Wow, merci pour ce fabuleux vidéo. Étant québécois, je connais moins bien les écrivains français d'aujourd'hui mais grâce à vous j'ai pu découvrir monsieur Houellebecq et en tant que passionné de sociologie et psychanalyse, je cherchais quelqu'un qui mettait en mots le Mal "ordinaire" et silencieux qui ronge la société. Je me passionnait déjà pour Roland Gori que j'admire énormément et Mr Houellebecq viens ajouter à mon plaisir. Je suis un homme dans la trentaine et je souffre énormément de tout ce qu'il parle ici. C'est un mal difficile à partager car la plupart des gens en couple avec famille ou avec de petites conscience incapable de remettre en question la société refusent d'en parler et cela me donne un sentiment encore plus fort d'aliénation. Ce n'est pas que je suis laid , je suis qqn de cultiver, avec un très bon emploi musicien dans mes temps libres et jai vraiment été malchanceux dans la vie avec les femmes et la dernière ca été mon K.O. . Je dois recommencer à zéro dans ma trentaine et essayer de ne pas désespéré dans mon quotidien en prenant l'attitude d'un robot pour ne pas perdremon emploi, je me sent incompris et souvent les gens plus proches de moi m'ont l'air de me méprisé et je ne sais pas pourquoi, comme si ma parole était discréditée comme si l'image de l'homme vivant seul suffisait pour conclure que je suis quelqu'un de dérangé . Quand j'essai d'entamer des conversations intéressantes, ils me font quasiment impression qu'ils me prennent pour un fou même si ce que je dis du sens et démontre seulement ma passion pour plein de sujet. Finalement, notre époque je la trouve infernale.
Votre culture en philosophie est grande, c'est un plaisir et une chance pour les apprentis philosophes que vous partagiez ces vidéos. Merci, c'est excellent.
J'ai découvert votre chaîne il y a à peine deux semaines. J'étais tellement impressionné que j'ai décidé de regarder toutes vos vidéos. Mais monsieur, votre travaille est incomparable. Je vous remercie du fond de mon cœur.
Tout est dit. Le libéralisme augmente les disparités sociales, fabrique des très riches, des très pauvres et des voleurs, des tricheurs, des criminels, etc. Ce qui est vrai pour l'argent a été étendu au relations humaines. Lumineux. Magnifique. Houellebecq.
Je connaissais pas ce livre parce que j’avais un à priori sur l’auteur mais franchement je reconnais le talent. Ce livre décrit avec véracité les rapports humains au travail, c’est exactement ce que je ressens waouh merci de m’avoir fait découvrir ce livre
Merci, vraiment très intéressant, votre façon de commenter, de communiquer, de transmettre est vraiment exceptionnelle. Tous vos propos, sur des auteurs contemporains ou anciens sont justes et tout à fait d actualité. Encore merci
Concernant votre conclusion, qui est par ailleurs très lumineuse, vous auriez pu finir encore plus en beauté en rappelant que c'est justement le propos du narrateur vers le début du roman qui justifie son entreprise d'écriture en disant que ce n'est pas l'écriture en soi qui va le sauver mais que, s'il avait pu, il aurait passé sa vie à lire des livres : là aurait été la meilleure vit qu'il eût pu vivre. Malgré ce détail, je vous remercie pour votre analyse qui est de qualité, même si j'aurais apprécié que vous eussiez abordé la dimension fondamentalement métaphysique du roman de Michel Houellebecq (et plus généralement de tous ses romans), qui est le cœur absolu de l'œuvre de Houellebecq et qui donne à voir sa conception de l'existence. Si l'aspect sociologique et sociétal, que vous avez uniquement développé, (libération des mœurs post mai 68 => loi du marché s'immisce dans la sphère des relations amoureuses) est bien essentiel dans l'œuvre, il faut aussi mettre en lumière l'idée que cette solitude est bien plus profonde et antérieur à ce mal libertaire de la fin du XXe siècle. L'inconfort de l'homme moderne est en effet le produit direct de sa solitude qui remonte à l'émancipation de l'autorité, non seulement l'autorité contestée lors de mai 68 et après, mais surtout de Dieu, de la religion. La religion est en effet ce qui réunit étymologiquement, ce qui donne une cohérence au monde en lui donnant un sens supérieur et organisateur, et ce qui favorise donc la cohésion des êtres. Or l'homme moderne qui a battu Dieu et ses vieilleries en brèche ne trouve plus de sens à sa vie (car sans interprétation supérieure proposée par la religion, l'existence n'a pas de sens (existentialisme, absurdité, non-sens, etc.)). Vous avez dit que le narrateur vit dans un non-sens mais n'avez pas suffisamment expliqué la profondeur de cette idée : l'homme moderne est seul dans un monde abandonné de Dieu qui ne peut plus lui livrer une cohérence toute faite. S'il vit dans un non-sens, ce n'est pas, dans une interprétation littéraire certes juste mais première, parce qu'il a perdu sur le plan sexuel ; c'est parce qu'il éprouve une rupture totale avec le monde, un sentiment exacerbé de solitude et de déréliction, parce que, en dernier lieu, il ne croit plus en rien. Il est tombé dans la promesse du savoir du scientisme matérialiste au XIXe siècle et a totalement évincé tout niveau de réalité supérieur qui donnerait un sens à la réalité, qui n'en a évidemment pas d'un point de vue uniquement physique, matériel, dans la mesure où on connait la finitude de notre vie humaine (qu'on connaissait déjà) mais surtout dans la mesure où on part du postulat que notre vie humaine constitue la totalité de notre existence (= il n'y a pas d'Au-delà, promesse d'un bonheur après une mort physique). D'où notre condition misérable : on sait tout, on ne croit plus en rien. Où est le sel de la vie ? On sait qu'on va mourir. On ne croit pas qu'il y autre chose que notre vie ici-bas. Il ne reste plus que "l'amertume" (p. 148). "Est-il vraiment possible de vivre et de croire qu'il n'y a rien d'autre ? Avec les réalistes de la fin du XIXe siècle, Maupassant a cru qu'il n'y avait rien d'autre ; et ceci l'a conduit jusqu'à la folie furieuse." (p. 147) "Si Maupassant est devenu fou c'est qu'il avait une conscience aiguë de la matière, du néant et de la mort - et qu'il n'avait conscience de rien d'autre." (p. 147) "Nous sommes tous soumis au vieillissement et à la mort. Cette notion de vieillissement et de mort est insupportable à l'individu humain ; dans nos civilisations, souveraine et inconditionnée elle se développe, elle emplit progressivement le champ de la conscience, elle ne laisse rien subsister d'autre. Ainsi, peu à peu, s'établit la certitude de la limitation du monde." (p. 148) D'où p. 146-147 de l'édition que vous utilisez en illustration : il parle d'une "insoutenable fracture" entre l'individu et le monde ; "[Maupassant] établissait une séparation absolue entre son existence individuelle et le reste du monde"
En tant que lecteur de Houellebecq depuis 1995, fatigué par les critiques des gens qui ne le lisent même pas, je vous remercie, surtout que vous citez Clouscard derrière. Si vous voulez en savoir plus sur l'homme derrière le sociologue, je vous conseille Avec Clouscard de son ami François De Negroni mais vous connaissez peut être déjà.
Intéressante analyse du meilleur livre de Houellebecq, lui-même informaticien de profession si ma mémoire est bonne. Votre analyse m'évoque les travaux de B.Stiegler sur la proletarisation du travail par l'automatisation et le machinisme, puis accélérée ensuite par l'informatisation, le travailleur perdant le lien à l'objet qu'il fabrique, n'executant plus que des tâches dénuées de sens. Cette proletarisation du producteur allant avec l'instrumentalisation du désir du consommateur. Univers cauchemardesque bien saisi par Houellebecq...
Superbe vidéo! Je comprends mieux à présent la fascination que provoque Sade chez certains.... Alors qu'à mon sens, quelqu'un d'encore pourvu de valeurs ne peut être que dégouté par cet être dépourvu de valeurs qui prône la perversion a tout les niveaux (qui ne parle qu'aux narcissique pervers et non au commun des mortels)
Merci d'avoir parlé de cet auteur. Pour moi qui en a surtout entendu que du mal et ne savait pas trop par où m'y intéresser, je pense que commencer par ce livre serait un bon début.
C´est un trs bon auteur, avec une ecriture crue, visuelle mais belle aussi. L´extension du domaine de la lutte est effectivement la meilleure introduction a son univers.
@@JRtoujours Je vient de finir La Carte et La Territoire en néerlandais, parce que je le connais surtout comme figure mediatif, et pour moi c'était vraiment éclairant. Je comprends maintenant qu'il n'est pas un incel mais génial! Punk reste vivant
Excellent, c'est un sujet vraiment tabou mais central dans la vie d'un homme. Peut etre (même si ce n'était le propos ici) auriez vous pu parler du rôle de l'hypergamie féminine dans ce marché du sexe. Merci pour votre travail en tout cas !
