Merci mon frère pour cette conférence, hélas pas exempte de malentendus sur nos positions. D'abord, le titre qualifie l'AF de "droite extrême". C'est anachronique : à l'époque l'AF était la droite. Concernant Maurras, il était agnostique car ayant perdu la Foi à cause de sa surdité. Son parcours spirituel doit être pris en compte pour comprendre sa position. Je vous conseille la conférence d'Emile Leroy à ce sujet sur la chaîne youtube de l'AF. A la fin de sa vie il s'est très probablement converti, cf les entretiens avec le Chanoine Cormier ou les lettres avec le Carmel de Lisieux. Vous dites que nous mettons l'Eglise au même niveau que le saucisson, c'est insultant. Il n'est nullement question de faire du catholicisme un pur élément culturel, folklorique, mais bien de trouver le plus petit dénominateur commun entre des militants agnostiques, catholiques, protestants et plus rarement juifs ou athées. Le mouvement n'a pas été conçu comme un mouvement catholique précisément pour rassembler toute personne ayant la France à coeur. Cependant nous demandons à tous les militants de reconnaître la primauté du catholicisme en France et donc la place de fille ainée de l'Eglise de notre pays. Ce n'est ni une imposition du catholicisme à tous, comme vous semblez le dire en évoquant l'Espagne ou le Québec, ni un vernis cultu(r)el. C'est simplement le maximum que l'on peut demander à des non-catholiques. Ca n'a jamais empêché les catholiques d'AF d'avoir une profonde vie de Foi, d'où le déchirement en deux du mouvement lors de la condamnation papale, qui l'a gravement affaibli avant qu'elle ne soit retirée sans explication ni excuse. Concernant les liens entre Eglise et Etat, nous revendiquons un certain gallicanisme : obéir au Christ, aucun problème. A son vicaire le Pape là où il est infaillible ? Là non plus. Pour le reste, le Pape est écouté respectueusement, ses arguments sont pesés, mais si nous avons des raisons sérieuses d'être en désaccord, nous ne nous priverons pas de l'être. Le Pape n'est pas infaillible partout : il est sur certains sujets un chef d'Etat ou un personnage public dont les positions vont contre l'intérêt national, sans être couvert par son infaillibilité. Sur l'ordre des priorités d'AF, vous faites également un contresens : "politique d'abord" signifie qu'on d'abord détruire la structure qui éloigne tant d'âmes de Dieu, car on ne bâtit pas sous un bombardement. Ce n'est un aucun cas une priorité dans l'ordre des fins. Ivan Illich, dans un autre contexte, aurait parlé de libérer l'avenir. Le Serment de la Ligue que tout militant prononce encore aujourd'hui demande à tous, non-catholiques compris, de "combattre tout régime Républicain [...] qui favorise en France des influences religieuses directement hostiles au catholicisme traditionnel". C'est un serment de déblayeurs : nous ne disons pas grand chose de ce qu'il faut bâtir ensuite, sinon qu'il faut un roi, car les Bonaparte ont fait autant de bien que la République en France. Pourquoi somme nous contre le ralliement et l'action catholique ? Par empirisme organisateur : qu'ont réussi les catholiques depuis 1789 avec 90% de baptisés ? Perdre. Inventaires et laïcité agressive ? Les catholiques ont tendu l'autre joue. Affaire des fiches ? Peu de protestation. Ecole Libre ? Demi-victoire sauvant l'enseignement catholique des riches au détriment de celui des pauvres. LMPT ? Pantalonade alors que des ministres auraient dû sauter. Vous parlez du combat actuel pour l'enseignement catholique ? Avec les méthodes démocrates, c'est perdu d'avance. La politique est un terrain dont les armes ne sont pas celles de la Foi. Nous ne disons pas que tous les coups sont permis : ce serait du naturalisme. En revanche il faut se préparer à affronter des vipères et connaître leurs techniques sur le bout des doigts, c'est une véritable formation que n'ont pas les mouvements catholiques pour qui "c'est sale". Il faut déniaiser. Nous serions heureux d'en débattre avec les Dominicains, plusieurs frères savent où nous trouver, souvent dans leurs familles.
