Bonjour, en fait Nous ne parlons plus vraiment du syndrome du harnais. Ce terme reposait sur l'idée que c'était le harnais qui gênerait un étranglement des artères, notamment autour des cuisses. Les études françaises de l'IFREMONT et du DPMC, puis des études anglaises et italiennes dans cette même période confirment par exemple qu'il n'existe pas de "crush syndrom" qui relacherait des toxines dans le sang suite au relâchement des sangles du harnais lors de la dé suspension de la victime, ce qui était cru auparavant. C'est vraiment la position de "crucifié" avec les bras en arrière et le cou en hyperextension qui est problématique. En France nous parlons donc maintenant de " syndrome de suspension". Donc comme dit dans un autre commentaire, l'urgence va être de "verticaliser la victime le plus rapidement possible, chez nous les cordistes ont utilisera le pontet en sternal en resserrant les bretelles, en "loisir", n'ayant pas de point sternal, on peut passer une sangle sous les bras et la mousquetoner sur la corde. Au plaisir d'échanger sur le sujet. Bruno.
Oui il faut en parler, l’été dernier je suis resté suspendu à la tyrolienne de la via ferrata de Liaucous pendant 02h00 en attendant l’arrivée des secours. La longe reliée à ma poulie était trop longue (mauvaise gestion de mon matériel) et je n’ai pas pu remonter le câble. Sans connaître le SDH, j’ai vite compris qu’il fallait bouger mes jambes car le baudrier commençait à exercer une forte pression, j’ai pu passer sous mes cuisses mes longes de via que j’ai accroché à mon sac à dos lui même suspendu au câble. De ce fait j’étais mieux assis et j’ai pu attendre l’arrivée des secours. Par ailleurs le pompier avec qui j’étais en liaison ponctuellement avec mon portable me conseillait de faire bouger mes,jambes.
Alors là, merci pour tes explications car on n'y pense pas forcément et ça vient lentement, sournoisement mais pratiquement toujours si on reste longtemps suspendu par exemple pour des petits travaux d'élagages et en principe je redescend un peu pour souffler mais c'est important de savoir qu'il y a peut être un point de non retour si on néglige ce fait. Merci à toi d'avoir appuyé sur cette prise de conscience.
En formation initiale pompier, au moins dans mon département mais je pense partout en France aussi via le référentiel PSE1/2, le syndrome du harnais est mentionné. Toutefois, on n'a pas eu de manœuvre (exercice) de dégagement vers le bas, ni de réception et prise en charge au sol, donc c'est plutôt un savoir théorique. Le savoir-faire opérationnel s’acquière à l’expérience, sur le terrain, au grès des interventions et d’éventuels entraînements spécifiques. Les unités spécialisées GRIMP (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périllieux) sont par contre très bien formées et entraînées à la gestion de ce risque, et aptes à débloquer une victime en quelques minutes. Ce sont elles qui seront directement déclenchées pour ce type d’accidents (d’où le fait qu’en formation initiale « de base », on ne pratique pas plus que ça : il y a déjà beaucoup de choses à savoir et on laisse ça à nos spécialistes en internes, qu’on pourra rejoindre plus tard dans sa carrière évidemment). Merci pour la vidéo.