Sujet infiniment plus intéressant: l'extrême solitude féminine, "dans ce marché du sexe" (et l'ensemble de la société). Mais ça on vous en parle beaucoup moins que la fameuse "hypergamie"...
@@obiterdictum6651 Ahahah l'extrême solitude féminine dans ce "marché du sexe". L'indécence et la mauvaise foi n'a aucune limite. Les femmes célibataires de longue date attendent un homme qui leur corresponde, les hommes célibataires de longue date attendent une femme "tout court". Je veux bien reconnaitre que pour une femme, ça doit être fatiguant d'être sexualisée en permanence mais vous avez le privilège d'avoir accès à l'amour et au sexe beaucoup plus facilement que les hommes, et ça depuis l'adolescence. Une femme jolie, ou même moyenne physiquement, peut littéralement avoir la même vie sexuelle qu'un homme rockstar. C'est un pouvoir et un privilège énorme, mais vous avez quand même le culot de venir vous plaindre alors qu'en face, il y a de plus en plus hommes qui se noient dans les tréfonds de la misère sentimentale, sans parler de leur vie sexuelle inexistante, et cela sur des années, voir des décennies pour certains. Le pire dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui, dire ces vérités élémentaires, vous fait passer pour un "masculiniste" ou un "incel", c'est consternant de bêtise. Cela étant dit, je ressens de l'empathie pour les femmes célibataires de plus 30 ans avec des enfants : il y a beaucoup d'hommes qui refusent de s'engager dans ce genre de relation car il faut assumer "les enfants d'un autre"Je reconnais aussi que pour beaucoup des femmes ayant dépassé la trentaine peuvent ressentir une angoisse légitime car elles sont mises en concurrence avec des femmes plus jeunes. Il y aussi un gros problème à régler quand au jugement quasi-permanent fait sur le physique des femmes, la même chose à propos de la vie sexuelle libérée et assumée : un homme qui a de nombreuses conquêtes sera vu comme un Don Juan, une femme sera jugée comme une "salope"... et ça c'est dégueulasse. Il y a beaucoup d'injustice et de double standards à faire sauter concernant les deux sexes, mais on n'y arrivera pas si vous êtes incapables de hiérarchiser un minimum les souffrances d'autrui et de comparer ce qui est comparable.
Bonjour Je découvre votre chaîne aujourd'hui avec cet audio, dommage que la qualité des chaînes RUclips ne soient pas corrélées avec leur nombre d'abonnés, avec les algorithmes j'aurais connu votre chaine bien plus tôt. Merci pour votre travail j'ai passé un très bon moment à vous écouter.
Merci pour ces éléments permettant de penser la vacuité existentielle qui fait le bonheur de l'industrie pharmaceutique. Ceci dit, on peut s'écarter de cette merde menant à la dépression non pas en cherchant le sens de la vie, mais en décidant quel sens on veut donner à la sienne, et en s'en donnant les moyens.
Merci pour votre analyse . C'est le 1er Houellebecq que j'ai lu et il m'arrive de le relire . Sil est vrai qu'il y a un dégoût du narrateur quant à ce qu'il observe autour de lui , les rapports de hiérarchie et d'inégalité , qu Ils soient d'ordre social ou sexuel , je n'y vois pas seulement une critique du capitalisme , mais plutôt, à l'instar d'un grand prédécesseur comme Balzac , une étude plus globale du monde tel qu'il est . Cad , une vision plus universelle et fataliste et donc , pessimiste . Hors l' évolution de la société depuis le 19 eme , jusqu'à nos jours , l'égalité entre individus est un leurre . Pour Balzac , ( et plus tard pour Maupassant par ex ) , l homme jeune est d'abord beau , ou pas . La femme est belle ou laide , et coûte une dot plus ou moins consequente . Si elle est belle et intelligente ses chances d'accès à un rang plus important sont plus élevées que pour les laides . Pour les hommes c'est aussi le même constat . Par exemple en ce qui concerne Lucien de Rubembré , Balzac passe des pages à nous décrire sa beauté hors du commun qui voile un peu trop son talent de poète . Cette apparence sera un atout pour intégrer la vie et les cercles à la mode ( même sil se suicidera pour d'autres raisons avec ses fameuse illusions perdues et le sentiment de n'être rien de ce qu'il avait voulu être ) . Houellebecq comme Balzac , parle de l'inégalité , mais d'une inégalité universelle . Houellebecq categorise. La beauté./ La laideur . La réussite sociale / La médiocrité , Et c'est pour cela que " l'extension du domaine de la lutte " va au delà d'une critique du capitalisme et du consumérisme . Il montre la violence et le cynisme de la vie telle quelle est . ( plus tard il parlera aussi de la vieillesse , mais la c'est pas le sujet (
Très bien. C’est étonnant cette validation de ces idées des années 80/90 par l’Internet d’aujourd’hui avec ces sites de rencontres qui soulignent et la banalisation triste du sexe… et la sélection qui crée des perdants… en particulier les « hommes sans qualités » dont certains en viennent à haïr les femmes…
C'est même plus des "hommes sans qualités" c'est la balance hommes femmes qui est complètement déséquilibrée, même une femme extrêmement laide aura plus d'opportunités qu'un homme lambda
Exactement. Il n'y avait pas ce genre de problèmes dans les années 60/70. Dans les années 80/90, nous sommes passé au second extrême, le premier étant celui des années 40/50.
Daniel - Je découvre Kosmos et vous remercie pour vos analyses très enrichissantes. Parlez-nous de Cioran,Julien Gracq,Charles Juliet.Mais aussi de l'écrivain suisse Jean-Marc Lovay, l'auteur de ''Les régions céréalières'' ''Le baluchon maudit'' (Gallimard). Des poètes Philippe Jaccottet,René Char. Merci beaucoup!
Je ne suis pas tout à fait sûr que d'avoir changé de convictions, comme vous le dites en début de votre audio, soit une bonification pour notre pensée à tous !
Ah c'est une des clés de l’œuvre de Houellebecq! Je viens de sortir une vidéo sur les particules élémentaires, c'est l'occasion de partager ensemble autour de cet ouvrage: ruclips.net/video/rDZup0TnjXE/видео.html
Ne pas chercher à donner sens à la vie..est impossible pour l'homme, seul l'animal echappe aux questions de sens..comme dit Schopenhauer, l'homme est un animal métaphysique..
Ce serait bien de poursuivre la réflexion entamée en conclusion avec une vidéo sur le mouvement actuel de l’asexualité, des personnes renonçant à la vie sexuelle
Les gens renonçant à la sexualité sont majoritairement des hommes car les femmes préfèrent être la maîtresse d'un homme de pouvoir ayant un harem de femmes plutôt qu'être la femme d'un homme moyen dans tous les domaines de la vie, Raphaël Tisserand en est l'image. Alors quand les femmes ne peuvent pas être la maîtresse d'un homme fort et riche, soit elles se casent avec l'homme moyen et lui fait des gosses avant la ménopause, ne voulant pas finir sans enfants, soit elles s'entourent de chats pour combler l'affection que l'homme moyen serait capable de lui apporter mais étant trop narcissique, elles estiment avoir droit à un homme riche et fort pour elles, ce qui n'adviendra jamais.
