet hommes-femmes dont mme badinter est specialiste.

[@guillaumelongatte5802]

Elle ne dit pas que c'est moins noble mais que toutes les femmes n'en ont pas forcément envie et qu'elles doivent avoir le choix sans jugement.

[@therealworld9183]

I finally found the source of my migraine.

[@martinegavalet870]

Très drôle !!!!!!

[@martinecaillard4361]

Pourquoi les professeurs sont chargés d'études

[@marie-pierreconde1852]

Redéfinir "le normal" ?

[@martinecaillard4361]

Ce n'est pas obligatoire de vivre en couple
Une femme indépendant e puis indépendant e en couple ça existe
Vous pouvez choisir si vous voulez un enfant

[@pr7595]

En 2016 Mme BADINTER s'occupait de la COM de L'ARABIE SAOUDITE 😲

[@martinegavalet870]

Et ???????

[@Egyptwasblack]

lol

[@kellymartine68]

Elle me fatigue !