Quelques précisions : - Le syndrome de suspension ou du harnais génère effectivement une accumulation de sang dans les membres inférieurs, car si l’apport sanguin (par les artères profondes) n’est pas gêné par la compression relativement faible du harnais, le retour veineux, lui, se fait en surface et est donc gêné voire stoppé par le harnais qui agit comme un garrot superficiel. Par contre, cette situation ne génère pas une hypertension, mais bien une hypotension (chute de la tension artérielle, y compris au niveau des membres inférieurs). Le cœur ne compense en effet pas le faible débit du retour veineux par un plus fort débit artériel ; au contraire, il a tendance à ralentir son rythme, tout en étant mal rempli/vidé, ce qui fait chuter la pression artérielle *et* veineuse au global. Cela aboutit à une moindre et insuffisante irrigation du cerveau, ce qui finit par engendrer la perte de connaissance. À noter pour être complet qu’il peut y avoir un effet de garrot profond, selon la situation exacte (ex. jambes repliées, cuissard hyper-serré, etc.). - Le décès après perte de connaissance n’est pas systématique, car il n’est pas « timé » à 7mn et qu’on va se donner les moyens d’intervenir à temps ;) Certains individus résistent un peu plus longtemps que ce délai - et dans le cas où il n’y a pas perte de connaissance, certaines personnes peuvent tenir plusieurs heures, certes en souffrant ! Tout dépend de la morphologie, de la situation exacte (position, taux de compression veineux, antécédents, produits absorbés, trauma ou pas avec hémorragie ou pas, etc.) C’est clair qu’en cas d’arrêt cardiaque suite à une perte de connaissance, chaque minute compte. La règle est donc simple : il n’est jamais "trop tard" pour alerter les secours (18, 112). - Au niveau de la conduite à tenir en attendant les secours : il est tentant de vouloir « décrocher » son ami ou collègue de cordée, de travail… mais à moins d’avoir suivi une formation spécifique, c’est courir un grave risque de suraccident. Le mieux dans ce cas, en attendant les secours, *dans la mesure du possible et en toute sécurité* est de : 1/ maintenir les membres inférieurs de la victime en position horizontale ; 2/ décomprimer régulièrement les membres inférieurs (comment : demander à la victime de bouger ses jambes, ou si inconsciente, les masser doucement en passant sa main entre la cuisse et le harnais) ; 3/ si la victime ne respire plus et a la tête penchée en avant, libérer ses voies aériennes (comment : en ramenant la tête très doucement en position neutre, dans l’axe du tronc, bien droite, avec la bouche ouverte). - Une fois la victime ramenée au sol par les secours, la position d’attente / de secours préconisée par le PSE est la position horizontale à plat dos, et non la position verticale. La logique est la suivante : 1/ si la victime est inconsciente, il faut libérer ses voies aériennes de manière fiable, ce qui nécessite de l’allonger ; puis apprécier sa respiration (si elle ne respire pas, ça partira immédiatement en réanimation cardiaque ; si elle respire, ce sera soit une PLS, soit, en cas de suspicion ou de trauma avéré, plutôt un simple maintien de la libération des voies aériennes à plat dos, pour éviter de la re-mobiliser via une PLS) ; ou alors 2/ si la victime est consciente et respire, autrement dit si on a affaire à une personne qui « fonctionne », on évitera la position verticale pour parer à tout risque de chute inopinée (suite à une perte soudaine d’équilibre, malaise ou perte de connaissance), et également parce que la position horizontale favorise une circulation sanguine avec pression « équilibrée » (pour être un peu technique, c’est la position de référence en cas de détresse circulatoire, notamment parce que c’est celle qui limite au mieux le risque d'hypodébit cérébral sans s'opposer au retour veineux, en particulier des membres inférieurs ; ce qui est primordial dans notre situation, puisque d’une part, en haut, le cerveau a été moins bien irrigué, et d’autre part, en bas, du sang s’est accumulé et doit revenir au cœur, dans un contexte où le cœur fonctionne probablement moins bien et moins fort qu’à l’accoutumée). - Pour ce qui est d’un arrêt cardiaque qui serait causé par une montée soudaine du débit du retour veineux, suite au retrait de la compression du harnais, ce n’est pas un risque mentionné dans le PSE, ni une notion que j’ai entendue au niveau des SMUR . Par contre, on peut raisonnablement penser que, comme dans le cas d’un garrot, *si la suspension et la compression a duré un certain temps voire un temps certain* il y aura eu accumulation de toxines dans les membres inférieurs et donc risque de collapsus cardiovasculaire si ces toxines ne sont pas neutralisées avant d’atteindre le cœur (notamment hyperkaliémie ie. excès de potassium extracellulaire, qui cause et maintient une "fibrillation" cardiaque). Cela étant dit, cette situation sera très probablement « cadrée », dans le sens où il faut un temps de suspension assez long, donc a priori un cas de figure où le dégagement de la victime est complexe (spéléo, travaux sur arbre ou immeuble de grande hauteur, contexte militaire, etc.), avec l’intervention de services spécialisés (GRIMP, spéléo-secours, etc.) et d’une unité médicalisée (SMUR, etc.) donc de médecins, qui sauront donner une conduite à tenir adaptée pour mitiger ce risque. Mais pour le cas le plus courant et en première intention, le référentiel PSE à destination des secouristes est clair : 1/ on met à l’horizontal à plat dos dans tous les cas ; 2/ on desserre (ou pas) le harnais (selon l’état de conscience ou d’inconscience, respectivement) ; 3/ on applique les protocoles de secours d’urgence adaptés.
