Bonjour, je suis étudiant en master de création littéraire, j'ai envoyé un mail a trois professeurs dont le domaine est lié avec la poésie contemporaine et qui ont publié de la poésie. En attendant je conseille les podcasts Pleine Marge (critiques de recueil de poésies contemporaine) et mange tes mots (lectures a voix haute de poèmes) ainsi que les vidéos de captation des performances de Tarkos qui a eu une influence sur un certain nombre de poètes. Comme premier éléments de réponse il me semble que la poésie a toujours été lu à haute voix ne seraisse que dans des espaces privés (et que la position qui consiste à dire que la poésie c'est que le texte est a ma connaissance assez minoritaire). Voilà.
@yasminabehagle Je suis pas un grand lecteur de poésie (j'en lit un peu et c'est pas ce que je lit le plus). Je me suis intéressé au sujet avec les cours que j'ai eu dessus et je pense que d'autres ont beaucoup plus de légitimité pour intervenir
Intéressante la nouvelle direction de la chaîne et des lives thématiques. Sympa tes interrogations. Rupi Kaur je l'ai découvert avec la vidéo d'une autre chaîne RUclips: "L'écrivaillon". Pour tes autres questions tu pourrais en faire des vidéos ou des lives ça te débloquera peut-être.
C'est une très bonne idée ce live sur la poésie. J'ai aussi décidé de me lancer dans la découverte de la poésie contemporaine aprés qu'on m'ait conseillé Tarkos (que j'ai beaucoup aimé). Alors c'est un peu laborieux, parfois je suis perplexe et je suis assez hermétique à certains textes contemporains (peut-être parce que je ne les comprends pas ou ne les lis pas comme il faudrait) mais j'ai quand même fait quelques découvertes qui me parlent... Après j'ai tout à découvrir dans le domaine, jai toujours été plutot romans et essais que poésie. Bref je regarderai le live sans faute. Je vais essayer de me procurer le recueil en question!
De mon expérience, pas d'auteur mais de musicien, de temps à autre des bouts d'idées ou d'anciennes chansons abandonnés se retrouve dans mes œuvres plus récentes. C'est pas voulu, juste ça fuse comme ça sur le moment, sans y penser, sous un aspect plus neuf. Parfois abandonner c'est juste laisser le temps qu'une idée murisse. La lâcheté est une forme de sagesse (je suis pas sure de cette dernière phrase)
C'est vrai qu'aller à des lectures de poésie contemporaine peut donner l'impression d'assister à une sorte de stand-up dans un sanctuaire. Sinon, je me permets une petite recommandation : "La haine de la poésie", par un certain Ben Lerner (dont le premier roman, "Au départ d'Atocha", présente au passage des scènes de lectures poétiques chirurgicalement drôles)
Personnellement je ne lis presque que de la poésie (80% ), et je me pose la question inverse : je ne sais pas comment lire autre chose, notamment des romans. Je n'arrive pas à m'investir dans des formes longues; les histoires sur des centaine de pages. La seule manière pour moi d'accéder à des récit plus longs, c'est les livres de poésie eux même, qui heureusement peuvent constituer quelque chose de plus vastes, fragments par fragments. Je lie la poésie assez lentement, presque dans une sorte d'oralité mentale (en tout cas dans le rythme, pas dans les inflexions), je repasse souvent plusieurs fois sur le texte ou sur certain passage, je souligne beaucoup, je regarde un peu hors du livre aussi. Je suis comme une caisse de résonance, et le laisse le texte m'emplir, se déployer. C'est devenue tellement naturel de lire comme ca, j'arrive plus à faire autrement. * Quant à la question qu'est ce que la poésie, c'est vaste, mais ce que j'aime moi : la forme ramassée, assez dense (en ça pas loin des blagues peut etre haha) , qui souvent fait d'avantage confiance à la juxtaposition brute des mots, plutot qu'à la forme "phrase". Je déteste les "maniérismes", je déteste les rimes, du mal avec la métrique classique (sonnet, alexandrin).
