Je suis d’accord avec vous à 100%! On m’a recommandé de faire du petit latin durant mes années de licence et durant mon CAPES. Je n’avançais pas et j’avais effectivement cet effet de dépendance . Et puis entre nous, les orateurs attiques à force de lire en petit latin, sont plus que barbants. Pour ma préparation à l’agrégation, j’ai passé quelques mois avec Orberg et Athenaze et je pense que si j’avais ces textes pendants mes années de fac, j’aurais tellement progressé !
Selon l'hypothèse 'comprehensible input', on apprend quand on entend ou lit quelque chose, et on comprend. Si jeter un oeil à la traduction aide à comprendre, ça aide à apprendre. La dépendance aux traductions ou à d'autres outils de compréhension (dictionnaires, etc.) ne devient un problème que si à cause d'elles on n'arrive plus (suffisamment) à lire, si elles nous bloquent trop le courant d'input. Ce qui n'arrive à son tour que si le texte choisi soit trop difficile. C'est donc là ou le vrai problème commence: dans l'insistence de vouloir lire Virgile ou Ovide. Si d'autre part le texte choisi soit apte au niveau du lecteur, les éditions bilingues peuvent être d'une très grande utilité. Plus génerallement, c'est une faute de penser que pour apprendre il faut s'isoler de tout materiel qui peut aider à comprendre, juste parce que le but final est de comprendre sans ces 'béquilles'. En realité, c'est précisément le fait de comprendre quelque chose qui garantie qu'on apprenne cette chose. Le seul et vrai danger des 'béquilles' c'est qu'ils peuvent nous faire marcher, nous faire apprendre trop lentement. Si donc la compréhension est possible sans ces 'béquilles', c'est beaucoup plus efficace. Et c'est vrai que souvent on a la tendence de sous-estimer combien on pourrait lire si seulement on commencerait d'un niveau plus modeste, et combien la pure quantité de lecture est essentiel pour le processus d'apprentissage. Là je suis complètement d'accord avec vous. Mais on peut lire beaucoup même avec la presence d'une traduction en face, si seulement le texte qu'on lit ne soit pas trop difficile. En plus dans les niveaus plus avancés, parce qu'il nous manque des textes adaptés a ces niveaux, on est obligé de faire recours aux textes authentiques, et là ça serait une faute à mon avis de se méfier des éditions bilingues. 💜🖤
Heureusement, les choses changent plutôt rapidement en FR. Ca va prendre encore du temps, mais les choses évoluent dans le bon sens en ce qui concerne la façon d'enseigner les langues anciennes. Même avant d'avoir connu les méthodes dites "actives", j'avais été frappé par la pratique du "petit latin/grec", lorsque je suis arrivé en FR. Rien de plus contre-intuitif et inefficace. Mais, comme je disais, au niveau universitaire du moins, les choses commencent à changer vers le bon sens.
Dommage que ne vous mettiez pas le liens du livre le tableau de (je ne sais quoi) introuvable sur un moteur de recherche.... En outre où peut-on trouver des livres en langue grec mais non-bilingue ? Après recherche je ne trouve rien à part des oeuvres en ligne.... D'avance merci pour les précisions...
J ai fait du latin de la 4e à la term scientifique (1986). Je me souviens encore de toute la grammaire. Je m y suis remis récemment et je traduis des textes avec l aide d un prof agrégé.
Pour ma part, je n'ai jamais ressenti cette dépendance vis-à-vis de la traduction. Je lisais en langue originale un nombre de pages décidé à l'avance et je ne consultais la traduction que pour vérifier mes idées. En cas de désaccord sur le sens, je revenais sur les passages concernés et confrontais les analyses. Je pense donc qu'il faut avoir un niveau suffisant : avoir assimilé l'essentiel de la syntaxe et l'ensemble de la morphologie.. Le petit latin et le petit grec sont des exercices littéraires de lecture bien plus que des entraînements linguistiques.
J'ai commencé à progresser en latin le jour où j'ai débuté le petit latin. Là où auparavant je ne voyais que des mots étrangers j'ai acquis avec cette lecture quotidienne (en sans dépendance...) une familiarité avec la langue et ses tournures. En revanche j'ai commencé avec des auteurs assez simples et je ne lisais la traduction qu'après avoir essayé de comprendre seule.
A mon sens, les juxtalinéaires sont encore pires car en découpant la phrase à l'extrême, ils ne permettent plus de la voir dans son ensemble. Lire beaucoup de juxtalinéaires (ce que j'ai fait jadis...), c'est cultiver une vision "myope" de la phrase latine ou grecque.
Votre chaîne est incroyable et me motive encore plus à me remettre au grec et au latin, avec de bons conseils. Merci !
Merci à vous !