@@TheSebouille Oui tout à fait, quand je pratiquais la spéléo en loisir perso, c’était un élément standard. Simplement comme je le disais, au niveau des pompiers, on a des unités spécialisés qui traitent ça vite et bien, donc pour le pompier « de base », on se concentre sur tout le reste, et il y a déjà beaucoup beaucoup de connaissances et de pratiques à acquérir et maintenir ;)
Top d'en avoir fait une vidéo ! C'est actuellement dans le référentiel des urgentistes/secouristes, mais c'est important de faire de la prévention auprès des pratiquants d'escalade/alpinisme et autres sports ou métier nécessitant le port du harnais !
Merci pour la vidéo. Ce qui me fait penser à "comment faut-il choisir son harnais ?". ... Quand je vois qu'il y a des harnais super light (bien pratiques pour mettre dans le sac), je me dis qu'il doit y avoir des inconvénients non négligeables (je me pose la question pour la prochaine fois que je changerai mon harnais car actuellement, j'ai le D4 standard et il est très encombrant).
Vidéo très intéressante en revanche il y a des confusions dans les explications. Je suis cordiste et la plus grosse inquiétude dans notre métier est de se retrouver inconscient dans notre baudrier car nous sommes vite confronté au syndrome de suspension du harnais "position du crucifié". C'est cette position qui est extrêmement dangereuse mais elle ne survient que en cas de malaise/ inconscience car il n'y a plus de tonus musculaire. Si ça arrive à votre binôme, ami... La première chose affaire une fois arrivé à la victime est de la mettre en Position sternale de sécurité pour maintenir la personne la plus verticale possible. Nos baudrier ont des boucles sternale ce qui n'est pas le cas avec un baudrier d'escalade. Il faut trouver un système D ( écharpe, sangles...) . Des essais cliniques avaient été faits dans les années fin 80 concernant ce syndrome, la vidéo est impressionnante. En revanche ils ont demanti que les cuissards du baudrier pouvaient conduire a des problèmes de circulations sanguines. Je ne suis pas médecin donc je ne me prononcerai pas sur le sujet.
Très peut d'études sur le sujet ! Tous les retours d'expériences sont précieux afin d'avoir quelque chose le plus objectif possible. Cette vidéo est à but informative, mais très vulgariser ! Je ne parle pas de l'après secours, ou quelques personnes sont décédés après coup plusieurs heures après le secours chez elles...merci pour ton commentaire. A bientôt.
