Super, les années 90. Ma génération a grandi avec ça. On a grandi avec la culture hip hop, le métissage, même dans les petits coins paumés. Moi jusqu'au lycée j'ai vu qu'une seule "noire" et c'était mon amie, on parlait d'ailleurs jamais de nos différences. Je la respectais comme je respecte ma soeur. Son père un peu plus "typé" était trop marrant, on rigolait bien chez elle. On a grandi avec le message des banlieues alors qu'on vivait pas dedans, on était face à la mer ma gueule. Est-ce que ça fait de nous des affranchis ? Nan, dans mon pays, on est descendant de marins pêcheurs, de gens qui grattent aussi la terre, de gens qui sont partis vers la métropole quand la révolution indus est née, des gens qui ont tout quitté aussi pour trouver un nouveau monde sordide, fait de prostitution, de mépris de classe, de mépris d'origine ("baragouiner", des parisiens aux bretons: le breton venant après la gare Montparnase pour manger, dans un endroit inconnu, il demandait du vin et du pain, dans sa langue un peu rude. Et tout le monde se foutait de sa gueule, d'où le "baragouin". Renseignez vous ailleurs si ça vous intéresse, c'est très intéressant en terme de mépris par rapport à l'origine.), des gens un peu trop catholiques mais pas fermés jusqu'à inventer des saints pas reconnus par le Vatican, des gens aussi aussi ouverts vers le Monde qui ont fait des enfants partout, car on est plongé dans l'Océan, des explorateurs, des voyageurs, ouais l'Océan on le prend en pleine gueule et ça fait du bien, des gens pas de la "haute" quoi. Moi mon arrière grand père était marin pécheur et l'autre était aviateur grâce au mérité, il a disparu en Afrique, dans un crash, on sait pas trop, il a fait un voyage avec Saint-Exupéry, et apparemment ils s'aimaient vraiment pas, mais là genre physique, tu sais, quand tu peux vraiment pas blairer quelqu'un rien qu'à sa tête. ça arrive, malheureusement on l'a tous connu ce sentiment. Mon arrière grand mère était bigouden, ouvrière, communiste juste pour l'idéal, rebelle dans le coeur. Des gens quoi. Toujours un peu méprisés par l'Etat français d'ailleurs. On est farouche mais tout le monde est le bienvenu, tant qu'on perce notre carapace. Tout ça maintenant c'est envolé, je vis dans un quartier pourri, pas face à la mer, et je vois la tension permanente, et c'est de pire en pire d'années en années. Notre génération est impuissante. On est coincé entre des jeunes qu'on ne comprend plus par la culture (sérieusement, arrêtez de vous reconnaitre dans l'individualisme, la recherche de richesse quitte à écraser les autres, non ça ça tue les gars, ça vous tuera et ça tuera vos enfants) et des vieux qui nous ont conditionné dans leur société à la con, dans leurs idées préconçues. Je dis pas que tout est merveilleux dans le mélange hein. Je dis que le Vent dans la gueule et la confiance en son prochain, c'est important, et il ne faudra jamais l'oublier. Nos enfants doivent être tournés vers l'Univers, dans la recherche de soi-même et de l'autre. Message sans doute vain mais ça m'a foutu un coup, les chansons de Zebda. On était tellement heureux, à l'époque. Maintenant je suis au coeur de la merde, tout autour de moi ressemble à un théâtre sordide, elle est loin Sarah, la petite noire différente qui était l'une des nôtres sans qu'on se pose de questions, et qui était une leadeuse, une forte en gueule. Aujourd'hui aussi elle est bien triste. Qu'est ce qu'on a raté ? Pourquoi on a raté ce dialogue d'enfance ? A l'heure où tout le monde est connecté avec tout le monde, Sarah est peut être partie en bateau. Vers un monde meilleur.
