"C’est ce qu’on appelle en psychologie, du mot américain « jam », mot que je vous prie de retenir, parce que c’est la première fois qu’apparaît comme telle, comme fondamentale, la réalité, c’est le concept surgi de la confusion comme telle, c’est-à-dire de cette tendance qu’il y a dans la communication à cesser d’être la communication, c’est-à-dire à ne plus rien communiquer du tout." J.L. (Le Moi...)
Les affirmations de Mr. Jacques Alain Miller sur la psychanalyse, et ce que l'on en pense : freudquotidien.wordpress.com/2012/04/27/jacques-alain-miller-sur-lacan-la-psychanalyse-et-la-magie/
Il n'y a pas une façon "d'entendre" (...) que la physique ou l'astronomie sont scientifiques et une autre "d'entendre" que la psychanalyse ou la sociologie, par exemple, le sont. Karl Popper, je suis désolé, mais si l'on on fait l'effort de le lire, et de le comprendre, démontre avec des arguments logiques et indiscutables (parce que la validité de ces arguments est elle-même démontrée par Popper...) qu'il y a au contraire une unicité de la méthode scientifique, donc de la façon "d'entendre" ou de comprendre ce qu'est vraiment une démarche et une activité scientifique authentique. Jamais la psychanalyse, dans toutes ses versions ne fut scientifique. Pas une seule et unique fois, et surtout pas celle de Freud. Encore moins celle de Lacan. La sociologie de Bourdieu ne l'est pas davantage, malgré quelques efforts de Bourdieu dans ce domaine. Inutile de se poser la question s'il reste quoique ce soit de "scientifique" dans la psyché telle qu'elle est comprise par les psychanalystes d'hier ou d'aujourd'hui, puisqu'il est impossible d'admettre une démarche scientifique dans une conception de la psyché qui repose entièrement et exclusivement sur une autre conception totalement intenable du déterminisme (un déterminisme psychique prima faciae absolu, en ce qu'il exclut tout hasard et tout non-sens). Cette foi dans un déterminisme beaucoup trop strict fait de la psychanalyse un apriorisme complet, et une pensée magique, comme le remarquait déjà Claude Lévy-Strauss, et il n'est pas le seul. Elle place la psychanalyse, d'emblée dans une position diamétralement opposée à toute prétention scientifique digne de ce nom, et même, à toute prétention à décrire, expliquer, et à fortiori prédire tout ce que touche à l'humain. La psychanalyse ? Mais c'est une complète illusion. Cela n'a jamais existé, puisque véritablement cela ne décrit rien (ses "descriptions" ne peuvent être corroborées par des tests, ni même réfutées par eux), cela n'explique rien (en voulant tout ou trop expliquer), quant aux prédictions... (?) La psychanalyse n'est rien de plus qu'un système d'interprétation nul. Le "peu de promesses des neurosciences" dites-vous ?! Allons donc, ce n'est pas sérieux. La science, la vraie, offre toujours des promesses, même si elle progresse lentement, puisqu'elle ne peut être fermée, ou être un système clos de "pensée" délirante et sectaire comme l'a toujours été et l'est encore la psychanalyse. La psychanalyse demeure ce qu'elle est et a toujours été : une théorie, une pratique, et une pensée zéro. Elle repose sur une conception délirante quant elle n'est pas ridicule du symbolisme ; sur la pensée (complètement erronée) inductive, et sur le sophisme post hoc ergo propter hoc, ainsi que sur le biais de confirmation d'hypothèses lesquelles d'ailleurs sont majoritairement traitées comme des faits. Au jour d'aujourd'hui, et en toute rigueur, personne ne peut dire si la psychanalyse est vraie ou fausse puisqu'il n'est possible d'édifier aucun test indépendant, et contrôlable de manière intersubjective qui puisse fonder une croyance soit en sa fausseté soit en sa proximité à la vérité. C'est une des raisons du dogmatisme effréné et de l'obscurantisme délirant des partisans de cette doctrine, certes masqués, enjolivés par toute une expertise en rhétorique et en mauvaise foi. Mais la psychanalyse est aussi une "culture de mauvaise foi", comme le soulignait Franck Cioffi. Puisque aucun test scientifique authentique n'est ni n'a jamais été possible (à cause de son postulat trop déterministe et aprioriste), personne n'est fondé à croire en la psychanalyse (sauf à être encore fanatisé ou manipulé par elle), elle est sans fondement véritable.
Premièrement, je ne vous ai jamais insulté. Relisez attentivement mes propos, et vous vous en rendrez compte. Je ne m'en suis pris qu'à la psychanalyse, en termes totalement justifiés et jamais à votre personne. Il faut apprendre à lire les propos des autres, avant de vouloir débattre... Deuxièmement, si vous dites que la psychanalyse admet le hasard et le non-sens, là je me demande déjà si cela vaut la peine de continuer de débattre avec vous, et si vous avez vraiment lu Freud, et les inepties ridicules de Lacan, Klein, Dolto et consort .. Troisièmement, dire que la psychanalyse admet le hasard et le non-sens alors que Freud l'exclut en toutes lettres dans le chap. 12 de sa Psychopathologie de la vie quotidienne et d'autres ouvrages comme l'interprétation des rêves, malgré le fait indiscutable que sur cette exclusion se fonde toute la pseudo-thérapeutique des associations libres dénote une méconnaissance et de la théorie et de la pratique psychanalytique. Quatrièmement, si vous dites que la psychanalyse admet soi-disant le hasard et le non-sens et ensuite que le non-sens fait partie de ses objets d'étude, sur la base de l'affirmation toujours dogmatique et intégralement arbitraire d'un inconscient tel qu'il est définit par les psychanalystes, vous vous contredisez. Pourquoi ? Parce que c'est toujours sur la base de cette théorie complètement délirante et anti scientifique de l'inconscient, théorie qui exclut, prima faciae tout hasard et tout non-sens (Lisez aussi le livre de Jacques Bouveresse "Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud". Editions L'Eclat, 1991), que Freud et leurs suiveurs vont tenter d'approcher sans AUCUNE PROCEDURE VALIDE D'ADMINISTRATION DE LA MOINDRE PREUVE INDEPENDANTE la compréhension du non-sens. Mais ils sont experts pour TRAITER LEURS HYPOTHESES COMME DES FAITS, LEURS INTERPRETATIONS POUR DES EXPLICATIONS CAUSALES, user ad nauseam de la méthode inductive, d'une méthode DELIRANTE DU SYMBOLISME (Lisez René Pommier "La psychopathologie de la vie quotidienne ou quand Freud déménage du soir au matin", entre autres, publié chez Kimé), et du SOPHISME POST HOC ERGO PROPTER HOC. Sur absolument tout ce qu'a avancé la psychanalyse d'hier ou d'aujourd'hui, IL N'Y A PAS L'OMBRE DU COMMMENCEMENT DE L'ETABLISSEMENT VALIDE DE LA MOINDRE PREUVE INDEPENDANTE ET DIGNE DE CE NOM. Vous ne me resservez que la sempiternelle rhétorique des psychanalystes qui veulent faire croire qu'ils sont préoccupés par l'activité scientifique véritable et qui cherchent à tout crin à faire entrer dans le giron de la science ce qui ne peut l'être. Cessez surtout de vous faire passer pour quelqu'un doté d'une quelconque ouverture d'esprit et d'avancer sous ce masque, j'ai l'habitude avec les psychanalystes, et très franchement, pour me faire admettre que vous comprenez quelque chose à l'épistémologie de Popper ou aux critiques de la psychanalyse, je vous prédit certaines difficultés...
