UNE HISTOIRE DES SEXUALITÉS | « LA GRANDE H. », SYLVIE STEINBERG
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- Опубликовано: 13 сен 2024
- Cet épisode de « La grande H. » est consacré à l’histoire deS sexualitéS - au pluriel -, pour reprendre le titre d’un livre de synthèse à destination du grand public paru récemment. Julien Théry rencontre l’historienne #SylvieSteinberg, qui a dirigé cet ouvrage collectif.
S. Steinberg nous explique pourquoi une telle histoire ne peut aujourd’hui qu’être écrite au pluriel : elle intègre nécessairement les fortes variations des normes morales au fils des âges, ainsi que la variété des pratiques selon les groupes sociaux et selon les orientations sexuelles. Peu de domaines de la vie actuelle sont à la fois aussi puissamment déterminés par les héritages du passé, avec la persistance des normes de genre, et aussi différents du passé, avec notamment la normalisation croissante de l’homosexualité, jusqu'au phénomène du pinkwashing. S. Steinberg suggère que l’acceptation du pluralisme des sexualités aujourd’hui dérive d’une disjonction entre la sphère du sexe et celle de la reproduction. Cette disjonction s’est certes accélérée très récemment, mais le processus a commencé dès le XVIIIe siècle, avec l’apparition du contrôle des naissances. S. Steinberg évoque aussi la place de la prostitution dans la régulation de l’ordre sexuel au Moyen Âge et l’apparition d’une culture de la pudeur à partir de la Renaissance. Elle revient aussi sur la peur-panique de la masturbation qui a saisi l’Europe à partir de la fin du XVIIIe siècle et s’est prolongée jusqu’à la première moitié du XXe siècle.
Montage Nathalie Heydel, motion design Kilian Le Dantec.
Une émission de #JulienThéry.
***
Ouvrages cités dans l'émission
- Ph. Ariès, Essais sur l'histoire de la mort en Occident : du Moyen Âge à nos jours, Le Seuil, 1975.
- J.-L. Flandrin, L’Église et le contrôle des naissances (1970), rééd. L’Église et la contraception, 2006
- Id., Les amours paysannes, XVIe-XIXe siècles, 1975
- M. Foucault, Histoire de la sexualité, Gallimard, 1976-2018, 4 vol (1. La volonté de savoir, 1976 ; 2. L'usage des plaisirs, 1984 ; 3. Le souci de soi, 1984 ; 4. Les aveux de la chair, 2018)
- J. Rossiaud, La prostitution médiévale, Flammarion, 1988
- Id., Amours vénales. La prostitution en Occident, XIIe-XVIe s., Aubier, 2010
- Id., Sexualités au Moyen Âge, Gisserot, 2012
S. Steinberg, dir., Une histoire des sexualités, Presses universitaires de France, 2018
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Table des matières
00:50 L’histoire comme « inventaire des différences » : le cas de la « sexualité »
01:44 Michel Foucault découvre l’historicité de la notion de « sexualité »
03:00 LES sexualitéS : pourquoi le pluriel ?
05:06 Jean-Louis Flandrin et l’histoire du contrôle des naissances
06:59 Les continuités contemporaines avec les sociétés chrétiennes du Moyen Âge et de l’Ancien Régime
09:10 La culture du viol : débat
11:35 Jacques Rossiaud et ses études sur le viol en ville
13:26 La nécessité sociale de la prostitution à la fin du Moyen Âge
15:05 La codification du processus de séduction en milieu rural
16:17 Une culture sexuelle androcentrique au XVIIIe siècle
17:21 Un Moyen Âge peu bégueule ; le tournant de la pudeur au XVIe s.
19:00 La fin des maisons de plaisir municipales, bien intégrées dans la vie sociale
20:21 Le projet catholique de purification face au protestantisme : la Contre-réforme
21:57 La promotion du mariage par la Contre-réforme
24:30 L’hypothèse répressive de M. Foucault et la « sciencia sexualis »
24:49 « Panique » sur les méfaits de la masturbation juvénile dans l’Europe du XIXe s.
34:51 Aujourd’hui : « révolution sexuelle », « révolution anthropologique ».
36:27 La « révolution féministe », la séparation sexe/procréation et l’intégration des relations homo-sexuelles
40:17 La catégorie d’homosexualité est-elle en voie d’obsolescence ? Le mouvement queer, la fluidité des identités
41:51 Persistance de la problématique des identités sexuelles
43:06 « Pinkwashing » et « homonationalisme »
45:37 Le choix de Sylvie Steinberg : Philippe Ariès, « Essais sur l’histoire de la mort en Occident du Moyen Âge à nos jours ».
