Entretien avec Guillaume Contré
HTML-код
- Опубликовано: 8 фев 2025
- Deux ans après “Palais mental” (MF, 2023), Guillaume Contré publie “Les outils de la science”, deuxième épisode des aventures d'un détective qui ne quitte désormais plus son bureau. On y retrouve le même dispositif : un seul paragraphe, une unité de temps, de lieu et d’espace, et le même mystère, insaisissable, qu’il fera tout pour de percer à jour.
Le détective est dans son officine, derrière son bureau, assis sur sa chaise. Inamovible, porté par le prestige de sa fonction (qui pourvoit à tout) et par les volutes de tabac anglais, il consulte un document important, peut-être décisif. Mais la matière du texte lui échappe et n’en fait qu’à sa tête. Elle virevolte et s’entortille et termine en nœuds inextricables. À moins que le document en question ne soit un portrait-robot, celui d’un homme entre deux âges avec une balafre sur la joue gauche. Un criminel ? Un indice ? Une piste sur laquelle se précipiter avec les sens en alerte ? Ce serait certainement le cas si Les outils de la science était un roman policier et si le détective était dans son assiette plutôt que dans un plat inconnu. Mais sa pipe pue le tabac froid et il a perdu sa loupe. Le détective, d’ailleurs, ne sait pas quoi penser. Ou le sait trop bien, tellement que sa pensée s’emballe et fait de lui ce qu’elle veut. Tout comme son assistant, Silbano, auquel il est incapable de donner l’instruction adéquate. Pour ne rien dire du brigadier Gutiérrez et de sa moustache pléthorique. On pourrait croire que l’enquête piétine, mais ce serait aller vite en besogne, car l’enquête est totale et, dès lors, infinie.
Guillaume Contré né à Angers en 1979 est écrivain, traducteur de l’espagnol et de l’anglais, critique littéraire au “Matricule des anges” et pour diverses revues en ligne hispanophones. Il a traduit, entre autres, les écrivains Pablo Katchadjian, Eduardo Muslip, Ariadna Castellarnau, Angélica Gorodischer, Preti Taneja, Max Aub, Gabriela Cabezón Cámara, Antonio Soler, Juan L. Ortiz, Ricardo Elías et les œuvres complètes de Ricardo Colautti, pour le compte d’éditeurs tels que L’Ogre, Héros-Limite, La Volte, Trente-trois morceaux, Vies Parallèles, L’Observatoire, Rivages, Do, L’Arbre Vengeur.