"Aussitôt redescend incandescent" - flûte seule - LIVE 30/11/2024

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  • Опубликовано: 11 дек 2024
  • "Aussitôt redescend
    Incandescent"
    Ricercar pour flûte seule
    composition: André-Marc Delcourt - 2021
    enregistrement (live) : André-Marc Delcourt - 30/11/2024
    score video: • aussitôt redescend inc...
    download free score: data.canalblog...
    La présente pièce pour flûte s'apparente dans sa forme à celle du ricercar, ancienne forme musicale instrumentale, typique de la Renaissance et du haut Baroque, par exemple les ricercate pour instrument seul de Bassano, du « Dolcimelo » de Virgiliano, ceux pour clavier de Frecobaldi, ou les ricercari pour violoncelle de Domenico Gabrielli.
    « Ricercare » est un mot italien : on peut le traduire par « recherche », au sens d’invention et d’expérimentation. On le retrouve également, en acrostiche, sur la page de garde du manuscrit autographe de l'Offrande musicale de Bach.
    Le titre de l'oeuvre est un vers tiré de la première strophe du « Cantique de Saint Jean », tiré de « Hérodiade » de Stéphane Mallarmé.
    Le soleil que sa halte
    Surnaturelle exalte
    Aussitôt redescend
    Incandescent
    On peut évoquer également Baudelaire :
    Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige
    Le cycle perpétuel du lever, du passage au zénith et du coucher du soleil, comparable au cycle de la vie et de la mort, occupe un place centrale dans la mythologie de l'Égypte ancienne. Le Soleil « Rê » (« Râ »), peut apparaître sous plusieurs formes, celle de Khépri, le scarabée bousier, symbolisant la naissance ou la renaissance au lever du soleil, ou encore Atoum, l'être achevé du soleil couchant. Il emprunte « mandget » la barque du Jour, puis effectue jusqu'au matin, la périlleuse traversée du chaos nocturne aux commandes de « mesektet » la barque de la Nuit.
    Le thème musical de l'œuvre est emprunté au deuxième mouvement de mes propres duos de flûtes sur une phrase de Samuel Beckett. Ce thème, joué en harmoniques, construit sur le cycle des quintes, légèrement coloré de chromatismes et de micro-intervalles, se présente sous la forme d'un canon perpétuel, un peu à la manière de Jean Sébastien Bach dans l'Offrande musicale. Le caractère de la pièce en duo reste tourné vers la seule évocation diurne de la course du Soleil, et la contemplation lumineuse mais nostalgique du temps qui passe.
    La présente pièce pour flûte seule propose une plongée vers la face cachée du cycle solaire, et nous fait entrer dans le monde de la nuit, la traversée du chaos, et le combat contre le serpent Apophis.
    Le thème est travaillé d'une manière beaucoup plus organique, progressivement transformé, déformé, chauffé à blanc jusqu'au cri qui déchire la nuit, puis réduit en fragments élémentaires, à partir desquels l'énergie accumulée dans le cœur du silence, pourra structurer l'ébauche d'« un autre possible », mêlé de danse et de chants d'oiseaux, qui se laisse entendre à la fin de la pièce.
    Il reste l'éventualité qu'un jour, le Soleil ne se lève pas, mais chaque matin, Rê semble victorieux du monstre Apophis qui tente d'avaler la barque pendant la nuit, la chatte Bastet l'a aidé à découper des morceaux de l'immense serpent, et le sang rouge de la bête inonde le ciel ; mais Apophis puissance originelle et immortelle, n’est jamais détruit; il est seulement repoussé, car il fait partie du monde et renaît toujours de ses blessures. Sans doute exerce-t-il déjà une attraction sur le soleil à son zénith pour l'entraîner vers le monde de la nuit où la lutte inexorable reprend à chaque fois.. Le cycle solaire, indivisible, entretient l'unité et la fragilité de l'équilibre de l'univers, en faisant glisser la double barque du temps.
    Comme le Sisyphe grec avec son rocher, le scarabée bousier, « Khépri » entretient le cycle de la vie, en poussant devant lui sans relâche sa petite boule d'excréments.
    amdelcourt.can...

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