C'est intéressant. Si jamais tu veux en parler dans la vidéo à venir, n'hésite pas à me contacter par mail, j'ai plus de poètes que de lecteurs pour l'instant :)
J'ai le même problème avec la poésie, je crois : j'ai envie d'aimer, mais souvent ça m'atteint pas. Un truc qui a marché sur moi, puisque j'ai plus l'habitude du format "il y a une histoire, et au pire si le style (poétique) me parle pas, je peux toujours me raccrocher à la narration, aux enjeux, aux personnages, etc", c'est d'avoir la poésie mise justement dans une histoire. Concrètement : j'ai commencé à aimer les poèmes d'Emily Dickinson après avoir regardé la série Dickinson (qui est très librement inspirée de la vie de la poétesse, je dis "librement" parce que dans un des épisodes elle voyage dans le temps, pour donner une idée) : chaque épisode commence par quelques vers, et que ça les mets dans un contexte. Et ce contexte me permet d'entrer dans la poésie, et par la suite d'apprécier ladite poésie sans l'aide du contexte. Sinon j'essaie des choses un peu au hasard, et des fois ça passe (j'aime beaucoup Maya Angelou, l'accroche en l'occurrence c'est que le poème "And still I rise" résonne fort). Et sinon pour les vieux textes : je suis partisane de pas les retoucher à l'infini, même si c'est parfois tentant. En fait le truc dont je me rends compte en grandissant dans ma pratique de l'écriture c'est : oui, il existe ce stade où on regarde nos anciens textes sans en rougir. Mais même alors ce ne sont pas les vieux textes qui nous tiennent le plus à cœur, sinon par nostalgie : on est fierrs d'eux, ils témoignent de notre histoire et de notre évolution, mais justement on a changé. Du coup les vieux textes peuvent continuer d'exister, sans que ce soit d'eux qu'on a envie de parler. Et bref à ce moment-là on se rend compte que c'est pareil pour nos textes plus anciens qu'on trouve si cringes : même si on arrive à corriger les trucs qui nous font grincer des dents parce que c'est pas abouti (en terme de style ou d'idées), ça sera toujours le texte de quelqu'un qu'on n'est plus vraiment. Ca ma me semble un meilleur plan d'écrire celui/ceux de la personne qu'on est aujourd'hui.
J'ai encore intérieurement pleuré des larmes intestinales (j'invente des expressions tellement que ça me dégoûte) en écoutant quelques secondes de Rupi Kaur. Sinon, ma vision de la poésie en tant que (non-musulman) pratiquant, c'est celle de la photographie écrite : capturer un moment, une pensée, un paysage - réel ou imaginé - et en laisser ressortir des mots. Je trouve que le haïku rend totalement justice à cette idée. Mais ça revient à devoir accepter l'effacement de l'auteur devant ses œuvres ; pas sûr que ça facilite une invitation chez la Grande Librairie.
Mon conseil par expérience: celui dont l'histoire est béton mais le style pas bon: abandon. Pour l'avoir tenté, tu bidouilles, rebidouilles, et re-re et encore et ça ne tient pas. Comme en peinture: si la grisaille est mauvaise, tu ne peux pas rattraper les approximations par la suite, elles transparaissent toujours. Ou alors il faut reprendre de zéro, tout reconstruire sans chercher à retrouver des phrases similaires, certains enchaînements d'idées etc. mais garder la trame narrative. Ça me semble faisable.
Pour gâcher, elle gâche, cette poète. Ps, depuis toujours, j'ai ma définition de la poésie, c'est quand les mots vont vite pour décortiquer, qu'ils ne trébuchent pas même quand ils bégaient (sophisme) qu'ils n'ignorent rien et savent mieux que cellecelui qui les écrit (facilité). Ps, Mes vieux textes, moi je les garde pour quand je veux me tourner en dérision, toute honte bue. C'était très sympa votre vidéo. Cela ressemble à quand je sais pas mais qu'il y a quelque chose qui est pas loin.
T'es super change rien. Pa rapport à tes textes, j'ai l'impression que je rencontre des difficultés similaires. Le dernier que j'ai commencé je l'enregistre en mode dictée directement sur mon ordi et j'essaye de pas revenir dessus. Ben c'est étonnant comme ça fonctionne à merveille. Après je le relirai une seule fois et j'y ajouterai des dessins que je produirai de la même façon, sans repentir.
@@koinsky2004 Ah je ne sais pas si j'y arriverais. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui se passe sur le chemin entre le cerveau et les mains, de mon côté. Que parfois les mains elles-mêmes apportent une nuance. Enfin je sais pas, c'est un rapport sensoriel qui m'est cher. 😁
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Bonjour, je suis étudiant en master de création littéraire, j'ai envoyé un mail a trois professeurs dont le domaine est lié avec la poésie contemporaine et qui ont publié de la poésie. En attendant je conseille les podcasts Pleine Marge (critiques de recueil de poésies contemporaine) et mange tes mots (lectures a voix haute de poèmes) ainsi que les vidéos de captation des performances de Tarkos qui a eu une influence sur un certain nombre de poètes.
Comme premier éléments de réponse il me semble que la poésie a toujours été lu à haute voix ne seraisse que dans des espaces privés (et que la position qui consiste à dire que la poésie c'est que le texte est a ma connaissance assez minoritaire). Voilà.