Je ne vais pas répondre à la place du frère que vous interpelez et que je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer. Mais le sujet m'intéresse et votre message est venu raviver une question que je me suis parfois posée : pourquoi ne suis-je jamais entré à l'Action française, malgré une fibre antimoderne très claire ? Je me permets cette réponse, qui n'est que mon humble avis. Je pense qu'une méditation même très brève et même superficielle sur l'histoire de l'Action française conduit vite à repérer la pierre d'achoppement fondamentale qu'a constitué l'antidreyfusisme. Or à l'époque, pas grand monde ne lisait la Bible, mais aujourd'hui nous la lisons. Et nous entendons Caïphe, dans l’Évangile selon saint Jean : "Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas." (Jn 11 49-50) Au fond, bien des problèmes ultérieurs sont dans cette erreur fondatrice. De fait, en suivant sa logique, la "Nation" aurait plus de prix que la vérité et la justice. Une communauté "organique" (du moins se prétendant telle) aurait plus de valeur que la liberté, la dignité et la vie d'un innocent. La portée de ce choix est considérable. Il y a de l’idolâtrie là-dedans, et tout cela n'est pas étranger à certaines des horreurs du XXe siècle (le "culte de la Nation"... héritage révolutionnaire d'ailleurs, paradoxe intéressant). Sur un plan strictement humain et politique, le combat de l'Action française a quelque chose de beau. Il y a de l'héroïsme là-dedans et cet héroïsme a sa grandeur. Mais le fond est contraire à l’Évangile, sur des points essentiels. Avec le recul historique, il est devenu difficile de ne pas le voir. Le pape ne pouvait pas ne pas être conscient de ce que coûterait la condamnation de l'Action française à la France. Avec le recul que nous avons aujourd'hui, cette condamnation a pourtant tout son sens. Et d'où est venue la "résurrection" actuelle de l'Action française, qui était moribonde il y a encore deux décennies ? Vous me détromperez si je vais trop vite, mais enfin... essentiellement du succès d'Alain Soral, n'est-ce pas ? Et de tout ce que ce succès a entraîné. Or la pierre d'achoppement est toujours là dans ce qu'il a impulsé : la tentation du "bouc émissaire", la "réconciliation" de la communauté nationale autour d'un ennemi commun. Le "Serment du Ligueur" que vous citez est emblématique de ce point de vue. Cette manière là de fabriquer l'unité est une tentation permanente. Qu'elle redevienne aussi vive, y compris chez les catholiques, est à mon sens très inquiétant. Par ailleurs, sous un angle plus pragmatique, une unité nationale fondée sur une telle base est condamnée d'avance. A supposer que le projet porté aujourd'hui par l'Action française puisse aboutir, il ne ferait que mettre en place l'une de ces "cocottes-minutes" qu'a évoquées le frère Clément Binachon. A court terme, un éventuel succès (et encore... à quel prix). A moyen terme, une explosion et un torrent encore plus abrasif d'ultramodernité. Je crois beaucoup plus à cette formule du père Alphonse Gratry, qui a une dimension programmatique : "démêler les nœuds de la Révolution à la lueur de l’Évangile". Je la lis comme une invitation à poser sur notre époque un regard juste, à la lueur de la théologie de l'histoire augustienne, en voyant en elle ce qui relève de la croissance de l'ivraie, mais en voyant aussi ce qui relève de la croissance du bon grain. Cela ne fait pas de la République un horizon indépassable. Mais la formulation cohérente de ce qui pourrait la remplacer n'existe sans doute pas encore.
