Je préconise un exercice qui a l'air simple comme ça, mais qui n'est pas si évident tout compte fait. Vous prenez un poème, connu ou non, mais pas trop long si possible, et ensuite vous essayez d'écrire un AUTRE poème, qui conserve la même forme (par exemple : sonnet, ou dizain, etc.) et les mêmes rimes (de préférence PAS les mêmes MOTS, ça c'est des bouts-rimés). L'idéal, c'est de faire en sorte que votre version soit une "réponse" au poème initial, mais il peut aussi s'agir de tout à fait autre chose, sans rapport quant au fond. Mais il faut que votre version tienne la route, et qu'elle fasse "naturel". Et un conseil : commencez par la fin (le dernier vers, qui constitue la chute et qui est super important). Un exemple, sur un dizain (plutôt humoristique) de François Coppée : "En plein soleil, le long du chemin de halage, Quatre percherons blancs, vigoureux attelage, Tirent péniblement, en butant du sabot, Le lourd bateau qui fend l’onde de l’étambot ; Près d’eux, un charretier marche dans la poussière. La main au gouvernail, sur le pont, à l’arrière, N’écoutant pas claquer le brutal fouet de cuir, Et regardant la rive et les nuages fuir, Fume le marinier, sans se fouler la rate. - « Le peuple et le tyran ! » me dit un démocrate." voilà ce que ça peut donner : "Le vieux bonhomme était bien connu au village : Il aidait, dépannait, faisait du bricolage. Il n’avait pas les pieds dans le même sabot - Façon de s’exprimer, car il était pied-bot. Hélas, un jour l’express de Hirson à Mézières, Lui passant sur le corps, mit fin à sa carrière. Et les gens de hurler, et le sang de jaillir, Les commères du coin manquant s’évanouir. Il n’aura plus jamais besoin de ses savates : Il était né bancal, et mourut cul-de-jatte." Vous remarquerez que la forme est conservée (et même jusqu'à un certain point, l'esprit), que les alexandrins sont corrects, que les rimes sont plutôt riches, qu'il n'y a qu'un seul mot de repris tel quel ("sabot", qui d'ailleurs m'a inspiré tout le reste), que le texte se tient, et que la chute est bonne. Eh oui, c'est du boulot, et il faut un peu se "racler la soupière", c'est autre chose que du rap ou du slam... A vous !
Un rien pédant ? Ou c'est moi ? Pas certaine que cela stimule vraiment à écrire...On sent le goût de "l'élitisme" plus que celui d'amener les publics à exprimer leurs émotions, leurs idées, leurs expériences avec des mots. On sent que dans l'esprit de ce "poète enseignant" que la forme est l'essentiel et qu'importe si elle sert le fond ou non.
Le meussieu, il parle des poèmes rimés, donc pas des poèmes en vers libres par exemple. C'est très joli de vouloir exprimer ses émotions, ses idées ou ses expériences, encore faut-il savoir le faire, et pour ça, il faut apprendre, et notamment lire, et comparer. Ça ne vient pas juste en claquant des doigts. Pour ce qui est des rimes riches, je dirais que faire rimer des adjectifs en "-able", ou des adverbes en "-ment", c'est tout aussi pauvre que d'utiliser des terminaisons en "-é" (parce qu'il y en a en pagaille, et que l'effet de surprise est perdu). Je préconise (si l'on veut rimer bien entendu) de disposer d'un dictionnaire de rimes (il y en a même en ligne), tout simplement parce qu'on y fait des découvertes, on y voit des trucs auxquels on n'aurait jamais pensé, et on gagne beaucoup de temps. Personnellement, quand je cherche une rime, je commence par sélectionner dix, ou vingt mots qui pourraient rimer, je réfléchis, je pèse le pour et le contre, et je finis par choisir celui qui me semble le meilleur (et non pas le premier sur lequel je tombe). Les poètes débutants, tout fiers d'avoir trouvé deux mots qui leur semblent rimer, contorsionnent ensuite les vers pour arriver à coller les rimes à la fin (quitte à faire des vers de 20 ou 25 syllabes si nécessaire, ou à abandonner leur idée originelle...), ce qui fait totalement artificiel et dénonce immédiatement la médiocrité. Bon, en, plus il y a eu des tas de tentatives pour renouveler les rimes, y compris en coupant les mots, en utilisant des assonances, etc, mais ça ferait l'objet d'une vidéo à elle seule. La rime est l'un des éléments de la musicalité des vers : vous voulez vous en affranchir ? OK, alors montrez-nous ce que vous savez faire sans rimes : ce sera encore plus dur.
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À regarder en vitesse 1,5.
Merci beaucoup !
merci beaucoup
Merci
Merci pour tes conseils concernant l'écriture...