Merci pour ta réponse. Tu serais intéressé pour participer à la vidéo en tant que lecteur de poésie ?
@yasminabehagle Je suis pas un grand lecteur de poésie (j'en lit un peu et c'est pas ce que je lit le plus). Je me suis intéressé au sujet avec les cours que j'ai eu dessus et je pense que d'autres ont beaucoup plus de légitimité pour intervenir
Intéressante la nouvelle direction de la chaîne et des lives thématiques. Sympa tes interrogations. Rupi Kaur je l'ai découvert avec la vidéo d'une autre chaîne RUclips: "L'écrivaillon". Pour tes autres questions tu pourrais en faire des vidéos ou des lives ça te débloquera peut-être.
Merci ! Possible, oui :)
C'est une très bonne idée ce live sur la poésie. J'ai aussi décidé de me lancer dans la découverte de la poésie contemporaine aprés qu'on m'ait conseillé Tarkos (que j'ai beaucoup aimé). Alors c'est un peu laborieux, parfois je suis perplexe et je suis assez hermétique à certains textes contemporains (peut-être parce que je ne les comprends pas ou ne les lis pas comme il faudrait) mais j'ai quand même fait quelques découvertes qui me parlent... Après j'ai tout à découvrir dans le domaine, jai toujours été plutot romans et essais que poésie. Bref je regarderai le live sans faute. Je vais essayer de me procurer le recueil en question!
@fati6082 Merci, c'est cool. Tu me diras si tu es perplexe toi aussi 😅
"les charmes qu'Horestie étend sous ses ombrages, sont plus beaux dans mes vers qu'en ses propres ouvrages" J.L.F
De mon expérience, pas d'auteur mais de musicien, de temps à autre des bouts d'idées ou d'anciennes chansons abandonnés se retrouve dans mes œuvres plus récentes. C'est pas voulu, juste ça fuse comme ça sur le moment, sans y penser, sous un aspect plus neuf. Parfois abandonner c'est juste laisser le temps qu'une idée murisse. La lâcheté est une forme de sagesse (je suis pas sure de cette dernière phrase)
@@jossua7524 Merci pour ta réponse. Je crois que c'est bien possible, oui.
C'est vrai qu'aller à des lectures de poésie contemporaine peut donner l'impression d'assister à une sorte de stand-up dans un sanctuaire. Sinon, je me permets une petite recommandation : "La haine de la poésie", par un certain Ben Lerner (dont le premier roman, "Au départ d'Atocha", présente au passage des scènes de lectures poétiques chirurgicalement drôles)
Vu que je sèche en ce moment pour choisir mes lectures, ça ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde.
Personnellement je ne lis presque que de la poésie (80% ), et je me pose la question inverse : je ne sais pas comment lire autre chose, notamment des romans. Je n'arrive pas à m'investir dans des formes longues; les histoires sur des centaine de pages. La seule manière pour moi d'accéder à des récit plus longs, c'est les livres de poésie eux même, qui heureusement peuvent constituer quelque chose de plus vastes, fragments par fragments.
Je lie la poésie assez lentement, presque dans une sorte d'oralité mentale (en tout cas dans le rythme, pas dans les inflexions), je repasse souvent plusieurs fois sur le texte ou sur certain passage, je souligne beaucoup, je regarde un peu hors du livre aussi. Je suis comme une caisse de résonance, et le laisse le texte m'emplir, se déployer. C'est devenue tellement naturel de lire comme ca, j'arrive plus à faire autrement.
*
Quant à la question qu'est ce que la poésie, c'est vaste, mais ce que j'aime moi : la forme ramassée, assez dense (en ça pas loin des blagues peut etre haha) , qui souvent fait d'avantage confiance à la juxtaposition brute des mots, plutot qu'à la forme "phrase". Je déteste les "maniérismes", je déteste les rimes, du mal avec la métrique classique (sonnet, alexandrin).
C'est intéressant. Si jamais tu veux en parler dans la vidéo à venir, n'hésite pas à me contacter par mail, j'ai plus de poètes que de lecteurs pour l'instant :)
J'ai le même problème avec la poésie, je crois : j'ai envie d'aimer, mais souvent ça m'atteint pas. Un truc qui a marché sur moi, puisque j'ai plus l'habitude du format "il y a une histoire, et au pire si le style (poétique) me parle pas, je peux toujours me raccrocher à la narration, aux enjeux, aux personnages, etc", c'est d'avoir la poésie mise justement dans une histoire. Concrètement : j'ai commencé à aimer les poèmes d'Emily Dickinson après avoir regardé la série Dickinson (qui est très librement inspirée de la vie de la poétesse, je dis "librement" parce que dans un des épisodes elle voyage dans le temps, pour donner une idée) : chaque épisode commence par quelques vers, et que ça les mets dans un contexte. Et ce contexte me permet d'entrer dans la poésie, et par la suite d'apprécier ladite poésie sans l'aide du contexte.