Je suis d’accord avec vous à 100%! On m’a recommandé de faire du petit latin durant mes années de licence et durant mon CAPES. Je n’avançais pas et j’avais effectivement cet effet de dépendance . Et puis entre nous, les orateurs attiques à force de lire en petit latin, sont plus que barbants. Pour ma préparation à l’agrégation, j’ai passé quelques mois avec Orberg et Athenaze et je pense que si j’avais ces textes pendants mes années de fac, j’aurais tellement progressé !
Selon l'hypothèse 'comprehensible input', on apprend quand on entend ou lit quelque chose, et on comprend. Si jeter un oeil à la traduction aide à comprendre, ça aide à apprendre. La dépendance aux traductions ou à d'autres outils de compréhension (dictionnaires, etc.) ne devient un problème que si à cause d'elles on n'arrive plus (suffisamment) à lire, si elles nous bloquent trop le courant d'input. Ce qui n'arrive à son tour que si le texte choisi soit trop difficile. C'est donc là ou le vrai problème commence: dans l'insistence de vouloir lire Virgile ou Ovide. Si d'autre part le texte choisi soit apte au niveau du lecteur, les éditions bilingues peuvent être d'une très grande utilité.
Plus génerallement, c'est une faute de penser que pour apprendre il faut s'isoler de tout materiel qui peut aider à comprendre, juste parce que le but final est de comprendre sans ces 'béquilles'. En realité, c'est précisément le fait de comprendre quelque chose qui garantie qu'on apprenne cette chose. Le seul et vrai danger des 'béquilles' c'est qu'ils peuvent nous faire marcher, nous faire apprendre trop lentement. Si donc la compréhension est possible sans ces 'béquilles', c'est beaucoup plus efficace.
Et c'est vrai que souvent on a la tendence de sous-estimer combien on pourrait lire si seulement on commencerait d'un niveau plus modeste, et combien la pure quantité de lecture est essentiel pour le processus d'apprentissage. Là je suis complètement d'accord avec vous. Mais on peut lire beaucoup même avec la presence d'une traduction en face, si seulement le texte qu'on lit ne soit pas trop difficile. En plus dans les niveaus plus avancés, parce qu'il nous manque des textes adaptés a ces niveaux, on est obligé de faire recours aux textes authentiques, et là ça serait une faute à mon avis de se méfier des éditions bilingues. 💜🖤
En Belgique, on ne m'a jamais fait faire cet exercice et je ne le donne pas non plus à mes élèves. Il semble en effet assez problématique.
Heureusement, les choses changent plutôt rapidement en FR. Ca va prendre encore du temps, mais les choses évoluent dans le bon sens en ce qui concerne la façon d'enseigner les langues anciennes. Même avant d'avoir connu les méthodes dites "actives", j'avais été frappé par la pratique du "petit latin/grec", lorsque je suis arrivé en FR. Rien de plus contre-intuitif et inefficace.
Mais, comme je disais, au niveau universitaire du moins, les choses commencent à changer vers le bon sens.
Dommage que ne vous mettiez pas le liens du livre le tableau de (je ne sais quoi) introuvable sur un moteur de recherche....
En outre où peut-on trouver des livres en langue grec mais non-bilingue ? Après recherche je ne trouve rien à part des oeuvres en ligne....
D'avance merci pour les précisions...
Bonjour, vous pouvez trouver ce livre à la page suivante : vivariumnovum.it/scolastica/greco/bibliotheca/tavola-cebete
Grazie mille !
Et vous ? Quelle est votre expérience avec le petit latin ou le petit grec ? Racontez-moi tout !
J ai fait du latin de la 4e à la term scientifique (1986). Je me souviens encore de toute la grammaire. Je m y suis remis récemment et je traduis des textes avec l aide d un prof agrégé.
Pour ma part, je n'ai jamais ressenti cette dépendance vis-à-vis de la traduction. Je lisais en langue originale un nombre de pages décidé à l'avance et je ne consultais la traduction que pour vérifier mes idées. En cas de désaccord sur le sens, je revenais sur les passages concernés et confrontais les analyses. Je pense donc qu'il faut avoir un niveau suffisant : avoir assimilé l'essentiel de la syntaxe et l'ensemble de la morphologie.. Le petit latin et le petit grec sont des exercices littéraires de lecture bien plus que des entraînements linguistiques.
J'ai commencé à progresser en latin le jour où j'ai débuté le petit latin. Là où auparavant je ne voyais que des mots étrangers j'ai acquis avec cette lecture quotidienne (en sans dépendance...) une familiarité avec la langue et ses tournures. En revanche j'ai commencé avec des auteurs assez simples et je ne lisais la traduction qu'après avoir essayé de comprendre seule.
Et les juxtalinéaires?
A mon sens, les juxtalinéaires sont encore pires car en découpant la phrase à l'extrême, ils ne permettent plus de la voir dans son ensemble. Lire beaucoup de juxtalinéaires (ce que j'ai fait jadis...), c'est cultiver une vision "myope" de la phrase latine ou grecque.