*PAROLES:* C'était la fête et comme à la maison Dans le parking, toutes les familles... à raison De 3 filles et de 18 garçons Sont descendus, y avait des chaises Et de toute façon... Y avait du thé, mais y avait surtout des makrouts Y avait surtout rien à raquer tu t'en doutes Des cons auraient dit "là, tu les assistes" Rien à foutre et allez ! Place à l'artiste Tout à coup le manouche est monté sur la scène Ici pas de cachet et pas plus de mécène Et c'est en ramenant ses cheveux en arrière Qu'il s'est mis à manger toute la scène entière {Refrain:} Y nous a pas fait latche Et tout ça à la tchatche Y nous a fait le match Et nous a dit là ya tchi Ah ! quel plaisir Y avait là tous les prénoms qui finissent en ID, "Farid" ! Et l'armada de ceux qu'avaient pas lu le Cid, "Hafid" ! Toute la faune qui taquine le tiercé Et des millions de landaus qu'il fallait bercer Y avait aussi des chiens qui mangeaient plus de viande Mais des restes de ragoût presque à leur demande Il a pris sa guitare et l'allure trop fière Je vous dis pas ce qu'il a fait de nos ornières Il a fait comme un pansement sur la misère Sur le mal de crâne de l'Alka Seltzer Comme les larmes sont jamais trop loin du rire Il a mis au rez-de-chaussée quelques sourires {au Refrain} C'était une épée qu'il avait, pas une voix Qui disait "de l'or" ! Pour ceux qui n'en ont pas C'était pas une guitare au bout de ses doigts Mais une méchante potence pour les rois Il a dit aux mômes, "je vous fais une place Vous serez tous premiers de la classe Puis ça sera pas des classes mais des salons Et sur ma tête ! Y aura pas un crayon" A ces mots les mômes ont lâché les ballons Les plus petits qu'étaient accrochés aux jupons Ont dit "Oui !" Quand il a dit "la première leçon, Sera comment faire cuire les hérissons" {au Refrain} Y nous a fait l'océan, là sous notre nez Je vous le jure c'était pas du poisson pané Et sur la plage, comme si on y était Il a effacé les 300 jours de l'année Et dans un confort qu'on n'aurait pas osé Mieux qu'un fauteuil de la ligne Roset Avec un français à couper à la hache Il a dit "Libertad est un mensonge, qu'on le sache" Je peux te dire que depuis ce jour on raconte Que la misère et même le jour ont eu honte D'avoir jeté des singes dans les cages On a oublié qu'on habitait les étages... {au Refrain}
elle est magnifique cette chanson, 20 ans à l'écouter avec tjs autant de bonheur
Depuis que je suis petit cette chanson me fait plaisir !!!!!
Super, les années 90. Ma génération a grandi avec ça. On a grandi avec la culture hip hop, le métissage, même dans les petits coins paumés. Moi jusqu'au lycée j'ai vu qu'une seule "noire" et c'était mon amie, on parlait d'ailleurs jamais de nos différences. Je la respectais comme je respecte ma soeur. Son père un peu plus "typé" était trop marrant, on rigolait bien chez elle. On a grandi avec le message des banlieues alors qu'on vivait pas dedans, on était face à la mer ma gueule. Est-ce que ça fait de nous des affranchis ? Nan, dans mon pays, on est descendant de marins pêcheurs, de gens qui grattent aussi la terre, de gens qui sont partis vers la métropole quand la révolution indus est née, des gens qui ont tout quitté aussi pour trouver un nouveau monde sordide, fait de prostitution, de mépris de classe, de mépris d'origine ("baragouiner", des parisiens aux bretons: le breton venant après la gare Montparnase pour manger, dans un endroit inconnu, il demandait du vin et du pain, dans sa langue un peu rude. Et tout le monde se foutait de sa gueule, d'où le "baragouin". Renseignez vous ailleurs si ça vous intéresse, c'est très intéressant en terme de mépris par rapport à l'origine.), des gens un peu trop catholiques mais pas fermés jusqu'à inventer des saints pas reconnus par le Vatican, des gens aussi aussi ouverts vers le Monde qui ont fait des enfants partout, car on est plongé dans l'Océan, des explorateurs, des voyageurs, ouais l'Océan on le prend en pleine gueule et ça fait du bien, des gens pas de la "haute" quoi. Moi mon arrière grand père était marin pécheur et l'autre était aviateur grâce au mérité, il a disparu en Afrique, dans un crash, on sait pas trop, il a fait un voyage avec Saint-Exupéry, et apparemment ils s'aimaient vraiment pas, mais là genre physique, tu sais, quand tu peux vraiment pas blairer quelqu'un rien qu'à sa tête. ça arrive, malheureusement on l'a tous connu ce sentiment. Mon arrière grand mère était bigouden, ouvrière, communiste juste pour l'idéal, rebelle dans le coeur. Des gens quoi. Toujours un peu méprisés par l'Etat français d'ailleurs. On est farouche mais tout le monde est le bienvenu, tant qu'on perce notre carapace.
Tout ça maintenant c'est envolé, je vis dans un quartier pourri, pas face à la mer, et je vois la tension permanente, et c'est de pire en pire d'années en années. Notre génération est impuissante. On est coincé entre des jeunes qu'on ne comprend plus par la culture (sérieusement, arrêtez de vous reconnaitre dans l'individualisme, la recherche de richesse quitte à écraser les autres, non ça ça tue les gars, ça vous tuera et ça tuera vos enfants) et des vieux qui nous ont conditionné dans leur société à la con, dans leurs idées préconçues. Je dis pas que tout est merveilleux dans le mélange hein. Je dis que le Vent dans la gueule et la confiance en son prochain, c'est important, et il ne faudra jamais l'oublier. Nos enfants doivent être tournés vers l'Univers, dans la recherche de soi-même et de l'autre. Message sans doute vain mais ça m'a foutu un coup, les chansons de Zebda. On était tellement heureux, à l'époque. Maintenant je suis au coeur de la merde, tout autour de moi ressemble à un théâtre sordide, elle est loin Sarah, la petite noire différente qui était l'une des nôtres sans qu'on se pose de questions, et qui était une leadeuse, une forte en gueule. Aujourd'hui aussi elle est bien triste. Qu'est ce qu'on a raté ? Pourquoi on a raté ce dialogue d'enfance ?