Pour ce qui est du déterminisme. Il y a pour vous deux ouvrages essentiels de Popper à lire : "L'univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme". Et "Un univers de propoensions". Vous verrez dans ce dernier ouvrage ce que devient l'idéologie déterministe pour Popper et de qu'il pense de la psychanalyse... Bonne lecture.
Mikkel BORCH-JACOBSEN et Sonu SHAMDASANI. Sur "l'existence" (...) de "l'inconscient". « (…) Comme le savent bien les juges et les historiens, l’événement narré est un événement (re)construit, fabriqué, interprété, inséré dans une intrigue qui lui donne son sens - pas un événement brut qu’on pourrait se contenter d’enregistrer. D’entrée de jeu, par conséquent, l’épistémologie officielle de la psychanalyse se heurte à tous les problèmes bien connus qui empêchent de rêver à une quelconque objectivité en histoire ou en droit pénal. Cela est d’autant plus vrai que les récits de cas de Freud sont longs, complexes et, surtout, bien écrits. Alors que les « observations » d’un Bernheim ou même d’un Janet se contentent d’égrener des faits dans un style quasi télégraphique, Freud nous raconte de véritables histoires, en usant de toutes les ressources narratives offertes à l’écrivain de fiction (on en examine quelques-uns plus bas). Sigmund Freud : Je m’étonne moi-même de constater que mes observations de malades se lisent comme des nouvelles (Novellen), et qu’elles ne portent pas pour ainsi dire le cachet sérieux de la science. (…) un exposé détaillé des processus psychiques, du genre de celui qu’on a coutume de trouver chez les écrivains de fiction, me permet, en n’employant qu’un petit nombre de formules psychologiques, d’acquérir quelque notion du déroulement d’une hystérie. Ces histoires de malades doivent être jugées comme des observations psychiatriques, mais elles présentent sur ces dernières un avantage, à savoir le rapport intime entre l’histoire de la maladie et les symptômes morbides, rapport que nous cherchons encore en vain dans les biographies d’autres psychoses. Mais est-ce vraiment un avantage ? Après tout, comment pouvons-nous être certains que le nouvelliste freudien n’a pas écarté tel élément, insisté indûment sur tel autre ou encore établi des liens arbitraires, tout cela pour mieux faire rentrer son matériel dans une intrique qui se tienne, avec « un commencement, un milieu et une fin » ? Bref, qu’est-ce qui nous prouve qu’il n’a pas sacrifié « l’observation », toujours brouillonne, à l’impeccable démonstration narrative de ses théories ? Rien, sinon, derechef, les assurances de Freud lui-même. Sigmund Freud : J’ai écrit l’observation (du cas Dora) de mémoire, après le traitement, pendant que mon souvenir était encore frais et soutenu par l’intérêt porté à la publication. Le compte rendu n’est par conséquent pas absolument fidèle, phonographique, mais il peut prétendre à un haut degré de véridicité. Rien d’essentiel n’a été changé sauf, en quelques endroits, l’ordre des éclaircissements en vue d’un exposé meilleur. Sigmund Freud : La prise de notes pendant la séance avec le patient pourrait se justifier par le dessein de faire du cas traité l’objet d’un publication scientifique. Certes, on ne peut guère refuser cela par principe. Mais il ne faut pourtant pas perdre de vue que dans une histoire de malade analytique, des procès-verbaux précis apportent moins que ce que l’on pourrait attendre d’eux. Ils appartiennent, rigoureusement parlant, à cette exactitude apparente dont la psychiatrie « moderne » nous offre plus d’un exemple frappant. Ils sont en règle générale fatigants pour le lecteur et ne réussissent pas à remplacer sa présence dans l’analyse. De façon générale, nous avons fait l’expérience que le lecteur, s’il veut croire l’analyste, lui accorde aussi du crédit pour le petit peu de remaniement qu’il a procédé sur son matériel. On verra dans un moment ce qu’il faut penser de ce « petit peu de remaniement » et si le lecteur est bien fondé à se fier à l’exactitude narrative de l’Archi-Témoin de l’analyse. Pour l’instant, et à titre d’avertissement, on lira les appréciations nettement plus sobres de James Strachey, grand connaisseur du texte freudien s’il en fut. James Strachey à Ernest Jones, sans date : Freud était extraordinairement peu fiable au sujet de détails. Il semble avoir eu la conviction délirante (delusion) qu’il possédait une « mémoire photographique ». En fait (…) il se contredisait constamment lui-même sur des détails factuels. Quand nous avons fait les histoires de cas (pour les Collected Papers), nous lui avons envoyé une longue liste de ces contradictions - qu’il a alors corrigées dans les Ges, (ammelte) Schriften et dans les éditions ultérieures. James Strachey à Ernest Jones, 9 novembre 1955 : Ci-joint deux extraits du compte rendu originel du « dritte Fall ». (…) Cela montre aussi à quel point le Professeur était complètement incapable d’exactitude dans les détails. Il avait en fait les faits exacts sous les yeux et il n’a pas été fichu de les recopier. Mais il y a plus grave que cette incurie du témoin princeps. Au-delà des inévitables distorsions introduites dans l’observation des données cliniques par leur présentation narrative, il faut bien voir que les récits de Freud ne se contentent pas de décrire, avec plus ou moins d’exactitude, ce qui s’est passé dans son cabinet. Ils racontent aussi et surtout les « événements » (réels ou fantasmatiques, peu importe ici) reconstruits par lui : l’amour d’Élisabeth von R. pour son beau-frère, celui de Dora pour Monsieur K., la « scène primitive » de l’Homme aux loups. Or, ces événements psychiques ont ceci de particulier qu’ils n’ont jamais été observés dans le cabinet de l’analyste. Ils sont, nous dit Freud, inconscients, refoulés hors de la conscience des patients. Ceux-ci n’en ont aucun souvenir et ce n’est donc pas eux qui en ont fait état, même s’il leur arrive par la suite d’accepter la construction de l’analyste (ce qui, on le remarquera au passage, n’était le cas ni d’Élisabeth von R. ni de Dora, ni de l’Homme aux loups). En réalité, c’est l’analyste qui leur met ces événements psychiques dans la bouche (ou dans l’inconscient), c’est lui qui raconte à leur place ce qu’ils ne peuvent pas raconter eux-mêmes. En ce sens, les récits de cas de Freud sont tout sauf un compte rendu objectif de données cliniques que l’analyse se serait contenté d’enregistrer sur le mode de l’écoute passive et de l’attention dite « librement flottante ». Sigmund Freud : (l’analyste) doit tourner vers l’inconscient émetteur du malade son propre inconscient en tant qu’organe récepteur, se régler sur l’analysé comme le récepteur du téléphone est réglé sur la plainte. Contrairement à ce que voulait nous faire croire la rhétorique positiviste de Freud, il n’y a et il ne peut y avoir aucune « observation » de l’inconscient, car celui-ci, par définition même, n’apparaît ni ne se présente jamais comme tel