"Le bonheur c'est le plaisir, le plaisir c'est le bonheur". Ainsi parlait l'utilitariste patenté Jeremy Bentham. C'est donc cette philosophie de la "jouissance sans entraves" qui s'est positivement imposée en Occident. Si Dieu est mort, tout est donc permis. Ce libéralisme sociétal/culturel/économique forcené a détruit toute conception du sacré (la morale, Dieu, les traditions) faisant des révolutionnaires subversifs nihilistes athées libertaires, les idiots utiles du marché capitaliste. Quel paradoxe! De quel génie fait preuve le capitalisme en générant du profit sur le dos (ou plutôt la tête) de tous ses opposants idéologiques #TeeShirtCheGuevara. C'est de la récupération brillante et cynique. "Tout est permis". Dostoïevski avait ainsi tout compris. Cet homme est un génie consommé, d'une acuité et sagacité intellectuelles infinies. Relire ses oeuvres (notamment les Frères Karamazov; et surtout les Démons) pour mieux comprendre notre triste époque actuelle. Partant d'une liberté illimitée des hommes, j'aboutis à la débauche/jouissance illimitée. Le libéralisme sociétal/culturel, c'est la destitution de toutes les valeurs morales établies au profit du seul désir individuel. Le désir, c'est l'essence même de l'Homme disait Spinoza. Dès lors, plus rien ne peut faire obstacle à la marchandisation de nos existences. Attiser le désir, par tous les moyens (publicités, marketing, etc.). Je produis, je consomme comme une bête de somme. Tout le sel de la vie s'est dissous dans les eaux glacées de la satisfaction brûlante de notre désir égoïste individuel. Le chaud/froid, ça rend malade, c'est connu. Toujours plus de jouissances! J'ai besoin de ma dose quotidienne. Besoin d'être plein pour ne plus me sentir vide. Et pourtant, je ne me nourris que de vide (émissions débiles, porno pour pallier à ma paupérisation sexuelle, gadgets de merde à obsolescence programmée, nourriture saturée de pesticides, perturbateurs endocriniens et d'OGM, et caetera) qui ne font, in fine, qu'exacerber mon sentiment de vide intérieur. Paradoxal, n'est-ce pas? Je fais le plein pour combler le vide, mais ce faisant je me sens encore plus vide. La nature humaine a horreur du vide existentiel. C'est pourquoi nous recherchons aussi avidement un sens à tout ceci, un point fixe sur lequel accrocher nos existences. Plus de rien de sacré, on profane tout. Quel époque abracadabrantesque! "Toute la question est de savoir si Shakespeare vaut mieux qu'une paire de bottes; Raphaël, mieux qu'un baril de pétrole." Dostoïevski avait tout compris je le répète. Une âme ample et large qui a su, mieux que quiconque, déceler (une à une) toutes les contradictions du coeur humain. La logique capitaliste ne peut progresser qu'en éliminant une à une toutes les entraves morales à la marchandisation de l'être humain. Si le libéralisme politique (dont la naissance remonte aux 17/18 ème siècle) a permis, aux individus que nous nous sommes, de pouvoir mener une vie comme bon il nous semble (sans qu'aucune instance morale/religieuse ne vienne interférer dans nos choix (idéologiques, existentiels, religieux, etc.) de vie privée), de mener nos propres existences individuelles selon notre propre conception du Bien/Mal, du bonheur; nous pouvons toutefois déplorer, comme un effet néfaste corrélatif, qu'un libéralisme débridé "tout est permis" (comme celui que nous connaissons de nos jours) s'avère, in fine, délétère pour la planète et le genre humain. Trop de plaisir a tué le plaisir... de vivre! On se meurt dans nos sociétés libérales aspirant pourtant au sacro-saint bonheur. Si le scientisme et le libéralisme européens ont implacablement tué Dieu; l'être humain occidental, turgide d'orgueil, a cru bon vouloir se hisser à sa hauteur pour prendre sa place laissée vacante; mais il s'est brûlé les ailes dans son ascension, enflammé par l'hybris démentielle de sa liberté irréfrénée. Sa soif inextinguible de liberté l'a asservi au malheur et au désenchantement nihiliste. En spectateurs impuissants, nous assistons à sa dolente chute. L'Occident s'en relèvera-t-il? Sans sens, vers où voguer? Tout déconstruire pour mieux reconstruire, est-ce vraiment la clé, comme on essaierait de nous le faire croire? L'homme est-il libre? Est-il véritablement responsable de ce qu'il est? Il est bien plus aisé de prévoir la fin du monde, que celle du capitalisme. C'est bien vrai. Le capitalisme, le pire des systèmes à l'exception de tous les autres. Voilà toute notre tragédie. Merci infiniment Kosmos. Vous êtes un génie d'une nature rare et lumineuse. Puissiez-vous briller éternellement. Signé un admirateur de Dostoïevski, l'auteur et l'ami spirituel de ma (courte) vie.
@@manucao8594 Sublime passage des Frères Karamazov. Dostoïevski a su finement subodorer, tel un prophète doué d'une prescience acérée, les 2 grands écueils du 20 ème siècle, à savoir : 1) le totalitarisme communiste (en ce sens, le grand Inquisiteur revêt la semblance d'un despote totalitaire) ; 2) le cynisme du libéralisme capitaliste (Si Dieu n'existe pas, toutes les barrières morales disparaissent une à une; nous sommes, dès lors, pris dans les rets de l'aliénation libérale, au sens où nous échangeons notre liberté contre la satisfaction de nos petits et médiocres désirs égoïstes). À titre personnel, je ne crois pas en la liberté absolue de l'être humain. En ce sens, je me rapproche davantage de la philosophie de Spinoza, pour qui seule une liberté relative, en tant qu'intellection de la nécessité, est possible. L'homme est pris tout entier dans un flot impétueux de causes et d'effets qui le détermine de part en part. Sa liberté réside dans le seul fait de comprendre qu'il est positivement déterminé. Mais à celles et ceux qui soutiendraient mordicus la thèse contraire, à savoir que l'homme serait libre, je leur adresserai cette question lancinante: Que vaut la liberté d'un esprit conditionné? Est-on réellement libre de céder à un désir qui nous a été insufflés (par le marketing publicitaire en l'occurrence)? La liberté de l'Homme est un mensonge utile pour vivre pacifiquement en société, voilà ma thèse. Toutefois, je soulèverai cette aporie de la pensée: - Pas de liberté, pas de responsabilité, on aboutit au chaos (en effet, on ne peut être puni juridiquement pour un acte dont on n'est point responsable), c'est la guerre de tous contre tous; - Une liberté débridée #tout est permis, on aboutit à la bombe atomique, au chaos.
C'est l'importance donnee a la liberte individuelle propre au liberalisme qui revele le vrai visage ou la moralite de chacun des hommes, et des femmes. Les societes collectivistes, qu'elles soient religieuses ou ideologiques, imposent une moralite de facon arbitraire utilisant la peur pour faire adherer les personnes au 'bien', et font aussi de la naissance un determinisme absolu. Le systeme capitaliste n'a pas pretention a une moralite, tout depend des personnes qui l'occupent, et cela peut etre n'importe qui. Bref, le liberalisme laisse aux individus la possibilite de se comporter comme des connards si cela leur procure une satisfaction personnelle, et de ce fait le liberalisme est un excellent revelateur des comportements de chacun. Et j'ajouterais meme que le liberalisme tel qu'on le connait est un modele extremement fragile, il suffit d'un nombre suffisant de connards bien organises pour qu'il disparaisse.
@@manucao8594 oui mais a ce moment la, la vraie et totale liberte individuelle serait un modele d'anarchie ou les choix personnels ont des consequences personnelles directes. Le liberalisme a encore le contrat social comme moralite, qui pose les limites de la liberte individuelle. L'utilitarisme est le corollaire du liberalisme grace au contrat social, mais sujet a interpretation selon les personnes qui composent la societe. Chacun a sa vision du bonheur sur terre, beaucoup de visions personnelles sont assez similaires pour creer une demande, mais cette demande pour du bonheur est tres souvent faconnee par ceux qui parviennent a des position d'influence en societe, et l'ideal du bonheur pour ceux ci peut etre tout aussi bien cynique que sincere selon la nature de leur personalite. Mis a part l'idee de totale liberte, il y aura toujours des meneurs et des suiveurs, le systeme liberal protege les suiveurs d'etre a la mercie des meneurs grace au contrat social.
@@manucao8594 vous avez mal interprete mes propos. Je pense plutot que celui qui fait le mal risque d'etre craint plutot que puni. Cela s'est vu de nombreuses fois dans l'histoire de l'humanite. Cela se voit dans les societes les plus primitives egalement. Le liberalisme c'est un simple stade du development humain, similaire au Darwinism meme. Mais c un systeme fragile en proie a des possibles regression, car ce systeme est tres permissif avec la regression en realite. Vous etes dans le spirituel et l'emotion alors que moi je suis dans le pragmatisme et l'empiricisme. Les livres de houellebecq sont en realite bien plus proches d'auteurs comme Huxley (le meilleur des mondes) qu'autre chose.