@@EVOLUTIONARBUSIGNY effectivement il y a très peu d'études pour le grand public et le sujet reste complexe. J'ai bien compris le but de ta vidéo qui est très pertinente. Effectivement il peut y avoir des crush syndrome après le sauvetage mais qui n'est pas lié directement à la position dans le harnais.Je souhaitais simplement apporter quelques éléments supplémentaires et ne voulais en aucun cas critiquer la vidéo et son contenu. Bonne journée à vous
Super vidéo, on pourrait ajouter d'allonger la victime si pas de possibilité de la descendre a l'aide de sangles sous les aisselles et au niveau des genoux, ça permet de gagner du temps en attendant les secours
Non le phénomène est amplifié si elle reste assise, si on arrive vite sur la victime le fait de la mètre de mettre ces sangles décharge la tension au niveau des cuisses, pour l'avoir pratiqué lors d'une formation ICAR, en temps que sauveteur et victime, ça soulage énormément ;-) Arrivée au sol je suis d'accord avec toi pour la laisser debout ;-)
Sans oublier les spéléos ! Et nous avons des manoeuvres de dégagement pour secourir en auto-secours les équipiers qui risquent le syndrome du harnais ; ainsi tout spéléo (qui pratique la spéléo alpine bien sûr) se doit (enfin, en théorie) de maîtriser au moins une manoeuvre de dégagement vers le bas.
![Escalade extérieur le matériel de base du débutant à l'expert. Tutto Alpinisme 88 [EVOLUTION]](http://i.ytimg.com/vi/rj6HRXl2WCg/mqdefault.jpg)
![Escalade extérieur le matériel de base du débutant à l'expert. Tutto Alpinisme 88 [EVOLUTION]](/img/tr.png)
Bonjour, en fait Nous ne parlons plus vraiment du syndrome du harnais. Ce terme reposait sur l'idée que c'était le harnais qui gênerait un étranglement des artères, notamment autour des cuisses. Les études françaises de l'IFREMONT et du DPMC, puis des études anglaises et italiennes dans cette même période confirment par exemple qu'il n'existe pas de "crush syndrom" qui relacherait des toxines dans le sang suite au relâchement des sangles du harnais lors de la dé suspension de la victime, ce qui était cru auparavant.
C'est vraiment la position de "crucifié" avec les bras en arrière et le cou en hyperextension qui est problématique. En France nous parlons donc maintenant de " syndrome de suspension".
Donc comme dit dans un autre commentaire, l'urgence va être de "verticaliser la victime le plus rapidement possible, chez nous les cordistes ont utilisera le pontet en sternal en resserrant les bretelles, en "loisir", n'ayant pas de point sternal, on peut passer une sangle sous les bras et la mousquetoner sur la corde.
Au plaisir d'échanger sur le sujet.
Bruno.
Merci pour ton retour très constructif, c'est une vraie valeur ajouter. Arvi' Pa'.
Merci @brunow2667 c'est ce que j'essayais maladroitement d'expliquer.
Première fois que j'en entends parler. Ca semble logique. Merci !
En speleo on essaye d'apprendre assez rapidement les techniques de décrochage pour éviter ce genre de problèmes! Merci pour ta vidéo! :)
Oui il faut en parler, l’été dernier je suis resté suspendu à la tyrolienne de la via ferrata de Liaucous pendant 02h00 en attendant l’arrivée des secours. La longe reliée à ma poulie était trop longue (mauvaise gestion de mon matériel) et je n’ai pas pu remonter le câble. Sans connaître le SDH, j’ai vite compris qu’il fallait bouger mes jambes car le baudrier commençait à exercer une forte pression, j’ai pu passer sous mes cuisses mes longes de via que j’ai accroché à mon sac à dos lui même suspendu au câble. De ce fait j’étais mieux assis et j’ai pu attendre l’arrivée des secours. Par ailleurs le pompier avec qui j’étais en liaison ponctuellement avec mon portable me conseillait de faire bouger mes,jambes.
Merci pour ton retour d'expérience ! Et bravo pour ton sang froid !
Alors là, merci pour tes explications car on n'y pense pas forcément et ça vient lentement, sournoisement mais pratiquement toujours si on reste longtemps suspendu par exemple pour des petits travaux d'élagages et en principe je redescend un peu pour souffler mais c'est important de savoir qu'il y a peut être un point de non retour si on néglige ce fait. Merci à toi d'avoir appuyé sur cette prise de conscience.
Bonjour, super rappel sur ce sujet qui est je pense négligé par bcp de monde ou inconnu.
Merci à toi bonne soirée.
