euronews reporter - Ce gaz de schiste qui fracture l'Europe

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  • Опубликовано: 23 авг 2024
  • fr.euronews.com/ Dans le sud-est de la Pologne, une campagne d'exploration enflamme les esprits ici, comme ailleurs dans le monde : elle vise à s'emparer d'une richesse potentielle : le gaz de schiste.
    Pour Wojciech Swieton, ingénieur polonais, qui jusqu'à présent, travaillait sur des gisements de gaz naturel, c'est une grande nouveauté ; ça l'est aussi pour la Pologne, l'un des pays européens parmi les mieux dotés.
    Depuis peu, des plateformes sondent les réserves de ce "gaz non conventionnel" caché dans le schiste du sous-sol. Mais sur le site de Syczyn, on s'apprête à passer à la deuxième étape : tester une technique qui permet de l'extraire : la méthode controversée de la "fracturation hydraulique."
    "C'est une bonne période pour nous," assure Wojciech Swieton, "parce qu'aujourd'hui, le gaz de schiste est plus populaire qu'avant et j'espère que l'on va continuer notre activité."
    Le site est l'un des tout premiers en Europe à expérimenter la fracturation. Ce sera fait au printemps. A trois kilomètres de profondeur, des millions de litres d'eau mélangée à des additifs chimiques seront injectés pour extraire le gaz de la roche.
    Tout près de la plateforme, certains habitants sont aux premières loges et ils n'ont rien contre. Dans cette région pauvre, beaucoup espèrent que l'industrie du gaz de schiste stimulera le développement. Au plan national, cette nouvelle ressource réduirait la place du charbon, néfaste pour le climat, mais aussi la dépendance énergétique du pays vis-à-vis du pétrole et du gaz russe.
    A l'épicerie du village, le gaz de schiste alimente toutes les conversations. "Les gens disent plein de choses : que l'eau va devenir jaune, que les poules ne pondront plus d'oeufs," explique Zbigniew Krezel, mais je ne sais pas si c'est vrai ou pas," lance-t-il. Une autre habitante, Czeslawa Kulbaka est du même avis : "il y aura des changements irréversibles sous terre, parce que la méthode de fracturation va créer des fissures. Et puis, ce qui peut arriver," ajoute-t-elle, "c'est que les gaines de ciment autour des canalisations ne tiendront pas éternellement et l'eau sera polluée !"
    Mais pour Jozef Siwek, "c'est une bonne chose que du gaz ait été découvert à Syczyn : peut-être que des emplois seront créés : c'est bien pour nos jeunes !"
    Comme le souligne Alicja Struszewska, "il y a une majorité de gens pour le gaz de schiste : le village et la commune ont dit oui."
    Au contraire, certains émettent de lourdes critiques comme Karol Kaszczuk : "ils disent qu'il n'y a pas de produits chimiques qui sont utilisés," explique-t-il, "mais nous savons que le gaz de schiste, on l'extrait en injectant des produits chimiques et que ça peut être dangereux pour l'environnement."
    Mais avant d'exploiter son gaz de schiste, la Pologne devra en tout cas tenir compte d'une autre contrainte : les zones naturelles protégées.
    Lorsque la fracturation débutera à grande échelle, d'énormes quantités d'eau et toute une série d'adjuvants chimiques seront nécessaires. Les rejets pollués passeront dans un système d'épuration d'après la société polonaise en charge du site. Sa responsable Magdalena Piatkowskaaffirme qu'il n'y a aucun danger pour l'eau potable : "notre puits est conçu de telle façon que la nappe phréatique est protégée contre toute pollution qui pourrait provenir des fluides chimiques ou à l'avenir, du gaz lorsqu'il remontera à la surface," assure-t-elle, "les revêtements des puits sont cimentées sur toute la hauteur jusqu'à la surface et je peux vous promettre," lance-t-elle, "qu'il est impossible que du gaz ou du fluide de forage arrive à un endroit où il entrerait en contact avec la nappe."
    Le gaz de schiste est devenu un enjeu européen : la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne et la France seraient les pays au plus fort potentiel.
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