à la conscience (c’est bien pourquoi Freud, dans le passage cité à l’instant, en appelle à l’inconscient de l’analyste, sans nous dire comment cet inconscient parvient ensuite à sa conscience). Comme l’explique fort bien l’article de 1915 sur « l’Inconscient », ce dernier ne se phénoménalise qu’en devenant conscient, donc en disparaissant au moment même où il apparaît. Sigmund Freud : Comment parvenons-nous à la connaissance de l’inconscient ? Naturellement, nous ne le connaissons que comme conscient, une fois qu’il a subi une transposition ou traduction en conscient. Or comment s’opère cette « transposition ou traduction en conscient », qui transforme la « chose en soi » de l’inconscient en phénomène observable ? Comment savons-nous, par exemple, que la sensation de pression sur le thorax éprouvée par Dora représente la pression du membre érigé de Monsieur K. contre son clitoris ou que l’angoisse de l’Homme aux loups durant son fameux rêve exprime sous une forme inversée son désir d’être satisfait sexuellement par son père ? Mieux encore, comment savons-nous que Dora et l’Homme aux loups ont un inconscient ? Comment savons-nous plus généralement, qu’il y a de l’inconscient freudien ? Uniquement grâce aux interprétations de l’analyste qui, s’aidant de règles de transformation appelées déplacement, condensation, projection, identification, renversement dans le contraire, symbolisme, etc., traduit les symptômes et les rêves de ses patients en « pensées inconscientes » ignorées d’eux-mêmes. La suite de l’article sur « l’Inconscient » l’explique, là encore, très clairement. Sigmund Freud : Le travail psychanalytique nous permet de faire chaque jour l’expérience de la possibilité d’une telle traduction. Cela exige que l’analyste surmonte certaines résistances, celles-là même qui, en leur temps, ont fait de telles représentations un refoulé en l’écartant du conscient. L’inconscient n’apparaît donc nulle part ailleurs que dans les interprétations de l’analyste, qui dit qu’il y a quelque chose à traduire là où les principaux intéressés n’en savent rien et même en doutent fortement. On touche ici à une difficulté tout à fait essentielle de la psychanalyse, que l’épistémologie positiviste de Freud (son épistémologie légendaire) a précisément pour fonction de dissimuler : en dernière instance, cette théorie n’a rigoureusement aucun fait, aucune observation à se mettre sous la dent. C’est une théorie qui ne repose sur rien d’autre qu’elle-même, une machine spéculative célibataire qui produit sa propre réalité, à coups d’hypothèses et de « constructions ». Quoi qu’il en dise, Freud n’a jamais « observé » l’inconscient ou le refoulement, pas plus qu’il n’a « découvert » l’oedipe, la sexualité infantile ou le sens des rêves. Il a seulement parié qu’ils existaient, en faisant « comme si » ces conjectures étaient réelles et en invitant ses patients à les confirmer. Ludwig Binswanger, compte rendu de sa visite à Vienne du 15 au 26 janvier 1910 : Au cours d’un de ces entretiens (avec Freud), j’avais repris une de ses formules de la séance du mercredi : « L’inconscient est métaphysique et nous le prenons simplement pour réel ! » Cette phrase prouve que sur cette question Freud s’est résigné. Il dit que nous faisons comme si l’inconscient était une réalité à l’image du conscient. Mais en véritable chercheur scientifique, il ne dit rien quant à la nature de l’inconscient, parce que nous ne savons rien de certain ou plutôt nous ne pouvons l’inférer qu’à partir du conscient. Il affirme que, de même que Kant a postulé la chose en soi derrière l’apparence, il a postulé le conscient accessible à notre expérience, l’inconscient, mais qui ne pourra jamais être objet d’expérience directe. On remarquera l’ambiguïté de ce « comme si » confié à Binswanger. D’une part, Freud paraît soucieux de maintenir le caractère hypothétique de ses « simulations » théoriques, en insistant sur l’impossibilité de présenter la Chose de l’inconscient. Mais d’autre part et dans le même geste, il nous convie à faire « comme si l’inconscient était une réalité », en transgressant une limite qu’il venait de tracer à l’instant entre spéculation et expérience possible, hypothèse et observation, théorie et empirie. Au lieu de nous présenter ses interprétations comme des interprétations (et rien d’autre), il les transforme immédiatement en événements psychiques qu’il attribue aux patients. Au lieu de nous présenter ses « constructions » comme des constructions (et rien d’autre), il en fait des reconstructions, des reconstitutions du passé. Du coup, nous n’avons plus un « comme si - inconscient », mais l’inconscient tout court, sans guillemets de précaution, dont on nous décrit le plus sérieusement du monde la topographie et les vicissitudes. Sigmund Freud : (le) travail de construction ou, si l’on préfère, de reconstruction (de l’analyste) présente une ressemblance profonde avec celui de l’archéologie qui déterre une demeure détruite et ensevelie, ou un monument du passé. Au fond, il lui est identique, à cette seule différence que l’analyste opère dans de meilleures conditions et dispose de ressources en matériaux parce que ses efforts portent sur quelque chose qui est encore vivant et non sur un objet détruit (…). L’essentiel est entièrement conservé, même ce qui paraît complètement oublié subsiste encore de quelque façon en quelque lieu, mais enseveli, inaccessible à l’individu. Comme on le sait, il est douteux qu’une formation psychique quelconque puisse vraiment subir une destruction totale. C’est une simple question de technique analytique que de déterminer si on réussira à faire apparaître entièrement ce qui a été caché. C’est bien sûr e second geste, celui de l’interpréfaction réifiante, qui définit la psychanalyse et c’est lui qui fournit ultimement la matière (la matière légendaire) des observations cliniques et des récits de cas freudiens. Ceux-ci, malgré les apparences, ne racontent pas ce qui s’est dit ou passé dans le cabinet de l’analyste. Bien plutôt, ils donnent une présentation narrative de ce qui n’a jamais fait l’objet de la moindre expérience, en brouillant systématiquement les frontières entre le matériel apporté par les patients et les conjectures hautement spéculatives injectées dans ce matériel par l’analyste. Sans ce brouillage narratif, qui met indûment sur le même plan les données d’observation et les interprétations de ces mêmes données, la psychanalyste n’aurait jamais pu se propose comme une discipline empirique, ni imposer ses théories comme des faits incontestables. Il vaut donc la peine d’étudier d’un peu plus près ce travail de l’interpréfaction narrative, auquel nous devons tant de « découvertes » étonnantes. » (In : Mikkel BORCH-JACOBSEN et Sonu SHAMDASANI. « Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse ». Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Le Seuil, janvier 2006, pages : 278 - 285).