#Histoiredelasexualité
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#LaGrandeH
#Sexualités
Il faut donner du fric au Média! C'est super les émissions de la grande H, il faut que ça continue
Très intéressant mais je me permets une petite remarque sur les innombrables "euuh" qui deviennent un peu lourds à force... bien que ce soit un travers extrêmement courant!
Merci au Média pour vos belles émissions.
Lol
J'avoue avoir du mal à suivre Madame Steinberg sur la question de culture du viol...que je trouve bien mal renseignée sur cette notion....notamment 15:51..."très faible occurence des conceptions prénuptiales"....et quid du viol conjugal?...
On sent en fait que Julien thery vous avez beaucoup de connaissances sur le sujet, alors effectivement vous avez un bagage historique plus développé par exemple que pour l'émission sur la guerre d'Algérie. Le rendu est différent. Les deux sont intéressants, car c'est aussi bien de voir deux historiens qui confrontent leurs analyses et ça approfondit les explications. Il faudrait juste que ce soit un peu plus à l'avantage de l'invité, en intervenant de temps en temps pour apporter un éclairage different ou demander d'approfondir. En tout cas félicitations cette émission est tes plaisante et c'est pour cela qu'on pinaille 😉
Merci pour votre bienveillance !
Intéressant mais très localisé sans que ça ne soit précisé donc je trouve que c'est plutôt limité.
Histoire de la sexualité plus généralement dans le monde humain : contenus et analyse historique...?
Vous avez raison et on aurait dû le préciser : il ne s'agit que de l'Europe de l'Ouest
J'allais faire la même remarque. Non pas que je trouve que ça devrait être mondial mais au moins de préciser d'emblée la zone géographique que ça couvre.
Merci, Julien Théry d'avoir répondu et reconnu la lacune. C'est sympa :-)
A part ce détail, cet entretien est super intéressant. Un tout grand merci !
@@Fran330 Il serait bien, d'ailleurs, de faire une émission sur la question dans d'autres civilisations… mais il faut trouver des spécialistes pour cela !
en fait je pense que plutot que de culture du viol il faudrait parler de l'absence de consideration meme du desir feminin, la femme n'ayant pas de desir elle n'a dponc pas de deplaisir non plus, c'est ca que le feminisme vient corriger.
Dude. This is the angle you guys need to move into. Much less arrogant, much less confrontational, and much more interesting. Mais garder le côté militant quand même. 😎👍
Not sure I get it ! Did u like it or not ?!
@@julienthery6944 I liked it a lot. C'était très intéressant, et un très bon émission. Very stimulating stuff, dude. 👍
@@curtisbalk4538 Thank you ! ;-)
IL SERAIT HEUREUX ET OPPORTUN QUE CETTE INTERVENTION SOIT ENTENDUE PAR BEAUCOUP DE PARENTS ET D EDUCATEURS
J'aime beaucoup cette nouvelle émission. Je me permets une remarque de forme (particulièrement vraie dans cet épisode je trouve), je trouve que Julien Théry parle un peu trop vite et a légèrement tendance à couper son interlocutrice.
Merci pour votre retour ; on va essayer d'arranger ça :-)
Très belle interview, mais j'ai vraiment beaucoup de peine avec les interruptions constantes de la parole de l'interviewée....j'apprécierai un peu plus de place pour l'invitée et un peu moins pour les commentaires de l'intervieweur.
Très intéressant ! Cependant, le combat pour l'acceptation de l'homosexualité n'est pas encore gagné, en Suisse, nous avons récemment obtenu le mariage et la pénalisation de l'homophobie, mais il reste à interdire les thérapies de conversion. Après ça, on continuera à avoir besoin de militants pour garantir des droits acquis et qui pourront et seront contestés, mais l'essentiel du travail aura été fait.
Le mot "choix" pour désigner "l'homosexualité" ?
Bordel laissez l'invitée parler, on dirait que c'est Julien Théry qui fait son exposé. C'est d'ailleurs flagrant lorsqu'ils parlent de la culture du viol, où il insiste pour que l'invitée soit d'accord avec son analyse. Ça sert à quoi de faire venir les gens si c'est pour tenter de leur faire dire ce qu'ils ne pensent pas ? Au lieu de tenter de corriger vos invités, laissez les exprimer leur avis, si vous êtes pas d'accord dites le après, en une fois, et passez à autre chose.
Oui Julien c'est une émission par un dialogue privé filmé, et son objet est de faire briller l'invité en lui apportant des questions et en lui laissant la possibilité d'y répondre... à SON rythme avec SES mots. Votre job c'est de rebondir sur ce qu'elle dit, pas de lui demander de rebondir sur ce que vous dites. Vos questions ne servent pas à démontrer que vous avez compris ce que vous avez lu, mais c'est justement parce que vous l'avez compris que vous les posez, pour là encore donner le beau rôle à votre invité. Je force le trait, parce que c'est ce que vous faites aussi parfois.