En formation initiale pompier, au moins dans mon département mais je pense partout en France aussi via le référentiel PSE1/2, le syndrome du harnais est mentionné.
Toutefois, on n'a pas eu de manœuvre (exercice) de dégagement vers le bas, ni de réception et prise en charge au sol, donc c'est plutôt un savoir théorique. Le savoir-faire opérationnel s’acquière à l’expérience, sur le terrain, au grès des interventions et d’éventuels entraînements spécifiques.
Les unités spécialisées GRIMP (groupe de reconnaissance et d’intervention en milieu périllieux) sont par contre très bien formées et entraînées à la gestion de ce risque, et aptes à débloquer une victime en quelques minutes. Ce sont elles qui seront directement déclenchées pour ce type d’accidents (d’où le fait qu’en formation initiale « de base », on ne pratique pas plus que ça : il y a déjà beaucoup de choses à savoir et on laisse ça à nos spécialistes en internes, qu’on pourra rejoindre plus tard dans sa carrière évidemment).
Merci pour la vidéo.
Quelques précisions :
- Le syndrome de suspension ou du harnais génère effectivement une accumulation de sang dans les membres inférieurs, car si l’apport sanguin (par les artères profondes) n’est pas gêné par la compression relativement faible du harnais, le retour veineux, lui, se fait en surface et est donc gêné voire stoppé par le harnais qui agit comme un garrot superficiel. Par contre, cette situation ne génère pas une hypertension, mais bien une hypotension (chute de la tension artérielle, y compris au niveau des membres inférieurs). Le cœur ne compense en effet pas le faible débit du retour veineux par un plus fort débit artériel ; au contraire, il a tendance à ralentir son rythme, tout en étant mal rempli/vidé, ce qui fait chuter la pression artérielle *et* veineuse au global. Cela aboutit à une moindre et insuffisante irrigation du cerveau, ce qui finit par engendrer la perte de connaissance. À noter pour être complet qu’il peut y avoir un effet de garrot profond, selon la situation exacte (ex. jambes repliées, cuissard hyper-serré, etc.).
- Le décès après perte de connaissance n’est pas systématique, car il n’est pas « timé » à 7mn et qu’on va se donner les moyens d’intervenir à temps ;) Certains individus résistent un peu plus longtemps que ce délai - et dans le cas où il n’y a pas perte de connaissance, certaines personnes peuvent tenir plusieurs heures, certes en souffrant ! Tout dépend de la morphologie, de la situation exacte (position, taux de compression veineux, antécédents, produits absorbés, trauma ou pas avec hémorragie ou pas, etc.) C’est clair qu’en cas d’arrêt cardiaque suite à une perte de connaissance, chaque minute compte. La règle est donc simple : il n’est jamais "trop tard" pour alerter les secours (18, 112).
- Au niveau de la conduite à tenir en attendant les secours : il est tentant de vouloir « décrocher » son ami ou collègue de cordée, de travail… mais à moins d’avoir suivi une formation spécifique, c’est courir un grave risque de suraccident. Le mieux dans ce cas, en attendant les secours, *dans la mesure du possible et en toute sécurité* est de :
1/ maintenir les membres inférieurs de la victime en position horizontale ;
2/ décomprimer régulièrement les membres inférieurs (comment : demander à la victime de bouger ses jambes, ou si inconsciente, les masser doucement en passant sa main entre la cuisse et le harnais) ;
3/ si la victime ne respire plus et a la tête penchée en avant, libérer ses voies aériennes (comment : en ramenant la tête très doucement en position neutre, dans l’axe du tronc, bien droite, avec la bouche ouverte).