@@manucao8594 Entièrement d'accord avec votre analyse. Vous avez bien saisi l'essence de la parabole du grand inquisiteur. Ce grand inquisiteur, c'est le symbole même du nihilisme. La figure romanesque qui annonce les despotes révolutionnaires nihilistes athées comme Lénine, Staline. Le communisme revêtant la semblance d'une religion-athée de salut terrestre. Dieu= Grand Inquisiteur (Lénine); dogme= Égalitarisme; Paradis= Société sans classe. Les Fameux Lendemains Qui Chantent. Au reste, toute la question est de savoir si l'être humain a les épaules solides pour assumer ce cadeau divin qu'est la liberté...si liberté il y a bien entendu ;) Car, dans cette parabole, Dostoïevski prend acte de l'existence irréfragable de la liberté humaine. Il ne se pose point la question de son éventuelle inexistence. En effet, Dostoievski était un croyant fervent (même s'il se qualifie lui-même comme enfant du doute et de l'incroyance); à ses yeux, la liberté de l'être humain est indiscutable dans la mesure où, selon le dogme chrétien, elle est la part divine de transcendance en nous, chétifs mortels marqués par la double finitude spatiale et temporelle, et plongés dans l'immanence/la matérialité. Mais je pense que ma question, quant à savoir si la liberté humaine est un fait réellement objectif, un attribut inhérent à notre condition humaine, est légitime si on écarte l'hypothèse divine. Sommes-nous positivement libres? Libres de nos choix? De nos actes? Ce que nous vivons comme liberté, n'est-il in fine qu'une chimérique illusion? Mon action n'est-elle pas la conséquence nécessaire d'une volonté/conscience préalablement conditionnée? J'ignore les causes qui me font agir de telle ou telle façon, et j'assigne la source de mes agissements aux délibérations prétendument libres de ma volonté faussement considérée comme indéterminée et autonome. Je ne souscris absolument pas à ce point du vue. Je considère la liberté, comme étant un mensonge nécessaire (tout comme Dieu). Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Il en va de même pour la liberté. Croire en la liberté, c'est la religion des temps libéraux modernes. Dieu=liberté, dogme= tout est permis; Église/monastère=le Marché. Question, vers où allons-nous? Dostoïevski a su mieux que personne disséquer (bien avant Nietzsche; ce dernier s'en étant, par ailleurs, largement inspiré pour ériger sa philosophie critique de la morale occidentale) les mécanismes du nihilisme. L'homme est plus qu'un ventre sur pattes avec des désirs, il est un être spirituel. Il a besoin de sacré. Or, dans un monde matérialiste/consumériste où l'on désacralise tout, (tout est permis -> tout se vaut -> plus rien n'a de valeur) la catastrophe nihiliste ne peut qu'advenir. Comment en sortir? Réintroduire du sacré pour étancher notre soif inextinguible de spiritualité. Comment procéder? Forger une nouvelle religion (le fameux mensonge utile)? Une religion sans Dieu? Sans dogme? Questions ouvertes. La crise du sens, voilà notre véritable et profond problème de société. Pourquoi l'on vit? Pour un paradis futur? Mais Dieu est mort! Alors pourquoi l'on vit? Qu'est-ce qui nous relie à notre époque, nous êtres humains? La religion consumériste? Notre époque peut se résumer ainsi: défaite par K.O de la transcendance (spiritualité, sacré), victoire aux poings de l'immanence (matérialisme). Le besoin vital de sacré en l'être humain, c'est ce que n'a pas compris Ivan Karamazov. Amitiés.
Bonjour ! Si vous avez de la difficulté avec des auteurs actuel, je vous conseille de lire quelques pièces de Michel Tremblay, auteur et dramaturge québécois, qui est, à mon sens, dans les meilleurs de son temps. Merci pour cette magnifique analyse !
Analyse très claire et pédagogique du livre de Houellebecq. La philosophie et la littérature peuvent en effet être d'un grand secours, n'oublions pas l'art, ce que Schiller appelait l'éducation esthétique, la peinture, la musique notamment. Il serait vain de nier que le capitalisme, la société de consommation et des loisirs, induisent des comportements, y compris dans le domaine sexuel. Mais que proposent tous ces sociologues ? De revenir au communisme à la soviétique ? Il serait bon de cesser de diaboliser sans arrêt le libéralisme car il a aussi ses vertus. L'initiative individuelle la liberté, la responsabilité, ce qui n'exclut pas la solidarité. Nos sociétés occidentales sont devenues des social-démocraties qui redistribuent une bonne partie de la richesse produite. Relier les problématiques complexes de la séduction et de la sexualité à des enjeux strictement économiques me paraît réducteur.
Clouscard a plusieurs chapitres extrêmement intéressants dans le livre cité. Le status de l’enfant (Consommateur passif) que l’on veut perpétuer dans l’âge adulte au lieu de faire des enfants des Hommes responsables. La passivité du consommateur est définitivement une récurrence chez eux. Clouscard étant pourtant Marxiste & Houellebecq proche de l’extrême-droite !
Merci pour votre excellente analyse! Votre contenu m'a beaucoup inspiré et m'a donné des réponses de ma question particulière sur ma société. Je suis Chinois et il me semble que le même problème de capitalisme du sexe nous trouble dans la société. Certains peuvent encore trouver de la ressource sexuelle avec que de la richesse. Mais la situation se dégrade. Surtout mais pas seulement dans les régions assez développées, les gens sont devenus que des produits juste comme décrit dans la vidéo, les gagnants recevront tout. Pire, nous sommes encore hanté par nos valeurs traditionnelles, un peu courtoises. Certains traiteraient des "ressources sexuelles" encore comme les chevalier traitent les reine... C'est aussi un "marché du sexe" mais amateur, qui a rendu la vie intime même plus difficile et inégale pour un chinois moyen. Je crois que nous sommes dans un même processus horrible, Peut-être sommes nous les chinois décennies derrière, car la Chine est moins développée (capitalisée), mais on souffle également...
La conclusion elle même est très bonne. Mon ami est moi avons eu la même. Heureusement elle n'est pas la seule à laquelle on peut parvenir. De l'absurdité on peut arriver au stoïcisme. Ou à la foi c'est à dire au Sublime... Amicalement. Pierre.
J'ai connais son oeuvre la soummission,et les particules élémentaires... J'ai eu très mal à sympthiser avec l'auteur...ou avec l'homme.... Du mal à le cerner.. Peut-être que si je vais plus.....loin ,vais je le découvrir l'homme derrière l'auteur.... Assez cru ses descitipions scène du sexe....est-ce propre aux comportements des hommes en général...qu'il le décrit si bien.....? J'ai eu du mal.... Il temoin peu de sympathie sur la gente féminine...froid, distance...détaché... Trop spécial, bizarre... Mon premier auteur que je trouve assez dérangeant....est-ce moi ou c'est la réalité de la société dans laquelle on vit ....qu'il décrit que j'ai du mal... Ses personnages du romans; j'ai du mal à leurs trouver des qualités ou a m'attacher à eux.... J'ai peur de devenir comme eu....ils sont certes tres intelligents mais....il y a quelques choses qui cloche....trop bizarre...pas d'émotion.... A moins que je ne connaissais pas ces réalités....ces gens....
![Michel Houellebecq - Interview Campus Septembre 2001 [VHS RIP]](/img/1.gif)
Wow, merci pour ce fabuleux vidéo. Étant québécois, je connais moins bien les écrivains français d'aujourd'hui mais grâce à vous j'ai pu découvrir monsieur Houellebecq et en tant que passionné de sociologie et psychanalyse, je cherchais quelqu'un qui mettait en mots le Mal "ordinaire" et silencieux qui ronge la société. Je me passionnait déjà pour Roland Gori que j'admire énormément et Mr Houellebecq viens ajouter à mon plaisir. Je suis un homme dans la trentaine et je souffre énormément de tout ce qu'il parle ici. C'est un mal difficile à partager car la plupart des gens en couple avec famille ou avec de petites conscience incapable de remettre en question la société refusent d'en parler et cela me donne un sentiment encore plus fort d'aliénation. Ce n'est pas que je suis laid , je suis qqn de cultiver, avec un très bon emploi musicien dans mes temps libres et jai vraiment été malchanceux dans la vie avec les femmes et la dernière ca été mon K.O. . Je dois recommencer à zéro dans ma trentaine et essayer de ne pas désespéré dans mon quotidien en prenant l'attitude d'un robot pour ne pas perdremon emploi, je me sent incompris et souvent les gens plus proches de moi m'ont l'air de me méprisé et je ne sais pas pourquoi, comme si ma parole était discréditée comme si l'image de l'homme vivant seul suffisait pour conclure que je suis quelqu'un de dérangé . Quand j'essai d'entamer des conversations intéressantes, ils me font quasiment impression qu'ils me prennent pour un fou même si ce que je dis du sens et démontre seulement ma passion pour plein de sujet. Finalement, notre époque je la trouve infernale.
Votre culture en philosophie est grande, c'est un plaisir et une chance pour les apprentis philosophes que vous partagiez ces vidéos. Merci, c'est excellent.
Merci pour votre excellent travail d'analyse. J'écoute et prend des notes.
Vous avez gagné un abonné.
J'ai découvert votre chaîne il y a à peine deux semaines. J'étais tellement impressionné que j'ai décidé de regarder toutes vos vidéos. Mais monsieur, votre travaille est incomparable. Je vous remercie du fond de mon cœur.
Je suis tout à fait d'accord avec votre analyse sur la seduction.... bravo 😘
Tout est dit. Le libéralisme augmente les disparités sociales, fabrique des très riches, des très pauvres et des voleurs, des tricheurs, des criminels, etc. Ce qui est vrai pour l'argent a été étendu au relations humaines. Lumineux. Magnifique. Houellebecq.
Je connaissais pas ce livre parce que j’avais un à priori sur l’auteur mais franchement je reconnais le talent. Ce livre décrit avec véracité les rapports humains au travail, c’est exactement ce que je ressens waouh merci de m’avoir fait découvrir ce livre
Excellent , merci mille fois ! Je commence enfin à assembler les pièces du puzzle . Je me coucherai un peu moins bête ce soir.
Vous ne vous coucherez pas moins bête, vous coucherez moins bête 😉
@@nikoslepoulpe1392 Si seulement...