A l'heure où tout le monde est connecté avec tout le monde, Sarah est peut être partie en bateau. Vers un monde meilleur.
Artik Evola guignol
Ton texte du coup il me remonte le moral!
Jte kiffe sans te connaître cela me redonne confiance en l être humain big up
Trop beau et triste votre commentaire, j aime
Cette chanson je l'adore depuis des années
Super Toulouse 🇪🇸🇩🇿🕺🏽💃🏽🎶🥰
J’veu bien savoir qu’est-ce que fou le drapeau algérien ici 🤣
j adore le solo guitare!!!!
c'est ma préférée de cet album
Très belle chanson
Vraiment bien.
J'adore on dirait qu'ils parlent comme des apôtres
Magnifique
*PAROLES:*
C'était la fête et comme à la maison
Dans le parking, toutes les familles... à raison
De 3 filles et de 18 garçons
Sont descendus, y avait des chaises
Et de toute façon...
Y avait du thé, mais y avait surtout des makrouts
Y avait surtout rien à raquer tu t'en doutes
Des cons auraient dit "là, tu les assistes"
Rien à foutre et allez ! Place à l'artiste
Tout à coup le manouche est monté sur la scène
Ici pas de cachet et pas plus de mécène
Et c'est en ramenant ses cheveux en arrière
Qu'il s'est mis à manger toute la scène entière
{Refrain:}
Y nous a pas fait latche
Et tout ça à la tchatche
Y nous a fait le match
Et nous a dit là ya tchi
Ah ! quel plaisir
Y avait là tous les prénoms qui finissent en ID, "Farid" !
Et l'armada de ceux qu'avaient pas lu le Cid, "Hafid" !
Toute la faune qui taquine le tiercé
Et des millions de landaus qu'il fallait bercer
Y avait aussi des chiens qui mangeaient plus de viande
Mais des restes de ragoût presque à leur demande
Il a pris sa guitare et l'allure trop fière
Je vous dis pas ce qu'il a fait de nos ornières
Il a fait comme un pansement sur la misère
Sur le mal de crâne de l'Alka Seltzer
Comme les larmes sont jamais trop loin du rire
Il a mis au rez-de-chaussée quelques sourires
{au Refrain}
C'était une épée qu'il avait, pas une voix
Qui disait "de l'or" ! Pour ceux qui n'en ont pas
C'était pas une guitare au bout de ses doigts
Mais une méchante potence pour les rois
Il a dit aux mômes, "je vous fais une place
Vous serez tous premiers de la classe
Puis ça sera pas des classes mais des salons
Et sur ma tête ! Y aura pas un crayon"
A ces mots les mômes ont lâché les ballons
Les plus petits qu'étaient accrochés aux jupons
Ont dit "Oui !" Quand il a dit "la première leçon,
Sera comment faire cuire les hérissons"
{au Refrain}
Y nous a fait l'océan, là sous notre nez
Je vous le jure c'était pas du poisson pané
Et sur la plage, comme si on y était
Il a effacé les 300 jours de l'année
Et dans un confort qu'on n'aurait pas osé
Mieux qu'un fauteuil de la ligne Roset
Avec un français à couper à la hache
Il a dit "Libertad est un mensonge, qu'on le sache"
Je peux te dire que depuis ce jour on raconte
Que la misère et même le jour ont eu honte
D'avoir jeté des singes dans les cages
On a oublié qu'on habitait les étages...
{au Refrain}
Merci on est pas sourd!
la chanson represente la mentalité, j adore
On dit oui quand il a dit la première leçon sera comment faire cuire les hérissons ...
on dirait que c est une guerre muette..ou tout est officieux biz
J'aime bien les niglos. C'est mignon. Mais c'est bon aussi avec les patates. :p
Les niglés car c est du pluriel. Et les pommes de terre on dit matrelli. Tchoum ( bises)
@@davyhoffmann1934 Salut. J'ai déjà rencontré des gens avec le même nom de famille que toi, alors je suis certain que tu as raison sur ce coup là. :)
@@Shinook666 merci pour ce message oui nous sommes une grande famille de manouches dans la France entière
+++++++