Procès Pelicot : un verdict... et des questions - C dans l’air - 19.12.2024
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- Опубликовано: 19 дек 2024
- Après plus de trois mois d'audiences et trois jours de délibéré, les magistrats professionnels composant la cour criminelle du Vaucluse ont rendu leur verdict ce jeudi matin à Avignon dans le procès dit des viols de Mazan. Aucun des 51 accusés n’a été acquitté, tous ont été reconnus coupables, la grande majorité d'entre eux pour des faits de viols aggravés. Ils ont été condamnés à des peines de 3 ans, dont un an ferme, à 20 ans de réclusion. Dominique Pélicot est condamné à la peine maximale, 20 ans, avec une période de sûreté des deux tiers, pour avoir pendant 10 ans sédaté sa femme dans le but de la violer et la faire violer par des inconnus recrutés sur Internet.
À la sortie du palais de justice, Gisèle Pélicot s'est dit "très émue". "Ce procès était une épreuve très difficile. Je pense en premier lieu à mes trois enfants, David, Caroline et Florian, je pense également à mes petits-enfants parce qu'ils sont l'avenir et c'est aussi pour eux que j'ai mené ce combat, ainsi qu'à mes belles-filles Aurore et Céline". La septuagénaire a également eu une pensée pour "les victimes non reconnues" et a remercié le public venu la soutenir durant ses longues semaines, assurant avoir, en partie grâce à lui, trouvé "la force pour revenir chaque jour affronter ces longues journées d'audience". "Je respecte la cour et le verdict", a-t-elle ajouté, alors que certains des condamnés sont ressortis libres, avec des peines inférieures aux réquisitions. Ce qui a suscité la colère de nombreux de ses soutiens.
Les condamnés ont désormais 10 jours pour faire appel. L’avocate de Dominique Pélicot, qui nous a accordé ces derniers jours une interview, a indiqué que son client n'exclut pas un appel afin d’être rejugé par "un jury populaire dans les mois à venir". "Je dois aller le voir très prochainement à l'établissement pénitentiaire pour prendre cette décision qui est lourde de sens et qui préjuge de son avenir certain" a-t-elle déclaré.
Cette journée marque la fin d’un procès qui restera dans l’histoire et celle dont on ne connaissait pas le visage, il y a encore quelques semaines, est devenue une icône. En refusant le huit clos avec la volonté affichée que "la honte change de camp", Gisèle Pélicot a suscité l’admiration dans le monde entier. "J’ai voulu, en ouvrant les portes de ce procès le 2 septembre que la société puisse se saisir des débats qui s’y sont tenus. Je n’ai jamais regretté cette décision. J’ai confiance à présent en notre capacité à saisir collectivement un avenir dans lequel chacun, femmes et hommes puissent vivre en harmonie dans le respect et la compréhension mutuelle", a-t-elle affirmé ce jeudi.
Ce procès long et douloureux, suivi par les médias du monde entier, a révélé au grand public, un mode opératoire plus répandu qu’il n’y paraît, la soumission chimique et a déjà entraîné de nombreux débats sur la "culture du viol", la question du consentement ainsi que la définition du viol dans le code pénal. Plusieurs propositions de loi ont été déposées pour introduire la notion de consentement dans le droit français.
Alors quelles leçons tirer de cette affaire ? Y aura-t-il un avant et un après ? Quelle définition du viol dans le code pénal ? Faut-il changer la loi ?
Les experts :
Me Laure HEINICH - Avocate pénaliste au barreau de Paris et écrivaine, auteure de "La Justice contre les Hommes".
Caroline VIGOUREUX - Journaliste - La Tribune
Audrey GOUTARD - Grand reporter -spécialiste des faits de société à France Télévisions
Serge HEFEZ - Psychiatre et psychothérapeute familial
Noémie SCHULZ (en duplex d'Avignon) - Grand reporter en charge des questions police justice à France Télevisions
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Diffusion : tous les jours de la semaine à 17.40
Format : 65 minutes
Présentation : Caroline Roux et Axel de Tarlé
Production : France Télévisions/Maximal Productions