- Une fois la victime ramenée au sol par les secours, la position d’attente / de secours préconisée par le PSE est la position horizontale à plat dos, et non la position verticale. La logique est la suivante :
1/ si la victime est inconsciente, il faut libérer ses voies aériennes de manière fiable, ce qui nécessite de l’allonger ; puis apprécier sa respiration (si elle ne respire pas, ça partira immédiatement en réanimation cardiaque ; si elle respire, ce sera soit une PLS, soit, en cas de suspicion ou de trauma avéré, plutôt un simple maintien de la libération des voies aériennes à plat dos, pour éviter de la re-mobiliser via une PLS) ;
ou alors
2/ si la victime est consciente et respire, autrement dit si on a affaire à une personne qui « fonctionne », on évitera la position verticale pour parer à tout risque de chute inopinée (suite à une perte soudaine d’équilibre, malaise ou perte de connaissance), et également parce que la position horizontale favorise une circulation sanguine avec pression « équilibrée » (pour être un peu technique, c’est la position de référence en cas de détresse circulatoire, notamment parce que c’est celle qui limite au mieux le risque d'hypodébit cérébral sans s'opposer au retour veineux, en particulier des membres inférieurs ; ce qui est primordial dans notre situation, puisque d’une part, en haut, le cerveau a été moins bien irrigué, et d’autre part, en bas, du sang s’est accumulé et doit revenir au cœur, dans un contexte où le cœur fonctionne probablement moins bien et moins fort qu’à l’accoutumée).
- Pour ce qui est d’un arrêt cardiaque qui serait causé par une montée soudaine du débit du retour veineux, suite au retrait de la compression du harnais, ce n’est pas un risque mentionné dans le PSE, ni une notion que j’ai entendue au niveau des SMUR . Par contre, on peut raisonnablement penser que, comme dans le cas d’un garrot, *si la suspension et la compression a duré un certain temps voire un temps certain* il y aura eu accumulation de toxines dans les membres inférieurs et donc risque de collapsus cardiovasculaire si ces toxines ne sont pas neutralisées avant d’atteindre le cœur (notamment hyperkaliémie ie. excès de potassium extracellulaire, qui cause et maintient une "fibrillation" cardiaque). Cela étant dit, cette situation sera très probablement « cadrée », dans le sens où il faut un temps de suspension assez long, donc a priori un cas de figure où le dégagement de la victime est complexe (spéléo, travaux sur arbre ou immeuble de grande hauteur, contexte militaire, etc.), avec l’intervention de services spécialisés (GRIMP, spéléo-secours, etc.) et d’une unité médicalisée (SMUR, etc.) donc de médecins, qui sauront donner une conduite à tenir adaptée pour mitiger ce risque. Mais pour le cas le plus courant et en première intention, le référentiel PSE à destination des secouristes est clair :
1/ on met à l’horizontal à plat dos dans tous les cas ;
2/ on desserre (ou pas) le harnais (selon l’état de conscience ou d’inconscience, respectivement) ;
3/ on applique les protocoles de secours d’urgence adaptés.
Pourtant en spéléo, on apprend rapidement les manœuvres de dégagements d'une victime.
@@TheSebouille Oui tout à fait, quand je pratiquais la spéléo en loisir perso, c’était un élément standard. Simplement comme je le disais, au niveau des pompiers, on a des unités spécialisés qui traitent ça vite et bien, donc pour le pompier « de base », on se concentre sur tout le reste, et il y a déjà beaucoup beaucoup de connaissances et de pratiques à acquérir et maintenir ;)
Merci pour ces explications, top video.👍
Top d'en avoir fait une vidéo ! C'est actuellement dans le référentiel des urgentistes/secouristes, mais c'est important de faire de la prévention auprès des pratiquants d'escalade/alpinisme et autres sports ou métier nécessitant le port du harnais !
Excellente vidéo/infos 👏👌👏
excellent 👍
Super vidéo surtout le conseil de ne pas allonger la personne merci pour l'info
Comme dab..vidéo sur intéressante . Merci a toi 👍
Très bien d'en parler, j'attendais ces précautions dans ta vidéo récente sur le "sauvetage" en tyrolienne, ça fait partie des risques connus.
une erreur de planning...elle aurait du sortir avant le secours sur tyrolienne...
