Biorégions, communs et économies - Discussion avec Alain Deneault

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  • Опубликовано: 13 сен 2024
  • Dans le contexte multicrise qui s'amorce surviendra une obligation d'organiser sur un mode original cela qui nous est commun. Un monde dont la température aura augmenté de 3,5 ou 4˚C depuis le début de l'ère industrielle, qui aura vu un million d'espèces disparaître et aura perturbé comme jamais sa chaîne alimentaire universelle, sera régulièrement submergé de raz-de-marée ou soufflé par des ouragans récurrents, se démènera dans des épidémies de pandémies, devra composer avec d'invraisemblables sécheresses ou se battre avec des insectes méconnus, ce monde - sans pétrole abondant pour satisfaire une consommation effrénée ni minerais abordables pour renouveler les appareils électroniques et informatiques jonchant les dépotoirs de fortune -, s'il ne bascule pas en plus d'ici là dans la tyrannie fasciste d'un vociférateur tenant serrées ses troupes, se verra en situation impérative de composer avec le peu qu'il nous restera en commun. Nous nous reconnaîtrons dans des aires régionales appelant une économie d'un genre radicalement nouveau, dans un sentiment d'urgence et de nécessité d'où, espérons-le, au moins du sens éclora.
    - Alain Deneault, « Le commun sans « -isme » », dans Moeurs. De la gauche cannibale à la droite vandale, Montréal, Lux, 2022, p. 121-122.
    « On s'apprête à vivre un sale quart d'heure universel. » Alain Deneault ne cesse de nous le répéter depuis quelques années. Lors de cette discussion au cœur de la Petite-Nation, MOSUS invite le philosophe et enseignant au campus de Shippagan de l'Université de Moncton à développer sa pensée des crises contemporaines à partir des catégories de biorégions, de communs et d'économies.
    Devant ce qu'impose l'époque, la réorganisation des économies collectives et intimes, ainsi que la mise en place et la fédération d'espaces et circuits politiques biorégionaux, dans une perspective de rupture avec le capital(isme) et le colonial(isme) et d'association autour des commun(isme)s, sont autant d'urgences qui peinent à se mettre en acte. C'est de cette impasse et de ces possibles que MOSUS a invité à discuter avec Alain Deneault au Café des Orties, le 24 février 2023.
    * MOSUS *
    Mouvement d'organisation de la seule urgence salutaire, mouvement ouvrier sans unité sacrée, mouvement ouvert sur l'usurpation des savoirs et bien plus encore, MOSUS est un agencement aux abréviations et aux ambitions variables, qui cherche à susciter et multiplier des tentatives pour penser et changer l'époque. Son seul mot d'ordre est de ne pas s'emmerder et de tendre vers sa propre dissolution.

Комментарии • 6

  • @chantalgagnon6014
    @chantalgagnon6014 Год назад +3

    Super intéressant! Alain Denault, je l'ai écouté maintes et maintes fois et je ne m'en lasse pas.

  • @saadiaouazzani4597
    @saadiaouazzani4597 Год назад +3

    Super Mr deneault discours captivant

  • @AlDrapeau
    @AlDrapeau 10 месяцев назад

    bonne question à 1h11, je suis au Nord du Lac-Saint-Jean

  • @Mohawks1608
    @Mohawks1608 Год назад +2

    Go on fait des gouvernemenr bioregionaux partout plein de modele a créé et de bioregion a expérimenté

  • @yoghtoth4667
    @yoghtoth4667 Год назад

    Le problème avec le vote, ce n'est pas le vote, c'est l'élection... Bien que voter ne change rien individuellement, plus la part politisée du peuple qui ne vote pas sera grande, moins "on" pourra se permettre le "luxe" d'ignorer leur désaccords... Parce que voter, dans l'état actuel des choses, ce n'est pas que "choisir" qui dirigera le système dans son état actuel, c'est surtout donner son appuie au système dans son état actuel. "La seule chose que savent/peuvent/veulent changer les partis politiques, ce sont les modalités du maintien du statuquo." Omar Aktouf (Professeur de management à HEC Montréal pendant 40 ans, philosophe, anthropologue, psychanaliste, à aussi tenté de participer au système politique québécois en étant membre de 3 partis politiques québécois avant d'émettre cette conclusion).