Ah ben non en fait :/
La conclusion de fin me touche beaucoup. C'est exactement mon approche de l'existence
Merci, vraiment très intéressant, votre façon de commenter, de communiquer, de transmettre est vraiment exceptionnelle. Tous vos propos, sur des auteurs contemporains ou anciens sont justes et tout à fait d actualité. Encore merci
Excellente analyse sociale, supérieure à bien des traités de sociologie.... Brillante présentation... Merci beaucoup !
Des mois que j'écoute tes podcasts avec admiration. Mon rêve ? Que tu nous partage ta lecture de Cyrano
La possibilité d une île. Tout à fait d accord avec vous, un auteur et artiste exceptionnel
Impressionnante analyse ! Tout est dit sur la fiction de "l'individu entrepreneur de lui-même " dans un système libéral-libertaire !
Bonjour. Votre commentaire est absolument parfait dans le fond et la forme et réussit à dépasser l’œuvre dont vous vous inspirez. Bravo ! et merci
Merci Kosmos pour vos EXCELLENTES VIDÉOS ♥️👍♥️
Concernant votre conclusion, qui est par ailleurs très lumineuse, vous auriez pu finir encore plus en beauté en rappelant que c'est justement le propos du narrateur vers le début du roman qui justifie son entreprise d'écriture en disant que ce n'est pas l'écriture en soi qui va le sauver mais que, s'il avait pu, il aurait passé sa vie à lire des livres : là aurait été la meilleure vit qu'il eût pu vivre.
Malgré ce détail, je vous remercie pour votre analyse qui est de qualité, même si j'aurais apprécié que vous eussiez abordé la dimension fondamentalement métaphysique du roman de Michel Houellebecq (et plus généralement de tous ses romans), qui est le cœur absolu de l'œuvre de Houellebecq et qui donne à voir sa conception de l'existence. Si l'aspect sociologique et sociétal, que vous avez uniquement développé, (libération des mœurs post mai 68 => loi du marché s'immisce dans la sphère des relations amoureuses) est bien essentiel dans l'œuvre, il faut aussi mettre en lumière l'idée que cette solitude est bien plus profonde et antérieur à ce mal libertaire de la fin du XXe siècle. L'inconfort de l'homme moderne est en effet le produit direct de sa solitude qui remonte à l'émancipation de l'autorité, non seulement l'autorité contestée lors de mai 68 et après, mais surtout de Dieu, de la religion. La religion est en effet ce qui réunit étymologiquement, ce qui donne une cohérence au monde en lui donnant un sens supérieur et organisateur, et ce qui favorise donc la cohésion des êtres. Or l'homme moderne qui a battu Dieu et ses vieilleries en brèche ne trouve plus de sens à sa vie (car sans interprétation supérieure proposée par la religion, l'existence n'a pas de sens (existentialisme, absurdité, non-sens, etc.)). Vous avez dit que le narrateur vit dans un non-sens mais n'avez pas suffisamment expliqué la profondeur de cette idée : l'homme moderne est seul dans un monde abandonné de Dieu qui ne peut plus lui livrer une cohérence toute faite. S'il vit dans un non-sens, ce n'est pas, dans une interprétation littéraire certes juste mais première, parce qu'il a perdu sur le plan sexuel ; c'est parce qu'il éprouve une rupture totale avec le monde, un sentiment exacerbé de solitude et de déréliction, parce que, en dernier lieu, il ne croit plus en rien. Il est tombé dans la promesse du savoir du scientisme matérialiste au XIXe siècle et a totalement évincé tout niveau de réalité supérieur qui donnerait un sens à la réalité, qui n'en a évidemment pas d'un point de vue uniquement physique, matériel, dans la mesure où on connait la finitude de notre vie humaine (qu'on connaissait déjà) mais surtout dans la mesure où on part du postulat que notre vie humaine constitue la totalité de notre existence (= il n'y a pas d'Au-delà, promesse d'un bonheur après une mort physique). D'où notre condition misérable : on sait tout, on ne croit plus en rien. Où est le sel de la vie ? On sait qu'on va mourir. On ne croit pas qu'il y autre chose que notre vie ici-bas. Il ne reste plus que "l'amertume" (p. 148).
"Est-il vraiment possible de vivre et de croire qu'il n'y a rien d'autre ? Avec les réalistes de la fin du XIXe siècle, Maupassant a cru qu'il n'y avait rien d'autre ; et ceci l'a conduit jusqu'à la folie furieuse." (p. 147)
"Si Maupassant est devenu fou c'est qu'il avait une conscience aiguë de la matière, du néant et de la mort - et qu'il n'avait conscience de rien d'autre." (p. 147)
"Nous sommes tous soumis au vieillissement et à la mort. Cette notion de vieillissement et de mort est insupportable à l'individu humain ; dans nos civilisations, souveraine et inconditionnée elle se développe, elle emplit progressivement le champ de la conscience, elle ne laisse rien subsister d'autre. Ainsi, peu à peu, s'établit la certitude de la limitation du monde." (p. 148)
D'où p. 146-147 de l'édition que vous utilisez en illustration : il parle d'une "insoutenable fracture" entre l'individu et le monde ; "[Maupassant] établissait une séparation absolue entre son existence individuelle et le reste du monde"
En tant que lecteur de Houellebecq depuis 1995, fatigué par les critiques des gens qui ne le lisent même pas, je vous remercie, surtout que vous citez Clouscard derrière. Si vous voulez en savoir plus sur l'homme derrière le sociologue, je vous conseille Avec Clouscard de son ami François De Negroni mais vous connaissez peut être déjà.
Pareil
Intéressante analyse du meilleur livre de Houellebecq, lui-même informaticien de profession si ma mémoire est bonne. Votre analyse m'évoque les travaux de B.Stiegler sur la proletarisation du travail par l'automatisation et le machinisme, puis accélérée ensuite par l'informatisation, le travailleur perdant le lien à l'objet qu'il fabrique, n'executant plus que des tâches dénuées de sens. Cette proletarisation du producteur allant avec l'instrumentalisation du désir du consommateur. Univers cauchemardesque bien saisi par Houellebecq...
Superbe analyse, Houellebecq auteur génial, j'étais justement en train de lire Extension du domaine de la lutte...
Superbe vidéo! Je comprends mieux à présent la fascination que provoque Sade chez certains.... Alors qu'à mon sens, quelqu'un d'encore pourvu de valeurs ne peut être que dégouté par cet être dépourvu de valeurs qui prône la perversion a tout les niveaux (qui ne parle qu'aux narcissique pervers et non au commun des mortels)
Merci d'avoir parlé de cet auteur. Pour moi qui en a surtout entendu que du mal et ne savait pas trop par où m'y intéresser, je pense que commencer par ce livre serait un bon début.
C´est un trs bon auteur, avec une ecriture crue, visuelle mais belle aussi. L´extension du domaine de la lutte est effectivement la meilleure introduction a son univers.
@@JRtoujours Je vient de finir La Carte et La Territoire en néerlandais, parce que je le connais surtout comme figure mediatif, et pour moi c'était vraiment éclairant. Je comprends maintenant qu'il n'est pas un incel mais génial! Punk reste vivant
« Je leur parlerai de ce qu’il y a de plus méprisable au monde, je veux dire du Dernier Homme »
Ainsi parlait Zarathoustra
Excellent, c'est un sujet vraiment tabou mais central dans la vie d'un homme.
Peut etre (même si ce n'était le propos ici) auriez vous pu parler du rôle de l'hypergamie féminine dans ce marché du sexe. Merci pour votre travail en tout cas !
Sujet infiniment plus intéressant: l'extrême solitude féminine, "dans ce marché du sexe" (et l'ensemble de la société).
Mais ça on vous en parle beaucoup moins que la fameuse "hypergamie"...
@@obiterdictum6651 Ahahah l'extrême solitude féminine dans ce "marché du sexe". L'indécence et la mauvaise foi n'a aucune limite. Les femmes célibataires de longue date attendent un homme qui leur corresponde, les hommes célibataires de longue date attendent une femme "tout court". Je veux bien reconnaitre que pour une femme, ça doit être fatiguant d'être sexualisée en permanence mais vous avez le privilège d'avoir accès à l'amour et au sexe beaucoup plus facilement que les hommes, et ça depuis l'adolescence. Une femme jolie, ou même moyenne physiquement, peut littéralement avoir la même vie sexuelle qu'un homme rockstar. C'est un pouvoir et un privilège énorme, mais vous avez quand même le culot de venir vous plaindre alors qu'en face, il y a de plus en plus hommes qui se noient dans les tréfonds de la misère sentimentale, sans parler de leur vie sexuelle inexistante, et cela sur des années, voir des décennies pour certains. Le pire dans tout ça, c'est qu'aujourd'hui, dire ces vérités élémentaires, vous fait passer pour un "masculiniste" ou un "incel", c'est consternant de bêtise. Cela étant dit, je ressens de l'empathie pour les femmes célibataires de plus 30 ans avec des enfants : il y a beaucoup d'hommes qui refusent de s'engager dans ce genre de relation car il faut assumer "les enfants d'un autre"Je reconnais aussi que pour beaucoup des femmes ayant dépassé la trentaine peuvent ressentir une angoisse légitime car elles sont mises en concurrence avec des femmes plus jeunes. Il y aussi un gros problème à régler quand au jugement quasi-permanent fait sur le physique des femmes, la même chose à propos de la vie sexuelle libérée et assumée : un homme qui a de nombreuses conquêtes sera vu comme un Don Juan, une femme sera jugée comme une "salope"... et ça c'est dégueulasse. Il y a beaucoup d'injustice et de double standards à faire sauter concernant les deux sexes, mais on n'y arrivera pas si vous êtes incapables de hiérarchiser un minimum les souffrances d'autrui et de comparer ce qui est comparable.