Quand par exemple vous la coupez avec vos "...d'accord …d'accord", elle a le sentiment de parler pour rien, puisque n'ayant pas fini son raisonnement vous semblez lui dire que vous l'avez compris et qu'en plus vous ne le trouvez pas pertinent. Ce n'est pas pour vous l'émission Julien c'est pour votre invité et pour ceux qui regardent. ;-)
On a le sentiment que votre interlocutrice parle lentement, cherche ses mots, ne les trouve pas toujours, qu'elle est presque mal à l'aise... et vous en face vous terminer ses phrases... vous parlez sur la fin de ses phrases... c'est comme si vous maîtrisiez parfaitement le dispositif de l'émission et donc aviez plus de ressources (cognitives) pour slalomer dans l'échange, alors qu'elle trimbale tout son savoir sans pouvoir l'exprimer en quelques phrases courtes.
Ne le prenez pas mal surtout ! Mais c'est grâce ou à cause de ces détails qu'on regarde une émission ou pas. Je regarderai votre prochaine émission.
Vous confondez "tenter de faire dire autre chose" et "discuter", "faire des objections". Le but de l'émission n'est pas de mettre en scène une conférence. Pour cela, vous avez les cours en ligne !
@@julienthery6944 Très bien Julien, il n'y a rien de ce que je dis qui présente un intérêt à vos yeux. Vous me conseillez d'allez prendre des cours ligne plutôt que de regarder vos prochaines émissions, je n'y manquerais pas. Bonne continuation.
@@julienthery6944
Vous savez mieux que moi le but de votre émission, et ça tombe bien parce que ce ne sont pas mes objections. J'ai deux objections :
1. Vous interrompez beaucoup trop l'invitée
2. Vous tentez de remettre en cause ce dont elle est en train de parler.
Aucune de ces deux choses ne sert à quelque chose, à moins que vous ne l'invitiez pas en tant qu'experte sur le sujet mais plutôt en tant qu'adversaire soutenant une position différente de la vôtre pour un débat, or à ma connaissance ce n'est pas le format, si ? Je pense que vous vous êtes laissé emporter sur cette émission, et je n'ai pas eu cette impression sur vos autres interventions.
Le format consiste à faire discuter des historiens avec un historien-présentateur, qui peut avoir des points de vue plus ou moins différents de ceux de l'invité sur les questions abordées (ce qui ne fait pas nécessairement de ces invités des adversaires !). Effectivement j'avais moins de réflexions personnelles à apporter lors des émissions précédentes, car les sujets étaient plus éloignés de mon domaine de compétences de chercheur - même si vous avez peut-être vu qu'avec G. Noiriel, j'ai présenté les arguments d'une position qui n'est manifestement pas la sienne concenant l'antiracisme "politique"). Le travail des historiens n'est pas univoque, la discussion, parfois contradictoire, en fait partie à part entière.
Une histoire des sexualités qui fait l'impasse des données biologiques de l'évolution pour la survie de l'espèce et qui fait l'impasse sur les données anthropologiques extra-européennes . Bref une historiographie qui nous ramène à la vie (sexuelle) des 12 césars de Suetone.
Deux grosses erreurs/manques qu'il est important de souligner : (1) des sociétés dites "primaires"[sic] avaient intégrés différents niveaux de sexualités dans leurs sociétés, notamment les études des sociétés de natives d'Amérique du Nord Est, du centre de l'Afrique ou de l'Asie du Sud Est, entre beaucoup d'autres). Donc on peut parler d'une nouveauté pour les sociétés européennes modernes, mais on ne peut parler d'une nouveauté pour l'histoire humaine. (2) parler de sexualité sans mentionner les travaux de Silvia Federici (entre autres) est assez ridicule je trouve, puisque cette dernière avait bien analysé le rôle du contrôle de la sexualité féminine par l'église et le pouvoir. C'est assez dommage mais en même temps, ça illustre la subjectivité du sujet qu'est l'histoire, comme l'avait si bien souligné Howard Zinn : "You cannot be neutral on a moving train".
Un papa, une maman. ;)
Sérieux faut laisser l'invitée parler quoi. Intervention beaucoup trop verbeuses de l'animateur qui veut absolument dérouler son opinion quand ce n'est pas paraphraser à l'avance la réponse qu'il veut obtenir parcequ'il a lu le bouquin !
Insupportable. : (
Sujet intéressant sinon.
Bonjour, pourriez-vous laissez parler votre invitée