@@adrienbouhours4027 @adrienbouhours4027 Si c'etait le problème avec Rome, pourquoi cette levée de condamnation inédite sans modification doctrinale de notre part ? L'argument de la lecture des Evangiles ne tient pas, vuble nombre de latinistes et de prêtres d'AF. Quant a l'affaire Dreyfus vous en avez une grille de lecture sans doute originale mais que nous ne partageons pas. Concernant Soral, c'est raté. La plupart des soraliens passés chez nous sont repartis, nous ne sommes pas assez antisémites a leur goût. Ma génération est celle de LMPT. Pour nous critiquer vraiment il faudrait nous connaître, ce que peu ont eu l'honnêteté de tenter et ce que je reproche également au frère qui n'avait pourtant pas a chercher loin pour trouver des cadres d'AF.
Une excellente conférence pleine de bon sens et d'informations factuelles, que semblent - hélas - ne pas avoir digérées les tenants de l'entrisme bourgeois et gallican propre à l'action française, incapables de remise en question et d'humble soumission à l'Eglise du Christ.
L'histoire du journal intransigeant La Croix portée par la jeune congrégation des Augustins de l'Assomption est une très bonne illustration de cette période et du positionnement des catholiques dans le paysage français et du danger des congrégations pour l'unité national comme le manifeste le Procès des 12 religieux de Paris. La majorité du lectorat de La Croix est du coté action française. Ce sera avec le père Léon Merklen (1927-1939) que le pape invitera la ligne éditorial du journal à passer d'un esprit action française vers celui de l'action catholique, mouvement d'influence des catholiques dans toute les classes sociales (ouvrière, agricole, étudiante etc..).
La conférence est captivante, pour autant, je pense que l'utilisation en vignette de cette vidéo d'une image d'une colonne du pèlerinage de Chartres est une faute, du moins c'est malhonnête, car cette association est incorrecte. Ce geste viendrait-il d'un certain ressentiment ? Je me pose la question. Toute discussion est bonne à avoir mais votre discours s'en trouve décrédibilisé. "Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde".
Contrairement à ce qui est dit dans les questions les 5 ouvrages de Maurras condamnés par l’index ne sont pas seulement des ouvrages politiques sur la monarchie puisque Le chemin de paradis, Anthinéa ou encore Les amants de Venise n’ont rien de politique.
Mais pourquoi alors le pape François a donné la communion à des politiques pro avortement ..?! Alors que la communion était refusé à ces derniers par les prêtres.
Bien triste récupération d'un langage médiatique gauchiste, qui tâcherait d'extrême ultra giga méga droooââte certaines conférences données à ce même groupe (celle sur le wokisme par exemple) et choix, ignoble, des images du pelé de Chartres choisies pour bien donner le ton. Gramsci quand tu nous tiens...
@@PanagiaDespina merci pour ce conseil précieux, qui suppose que je ne l'aie pas écoutée et qui présume qu'après l'avoir écoutée on ne puisse pas ne pas être d'accord.
Au début en voyant le titre et l'image on s'attend à une litanie gauchiste, mais en fait pas du tout, le propos est sain et mesuré. Je pense que beaucoup de gens dans les commentaires sont restés sur cette impression sans prendre la peine de regarder la conférence, ou du moins pas en entier. Dommage pour eux, ils resteront dans leur haine et leur frustration... Mais je reconnais que le titre et l'image sont indélicats, car qu'est ce que l'extrême-droite, est ce que l'AF au temps de son prime était considérée comme d'extrême-droite, et est ce qu’on peut comparer l'AF et le RN ou Reconquête ?...
@@fredericmunck6318 de l Abbé seyes a l Abbé Pierre, on a même eu des religieux a l Assemblée. Que vous rappeliez les persécutions passées ok, mais exclus de la vie publique, je vois pas. Ou alors que dire des protestants !
J’ignore le niveau de persécution que peuvent subir les protestants, j’en ai pas entendu parler. En ce qui concerne les catholiques, je faisais allusion a la politique subie à la fin du 19eme et début 20eme siècle et non pas de la deuxième moitié du 20eme ou la position de l’église est aujourd’hui beaucoup plus ouverte à l’esprit du monde depuis le concile Vatican II notamment Ensuite pour vos références publiques vous me citez des personnes n’ont de catholique que la réputation, l’abbé Seyes a voté pour la mort du Roi de France le plus Catholique depuis quelques générations de mauvais Roi avant lui, et qui était bonapartiste celui qui voulait dans un premier temps détruire l’Eglise avant d’en prendre un certain contrôle . Ensuite l’abbé Pierre était semble il loin d’être la personne que nous idéalisions sûrement d’un religieux avant les révélations scandaleuses à son sujet.