Georges POLITZER et l'hypothèse de l'inconscient. Voici un texte de Georges Politzer, tiré de son livre célèbre, intitulé, "Critique des fondements de la psychologie". (Edition PUF, Quadrige, Paris, mars 2003, pages 186 - 188) : "(...) Il s'agit essentiellement de montrer qu'à la base du rêve en question se retrouve un montage qui constitue la signification d'un souvenir d'enfance. Mais il résulte de cette constatation même que le montage qui est à la base du souvenir d'enfance est présent dans le rêve, par conséquent l'apparition du souvenir n'apporte pas la révélation d'une réalité psychologique distincte du rêve lui-même, mais permet simplement l'identification du montage actuellement présent dans le rêve tel qu'il est. En d'autres termes, en entrant en possession du souvenir en question, nous n'avons pas arraché le voile qui recouvrait une entité, [l'inconscient] mais nous avons obtenu une lumière nouvelle, une précision décisive sur le problème qui nous occupe. Ce n'est pas notre vision qui s'est déplacée d'une réalité à une autre réalité, mais nous avons approfondi notre compréhension à l'aide d'une nouvelle relation. Si l'on se transporte sur le plan de l'abstraction, on commence par réaliser le rêve manifeste ; on réalisera ensuite le souvenir d'enfance apparu, et on en fera une chose, de telle sorte que le souvenir qui n'était tout à l'heure qu'un instrument de reconnaissance deviendra maintenant la révélation d'une chose, et il faudra alors, d'une part, inventer un schéma mécanique pour expliquer son action et, d'autre part, parler du retour à la conscience d'un facteur qui avait agi inconsciemment. On ne peut donc pas interpréter les faits de ce genre comme révélation d'un inconscient réellement agissant. Et de nouveau le postulat, intimement lié au réalisme, est antérieur aux faits qui doivent le justifier. [La psychanalyse ne fait que lire les faits à la lumière de ses théories. Par cette méthode, elle ne prouve donc rien...]. L'examen des preuves du postulat de l'antériorité de le pensée conventionnelle nous conduit donc à une conclusion analogue à celle que nous avons obtenue par l'examen des preuves de l'inconscient. Les faits qu'on cite comme preuves de ce postulat ne sont précisément que les faits déformés conformément à ce dernier. La première déformation des faits est constituée par la manière même dont on conçoit le rôle de l'analyse. Dans l'esprit de Freud et des freudiens, l'analyse est essentiellement une reconstitution, bien que Freud reconnaisse lui-même que tous les moments de l'analyse n'ont pas une valeur historique. Or, le fait, tel qu'il est constaté, c'est que l'analyse apprend au sujet ce qu'il ignorait auparavant, par exemple le sens du rêve. Seulement, dira-t-on, c'est le sujet qui a rêvé et c'est lui qui a fourni les éléments nécessaires à l'interprétation ; donc il sait, et comme ce savoir n'est manifestement pas disponible, il sait, mais d'une autre façon inconsciente. Or, il n'y a là qu'une autre déformation qu'on fait subir au fait. Le sujet affirme ne pas connaître le sens du rêve. On ne peut pas accepter cette affirmation, et on dit que le sujet ne sait pas, parce qu'on suppose précisément le récit du contenu latent réalisé, et de nouveau ce ne sont pas les faits qui prouvent ce postulat, mais c'est au nom du postulat que l'on déforme les faits. Cette constatation n'a d'ailleurs absolument rien de surprenant. Une fois qu'il est établi que le postulat en question est intimement uni au réalisme et à l'abstraction en général, il est naturel qu'on reconnaisse en lui, non pas une constatation empirique, mais un principe a priori. Et il aurait été même absolument inutile d'insister sur ce point si les psychanalystes n'avaient pas pris l'habitude de présenter l'inconscient comme une hypothèse que les faits nous imposent immédiatement." * * Commentaires : La théorie de l'inconscient de Freud et des psychanalystes, n'a donc jamais été une "hypothèse", selon l'usage qui est fait de ce mot dans les véritables sciences. Le déterminisme spécifique revendiqué durant toute sa carrière par Sigmund Freud, et à sa suite, par les psychanalystes, pose donc cette "hypothèse" comme un dogme absolu permettant toujours de lire les faits qu'à partir de ce qu'elle énoncé a priori. Ensuite, excluant tout hasard et tout non-sens, elle transforme l'ensemble de la doctrine freudienne en un apriorisme absolu diamétralement opposé à toute démarche scientifique. La psychanalyse n'est pas même un ensemble de théories susceptibles d'être réfutées ou corroborées par l'intermédiaire de tests extracliniques et indépendants, tant que les psychanalystes n'abandonnent pas "l'erreur princeps" : le déterminisme psychique, prima faciae et absolu. Pourraient-ils abandonner cette erreur ? Cela impliquerait de renoncer à leur croyance fondamentale : celle d'un "psychisme-roi", entièrement maître du sujet, via le refoulé. Une théorie du psychisme soi-disant capable de rendre possible l'investigation des associations "libres" (...!) de tout être humain. Il faudrait renoncer à croire que les patients doivent dire "tout ce qui leur passent par la tête" pendant l'analyse...Que "tout" (...) se ramène, soit-disant à des conflits, des complexes psychosexuels refoulés, etc., et qu'il est possible, via les verbalisations (si elles n'étaient pas suggérées...) des patients, de faire remonter à leurs consciences autre chose que des... faux souvenirs (...) ou de pure fictions suggérées par l'analyste. C'est-à-dire de vrais souvenirs précis d'enfance, tels qu'ils ne soient pas déformés pour la circonstance ou purement et simplement co-fabriqués, (ne serait-ce que par le fonctionnement normal de la mémoire du sujet), et "habillés" de telle sorte qu'ils cadrent toujours aux besoins de l'interprétation de l'analyste. Mais, selon Daniel Widlöcher, la situation du divan, serait en plus, le "laboratoire" de l'analyse! Son lieu privilégié de recherche et de validation de ses théories! Bien d'autres psychanalystes, et plus récemment Nicolas Georgieff, reconnaissent eux-mêmes qu'il est tout à fait impossible de créer, dans ce cadre-là, les conditions qui soient favorables à l'administration correcte d'une preuve indépendante du psychisme inconscient, tel que l'entrevoient les psychanalystes. Parce que le "chercheur" et son patient, sont nécessairement et constamment en relation intime. Leurs psychismes inconscients seraient même en communication (ce qui est parfaitement délirant) dans une relation dénommée "co-psychique" qui deviendrait alors, le véritable objet de recherche pour la psychanalyse. Objet de recherche, qui, selon certaines ambitions pourrait même être validé par les neurosciences, quoique de récents travaux permettent de valider une relation de conscience à conscience, mais c'est épistémiquement impossible sur la base d'une théorie de l'inconscient qui exclut tout hasard et tout non-sens. (Avant de prétendre en la viabilité de cette relation "copsychique" inconsciente, il faut d'abord avoir corroboré de manière indépendante l'inconscient individuel d'un sujet pendant la cure. Que ce soit celui d'un analyste ou d'un patient. Il faut répéter que c'est tout à fait impossible, tant que les psychanalystes n'abandonnent pas ce qu'ils ne peuvent, du reste, abandonner : le déterminisme psychique prima faciae et absolu.) (Patrice VdR).
Sería buenisimo si alguien se anima a subtitular en español la intervención de Miller. Gracias.
"C’est ce qu’on appelle en psychologie, du mot américain « jam », mot que je vous prie de retenir, parce que c’est la première fois qu’apparaît comme telle, comme fondamentale, la réalité, c’est le concept surgi de la confusion comme telle, c’est-à-dire de cette tendance qu’il y a dans la communication à cesser d’être la communication, c’est-à-dire à ne plus rien communiquer du tout." J.L. (Le Moi...)