Joli résumé, sujet de réflexion, surtout pour nous en tant que secouristes, merci Simeone
Merci pour la vidéo.
Ce qui me fait penser à "comment faut-il choisir son harnais ?".
... Quand je vois qu'il y a des harnais super light (bien pratiques pour mettre dans le sac), je me dis qu'il doit y avoir des inconvénients non négligeables (je me pose la question pour la prochaine fois que je changerai mon harnais car actuellement, j'ai le D4 standard et il est très encombrant).
Vidéo très intéressante en revanche il y a des confusions dans les explications.
Je suis cordiste et la plus grosse inquiétude dans notre métier est de se retrouver inconscient dans notre baudrier car nous sommes vite confronté au syndrome de suspension du harnais "position du crucifié". C'est cette position qui est extrêmement dangereuse mais elle ne survient que en cas de malaise/ inconscience car il n'y a plus de tonus musculaire. Si ça arrive à votre binôme, ami... La première chose affaire une fois arrivé à la victime est de la mettre en Position sternale de sécurité pour maintenir la personne la plus verticale possible. Nos baudrier ont des boucles sternale ce qui n'est pas le cas avec un baudrier d'escalade. Il faut trouver un système D ( écharpe, sangles...) . Des essais cliniques avaient été faits dans les années fin 80 concernant ce syndrome, la vidéo est impressionnante. En revanche ils ont demanti que les cuissards du baudrier pouvaient conduire a des problèmes de circulations sanguines.
Je ne suis pas médecin donc je ne me prononcerai pas sur le sujet.
Très peut d'études sur le sujet ! Tous les retours d'expériences sont précieux afin d'avoir quelque chose le plus objectif possible. Cette vidéo est à but informative, mais très vulgariser ! Je ne parle pas de l'après secours, ou quelques personnes sont décédés après coup plusieurs heures après le secours chez elles...merci pour ton commentaire. A bientôt.
Auriez vous les liens de ces videos? Merci
@@EVOLUTIONARBUSIGNY effectivement il y a très peu d'études pour le grand public et le sujet reste complexe. J'ai bien compris le but de ta vidéo qui est très pertinente. Effectivement il peut y avoir des crush syndrome après le sauvetage mais qui n'est pas lié directement à la position dans le harnais.Je souhaitais simplement apporter quelques éléments supplémentaires et ne voulais en aucun cas critiquer la vidéo et son contenu.
Bonne journée à vous
@@louteixeira9264 il n'y a aucuns lien vidéo disponible sur le net ! Seulement des études que tu trouveras très facilement.
Super vidéo, on pourrait ajouter d'allonger la victime si pas de possibilité de la descendre a l'aide de sangles sous les aisselles et au niveau des genoux, ça permet de gagner du temps en attendant les secours
Le top c'est de la garder en position debout !
Non le phénomène est amplifié si elle reste assise, si on arrive vite sur la victime le fait de la mètre de mettre ces sangles décharge la tension au niveau des cuisses, pour l'avoir pratiqué lors d'une formation ICAR, en temps que sauveteur et victime, ça soulage énormément ;-)
Arrivée au sol je suis d'accord avec toi pour la laisser debout ;-)
Sans oublier les spéléos ! Et nous avons des manoeuvres de dégagement pour secourir en auto-secours les équipiers qui risquent le syndrome du harnais ; ainsi tout spéléo (qui pratique la spéléo alpine bien sûr) se doit (enfin, en théorie) de maîtriser au moins une manoeuvre de dégagement vers le bas.
Oui, les spéléos ! Je vous zappe à chaque fois ! Milles excuses
@@EVOLUTIONARBUSIGNY Je suis fan de vos vidéos donc vous êtes tout excusé !
Mais du coup, pour l'escalade, quelles techniques de sauvetage ?
@@cres33_ffspeleo on se rapproche de vos techniques de spéléo, l'hélico en plus rappel à deux, par exemple pour faire simple...
Le SDH est très connu dans le monde professionnel mais absolument pas dans les sports de loisirs