@@fredericmunck6318 vous idéalisez en effet. Pour nous protestants fin definitive de 300.ans de persécutions à l accession de Louis Philippe. Vive la République
@@danielalexandre4008je n’idéalise rien je constate et vous le dites vous même fin des dites persécutions des protestants, et l’édit de Versailles qui institue un état civil laïc pour les non Catholiques est signé par Louis XVI en 1787 avant révolution française, et c’est à la suite de la révolution française mené en partie par des protestants et non catholiques que l’église institué par le Christ a été mise à feu et à sang durant la terreur . Ce sont les Rois d’avant Louis XV qui étaient de mauvais Roi qui sous le couvert de la non liberté religieuse n’on pas agit de manière Chrétienne avec les églises protestantes. Maintenant les protestants n’ont plus rien à craindre effectivement le mal ayant été fait en détruisant l’église par l’intérieur, en revanche partout dans le monde ou les libertés religieuses ne sont pas garanties se sont effectivement les chrétiens catholiques qui sont persécutés. Et en France ou la liberté religieuse est censé être garantie ce sont les lieux de cultes catholiques qui sont de plus en profanés car le diable sais très bien qui possède en son sein les clés du royaume des cieux.
incroyable, ne lachez pas les conférences sur youtube, c'est juste trop bien
Merci ! On ne compte pas du tout au contraire, n'hésitez pas à partager !
Merci mon frère pour cette conférence, hélas pas exempte de malentendus sur nos positions.
D'abord, le titre qualifie l'AF de "droite extrême". C'est anachronique : à l'époque l'AF était la droite.
Concernant Maurras, il était agnostique car ayant perdu la Foi à cause de sa surdité. Son parcours spirituel doit être pris en compte pour comprendre sa position. Je vous conseille la conférence d'Emile Leroy à ce sujet sur la chaîne youtube de l'AF. A la fin de sa vie il s'est très probablement converti, cf les entretiens avec le Chanoine Cormier ou les lettres avec le Carmel de Lisieux.
Vous dites que nous mettons l'Eglise au même niveau que le saucisson, c'est insultant. Il n'est nullement question de faire du catholicisme un pur élément culturel, folklorique, mais bien de trouver le plus petit dénominateur commun entre des militants agnostiques, catholiques, protestants et plus rarement juifs ou athées. Le mouvement n'a pas été conçu comme un mouvement catholique précisément pour rassembler toute personne ayant la France à coeur. Cependant nous demandons à tous les militants de reconnaître la primauté du catholicisme en France et donc la place de fille ainée de l'Eglise de notre pays. Ce n'est ni une imposition du catholicisme à tous, comme vous semblez le dire en évoquant l'Espagne ou le Québec, ni un vernis cultu(r)el. C'est simplement le maximum que l'on peut demander à des non-catholiques. Ca n'a jamais empêché les catholiques d'AF d'avoir une profonde vie de Foi, d'où le déchirement en deux du mouvement lors de la condamnation papale, qui l'a gravement affaibli avant qu'elle ne soit retirée sans explication ni excuse.
Concernant les liens entre Eglise et Etat, nous revendiquons un certain gallicanisme : obéir au Christ, aucun problème. A son vicaire le Pape là où il est infaillible ? Là non plus. Pour le reste, le Pape est écouté respectueusement, ses arguments sont pesés, mais si nous avons des raisons sérieuses d'être en désaccord, nous ne nous priverons pas de l'être. Le Pape n'est pas infaillible partout : il est sur certains sujets un chef d'Etat ou un personnage public dont les positions vont contre l'intérêt national, sans être couvert par son infaillibilité.
