d’excellentes vidéos avec des exemples intéressants et solides, vous êtes un bon orateur également. Pour une étudiante comme moi, vos vidéos sont une mine d'or merci beaucoup! Vos questionnements ouvrent quelques champs philosophiques dans lesquels j'aimerais que vous vous plongiez encore plus! ;)
C'est toujours un plaisir de regarder ces vidéos. L'anecdote sur la tableau inversé illuminé de Kandinsky m'était totalement inconnue, et encore moins la peinture de Francis Picabia. Il est finalement intéressant de voir que les premières peintures abstraites reconnues furent exécutées à l'aquarelle quand ce medium est trop souvent relégué à la peinture d'amateur ou au travail d'esquisse. La remarque serait valable pour les aquarelles de Turner dont certaines d'ailleurs ne tiennent au domaine figuratif qu'à un fil. Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui l'abstraction dans les domaines graphiques est assez bien rentrée dans les mœurs et les goûts du grand public jusqu'aux fonds d'écran abstraits de nos divers appareils numériques. On peut même considérer que des genres comme le minimaliste est une spéciation de l'abstrait. Mais finalement comme il est rappelé dans la vidéo avec Odilon Redon ou avec René Magritte, on peut se demander si tout n'est pas quelque part un peu abstrait dès son passage à travers l'esprit humain.
+Doc Goodsoup : Très juste, la remarque sur l'aquarelle. C'est vrai qu'elle est particulièrement adaptée à une certaine forme d'abstraction, en partie sans doute parce qu'elle autorise ou favorise, plus que d'autres médiums, les accidents. La fascination qu'exerce l'art de Turner vient bien, je crois, de ce que la frontière chez lui est floue, voire inexistante, entre le rêve et la réalité. C'est dans ces petites zones de passage entre les parties explicites et les parties abstraites de ses toiles que notre propre imaginaire peut le mieux voyager. L'aquarelle lui était très utile pour noter sensations et impressions, mais ce grand voyageur (Corot en fut un autre) était surtout doté d'une prodigieuse mémoire, et d'une tout aussi prodigieuse capacité à restituer autant qu'interpréter ce qu'il y avait emmagasiné. L'abstraction est là, depuis toujours, dommage qu'il ait fallu la théoriser en peinture, alors que la musique l'a intégrée dès l'origine. Amicalement.
J'ai bien compris la définition de l'abstraction. Je peine cependant à croire qu'elle représente l'ultime liberté du peintre. Ou alors il faudrait que son espace vital soit un néant total, sans aucun référent . Car pourtant, il y a la matière, des support, des couleurs avec ou sans poil (de pinceau) et enfin mais en plus, il y a le couple minimum que forment l'artiste dialoguant avec l'avènement de son œuvre (sans parler des futur spectateurs ). Je suis sûr que même stimulé avec un gallon de whisky, Pollock ne pouvait en faire abstraction, fût-ce dans les intenses concrétions de peintures diverses et drippées sur une surface dans un ordre cahotique assemblées... Pour conclure mon fraternel persiflage, je dirai que l'abstraction appartient bel et bien au monde des concepteurs, mais certainement pas, oh non, à celui des faiseurs, des poètes, des artistes. Avec tout mon respect admiratif de Kandinsky (œuvre et écrits), je mets fin persiste et signe ma persiflication, ne fut-elle bonne qu' à perdre son latin , voire son temps. J'ajoute quand même que ce qui rend l'artiste malheureux d'être toujours en deçà de ce qu'il cherche à exprimer est bien le signe extérieur avérant l'existence même de l'acte d'abstraction artistique. L'abstraction implique un référentiel dont il veut se soustraire,auquel il veut échapper. .. Bon. cette fois j'arrête, avant d'être banni. Sacré sujet, Jean. Et bienvenue à Niels.
+Jean-Paul Schwab : L'ultime liberté du peintre, certainement pas, l'ultime liberté du spectateur, pourquoi pas. Un ami m'a demandé ce que je pouvais bien trouver à la peinture de Rothko... Je lui ai retourné sa question ainsi : Pourquoi la peinture de Rothko m'émeut-elle, pourquoi celle de Barnett Newman me laisse-t-elle indifférent (je savais que pour cet ami, Newman et Rothko, c'est kif kif bourricot)? Eh bien je crois pouvoir répondre que chez Newman, l'arête est dure, alors que chez Rothko, elle est floue. La peinture du premier est cérébrale, théorique (ce que vous appelez, je crois, "appartenir au monde des concepteurs") tandis que celle du second est sensible (le monde des "faiseurs"), bien que conceptualisée. Tout ça grâce à cette petite bande floue entre deux surfaces distinctes. C'est là, dans cet espace mouvant, incertain, que je trouve ma liberté de spectateur, c'est là que mon imaginaire caracole. Et c'est là que l'humain Rothko m'émeut, avec tout ce qu'il veut rejoindre et tout ce à quoi il veut échapper, mais ceci est une autre histoire. Bon, je ne réponds pas vraiment à vos questions, mais vous êtes habitué, avec l'amitié.
