Flowers of Evil

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  • Опубликовано: 5 окт 2024
  • The Clock
    To a Passer-By
    Hymn
    Impassive clock! Terrifying, sinister god,
    Whose finger threatens us and says: "Remember!
    The quivering Sorrows will soon be shot
    Into your fearful heart, as into a target;
    Nebulous pleasure will flee toward the horizon
    Like an actress who disappears into the wings;
    Every instant devours a piece of the pleasure
    Granted to every man for his entire season.
    Three thousand six hundred times an hour, Second
    Whispers: Remember! - Immediately
    With his insect voice, Now says: I am the Past
    And I have sucked out your life with my filthy trunk!
    Remember! Souviens-toi, spendthrift! Esto memor!
    (My metal throat can speak all languages.)
    Minutes, blithesome mortal, are bits of ore
    That you must not release without extracting the gold!
    Remember, Time is a greedy player
    Who wins without cheating, every round! It's the law.
    The daylight wanes; the night deepens; remember!
    The abyss thirsts always; the water-clock runs low.
    Soon will sound the hour when divine Chance,
    When august Virtue, your still virgin wife,
    When even Repentance (the very last of inns!),
    When all will say: Die, old coward! it is too late!"
    The street about me roared with a deafening sound.
    Tall, slender, in heavy mourning, majestic grief,
    A woman passed, with a glittering hand
    Raising, swinging the hem and flounces of her skirt;
    Agile and graceful, her leg was like a statue's.
    Tense as in a delirium, I drank
    From her eyes, pale sky where tempests germinate,
    The sweetness that enthralls and the pleasure that kills.
    A lightning flash... then night! Fleeting beauty
    By whose glance I was suddenly reborn,
    Will I see you no more before eternity?
    Elsewhere, far, far from here! too late! never perhaps!
    For I know not where you fled, you know not where I go,
    O you whom I would have loved, O you who knew it!
    To the dearest, fairest woman
    Who sets my heart ablaze with light,
    To the angel, the immortal idol,
    Greetings in immortality!
    She permeates my life
    Like air impregnated with salt
    And into my unsated soul
    Pours the taste for the eternal.
    Sachet, ever fresh, that perfumes
    The atmosphere of a dear nook,
    Forgotten censer smoldering
    Secretly through the night,
    Everlasting love, how can I
    Describe you truthfully?
    Grain of musk that lies unseen
    In the depths of my eternity!
    To the dearest, fairest woman
    Who is my health and my delight
    To the angel, the immortal idol,
    Greetings in immortality!
    Charles Baudelaire
    English Translatation by William Aggeler, The Flowers of Evil (Fresno, CA: Academy Library Guild, 1954)
    L'Horloge
    Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
    Dont le doigt nous menace et nous dit: «Souviens-toi!
    Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
    Se planteront bientôt comme dans une cible;
    Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
    Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
    Chaque instant te dévore un morceau du délice
    À chaque homme accordé pour toute sa saison.
    Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
    Chuchote: Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
    D'insecte, Maintenant dit: Je suis Autrefois,
    Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!
    Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!
    (Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
    Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
    Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!
    Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
    Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi.
    Le jour décroît; la nuit augmente; Souviens-toi!
    Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
    Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
    Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
    Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
    Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard!»
    À une passante
    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d'une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;
    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
    Un éclair... puis la nuit! - Fugitive beauté
    Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?
    Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais!
    Hymne
    À la très chère, à la très belle
    Qui remplit mon coeur de clarté,
    À l'ange, À l'idole immortelle,
    Salut en l'immortalité!
    Elle se répand dans ma vie
    Comme un air imprégné de sel,
    Et dans mon âme inassouvie
    Verse le goût de l'éternel.
    Sachet toujours frais qui parfume
    L'atmosphère d'un cher réduit,
    Encensoir oublié qui fume
    En secret à travers la nuit,
    Comment, amour incorruptible,
    T'exprimer avec vérité?
    Grain de musc qui gis, invisible,
    Au fond de mon éternité!
    À la très bonne, à la très belle
    Qui fait ma joie et ma santé,
    À l'ange, à l'idole immortelle,
    Salut en l'immortalité!
    - Charles Baudelaire
    ©℗ Nix Interactive Studios Inc. 2023

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