Sur l'ordre des priorités d'AF, vous faites également un contresens : "politique d'abord" signifie qu'on d'abord détruire la structure qui éloigne tant d'âmes de Dieu, car on ne bâtit pas sous un bombardement. Ce n'est un aucun cas une priorité dans l'ordre des fins. Ivan Illich, dans un autre contexte, aurait parlé de libérer l'avenir. Le Serment de la Ligue que tout militant prononce encore aujourd'hui demande à tous, non-catholiques compris, de "combattre tout régime Républicain [...] qui favorise en France des influences religieuses directement hostiles au catholicisme traditionnel". C'est un serment de déblayeurs : nous ne disons pas grand chose de ce qu'il faut bâtir ensuite, sinon qu'il faut un roi, car les Bonaparte ont fait autant de bien que la République en France.
Pourquoi somme nous contre le ralliement et l'action catholique ? Par empirisme organisateur : qu'ont réussi les catholiques depuis 1789 avec 90% de baptisés ? Perdre. Inventaires et laïcité agressive ? Les catholiques ont tendu l'autre joue. Affaire des fiches ? Peu de protestation. Ecole Libre ? Demi-victoire sauvant l'enseignement catholique des riches au détriment de celui des pauvres. LMPT ? Pantalonade alors que des ministres auraient dû sauter. Vous parlez du combat actuel pour l'enseignement catholique ? Avec les méthodes démocrates, c'est perdu d'avance. La politique est un terrain dont les armes ne sont pas celles de la Foi. Nous ne disons pas que tous les coups sont permis : ce serait du naturalisme. En revanche il faut se préparer à affronter des vipères et connaître leurs techniques sur le bout des doigts, c'est une véritable formation que n'ont pas les mouvements catholiques pour qui "c'est sale". Il faut déniaiser.
Nous serions heureux d'en débattre avec les Dominicains, plusieurs frères savent où nous trouver, souvent dans leurs familles.
L'inaction française et son poulain d'Orléans qui est libéral et parlementariste n'ont pas de leçons à donner à l'Eglise.
Je ne vais pas répondre à la place du frère que vous interpelez et que je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer. Mais le sujet m'intéresse et votre message est venu raviver une question que je me suis parfois posée : pourquoi ne suis-je jamais entré à l'Action française, malgré une fibre antimoderne très claire ? Je me permets cette réponse, qui n'est que mon humble avis.
Je pense qu'une méditation même très brève et même superficielle sur l'histoire de l'Action française conduit vite à repérer la pierre d'achoppement fondamentale qu'a constitué l'antidreyfusisme.
Or à l'époque, pas grand monde ne lisait la Bible, mais aujourd'hui nous la lisons. Et nous entendons Caïphe, dans l’Évangile selon saint Jean : "Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas." (Jn 11 49-50)
Au fond, bien des problèmes ultérieurs sont dans cette erreur fondatrice. De fait, en suivant sa logique, la "Nation" aurait plus de prix que la vérité et la justice. Une communauté "organique" (du moins se prétendant telle) aurait plus de valeur que la liberté, la dignité et la vie d'un innocent. La portée de ce choix est considérable. Il y a de l’idolâtrie là-dedans, et tout cela n'est pas étranger à certaines des horreurs du XXe siècle (le "culte de la Nation"... héritage révolutionnaire d'ailleurs, paradoxe intéressant).
Sur un plan strictement humain et politique, le combat de l'Action française a quelque chose de beau. Il y a de l'héroïsme là-dedans et cet héroïsme a sa grandeur.
Mais le fond est contraire à l’Évangile, sur des points essentiels. Avec le recul historique, il est devenu difficile de ne pas le voir. Le pape ne pouvait pas ne pas être conscient de ce que coûterait la condamnation de l'Action française à la France. Avec le recul que nous avons aujourd'hui, cette condamnation a pourtant tout son sens.
Et d'où est venue la "résurrection" actuelle de l'Action française, qui était moribonde il y a encore deux décennies ? Vous me détromperez si je vais trop vite, mais enfin... essentiellement du succès d'Alain Soral, n'est-ce pas ? Et de tout ce que ce succès a entraîné.