Sinon j'essaie des choses un peu au hasard, et des fois ça passe (j'aime beaucoup Maya Angelou, l'accroche en l'occurrence c'est que le poème "And still I rise" résonne fort).
Et sinon pour les vieux textes : je suis partisane de pas les retoucher à l'infini, même si c'est parfois tentant. En fait le truc dont je me rends compte en grandissant dans ma pratique de l'écriture c'est : oui, il existe ce stade où on regarde nos anciens textes sans en rougir. Mais même alors ce ne sont pas les vieux textes qui nous tiennent le plus à cœur, sinon par nostalgie : on est fierrs d'eux, ils témoignent de notre histoire et de notre évolution, mais justement on a changé. Du coup les vieux textes peuvent continuer d'exister, sans que ce soit d'eux qu'on a envie de parler. Et bref à ce moment-là on se rend compte que c'est pareil pour nos textes plus anciens qu'on trouve si cringes : même si on arrive à corriger les trucs qui nous font grincer des dents parce que c'est pas abouti (en terme de style ou d'idées), ça sera toujours le texte de quelqu'un qu'on n'est plus vraiment. Ca ma me semble un meilleur plan d'écrire celui/ceux de la personne qu'on est aujourd'hui.
@@plume4544 Okay, je suis pas la seule alors 👍😊
J'ai encore intérieurement pleuré des larmes intestinales (j'invente des expressions tellement que ça me dégoûte) en écoutant quelques secondes de Rupi Kaur.
Sinon, ma vision de la poésie en tant que (non-musulman) pratiquant, c'est celle de la photographie écrite : capturer un moment, une pensée, un paysage - réel ou imaginé - et en laisser ressortir des mots.
Je trouve que le haïku rend totalement justice à cette idée.
Mais ça revient à devoir accepter l'effacement de l'auteur devant ses œuvres ; pas sûr que ça facilite une invitation chez la Grande Librairie.
Les yeux m'en tombent.
(mais pour dire la vérité, je crois qu'une partie de moi aime bien la regarder lire sa poésie, aime cette gêne.)
Mon conseil par expérience: celui dont l'histoire est béton mais le style pas bon: abandon. Pour l'avoir tenté, tu bidouilles, rebidouilles, et re-re et encore et ça ne tient pas. Comme en peinture: si la grisaille est mauvaise, tu ne peux pas rattraper les approximations par la suite, elles transparaissent toujours. Ou alors il faut reprendre de zéro, tout reconstruire sans chercher à retrouver des phrases similaires, certains enchaînements d'idées etc. mais garder la trame narrative. Ça me semble faisable.
Merci du conseil. Malheureusement, comme je dis, je ne suis pas sûre que l'envie de réécrire le même livre me tente^^
Pour gâcher, elle gâche, cette poète. Ps, depuis toujours, j'ai ma définition de la poésie, c'est quand les mots vont vite pour décortiquer, qu'ils ne trébuchent pas même quand ils bégaient (sophisme) qu'ils n'ignorent rien et savent mieux que cellecelui qui les écrit (facilité). Ps, Mes vieux textes, moi je les garde pour quand je veux me tourner en dérision, toute honte bue. C'était très sympa votre vidéo. Cela ressemble à quand je sais pas mais qu'il y a quelque chose qui est pas loin.
C'est pas mal comme idée de les garder pour voir ce qui ne fonctionne pas, pour décortiquer les tics et autres automatismes.
@@yasminabehagle Oui mais en se gaussant de soi, c'est plus drôle.
T'es super change rien. Pa rapport à tes textes, j'ai l'impression que je rencontre des difficultés similaires. Le dernier que j'ai commencé je l'enregistre en mode dictée directement sur mon ordi et j'essaye de pas revenir dessus. Ben c'est étonnant comme ça fonctionne à merveille. Après je le relirai une seule fois et j'y ajouterai des dessins que je produirai de la même façon, sans repentir.
@@koinsky2004 Ah je ne sais pas si j'y arriverais. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui se passe sur le chemin entre le cerveau et les mains, de mon côté. Que parfois les mains elles-mêmes apportent une nuance. Enfin je sais pas, c'est un rapport sensoriel qui m'est cher. 😁