LA DÉFENSE DE CARTHAGÈNE DES INDES
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- Опубликовано: 7 фев 2025
- En 1741, Sebastián de Eslava y Lazaga, vice-roi de Nouvelle-Grenade et militaire de carrière, est à la tête de Carthagène des Indes lorsque l’amiral britannique Vernon décide de s’en emparer.
Eslava est alors le supérieur immédiat de Blas de Lezo, qui a également joué un grand rôle dans la victoire espagnole.
Sebastián de Eslava naît en 1685 à Enériz, en Navarre.
Son père était gouverneur militaire, carrière qu’il suit à son tour. Il rejoint la troisième brigade de Navarre avant de monter les échelons, jusqu’à être affecté au Régiment de la garde espagnole.
Il se fait remarquer durant la guerre de Succession d’Espagne, où il combat aux côtés de Philippe d’Anjou, plus tard connu sous le nom de Philippe V.
Il participe aux sièges de Barcelone en 1706 et 1714, aux campagnes d’Estrémadure et du Portugal, ainsi qu’à des batailles comme celles d’Almansa, de Saragosse, d’Almenar, de Brihuega et de Villaviciosa.
Avec le nouveau roi, Eslava est promu capitaine, et en Italie, lors de la conquête de la Sicile, il parvient à prendre Messine à la tête du régiment des Asturies.
Après cet exploit, et déjà chevalier de l’ordre de Santiago, il se voit également octroyé l’ordre de Calatrava.
Ensuite, il se rend en Afrique du Nord, où il participe à la libération de Ceuta et à la reconquête d’Oran.
En 1739, la vice-royauté de Nouvelle-Grenade est restaurée, et Sebastián de Eslava y est nommé vice-roi, car ses prouesses militaires en font l’homme idéal pour défendre les possessions espagnoles de la menace anglaise.
En effet, après la conquête la ville espagnole de Portobelo, sur l’isthme de Panama, par l’amiral britannique Vernon, le commerce des navires espagnols chargés d’épices, de chocolat, de maïs, de tabac, d’or et d’argent se retrouve menacé dans les Caraïbes.
Carthagène des Indes semble alors devenir le prochain objectif anglais.
Immédiatement, Eslava entame les préparatifs pour la défense de Carthagène. Il encourage la fabrication de chariots et de munitions, répare plusieurs forts et le château de Bocachica, améliore l’approvisionnement de la ville en prévision d’un siège prolongé, et assure l’entraînement militaire des Espagnols.
Comme prévu, les Anglais attaquent le 15 mars 1741. L’amiral Vernon dispose alors de 2 000 canons, embarqués sur 186 navires, et de 27 000 hommes.
Aucun autre escadron au monde n’atteindra une telle taille jusqu’au débarquement de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Vernon est tellement certain de sa victoire qu’il envoie un message pour l’annoncer en avance à l’Angleterre. Des pièces de monnaie furent donc frappées pour commémorer le triomphe anglais.
La force militaire des Espagnols est presque dix fois plus petite en hommes et en navires, un chiffre insignifiant en comparaison.
Contre toute attente, Blas de Lezo, qui ne manque pas de courage, souhaite partir combattre en pleine mer avec les 6 navires espagnols disponibles.
Eslava le convainc alors d’adopter une stratégie plus prudente : vaincre les Anglais à l’usure, en les harcelant continuellement pour les empêcher de collecter de la nourriture et de l’eau.
Eslava et Lezo déplacent les canons des navires espagnols et leurs équipages vers les forts de Manzanillo, San Felipe et San Luis de Bocachica, qui défendent la baie, d’où ils causent de graves dommages aux navires anglais.
Le vice-roi sait que le temps joue en sa faveur et que les Anglais comptent de terribles ennemis dans leurs rangs. En effet, ceux-ci deviennent alors la proie du choléra, de la dysenterie et de la fièvre jaune, qui font des ravages.
Malgré ces épidémies et la tenace résistance espagnole, les troupes anglaises réussissent à atteindre les portes de la forteresse de San Felipe qui, si elle était tombée, aurait signé la victoire anglaise.
Les assauts successifs de l’infanterie de Vernon sont repoussés à maintes reprises par les Espagnols, causant des milliers de victimes parmi les rangs ennemis.
Vernon se retrouve contraint de dire à ses hommes de reprendre la mer et ordonne une canonnade de 30 jours, qui échoue. Lorsqu’ils lèvent enfin le siège de Carthagène, les Anglais doivent incendier cinq de leurs navires faute d’équipage en raison des pertes subies.
Eslava retourne en péninsule espagnole en 1750.
Il est alors nommé directeur général de l’infanterie, puis ministre de la Guerre.
Pour sa participation à la défense de Carthagène, le roi Charles III lui accorde à titre posthume le marquisat de la Défense royale.
En mémoire de Luis Londáiz Mencos
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