Or la pierre d'achoppement est toujours là dans ce qu'il a impulsé : la tentation du "bouc émissaire", la "réconciliation" de la communauté nationale autour d'un ennemi commun. Le "Serment du Ligueur" que vous citez est emblématique de ce point de vue.
Cette manière là de fabriquer l'unité est une tentation permanente. Qu'elle redevienne aussi vive, y compris chez les catholiques, est à mon sens très inquiétant.
Par ailleurs, sous un angle plus pragmatique, une unité nationale fondée sur une telle base est condamnée d'avance. A supposer que le projet porté aujourd'hui par l'Action française puisse aboutir, il ne ferait que mettre en place l'une de ces "cocottes-minutes" qu'a évoquées le frère Clément Binachon. A court terme, un éventuel succès (et encore... à quel prix). A moyen terme, une explosion et un torrent encore plus abrasif d'ultramodernité.
Je crois beaucoup plus à cette formule du père Alphonse Gratry, qui a une dimension programmatique : "démêler les nœuds de la Révolution à la lueur de l’Évangile". Je la lis comme une invitation à poser sur notre époque un regard juste, à la lueur de la théologie de l'histoire augustienne, en voyant en elle ce qui relève de la croissance de l'ivraie, mais en voyant aussi ce qui relève de la croissance du bon grain. Cela ne fait pas de la République un horizon indépassable. Mais la formulation cohérente de ce qui pourrait la remplacer n'existe sans doute pas encore.
@@adrienbouhours4027 @adrienbouhours4027 Si c'etait le problème avec Rome, pourquoi cette levée de condamnation inédite sans modification doctrinale de notre part ? L'argument de la lecture des Evangiles ne tient pas, vuble nombre de latinistes et de prêtres d'AF. Quant a l'affaire Dreyfus vous en avez une grille de lecture sans doute originale mais que nous ne partageons pas.
Concernant Soral, c'est raté. La plupart des soraliens passés chez nous sont repartis, nous ne sommes pas assez antisémites a leur goût. Ma génération est celle de LMPT.
Pour nous critiquer vraiment il faudrait nous connaître, ce que peu ont eu l'honnêteté de tenter et ce que je reproche également au frère qui n'avait pourtant pas a chercher loin pour trouver des cadres d'AF.
Une excellente conférence pleine de bon sens et d'informations factuelles, que semblent - hélas - ne pas avoir digérées les tenants de l'entrisme bourgeois et gallican propre à l'action française, incapables de remise en question et d'humble soumission à l'Eglise du Christ.
L'histoire du journal intransigeant La Croix portée par la jeune congrégation des Augustins de l'Assomption est une très bonne illustration de cette période et du positionnement des catholiques dans le paysage français et du danger des congrégations pour l'unité national comme le manifeste le Procès des 12 religieux de Paris. La majorité du lectorat de La Croix est du coté action française. Ce sera avec le père Léon Merklen (1927-1939) que le pape invitera la ligne éditorial du journal à passer d'un esprit action française vers celui de l'action catholique, mouvement d'influence des catholiques dans toute les classes sociales (ouvrière, agricole, étudiante etc..).
Merci pour cette conférence très instructive !
Avec plaisir !
La conférence est captivante, pour autant, je pense que l'utilisation en vignette de cette vidéo d'une image d'une colonne du pèlerinage de Chartres est une faute, du moins c'est malhonnête, car cette association est incorrecte. Ce geste viendrait-il d'un certain ressentiment ? Je me pose la question. Toute discussion est bonne à avoir mais votre discours s'en trouve décrédibilisé. "Mal nommer les choses, c'est contribuer au malheur du monde".
Contrairement à ce qui est dit dans les questions les 5 ouvrages de Maurras condamnés par l’index ne sont pas seulement des ouvrages politiques sur la monarchie puisque Le chemin de paradis, Anthinéa ou encore Les amants de Venise n’ont rien de politique.
Pour des raisons assez inexplicables, sinon des références assez appuyés aux dieux païens, alors que ces livres sont poétiques et métaphoriques
Le naturalisme maurrassien est condamné, à raison.