Les affirmations de Mr. Jacques Alain Miller sur la psychanalyse, et ce que l'on en pense :
freudquotidien.wordpress.com/2012/04/27/jacques-alain-miller-sur-lacan-la-psychanalyse-et-la-magie/
Il n'y a pas une façon "d'entendre" (...) que la physique ou l'astronomie sont scientifiques et une autre "d'entendre" que la psychanalyse ou la sociologie, par exemple, le sont. Karl Popper, je suis désolé, mais si l'on on fait l'effort de le lire, et de le comprendre, démontre avec des arguments logiques et indiscutables (parce que la validité de ces arguments est elle-même démontrée par Popper...) qu'il y a au contraire une unicité de la méthode scientifique, donc de la façon "d'entendre" ou de comprendre ce qu'est vraiment une démarche et une activité scientifique authentique.
Jamais la psychanalyse, dans toutes ses versions ne fut scientifique. Pas une seule et unique fois, et surtout pas celle de Freud. Encore moins celle de Lacan. La sociologie de Bourdieu ne l'est pas davantage, malgré quelques efforts de Bourdieu dans ce domaine.
Inutile de se poser la question s'il reste quoique ce soit de "scientifique" dans la psyché telle qu'elle est comprise par les psychanalystes d'hier ou d'aujourd'hui, puisqu'il est impossible d'admettre une démarche scientifique dans une conception de la psyché qui repose entièrement et exclusivement sur une autre conception totalement intenable du déterminisme (un déterminisme psychique prima faciae absolu, en ce qu'il exclut tout hasard et tout non-sens).
Cette foi dans un déterminisme beaucoup trop strict fait de la psychanalyse un apriorisme complet, et une pensée magique, comme le remarquait déjà Claude Lévy-Strauss, et il n'est pas le seul. Elle place la psychanalyse, d'emblée dans une position diamétralement opposée à toute prétention scientifique digne de ce nom, et même, à toute prétention à décrire, expliquer, et à fortiori prédire tout ce que touche à l'humain.
La psychanalyse ? Mais c'est une complète illusion. Cela n'a jamais existé, puisque véritablement cela ne décrit rien (ses "descriptions" ne peuvent être corroborées par des tests, ni même réfutées par eux), cela n'explique rien (en voulant tout ou trop expliquer), quant aux prédictions... (?)
La psychanalyse n'est rien de plus qu'un système d'interprétation nul.
Le "peu de promesses des neurosciences" dites-vous ?! Allons donc, ce n'est pas sérieux. La science, la vraie, offre toujours des promesses, même si elle progresse lentement, puisqu'elle ne peut être fermée, ou être un système clos de "pensée" délirante et sectaire comme l'a toujours été et l'est encore la psychanalyse.
La psychanalyse demeure ce qu'elle est et a toujours été : une théorie, une pratique, et une pensée zéro. Elle repose sur une conception délirante quant elle n'est pas ridicule du symbolisme ; sur la pensée (complètement erronée) inductive, et sur le sophisme post hoc ergo propter hoc, ainsi que sur le biais de confirmation d'hypothèses lesquelles d'ailleurs sont majoritairement traitées comme des faits.
Au jour d'aujourd'hui, et en toute rigueur, personne ne peut dire si la psychanalyse est vraie ou fausse puisqu'il n'est possible d'édifier aucun test indépendant, et contrôlable de manière intersubjective qui puisse fonder une croyance soit en sa fausseté soit en sa proximité à la vérité. C'est une des raisons du dogmatisme effréné et de l'obscurantisme délirant des partisans de cette doctrine, certes masqués, enjolivés par toute une expertise en rhétorique et en mauvaise foi. Mais la psychanalyse est aussi une "culture de mauvaise foi", comme le soulignait Franck Cioffi.
Puisque aucun test scientifique authentique n'est ni n'a jamais été possible (à cause de son postulat trop déterministe et aprioriste), personne n'est fondé à croire en la psychanalyse (sauf à être encore fanatisé ou manipulé par elle), elle est sans fondement véritable.
Premièrement, je ne vous ai jamais insulté. Relisez attentivement mes propos, et vous vous en rendrez compte. Je ne m'en suis pris qu'à la psychanalyse, en termes totalement justifiés et jamais à votre personne. Il faut apprendre à lire les propos des autres, avant de vouloir débattre...
Deuxièmement, si vous dites que la psychanalyse admet le hasard et le non-sens, là je me demande déjà si cela vaut la peine de continuer de débattre avec vous, et si vous avez vraiment lu Freud, et les inepties ridicules de Lacan, Klein, Dolto et consort ..
Troisièmement, dire que la psychanalyse admet le hasard et le non-sens alors que Freud l'exclut en toutes lettres dans le chap. 12 de sa Psychopathologie de la vie quotidienne et d'autres ouvrages comme l'interprétation des rêves, malgré le fait indiscutable que sur cette exclusion se fonde toute la pseudo-thérapeutique des associations libres dénote une méconnaissance et de la théorie et de la pratique psychanalytique.
Quatrièmement, si vous dites que la psychanalyse admet soi-disant le hasard et le non-sens et ensuite que le non-sens fait partie de ses objets d'étude, sur la base de l'affirmation toujours dogmatique et intégralement arbitraire d'un inconscient tel qu'il est définit par les psychanalystes, vous vous contredisez. Pourquoi ? Parce que c'est toujours sur la base de cette théorie complètement délirante et anti scientifique de l'inconscient, théorie qui exclut, prima faciae tout hasard et tout non-sens (Lisez aussi le livre de Jacques Bouveresse "Philosophie, mythologie et pseudo-science, Wittgenstein lecteur de Freud". Editions L'Eclat, 1991), que Freud et leurs suiveurs vont tenter d'approcher sans AUCUNE PROCEDURE VALIDE D'ADMINISTRATION DE LA MOINDRE PREUVE INDEPENDANTE la compréhension du non-sens. Mais ils sont experts pour TRAITER LEURS HYPOTHESES COMME DES FAITS, LEURS INTERPRETATIONS POUR DES EXPLICATIONS CAUSALES, user ad nauseam de la méthode inductive, d'une méthode DELIRANTE DU SYMBOLISME (Lisez René Pommier "La psychopathologie de la vie quotidienne ou quand Freud déménage du soir au matin", entre autres, publié chez Kimé), et du SOPHISME POST HOC ERGO PROPTER HOC.
Sur absolument tout ce qu'a avancé la psychanalyse d'hier ou d'aujourd'hui, IL N'Y A PAS L'OMBRE DU COMMMENCEMENT DE L'ETABLISSEMENT VALIDE DE LA MOINDRE PREUVE INDEPENDANTE ET DIGNE DE CE NOM. Vous ne me resservez que la sempiternelle rhétorique des psychanalystes qui veulent faire croire qu'ils sont préoccupés par l'activité scientifique véritable et qui cherchent à tout crin à faire entrer dans le giron de la science ce qui ne peut l'être.
