Hommage à Pagnol, un santon à l’effigie de Manon des sources créé à Aubagne

Des étagères remplies de santons et de céramiques de toutes les formes, tailles et couleurs à ne plus savoir où regarder. Quand ce ne sont pas des outils en désordre, c’est une crèche provençale étendue sur plusieurs mètres… Au sein d’une boutique où la lumière du soleil s’invite timidement, le Moulin à huile d’Aubagne plonge ses clients dans la culture locale. Et bientôt les écoliers aubagnais.
Dans le cadre du concours du petit santonnier, l’Association des céramistes et santonniers du pays d’Aubagne et de l’Étoile propose aux élèves des écoles primaires d’Aubagne de peindre un santon. Cette année 2024 étant toute particulière au pied du Garlaban, c’est une figure d’argile à l’effigie de Manon des sources qui a été créée à l’occasion du 50e anniversaire de la disparition de l’auteur et cinéaste, Marcel Pagnol.
"Sensibiliser les plus jeunes"
"Nous avons pensé à réaliser un sujet représentatif de la vie de Marcel Pagnol et pour ce faire, nous avons choisi Manon des sources", explique Patrice Jarque, propriétaire des lieux et également conseiller municipal délégué à l’artisanat.
Ce concours a pour vocation "de sensibiliser les enfants à la culture du santon et de faire perdurer la tradition", ajoute ce dernier. Les écoles primaires aubagnaises participantes au concours reçoivent tous les ans au mois de septembre, de nouveaux santons bruts qu’ils devront peindre et transmettre à un jury d’ici à novembre.
"Il y aura un jury par classe du CP au CM2, composé d’au moins six santonniers. Il désignera les lauréats et la remise des prix sera réalisée sur le marché aux santons d’Aubagne entre le 15 et le 20 décembre", annonce Patrice Jarque.
Mais avant tout ça, comme à chaque fois, les artisans santonniers sont au four et au moulin pour donner vie à leurs créations. Et ainsi faire partie des nouveautés de l’année, particulièrement attendues des collectionneurs provençaux.
Adjacent à la boutique du Moulin à huile, se trouve un hangar qui abrite la manufacture. Des étagères et des caisses se dressent de part et d’autre de l’entrepôt stockant des santons et des outils un peu partout. Jean-Pierre, chef d’atelier et sculpteur, est penché sur son atelier où il manie d’une main de maître la pâte d’argile.
"Nous avons créé dans un premier temps le moule de référence pour le santon de Manon que l’on a ensuite livré aux autres santonniers de l’association, afin d’entamer la grande production à destination des écoles primaires", explique l’artisan.
Fabriqués par les santonniers du territoire
Au final, ce sont 8 000 santons bruts qui vont être fabriqués "par les santonniers du territoire", annonce Jean-Pierre.
Une précision qui a son importance puisqu’une partie non négligeable de la production de l’atelier des huit salariés - pour "environ 100 000 santons fabriqués par an" - est d’habitude produite à l’étranger.
En attendant que les écoliers s’en emparent et laissent exprimer leurs talents. Dans la droite lignée du patrimoine aubagnais.