@@strokesrockil y aura toujours ce jugement car une femme à juste à se présenter pour avoir un rapport sexuel. Un homme il lui faut beaucoup plus.
Extension de l’analyse -
merci beaucoup pour votre partage et pour votre talent .
Bien à vous.
Chien Brun
Une ponctualité sans faille. Merci beaucoup Kosmos !!
Bonjour
Je découvre votre chaîne aujourd'hui avec cet audio, dommage que la qualité des chaînes RUclips ne soient pas corrélées avec leur nombre d'abonnés, avec les algorithmes j'aurais connu votre chaine bien plus tôt. Merci pour votre travail j'ai passé un très bon moment à vous écouter.
Merci pour ces éléments permettant de penser la vacuité existentielle qui fait le bonheur de l'industrie pharmaceutique.
Ceci dit, on peut s'écarter de cette merde menant à la dépression non pas en cherchant le sens de la vie, mais en décidant quel sens on veut donner à la sienne, et en s'en donnant les moyens.
Ton résumé et l’analyse sont incroyables. +1 abonné !
C'est une très bonne idée d'avoir choisi Houellbeck pour ce nouvel épisode !
Qui ça ?
Merci beaucoup je me comprend beaucoup mieux et je me sens moins seul
génial j'adore tu compares trois auteurs sur un thème commun très peu connu mais tellement d'actualité
je t'en remercie je partage !
Merci pour votre analyse .
C'est le 1er Houellebecq que j'ai lu et il m'arrive de le relire .
Sil est vrai qu'il y a un dégoût du narrateur quant à ce qu'il observe autour de lui , les rapports de hiérarchie et d'inégalité , qu Ils soient d'ordre social ou sexuel , je n'y vois pas seulement une critique du capitalisme , mais plutôt, à l'instar d'un grand prédécesseur comme Balzac , une étude plus globale du monde tel qu'il est .
Cad , une vision plus universelle et fataliste et donc , pessimiste .
Hors l' évolution de la société depuis le 19 eme , jusqu'à nos jours , l'égalité entre individus est un leurre .
Pour Balzac , ( et plus tard pour Maupassant par ex ) , l homme jeune est d'abord beau , ou pas .
La femme est belle ou laide , et coûte une dot plus ou moins consequente .
Si elle est belle et intelligente ses chances d'accès à un rang plus important sont plus élevées que pour les laides .
Pour les hommes c'est aussi le même constat . Par exemple en ce qui concerne Lucien de Rubembré , Balzac passe des pages à nous décrire sa beauté hors du commun qui voile un peu trop son talent de poète . Cette apparence sera un atout pour intégrer la vie et les cercles à la mode ( même sil se suicidera pour d'autres raisons avec ses fameuse illusions perdues et le sentiment de n'être rien de ce qu'il avait voulu être ) .
Houellebecq comme Balzac , parle de l'inégalité , mais d'une inégalité universelle .
Houellebecq categorise. La beauté./ La laideur . La réussite sociale / La médiocrité ,
Et c'est pour cela que " l'extension du domaine de la lutte " va au delà d'une critique du capitalisme et du consumérisme . Il montre la violence et le cynisme de la vie telle quelle est .
( plus tard il parlera aussi de la vieillesse , mais la c'est pas le sujet (
@@Gauloiy La parole de hommes construit la pensée.
@pierrot l'intercepteur accepter la vie ne la rend pas moins absurde malheureusement
Très bien.
C’est étonnant cette validation de ces idées des années 80/90 par l’Internet d’aujourd’hui avec ces sites de rencontres qui soulignent et la banalisation triste du sexe… et la sélection qui crée des perdants… en particulier les « hommes sans qualités » dont certains en viennent à haïr les femmes…
C'est même plus des "hommes sans qualités" c'est la balance hommes femmes qui est complètement déséquilibrée, même une femme extrêmement laide aura plus d'opportunités qu'un homme lambda
Exactement. Il n'y avait pas ce genre de problèmes dans les années 60/70. Dans les années 80/90, nous sommes passé au second extrême, le premier étant celui des années 40/50.
Daniel - Je découvre Kosmos et vous remercie pour vos analyses très enrichissantes.
Parlez-nous de Cioran,Julien Gracq,Charles Juliet.Mais aussi de l'écrivain suisse Jean-Marc Lovay,
l'auteur de ''Les régions céréalières'' ''Le baluchon maudit'' (Gallimard).
Des poètes Philippe Jaccottet,René Char.
Merci beaucoup!
Excellente thèse et conclusion! Merci beaucoup 😊
Ta chaîne est vraiment incroyable ! Merci beaucoup
Magnifique analyse... Comme d'habitude
c'est scintillant de sagesse, merci
Excellent ! Je m’abonne tout de suite, complémentaire de Monsieur Phi !
Quel plaisir, merci !
Merci beaucoup pour ce contenu de grande qualité
Merci beaucoup pour cette analyse !
Je ne suis pas tout à fait sûr que d'avoir changé de convictions, comme vous le dites en début de votre audio, soit une bonification pour notre pensée à tous !
Un travail extraordinaire merci
"Nous avons vécu, telle est notre légende..."
Formidable écrivain, merci !
Vous venez de faire vendre un livre à Michel Houellebecq 😉
Merci encore une fois, parler de Clouscard est une bénédiction, je n'attendais que ça venant de vous, c'est formidable ✨
Merci pour vos commentaires clairs;
Je vais lire ce livre..Bien à vous.
Je suis d accord sur le manque affectif
J'adore Cosmos !!
Merci pour cette vidéo, excellent tant sur le fond que sur la forme 👌
Merci pour cette vidéo - je repars avec une liste de lecture.
Incroyable !
Très bon épisode, une nouvelle fois. Merci beaucoup pour ce contenu!
Ah c'est une des clés de l’œuvre de Houellebecq!
Je viens de sortir une vidéo sur les particules élémentaires, c'est l'occasion de partager ensemble autour de cet ouvrage: ruclips.net/video/rDZup0TnjXE/видео.html
Merci d'exister.
"Peut on etre lucide et serein" Si quelqu'un a la reponse je suis preneur...
Très bonne question, Cioran disait que vivre était incompatible avec la lucidité
C'est impossible à mon avis et ma propre expérience me porte dans un cynisme triste
Exellente analyse! Merci!
"Ne plus chercher a donner un sens
a la vie !"
Ceci ressemble étrangement
à un sérieux "lâcher prise", non ?
Bien à vous.
c'est-à-dire ?
Ayez espoir et soyez indépendant
Ne pas chercher à donner sens à la vie..est impossible pour l'homme, seul l'animal echappe aux questions de sens..comme dit Schopenhauer, l'homme est un animal métaphysique..
Est ce que tu peux parler d'haruki murakami si tu as du temps ?
Franchement excellent beau travail
Beau travail, Merci kosmos
Merci pour cet épisode; à quand un épisode sur Clouscard ?
merci merci, merci !
Ce serait bien de poursuivre la réflexion entamée en conclusion avec une vidéo sur le mouvement actuel de l’asexualité, des personnes renonçant à la vie sexuelle
Les gens renonçant à la sexualité sont majoritairement des hommes car les femmes préfèrent être la maîtresse d'un homme de pouvoir ayant un harem de femmes plutôt qu'être la femme d'un homme moyen dans tous les domaines de la vie, Raphaël Tisserand en est l'image. Alors quand les femmes ne peuvent pas être la maîtresse d'un homme fort et riche, soit elles se casent avec l'homme moyen et lui fait des gosses avant la ménopause, ne voulant pas finir sans enfants, soit elles s'entourent de chats pour combler l'affection que l'homme moyen serait capable de lui apporter mais étant trop narcissique, elles estiment avoir droit à un homme riche et fort pour elles, ce qui n'adviendra jamais.
"Le bonheur c'est le plaisir, le plaisir c'est le bonheur". Ainsi parlait l'utilitariste patenté Jeremy Bentham. C'est donc cette philosophie de la "jouissance sans entraves" qui s'est positivement imposée en Occident.