Mais pourquoi alors le pape François a donné la communion à des politiques pro avortement ..?!
Alors que la communion était refusé à ces derniers par les prêtres.
Erreur ce n'est pas Pie IX mais XI^^
Bien triste récupération d'un langage médiatique gauchiste, qui tâcherait d'extrême ultra giga méga droooââte certaines conférences données à ce même groupe (celle sur le wokisme par exemple) et choix, ignoble, des images du pelé de Chartres choisies pour bien donner le ton.
Gramsci quand tu nous tiens...
Il faudrait écouter la conférence..
@@PanagiaDespina merci pour ce conseil précieux, qui suppose que je ne l'aie pas écoutée et qui présume qu'après l'avoir écoutée on ne puisse pas ne pas être d'accord.
Vive l’Action Française, vive la France et vive le Roi
Au début en voyant le titre et l'image on s'attend à une litanie gauchiste, mais en fait pas du tout, le propos est sain et mesuré. Je pense que beaucoup de gens dans les commentaires sont restés sur cette impression sans prendre la peine de regarder la conférence, ou du moins pas en entier. Dommage pour eux, ils resteront dans leur haine et leur frustration... Mais je reconnais que le titre et l'image sont indélicats, car qu'est ce que l'extrême-droite, est ce que l'AF au temps de son prime était considérée comme d'extrême-droite, et est ce qu’on peut comparer l'AF et le RN ou Reconquête ?...
Chassés de la vie publique ? 😅😂
C’est une réalité historique non enseigné par l’école de la république, votre éventuelle curiosité et soif de vérité vous guidera
@@fredericmunck6318 de l Abbé seyes a l Abbé Pierre, on a même eu des religieux a l Assemblée. Que vous rappeliez les persécutions passées ok, mais exclus de la vie publique, je vois pas. Ou alors que dire des protestants !
J’ignore le niveau de persécution que peuvent subir les protestants, j’en ai pas entendu parler.
En ce qui concerne les catholiques, je faisais allusion a la politique subie à la fin du 19eme et début 20eme siècle et non pas de la deuxième moitié du 20eme ou la position de l’église est aujourd’hui beaucoup plus ouverte à l’esprit du monde depuis le concile Vatican II notamment
Ensuite pour vos références publiques vous me citez des personnes n’ont de catholique que la réputation, l’abbé Seyes a voté pour la mort du Roi de France le plus Catholique depuis quelques générations de mauvais Roi avant lui, et qui était bonapartiste celui qui voulait dans un premier temps détruire l’Eglise avant d’en prendre un certain contrôle .
Ensuite l’abbé Pierre était semble il loin d’être la personne que nous idéalisions sûrement d’un religieux avant les révélations scandaleuses à son sujet.
@@fredericmunck6318 vous idéalisez en effet. Pour nous protestants fin definitive de 300.ans de persécutions à l accession de Louis Philippe. Vive la République
@@danielalexandre4008je n’idéalise rien je constate et vous le dites vous même fin des dites persécutions des protestants, et l’édit de Versailles qui institue un état civil laïc pour les non Catholiques est signé par Louis XVI en 1787 avant révolution française, et c’est à la suite de la révolution française mené en partie par des protestants et non catholiques que l’église institué par le Christ a été mise à feu et à sang durant la terreur .
Ce sont les Rois d’avant Louis XV qui étaient de mauvais Roi qui sous le couvert de la non liberté religieuse n’on pas agit de manière Chrétienne avec les églises protestantes.
Maintenant les protestants n’ont plus rien à craindre effectivement le mal ayant été fait en détruisant l’église par l’intérieur, en revanche partout dans le monde ou les libertés religieuses ne sont pas garanties se sont effectivement les chrétiens catholiques qui sont persécutés. Et en France ou la liberté religieuse est censé être garantie ce sont les lieux de cultes catholiques qui sont de plus en profanés car le diable sais très bien qui possède en son sein les clés du royaume des cieux.