Cessez surtout de vous faire passer pour quelqu'un doté d'une quelconque ouverture d'esprit et d'avancer sous ce masque, j'ai l'habitude avec les psychanalystes, et très franchement, pour me faire admettre que vous comprenez quelque chose à l'épistémologie de Popper ou aux critiques de la psychanalyse, je vous prédit certaines difficultés...
Pour ce qui est du déterminisme. Il y a pour vous deux ouvrages essentiels de Popper à lire : "L'univers irrésolu. Plaidoyer pour l'indéterminisme". Et "Un univers de propoensions". Vous verrez dans ce dernier ouvrage ce que devient l'idéologie déterministe pour Popper et de qu'il pense de la psychanalyse... Bonne lecture.
Mikkel BORCH-JACOBSEN et Sonu SHAMDASANI. Sur "l'existence" (...) de "l'inconscient".
« (…) Comme le savent bien les juges et les historiens, l’événement narré est un événement (re)construit, fabriqué, interprété, inséré dans une intrigue qui lui donne son sens - pas un événement brut qu’on pourrait se contenter d’enregistrer. D’entrée de jeu, par conséquent, l’épistémologie officielle de la psychanalyse se heurte à tous les problèmes bien connus qui empêchent de rêver à une quelconque objectivité en histoire ou en droit pénal. Cela est d’autant plus vrai que les récits de cas de Freud sont longs, complexes et, surtout, bien écrits. Alors que les « observations » d’un Bernheim ou même d’un Janet se contentent d’égrener des faits dans un style quasi télégraphique, Freud nous raconte de véritables histoires, en usant de toutes les ressources narratives offertes à l’écrivain de fiction (on en examine quelques-uns plus bas).
Sigmund Freud : Je m’étonne moi-même de constater que mes observations de malades se lisent comme des nouvelles (Novellen), et qu’elles ne portent pas pour ainsi dire le cachet sérieux de la science. (…) un exposé détaillé des processus psychiques, du genre de celui qu’on a coutume de trouver chez les écrivains de fiction, me permet, en n’employant qu’un petit nombre de formules psychologiques, d’acquérir quelque notion du déroulement d’une hystérie. Ces histoires de malades doivent être jugées comme des observations psychiatriques, mais elles présentent sur ces dernières un avantage, à savoir le rapport intime entre l’histoire de la maladie et les symptômes morbides, rapport que nous cherchons encore en vain dans les biographies d’autres psychoses.
Mais est-ce vraiment un avantage ? Après tout, comment pouvons-nous être certains que le nouvelliste freudien n’a pas écarté tel élément, insisté indûment sur tel autre ou encore établi des liens arbitraires, tout cela pour mieux faire rentrer son matériel dans une intrique qui se tienne, avec « un commencement, un milieu et une fin » ? Bref, qu’est-ce qui nous prouve qu’il n’a pas sacrifié « l’observation », toujours brouillonne, à l’impeccable démonstration narrative de ses théories ? Rien, sinon, derechef, les assurances de Freud lui-même.
Sigmund Freud : J’ai écrit l’observation (du cas Dora) de mémoire, après le traitement, pendant que mon souvenir était encore frais et soutenu par l’intérêt porté à la publication. Le compte rendu n’est par conséquent pas absolument fidèle, phonographique, mais il peut prétendre à un haut degré de véridicité. Rien d’essentiel n’a été changé sauf, en quelques endroits, l’ordre des éclaircissements en vue d’un exposé meilleur.
Sigmund Freud : La prise de notes pendant la séance avec le patient pourrait se justifier par le dessein de faire du cas traité l’objet d’un publication scientifique. Certes, on ne peut guère refuser cela par principe. Mais il ne faut pourtant pas perdre de vue que dans une histoire de malade analytique, des procès-verbaux précis apportent moins que ce que l’on pourrait attendre d’eux. Ils appartiennent, rigoureusement parlant, à cette exactitude apparente dont la psychiatrie « moderne » nous offre plus d’un exemple frappant. Ils sont en règle générale fatigants pour le lecteur et ne réussissent pas à remplacer sa présence dans l’analyse. De façon générale, nous avons fait l’expérience que le lecteur, s’il veut croire l’analyste, lui accorde aussi du crédit pour le petit peu de remaniement qu’il a procédé sur son matériel.
On verra dans un moment ce qu’il faut penser de ce « petit peu de remaniement » et si le lecteur est bien fondé à se fier à l’exactitude narrative de l’Archi-Témoin de l’analyse. Pour l’instant, et à titre d’avertissement, on lira les appréciations nettement plus sobres de James Strachey, grand connaisseur du texte freudien s’il en fut.
James Strachey à Ernest Jones, sans date : Freud était extraordinairement peu fiable au sujet de détails. Il semble avoir eu la conviction délirante (delusion) qu’il possédait une « mémoire photographique ». En fait (…) il se contredisait constamment lui-même sur des détails factuels. Quand nous avons fait les histoires de cas (pour les Collected Papers), nous lui avons envoyé une longue liste de ces contradictions - qu’il a alors corrigées dans les Ges, (ammelte) Schriften et dans les éditions ultérieures.
James Strachey à Ernest Jones, 9 novembre 1955 : Ci-joint deux extraits du compte rendu originel du « dritte Fall ». (…) Cela montre aussi à quel point le Professeur était complètement incapable d’exactitude dans les détails. Il avait en fait les faits exacts sous les yeux et il n’a pas été fichu de les recopier.
Mais il y a plus grave que cette incurie du témoin princeps. Au-delà des inévitables distorsions introduites dans l’observation des données cliniques par leur présentation narrative, il faut bien voir que les récits de Freud ne se contentent pas de décrire, avec plus ou moins d’exactitude, ce qui s’est passé dans son cabinet. Ils racontent aussi et surtout les « événements » (réels ou fantasmatiques, peu importe ici) reconstruits par lui : l’amour d’Élisabeth von R. pour son beau-frère, celui de Dora pour Monsieur K., la « scène primitive » de l’Homme aux loups. Or, ces événements psychiques ont ceci de particulier qu’ils n’ont jamais été observés dans le cabinet de l’analyste. Ils sont, nous dit Freud, inconscients, refoulés hors de la conscience des patients. Ceux-ci n’en ont aucun souvenir et ce n’est donc pas eux qui en ont fait état, même s’il leur arrive par la suite d’accepter la construction de l’analyste (ce qui, on le remarquera au passage, n’était le cas ni d’Élisabeth von R. ni de Dora, ni de l’Homme aux loups). En réalité, c’est l’analyste qui leur met ces événements psychiques dans la bouche (ou dans l’inconscient), c’est lui qui raconte à leur place ce qu’ils ne peuvent pas raconter eux-mêmes. En ce sens, les récits de cas de Freud sont tout sauf un compte rendu objectif de données cliniques que l’analyse se serait contenté d’enregistrer sur le mode de l’écoute passive et de l’attention dite « librement flottante ».
Sigmund Freud : (l’analyste) doit tourner vers l’inconscient émetteur du malade son propre inconscient en tant qu’organe récepteur, se régler sur l’analysé comme le récepteur du téléphone est réglé sur la plainte.