Si Dieu est mort, tout est donc permis. Ce libéralisme sociétal/culturel/économique forcené a détruit toute conception du sacré (la morale, Dieu, les traditions) faisant des révolutionnaires subversifs nihilistes athées libertaires, les idiots utiles du marché capitaliste. Quel paradoxe! De quel génie fait preuve le capitalisme en générant du profit sur le dos (ou plutôt la tête) de tous ses opposants idéologiques #TeeShirtCheGuevara. C'est de la récupération brillante et cynique.
"Tout est permis". Dostoïevski avait ainsi tout compris. Cet homme est un génie consommé, d'une acuité et sagacité intellectuelles infinies. Relire ses oeuvres (notamment les Frères Karamazov; et surtout les Démons) pour mieux comprendre notre triste époque actuelle. Partant d'une liberté illimitée des hommes, j'aboutis à la débauche/jouissance illimitée. Le libéralisme sociétal/culturel, c'est la destitution de toutes les valeurs morales établies au profit du seul désir individuel. Le désir, c'est l'essence même de l'Homme disait Spinoza. Dès lors, plus rien ne peut faire obstacle à la marchandisation de nos existences. Attiser le désir, par tous les moyens (publicités, marketing, etc.). Je produis, je consomme comme une bête de somme. Tout le sel de la vie s'est dissous dans les eaux glacées de la satisfaction brûlante de notre désir égoïste individuel. Le chaud/froid, ça rend malade, c'est connu. Toujours plus de jouissances! J'ai besoin de ma dose quotidienne. Besoin d'être plein pour ne plus me sentir vide. Et pourtant, je ne me nourris que de vide (émissions débiles, porno pour pallier à ma paupérisation sexuelle, gadgets de merde à obsolescence programmée, nourriture saturée de pesticides, perturbateurs endocriniens et d'OGM, et caetera) qui ne font, in fine, qu'exacerber mon sentiment de vide intérieur. Paradoxal, n'est-ce pas? Je fais le plein pour combler le vide, mais ce faisant je me sens encore plus vide. La nature humaine a horreur du vide existentiel. C'est pourquoi nous recherchons aussi avidement un sens à tout ceci, un point fixe sur lequel accrocher nos existences.
Plus de rien de sacré, on profane tout. Quel époque abracadabrantesque!
"Toute la question est de savoir si Shakespeare vaut mieux qu'une paire de bottes; Raphaël, mieux qu'un baril de pétrole." Dostoïevski avait tout compris je le répète. Une âme ample et large qui a su, mieux que quiconque, déceler (une à une) toutes les contradictions du coeur humain.
La logique capitaliste ne peut progresser qu'en éliminant une à une toutes les entraves morales à la marchandisation de l'être humain.
Si le libéralisme politique (dont la naissance remonte aux 17/18 ème siècle) a permis, aux individus que nous nous sommes, de pouvoir mener une vie comme bon il nous semble (sans qu'aucune instance morale/religieuse ne vienne interférer dans nos choix (idéologiques, existentiels, religieux, etc.) de vie privée), de mener nos propres existences individuelles selon notre propre conception du Bien/Mal, du bonheur; nous pouvons toutefois déplorer, comme un effet néfaste corrélatif, qu'un libéralisme débridé "tout est permis" (comme celui que nous connaissons de nos jours) s'avère, in fine, délétère pour la planète et le genre humain. Trop de plaisir a tué le plaisir... de vivre! On se meurt dans nos sociétés libérales aspirant pourtant au sacro-saint bonheur.
Si le scientisme et le libéralisme européens ont implacablement tué Dieu; l'être humain occidental, turgide d'orgueil, a cru bon vouloir se hisser à sa hauteur pour prendre sa place laissée vacante; mais il s'est brûlé les ailes dans son ascension, enflammé par l'hybris démentielle de sa liberté irréfrénée. Sa soif inextinguible de liberté l'a asservi au malheur et au désenchantement nihiliste. En spectateurs impuissants, nous assistons à sa dolente chute. L'Occident s'en relèvera-t-il? Sans sens, vers où voguer? Tout déconstruire pour mieux reconstruire, est-ce vraiment la clé, comme on essaierait de nous le faire croire? L'homme est-il libre? Est-il véritablement responsable de ce qu'il est?
Il est bien plus aisé de prévoir la fin du monde, que celle du capitalisme. C'est bien vrai. Le capitalisme, le pire des systèmes à l'exception de tous les autres. Voilà toute notre tragédie.
Merci infiniment Kosmos. Vous êtes un génie d'une nature rare et lumineuse. Puissiez-vous briller éternellement.
Signé un admirateur de Dostoïevski, l'auteur et l'ami spirituel de ma (courte) vie.
@@manucao8594 Sublime passage des Frères Karamazov. Dostoïevski a su finement subodorer, tel un prophète doué d'une prescience acérée, les 2 grands écueils du 20 ème siècle, à savoir : 1) le totalitarisme communiste (en ce sens, le grand Inquisiteur revêt la semblance d'un despote totalitaire) ; 2) le cynisme du libéralisme capitaliste (Si Dieu n'existe pas, toutes les barrières morales disparaissent une à une; nous sommes, dès lors, pris dans les rets de l'aliénation libérale, au sens où nous échangeons notre liberté contre la satisfaction de nos petits et médiocres désirs égoïstes). À titre personnel, je ne crois pas en la liberté absolue de l'être humain. En ce sens, je me rapproche davantage de la philosophie de Spinoza, pour qui seule une liberté relative, en tant qu'intellection de la nécessité, est possible. L'homme est pris tout entier dans un flot impétueux de causes et d'effets qui le détermine de part en part. Sa liberté réside dans le seul fait de comprendre qu'il est positivement déterminé. Mais à celles et ceux qui soutiendraient mordicus la thèse contraire, à savoir que l'homme serait libre, je leur adresserai cette question lancinante: Que vaut la liberté d'un esprit conditionné? Est-on réellement libre de céder à un désir qui nous a été insufflés (par le marketing publicitaire en l'occurrence)? La liberté de l'Homme est un mensonge utile pour vivre pacifiquement en société, voilà ma thèse.
Toutefois, je soulèverai cette aporie de la pensée:
- Pas de liberté, pas de responsabilité, on aboutit au chaos (en effet, on ne peut être puni juridiquement pour un acte dont on n'est point responsable), c'est la guerre de tous contre tous;
- Une liberté débridée #tout est permis, on aboutit à la bombe atomique, au chaos.
C'est l'importance donnee a la liberte individuelle propre au liberalisme qui revele le vrai visage ou la moralite de chacun des hommes, et des femmes. Les societes collectivistes, qu'elles soient religieuses ou ideologiques, imposent une moralite de facon arbitraire utilisant la peur pour faire adherer les personnes au 'bien', et font aussi de la naissance un determinisme absolu. Le systeme capitaliste n'a pas pretention a une moralite, tout depend des personnes qui l'occupent, et cela peut etre n'importe qui. Bref, le liberalisme laisse aux individus la possibilite de se comporter comme des connards si cela leur procure une satisfaction personnelle, et de ce fait le liberalisme est un excellent revelateur des comportements de chacun. Et j'ajouterais meme que le liberalisme tel qu'on le connait est un modele extremement fragile, il suffit d'un nombre suffisant de connards bien organises pour qu'il disparaisse.
@@manucao8594 oui mais a ce moment la, la vraie et totale liberte individuelle serait un modele d'anarchie ou les choix personnels ont des consequences personnelles directes. Le liberalisme a encore le contrat social comme moralite, qui pose les limites de la liberte individuelle. L'utilitarisme est le corollaire du liberalisme grace au contrat social, mais sujet a interpretation selon les personnes qui composent la societe. Chacun a sa vision du bonheur sur terre, beaucoup de visions personnelles sont assez similaires pour creer une demande, mais cette demande pour du bonheur est tres souvent faconnee par ceux qui parviennent a des position d'influence en societe, et l'ideal du bonheur pour ceux ci peut etre tout aussi bien cynique que sincere selon la nature de leur personalite. Mis a part l'idee de totale liberte, il y aura toujours des meneurs et des suiveurs, le systeme liberal protege les suiveurs d'etre a la mercie des meneurs grace au contrat social.
@@manucao8594 vous avez mal interprete mes propos. Je pense plutot que celui qui fait le mal risque d'etre craint plutot que puni. Cela s'est vu de nombreuses fois dans l'histoire de l'humanite. Cela se voit dans les societes les plus primitives egalement. Le liberalisme c'est un simple stade du development humain, similaire au Darwinism meme. Mais c un systeme fragile en proie a des possibles regression, car ce systeme est tres permissif avec la regression en realite. Vous etes dans le spirituel et l'emotion alors que moi je suis dans le pragmatisme et l'empiricisme. Les livres de houellebecq sont en realite bien plus proches d'auteurs comme Huxley (le meilleur des mondes) qu'autre chose.
