La stimulation médullaire par électrode percutannée dans douleurs neuropathiques rebelles.

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  • Опубликовано: 2 дек 2023
  • ➡️ La mise en place d’une électrode sur la moelle épinière est un geste simple proche de celui réalisé lors de l’accouchement : la péridurale. Après avoir introduit une aiguille en bas du dos, ce n’est pas un cathéter mais un très fin câble électrique qui est monté, en arrière de la moelle épinière dans le canal vertébral.
    Rappelons que notre moelle est entourée d’une enveloppe fibreuse, la dure-mère, d’où le terme de « péri-durale ». Grâce à un contrôle radiologique, l’électrode va être positionnée à l’étage de la moelle épinière réceptrice du message douloureux. Le malade - qui demeure éveillé lors de la procédure - est interrogé par le chirurgien pour s’assurer que le fourmillement agréable induit par le courant électrique et provenant de l’électrode se superpose bien la région de sa douleur. Dès qu’une couverture adéquate de la région douloureuse est obtenue, l’électrode est connectée à un boitier à l’extérieur du corps. Pendant une semaine se déroule alors une phase de test durant laquelle on vérifie que le dispositif atténue correctement la douleur. À l’issue de cette évaluation et si le soulagement est au rendez-vous - dans une très large majorité - l’électrode est relié à un neurostimulateur, l’équivalent d’un « pacemaker », puis inséré sous la peau.
    ➡️ Ce geste expose à un risque d’atteinte neurologique extrêmement faible. En revanche, les complications infectieuses sont plus fréquentes, aux alentours de 5%, notamment chez les patients tabagiques ou diabétiques. Lorsqu’une infection survient, les antibiotiques en viennent à bout sans difficulté mais, très souvent, au prix de l’ablation du matériel. Une décision redoutable pour un malade qui, très souvent, se sent considérablement soulagé par le dispositif.
    ➡️ En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) réserve aujourd’hui ces dispositifs aux « douleurs chroniques d’origine neuropathique, après échec des alternatives thérapeutiques, secondaires à un syndrome douloureux chronique radiculaire ou tronculaire d’origine diabétique, zostérienne, traumatique ou chirurgicale, persistant depuis au moins un an ». En d’autres termes, cela s’adresse à toutes les douleurs provenant de lésions de racines ou de tronc nerveux, ce qui concerne des centaines de milliers de personnes. Elle précise « après échec des alternatives thérapeutiques » ce qui signifie qu’elle demeure cantonnée à une solution de « dernier recours » .
    ➡️ Depuis vingt ans, la stimulation de la moelle épinière - à l’image du reste de la neuromodulation - capitalise sur toutes les avancées technologiques : miniaturisation, puissance informatique, durée de vie des batteries et biocompatibilité. Les électrodes, de plus en plus perfectionnées, permettent de délivrer une stimulation, sur mesure, adaptée à la cartographie des douleurs. Les neurostimulateurs sculptent des ondes électriques toujours plus élaborées qui se rapprochent, peu à peu, de celles de la physiologie humaine. Dorénavant, il n’est plus nécessaire de ressentir les fourmillements électriques du stimulateur pour que la douleur soit vaincue, la fréquence du courant devient si élevée que les trains d’ondes sont rendus pratiquement imperceptibles pour le patient. Aujourd’hui, les boitiers, grâce à l’informatique embarquée, détectent même la position - allongé, debout, assis - afin de s’adapter aux activités du porteur. La durée de vie de ces appareils implantés s’est considérablement accrue et, dorénavant, la majorité de ces appareils se rechargent au travers de la peau. La dernière génération de dispositif est capable d’enregistrer l’activité électrique naturelle de la moelle épinière et d’ajuster la stimulation en fonction de ce qui a été capté !
    On le comprend, ces interfaces homme-machines se perfectionnent pour être oubliées, comme la douleur.
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