Contrairement à ce que voulait nous faire croire la rhétorique positiviste de Freud, il n’y a et il ne peut y avoir aucune « observation » de l’inconscient, car celui-ci, par définition même, n’apparaît ni ne se présente jamais comme tel à la conscience (c’est bien pourquoi Freud, dans le passage cité à l’instant, en appelle à l’inconscient de l’analyste, sans nous dire comment cet inconscient parvient ensuite à sa conscience). Comme l’explique fort bien l’article de 1915 sur « l’Inconscient », ce dernier ne se phénoménalise qu’en devenant conscient, donc en disparaissant au moment même où il apparaît.
Sigmund Freud : Comment parvenons-nous à la connaissance de l’inconscient ? Naturellement, nous ne le connaissons que comme conscient, une fois qu’il a subi une transposition ou traduction en conscient.
Or comment s’opère cette « transposition ou traduction en conscient », qui transforme la « chose en soi » de l’inconscient en phénomène observable ? Comment savons-nous, par exemple, que la sensation de pression sur le thorax éprouvée par Dora représente la pression du membre érigé de Monsieur K. contre son clitoris ou que l’angoisse de l’Homme aux loups durant son fameux rêve exprime sous une forme inversée son désir d’être satisfait sexuellement par son père ? Mieux encore, comment savons-nous que Dora et l’Homme aux loups ont un inconscient ? Comment savons-nous plus généralement, qu’il y a de l’inconscient freudien ? Uniquement grâce aux interprétations de l’analyste qui, s’aidant de règles de transformation appelées déplacement, condensation, projection, identification, renversement dans le contraire, symbolisme, etc., traduit les symptômes et les rêves de ses patients en « pensées inconscientes » ignorées d’eux-mêmes. La suite de l’article sur « l’Inconscient » l’explique, là encore, très clairement.
Sigmund Freud : Le travail psychanalytique nous permet de faire chaque jour l’expérience de la possibilité d’une telle traduction. Cela exige que l’analyste surmonte certaines résistances, celles-là même qui, en leur temps, ont fait de telles représentations un refoulé en l’écartant du conscient.
L’inconscient n’apparaît donc nulle part ailleurs que dans les interprétations de l’analyste, qui dit qu’il y a quelque chose à traduire là où les principaux intéressés n’en savent rien et même en doutent fortement. On touche ici à une difficulté tout à fait essentielle de la psychanalyse, que l’épistémologie positiviste de Freud (son épistémologie légendaire) a précisément pour fonction de dissimuler : en dernière instance, cette théorie n’a rigoureusement aucun fait, aucune observation à se mettre sous la dent. C’est une théorie qui ne repose sur rien d’autre qu’elle-même, une machine spéculative célibataire qui produit sa propre réalité, à coups d’hypothèses et de « constructions ». Quoi qu’il en dise, Freud n’a jamais « observé » l’inconscient ou le refoulement, pas plus qu’il n’a « découvert » l’oedipe, la sexualité infantile ou le sens des rêves. Il a seulement parié qu’ils existaient, en faisant « comme si » ces conjectures étaient réelles et en invitant ses patients à les confirmer.
Ludwig Binswanger, compte rendu de sa visite à Vienne du 15 au 26 janvier 1910 : Au cours d’un de ces entretiens (avec Freud), j’avais repris une de ses formules de la séance du mercredi : « L’inconscient est métaphysique et nous le prenons simplement pour réel ! » Cette phrase prouve que sur cette question Freud s’est résigné. Il dit que nous faisons comme si l’inconscient était une réalité à l’image du conscient. Mais en véritable chercheur scientifique, il ne dit rien quant à la nature de l’inconscient, parce que nous ne savons rien de certain ou plutôt nous ne pouvons l’inférer qu’à partir du conscient. Il affirme que, de même que Kant a postulé la chose en soi derrière l’apparence, il a postulé le conscient accessible à notre expérience, l’inconscient, mais qui ne pourra jamais être objet d’expérience directe.
On remarquera l’ambiguïté de ce « comme si » confié à Binswanger. D’une part, Freud paraît soucieux de maintenir le caractère hypothétique de ses « simulations » théoriques, en insistant sur l’impossibilité de présenter la Chose de l’inconscient. Mais d’autre part et dans le même geste, il nous convie à faire « comme si l’inconscient était une réalité », en transgressant une limite qu’il venait de tracer à l’instant entre spéculation et expérience possible, hypothèse et observation, théorie et empirie. Au lieu de nous présenter ses interprétations comme des interprétations (et rien d’autre), il les transforme immédiatement en événements psychiques qu’il attribue aux patients. Au lieu de nous présenter ses « constructions » comme des constructions (et rien d’autre), il en fait des reconstructions, des reconstitutions du passé. Du coup, nous n’avons plus un « comme si - inconscient », mais l’inconscient tout court, sans guillemets de précaution, dont on nous décrit le plus sérieusement du monde la topographie et les vicissitudes.
Sigmund Freud : (le) travail de construction ou, si l’on préfère, de reconstruction (de l’analyste) présente une ressemblance profonde avec celui de l’archéologie qui déterre une demeure détruite et ensevelie, ou un monument du passé. Au fond, il lui est identique, à cette seule différence que l’analyste opère dans de meilleures conditions et dispose de ressources en matériaux parce que ses efforts portent sur quelque chose qui est encore vivant et non sur un objet détruit (…). L’essentiel est entièrement conservé, même ce qui paraît complètement oublié subsiste encore de quelque façon en quelque lieu, mais enseveli, inaccessible à l’individu. Comme on le sait, il est douteux qu’une formation psychique quelconque puisse vraiment subir une destruction totale. C’est une simple question de technique analytique que de déterminer si on réussira à faire apparaître entièrement ce qui a été caché.
C’est bien sûr e second geste, celui de l’interpréfaction réifiante, qui définit la psychanalyse et c’est lui qui fournit ultimement la matière (la matière légendaire) des observations cliniques et des récits de cas freudiens. Ceux-ci, malgré les apparences, ne racontent pas ce qui s’est dit ou passé dans le cabinet de l’analyste. Bien plutôt, ils donnent une présentation narrative de ce qui n’a jamais fait l’objet de la moindre expérience, en brouillant systématiquement les frontières entre le matériel apporté par les patients et les conjectures hautement spéculatives injectées dans ce matériel par l’analyste. Sans ce brouillage narratif, qui met indûment sur le même plan les données d’observation et les interprétations de ces mêmes données, la psychanalyste n’aurait jamais pu se propose comme une discipline empirique, ni imposer ses théories comme des faits incontestables. Il vaut donc la peine d’étudier d’un peu plus près ce travail de l’interpréfaction narrative, auquel nous devons tant de « découvertes » étonnantes. »
(In : Mikkel BORCH-JACOBSEN et Sonu SHAMDASANI. « Le dossier Freud. Enquête sur l’histoire de la psychanalyse ». Éditions Les empêcheurs de penser en rond / Le Seuil, janvier 2006, pages : 278 - 285).
Georges POLITZER et l'hypothèse de l'inconscient.