@@manucao8594 Entièrement d'accord avec votre analyse. Vous avez bien saisi l'essence de la parabole du grand inquisiteur. Ce grand inquisiteur, c'est le symbole même du nihilisme. La figure romanesque qui annonce les despotes révolutionnaires nihilistes athées comme Lénine, Staline. Le communisme revêtant la semblance d'une religion-athée de salut terrestre. Dieu= Grand Inquisiteur (Lénine); dogme= Égalitarisme; Paradis= Société sans classe. Les Fameux Lendemains Qui Chantent.
Au reste, toute la question est de savoir si l'être humain a les épaules solides pour assumer ce cadeau divin qu'est la liberté...si liberté il y a bien entendu ;)
Car, dans cette parabole, Dostoïevski prend acte de l'existence irréfragable de la liberté humaine. Il ne se pose point la question de son éventuelle inexistence. En effet, Dostoievski était un croyant fervent (même s'il se qualifie lui-même comme enfant du doute et de l'incroyance); à ses yeux, la liberté de l'être humain est indiscutable dans la mesure où, selon le dogme chrétien, elle est la part divine de transcendance en nous, chétifs mortels marqués par la double finitude spatiale et temporelle, et plongés dans l'immanence/la matérialité.
Mais je pense que ma question, quant à savoir si la liberté humaine est un fait réellement objectif, un attribut inhérent à notre condition humaine, est légitime si on écarte l'hypothèse divine.
Sommes-nous positivement libres? Libres de nos choix? De nos actes? Ce que nous vivons comme liberté, n'est-il in fine qu'une chimérique illusion? Mon action n'est-elle pas la conséquence nécessaire d'une volonté/conscience préalablement conditionnée?
J'ignore les causes qui me font agir de telle ou telle façon, et j'assigne la source de mes agissements aux délibérations prétendument libres de ma volonté faussement considérée comme indéterminée et autonome. Je ne souscris absolument pas à ce point du vue. Je considère la liberté, comme étant un mensonge nécessaire (tout comme Dieu). Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer. Il en va de même pour la liberté. Croire en la liberté, c'est la religion des temps libéraux modernes. Dieu=liberté, dogme= tout est permis; Église/monastère=le Marché.
Question, vers où allons-nous? Dostoïevski a su mieux que personne disséquer (bien avant Nietzsche; ce dernier s'en étant, par ailleurs, largement inspiré pour ériger sa philosophie critique de la morale occidentale) les mécanismes du nihilisme. L'homme est plus qu'un ventre sur pattes avec des désirs, il est un être spirituel. Il a besoin de sacré. Or, dans un monde matérialiste/consumériste où l'on désacralise tout, (tout est permis -> tout se vaut -> plus rien n'a de valeur) la catastrophe nihiliste ne peut qu'advenir. Comment en sortir? Réintroduire du sacré pour étancher notre soif inextinguible de spiritualité. Comment procéder? Forger une nouvelle religion (le fameux mensonge utile)?
Une religion sans Dieu? Sans dogme? Questions ouvertes. La crise du sens, voilà notre véritable et profond problème de société. Pourquoi l'on vit? Pour un paradis futur? Mais Dieu est mort! Alors pourquoi l'on vit? Qu'est-ce qui nous relie à notre époque, nous êtres humains? La religion consumériste? Notre époque peut se résumer ainsi: défaite par K.O de la transcendance (spiritualité, sacré), victoire aux poings de l'immanence (matérialisme). Le besoin vital de sacré en l'être humain, c'est ce que n'a pas compris Ivan Karamazov.
Amitiés.
Il faut lire Delavier : sexe contre calorie depuis la préhistoire.
Oui ses thèses sont très intéressantes sur le rapport homme femme
Merci pour la qualité
c'est mon cerveau qui a jouit avec cette vidéo
Très bien. Merci.
Fabuleux 👌
Magnifique 😍
Bonjour ! Si vous avez de la difficulté avec des auteurs actuel, je vous conseille de lire quelques pièces de Michel Tremblay, auteur et dramaturge québécois, qui est, à mon sens, dans les meilleurs de son temps. Merci pour cette magnifique analyse !
Très intéressant merci infiniment
i just like it! merci
Excellent !
Super! merci
Formidable !
super video comme toujours
Analyse très claire et pédagogique du livre de Houellebecq. La philosophie et la littérature peuvent en effet être d'un grand secours, n'oublions pas l'art, ce que Schiller appelait l'éducation esthétique, la peinture, la musique notamment.
Il serait vain de nier que le capitalisme, la société de consommation et des loisirs, induisent des comportements, y compris dans le domaine sexuel.
Mais que proposent tous ces sociologues ? De revenir au communisme à la soviétique ?
Il serait bon de cesser de diaboliser sans arrêt le libéralisme car il a aussi ses vertus. L'initiative individuelle la liberté, la responsabilité, ce qui n'exclut pas la solidarité.
Nos sociétés occidentales sont devenues des social-démocraties qui redistribuent une bonne partie de la richesse produite.
Relier les problématiques complexes de la séduction et de la sexualité à des enjeux strictement économiques me paraît réducteur.
Les femmes le font sans broncher, cf: instances de divorces.
Clouscard a plusieurs chapitres extrêmement intéressants dans le livre cité.
Le status de l’enfant (Consommateur passif) que l’on veut perpétuer dans l’âge adulte au lieu de faire des enfants des Hommes responsables.
La passivité du consommateur est définitivement une récurrence chez eux.
Clouscard étant pourtant Marxiste & Houellebecq proche de l’extrême-droite !
Merci pour votre excellente analyse! Votre contenu m'a beaucoup inspiré et m'a donné des réponses de ma question particulière sur ma société. Je suis Chinois et il me semble que le même problème de capitalisme du sexe nous trouble dans la société. Certains peuvent encore trouver de la ressource sexuelle avec que de la richesse. Mais la situation se dégrade. Surtout mais pas seulement dans les régions assez développées, les gens sont devenus que des produits juste comme décrit dans la vidéo, les gagnants recevront tout. Pire, nous sommes encore hanté par nos valeurs traditionnelles, un peu courtoises. Certains traiteraient des "ressources sexuelles" encore comme les chevalier traitent les reine... C'est aussi un "marché du sexe" mais amateur, qui a rendu la vie intime même plus difficile et inégale pour un chinois moyen. Je crois que nous sommes dans un même processus horrible, Peut-être sommes nous les chinois décennies derrière, car la Chine est moins développée (capitalisée), mais on souffle également...
Bonjour
Tout part à vélo !
Cordialement
La conclusion elle même est très bonne. Mon ami est moi avons eu la même. Heureusement elle n'est pas la seule à laquelle on peut parvenir. De l'absurdité on peut arriver au stoïcisme. Ou à la foi c'est à dire au Sublime... Amicalement. Pierre.
La foi, l'espérance désespérée. Magnifique, exaltante. Pas hypocrite contrairement à ce que pu penser Spinoza.
Extrait du psaume 18 La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme ; le témoignage de l’Éternel est véritable, il rend sage l’ignorant.
top merci
Confèrent les stats publiées par tinder : 10% des hommes utilisant l’application se partagent 80% des femmes utilisatrices …
Principe de Pareto, rien de nouveau sous le soleil
C'est de la sélection sexuelle.
Les créationiste en PLS. 😂
La nausée de Sartre est quand même très différente, elle n'a pas cette relation avec l'écoeurement dû au plaisir
🔥❤️🔥
like it !
Magnifique chronique. Chapeau bas
Bravo
La pensée libetraire, un dèsastre anti-humain. Merci beaucoup pour ce contenu!
Clouscard👍
J'ai connais son oeuvre la soummission,et les particules élémentaires...
J'ai eu très mal à sympthiser avec l'auteur...ou avec l'homme....
Du mal à le cerner..
Peut-être que si je vais plus.....loin ,vais je le découvrir l'homme derrière l'auteur....
Assez cru ses descitipions scène du sexe....est-ce propre aux comportements des hommes en général...qu'il le décrit si bien.....?
J'ai eu du mal....
Il temoin peu de sympathie sur la gente féminine...froid, distance...détaché...
Trop spécial, bizarre...
Mon premier auteur que je trouve assez dérangeant....est-ce moi ou c'est la réalité de la société dans laquelle on vit ....qu'il décrit que j'ai du mal...
Ses personnages du romans; j'ai du mal à leurs trouver des qualités ou a m'attacher à eux....
J'ai peur de devenir comme eu....ils sont certes tres intelligents mais....il y a quelques choses qui cloche....trop bizarre...pas d'émotion....
A moins que je ne connaissais pas ces réalités....ces gens....
A l’époque où les « révolutionnaires » sont subventionnés par le système.
Merci pour cette vidéo !
5:00
Un raciste ....j attendais la publication avec impatience ...j attendrai
Please in English noone speaks French.
haaa, le jeu de la séduction...
Naturelle sera la sélection.
Cette chaîne va exploser