Merci beaucoup 🌺
d’excellentes vidéos avec des exemples intéressants et solides, vous êtes un bon orateur également. Pour une étudiante comme moi, vos vidéos sont une mine d'or merci beaucoup! Vos questionnements ouvrent quelques champs philosophiques dans lesquels j'aimerais que vous vous plongiez encore plus! ;)
C'est toujours un plaisir de regarder ces vidéos. L'anecdote sur la tableau inversé illuminé de Kandinsky m'était totalement inconnue, et encore moins la peinture de Francis Picabia. Il est finalement intéressant de voir que les premières peintures abstraites reconnues furent exécutées à l'aquarelle quand ce medium est trop souvent relégué à la peinture d'amateur ou au travail d'esquisse. La remarque serait valable pour les aquarelles de Turner dont certaines d'ailleurs ne tiennent au domaine figuratif qu'à un fil. Ce qui est sûr c'est qu'aujourd'hui l'abstraction dans les domaines graphiques est assez bien rentrée dans les mœurs et les goûts du grand public jusqu'aux fonds d'écran abstraits de nos divers appareils numériques. On peut même considérer que des genres comme le minimaliste est une spéciation de l'abstrait. Mais finalement comme il est rappelé dans la vidéo avec Odilon Redon ou avec René Magritte, on peut se demander si tout n'est pas quelque part un peu abstrait dès son passage à travers l'esprit humain.
+Doc Goodsoup : Très juste, la remarque sur l'aquarelle. C'est vrai qu'elle est particulièrement adaptée à une certaine forme d'abstraction, en partie sans doute parce qu'elle autorise ou favorise, plus que d'autres médiums, les accidents. La fascination qu'exerce l'art de Turner vient bien, je crois, de ce que la frontière chez lui est floue, voire inexistante, entre le rêve et la réalité. C'est dans ces petites zones de passage entre les parties explicites et les parties abstraites de ses toiles que notre propre imaginaire peut le mieux voyager. L'aquarelle lui était très utile pour noter sensations et impressions, mais ce grand voyageur (Corot en fut un autre) était surtout doté d'une prodigieuse mémoire, et d'une tout aussi prodigieuse capacité à restituer autant qu'interpréter ce qu'il y avait emmagasiné. L'abstraction est là, depuis toujours, dommage qu'il ait fallu la théoriser en peinture, alors que la musique l'a intégrée dès l'origine. Amicalement.
merci
J'ai bien compris la définition de l'abstraction. Je peine cependant à croire qu'elle représente l'ultime liberté du peintre. Ou alors il faudrait que son espace vital soit un néant total, sans aucun référent . Car pourtant, il y a la matière, des support, des couleurs avec ou sans poil (de pinceau) et enfin mais en plus, il y a le couple minimum que forment l'artiste dialoguant avec l'avènement de son œuvre (sans parler des futur spectateurs ). Je suis sûr que même stimulé avec un gallon de whisky, Pollock ne pouvait en faire abstraction, fût-ce dans les intenses concrétions de peintures diverses et drippées sur une surface dans un ordre cahotique assemblées...
Pour conclure mon fraternel persiflage, je dirai que l'abstraction appartient bel et bien au monde des concepteurs, mais certainement pas, oh non, à celui des faiseurs, des poètes, des artistes. Avec tout mon respect admiratif de Kandinsky (œuvre et écrits), je mets fin persiste et signe ma persiflication, ne fut-elle bonne qu' à perdre son latin , voire son temps. J'ajoute quand même que ce qui rend l'artiste malheureux d'être toujours en deçà de ce qu'il cherche à exprimer est bien le signe extérieur avérant l'existence même de l'acte d'abstraction artistique. L'abstraction implique un référentiel dont il veut se soustraire,auquel il veut échapper. ..
Bon. cette fois j'arrête, avant d'être banni. Sacré sujet, Jean. Et bienvenue à Niels.
+Jean-Paul Schwab : L'ultime liberté du peintre, certainement pas, l'ultime liberté du spectateur, pourquoi pas. Un ami m'a demandé ce que je pouvais bien trouver à la peinture de Rothko... Je lui ai retourné sa question ainsi : Pourquoi la peinture de Rothko m'émeut-elle, pourquoi celle de Barnett Newman me laisse-t-elle indifférent (je savais que pour cet ami, Newman et Rothko, c'est kif kif bourricot)? Eh bien je crois pouvoir répondre que chez Newman, l'arête est dure, alors que chez Rothko, elle est floue. La peinture du premier est cérébrale, théorique (ce que vous appelez, je crois, "appartenir au monde des concepteurs") tandis que celle du second est sensible (le monde des "faiseurs"), bien que conceptualisée. Tout ça grâce à cette petite bande floue entre deux surfaces distinctes. C'est là, dans cet espace mouvant, incertain, que je trouve ma liberté de spectateur, c'est là que mon imaginaire caracole. Et c'est là que l'humain Rothko m'émeut, avec tout ce qu'il veut rejoindre et tout ce à quoi il veut échapper, mais ceci est une autre histoire. Bon, je ne réponds pas vraiment à vos questions, mais vous êtes habitué, avec l'amitié.
très bonne vidéo, chose a amélioré le micro...
"Abstrait"... abstrait ? vous avez dit abstrait ? mais... quoi de plus réel et palpable que le Bleu de Klein ?
I could do that blind folded.
La définition exacte de l' art abstrait ,
c' est :
n' importe quoi tout court .