Voici un texte de Georges Politzer, tiré de son livre célèbre, intitulé, "Critique des fondements de la psychologie". (Edition PUF, Quadrige, Paris, mars 2003, pages 186 - 188) :
"(...) Il s'agit essentiellement de montrer qu'à la base du rêve en question se retrouve un montage qui constitue la signification d'un souvenir d'enfance. Mais il résulte de cette constatation même que le montage qui est à la base du souvenir d'enfance est présent dans le rêve, par conséquent l'apparition du souvenir n'apporte pas la révélation d'une réalité psychologique distincte du rêve lui-même, mais permet simplement l'identification du montage actuellement présent dans le rêve tel qu'il est. En d'autres termes, en entrant en possession du souvenir en question, nous n'avons pas arraché le voile qui recouvrait une entité, [l'inconscient] mais nous avons obtenu une lumière nouvelle, une précision décisive sur le problème qui nous occupe. Ce n'est pas notre vision qui s'est déplacée d'une réalité à une autre réalité, mais nous avons approfondi notre compréhension à l'aide d'une nouvelle relation. Si l'on se transporte sur le plan de l'abstraction, on commence par réaliser le rêve manifeste ; on réalisera ensuite le souvenir d'enfance apparu, et on en fera une chose, de telle sorte que le souvenir qui n'était tout à l'heure qu'un instrument de reconnaissance deviendra maintenant la révélation d'une chose, et il faudra alors, d'une part, inventer un schéma mécanique pour expliquer son action et, d'autre part, parler du retour à la conscience d'un facteur qui avait agi inconsciemment.
On ne peut donc pas interpréter les faits de ce genre comme révélation d'un inconscient réellement agissant. Et de nouveau le postulat, intimement lié au réalisme, est antérieur aux faits qui doivent le justifier. [La psychanalyse ne fait que lire les faits à la lumière de ses théories. Par cette méthode, elle ne prouve donc rien...].
L'examen des preuves du postulat de l'antériorité de le pensée conventionnelle nous conduit donc à une conclusion analogue à celle que nous avons obtenue par l'examen des preuves de l'inconscient.
Les faits qu'on cite comme preuves de ce postulat ne sont précisément que les faits déformés conformément à ce dernier.
La première déformation des faits est constituée par la manière même dont on conçoit le rôle de l'analyse. Dans l'esprit de Freud et des freudiens, l'analyse est essentiellement une reconstitution, bien que Freud reconnaisse lui-même que tous les moments de l'analyse n'ont pas une valeur historique. Or, le fait, tel qu'il est constaté, c'est que l'analyse apprend au sujet ce qu'il ignorait auparavant, par exemple le sens du rêve.
Seulement, dira-t-on, c'est le sujet qui a rêvé et c'est lui qui a fourni les éléments nécessaires à l'interprétation ; donc il sait, et comme ce savoir n'est manifestement pas disponible, il sait, mais d'une autre façon inconsciente. Or, il n'y a là qu'une autre déformation qu'on fait subir au fait. Le sujet affirme ne pas connaître le sens du rêve. On ne peut pas accepter cette affirmation, et on dit que le sujet ne sait pas, parce qu'on suppose précisément le récit du contenu latent réalisé, et de nouveau ce ne sont pas les faits qui prouvent ce postulat, mais c'est au nom du postulat que l'on déforme les faits.
Cette constatation n'a d'ailleurs absolument rien de surprenant. Une fois qu'il est établi que le postulat en question est intimement uni au réalisme et à l'abstraction en général, il est naturel qu'on reconnaisse en lui, non pas une constatation empirique, mais un principe a priori. Et il aurait été même absolument inutile d'insister sur ce point si les psychanalystes n'avaient pas pris l'habitude de présenter l'inconscient comme une hypothèse que les faits nous imposent immédiatement."
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Commentaires :
La théorie de l'inconscient de Freud et des psychanalystes, n'a donc jamais été une "hypothèse", selon l'usage qui est fait de ce mot dans les véritables sciences. Le déterminisme spécifique revendiqué durant toute sa carrière par Sigmund Freud, et à sa suite, par les psychanalystes, pose donc cette "hypothèse" comme un dogme absolu permettant toujours de lire les faits qu'à partir de ce qu'elle énoncé a priori.
Ensuite, excluant tout hasard et tout non-sens, elle transforme l'ensemble de la doctrine freudienne en un apriorisme absolu diamétralement opposé à toute démarche scientifique.
La psychanalyse n'est pas même un ensemble de théories susceptibles d'être réfutées ou corroborées par l'intermédiaire de tests extracliniques et indépendants, tant que les psychanalystes n'abandonnent pas "l'erreur princeps" : le déterminisme psychique, prima faciae et absolu.
Pourraient-ils abandonner cette erreur ? Cela impliquerait de renoncer à leur croyance fondamentale : celle d'un "psychisme-roi", entièrement maître du sujet, via le refoulé. Une théorie du psychisme soi-disant capable de rendre possible l'investigation des associations "libres" (...!) de tout être humain. Il faudrait renoncer à croire que les patients doivent dire "tout ce qui leur passent par la tête" pendant l'analyse...Que "tout" (...) se ramène, soit-disant à des conflits, des complexes psychosexuels refoulés, etc., et qu'il est possible, via les verbalisations (si elles n'étaient pas suggérées...) des patients, de faire remonter à leurs consciences autre chose que des... faux souvenirs (...) ou de pure fictions suggérées par l'analyste. C'est-à-dire de vrais souvenirs précis d'enfance, tels qu'ils ne soient pas déformés pour la circonstance ou purement et simplement co-fabriqués, (ne serait-ce que par le fonctionnement normal de la mémoire du sujet), et "habillés" de telle sorte qu'ils cadrent toujours aux besoins de l'interprétation de l'analyste.
Mais, selon Daniel Widlöcher, la situation du divan, serait en plus, le "laboratoire" de l'analyse! Son lieu privilégié de recherche et de validation de ses théories! Bien d'autres psychanalystes, et plus récemment Nicolas Georgieff, reconnaissent eux-mêmes qu'il est tout à fait impossible de créer, dans ce cadre-là, les conditions qui soient favorables à l'administration correcte d'une preuve indépendante du psychisme inconscient, tel que l'entrevoient les psychanalystes. Parce que le "chercheur" et son patient, sont nécessairement et constamment en relation intime. Leurs psychismes inconscients seraient même en communication (ce qui est parfaitement délirant) dans une relation dénommée "co-psychique" qui deviendrait alors, le véritable objet de recherche pour la psychanalyse. Objet de recherche, qui, selon certaines ambitions pourrait même être validé par les neurosciences, quoique de récents travaux permettent de valider une relation de conscience à conscience, mais c'est épistémiquement impossible sur la base d'une théorie de l'inconscient qui exclut tout hasard et tout non-sens.
(Avant de prétendre en la viabilité de cette relation "copsychique" inconsciente, il faut d'abord avoir corroboré de manière indépendante l'inconscient individuel d'un sujet pendant la cure. Que ce soit celui d'un analyste ou d'un patient. Il faut répéter que c'est tout à fait impossible, tant que les psychanalystes n'abandonnent pas ce qu'ils ne peuvent, du reste, abandonner : le déterminisme psychique prima faciae et absolu.)
(Patrice VdR).
Saves que en 2011 critico los argentinos que lo recibieron y le pagaron en dolares a su demanda? Yo espero el libro sobre su vida. Attention.
jean westone Baq