Des très bons conseils et avec une jolie voix. Merci
Je préconise un exercice qui a l'air simple comme ça, mais qui n'est pas si évident tout compte fait. Vous prenez un poème, connu ou non, mais pas trop long si possible, et ensuite vous essayez d'écrire un AUTRE poème, qui conserve la même forme (par exemple : sonnet, ou dizain, etc.) et les mêmes rimes (de préférence PAS les mêmes MOTS, ça c'est des bouts-rimés). L'idéal, c'est de faire en sorte que votre version soit une "réponse" au poème initial, mais il peut aussi s'agir de tout à fait autre chose, sans rapport quant au fond. Mais il faut que votre version tienne la route, et qu'elle fasse "naturel". Et un conseil : commencez par la fin (le dernier vers, qui constitue la chute et qui est super important). Un exemple, sur un dizain (plutôt humoristique) de François Coppée :
"En plein soleil, le long du chemin de halage,
Quatre percherons blancs, vigoureux attelage,
Tirent péniblement, en butant du sabot,
Le lourd bateau qui fend l’onde de l’étambot ;
Près d’eux, un charretier marche dans la poussière.
La main au gouvernail, sur le pont, à l’arrière,
N’écoutant pas claquer le brutal fouet de cuir,
Et regardant la rive et les nuages fuir,
Fume le marinier, sans se fouler la rate.
- « Le peuple et le tyran ! » me dit un démocrate."
voilà ce que ça peut donner :
"Le vieux bonhomme était bien connu au village :
Il aidait, dépannait, faisait du bricolage.
Il n’avait pas les pieds dans le même sabot
- Façon de s’exprimer, car il était pied-bot.
Hélas, un jour l’express de Hirson à Mézières,
Lui passant sur le corps, mit fin à sa carrière.
Et les gens de hurler, et le sang de jaillir,
Les commères du coin manquant s’évanouir.
Il n’aura plus jamais besoin de ses savates :
Il était né bancal, et mourut cul-de-jatte."
Vous remarquerez que la forme est conservée (et même jusqu'à un certain point, l'esprit), que les alexandrins sont corrects, que les rimes sont plutôt riches, qu'il n'y a qu'un seul mot de repris tel quel ("sabot", qui d'ailleurs m'a inspiré tout le reste), que le texte se tient, et que la chute est bonne. Eh oui, c'est du boulot, et il faut un peu se "racler la soupière", c'est autre chose que du rap ou du slam... A vous !
Vous êtes une source d'eau dans le desert
Merci énormément !
Merci Jordan :)
Au plaisir !
Merci infiniment
Au plaisir
La musique de fond stp
Un rien pédant ? Ou c'est moi ? Pas certaine que cela stimule vraiment à écrire...On sent le goût de "l'élitisme" plus que celui d'amener les publics à exprimer leurs émotions, leurs idées, leurs expériences avec des mots. On sent que dans l'esprit de ce "poète enseignant" que la forme est l'essentiel et qu'importe si elle sert le fond ou non.
Le meussieu, il parle des poèmes rimés, donc pas des poèmes en vers libres par exemple. C'est très joli de vouloir exprimer ses émotions, ses idées ou ses expériences, encore faut-il savoir le faire, et pour ça, il faut apprendre, et notamment lire, et comparer. Ça ne vient pas juste en claquant des doigts. Pour ce qui est des rimes riches, je dirais que faire rimer des adjectifs en "-able", ou des adverbes en "-ment", c'est tout aussi pauvre que d'utiliser des terminaisons en "-é" (parce qu'il y en a en pagaille, et que l'effet de surprise est perdu). Je préconise (si l'on veut rimer bien entendu) de disposer d'un dictionnaire de rimes (il y en a même en ligne), tout simplement parce qu'on y fait des découvertes, on y voit des trucs auxquels on n'aurait jamais pensé, et on gagne beaucoup de temps. Personnellement, quand je cherche une rime, je commence par sélectionner dix, ou vingt mots qui pourraient rimer, je réfléchis, je pèse le pour et le contre, et je finis par choisir celui qui me semble le meilleur (et non pas le premier sur lequel je tombe). Les poètes débutants, tout fiers d'avoir trouvé deux mots qui leur semblent rimer, contorsionnent ensuite les vers pour arriver à coller les rimes à la fin (quitte à faire des vers de 20 ou 25 syllabes si nécessaire, ou à abandonner leur idée originelle...), ce qui fait totalement artificiel et dénonce immédiatement la médiocrité. Bon, en, plus il y a eu des tas de tentatives pour renouveler les rimes, y compris en coupant les mots, en utilisant des assonances, etc, mais ça ferait l'objet d'une vidéo à elle seule. La rime est l'un des éléments de la musicalité des vers : vous voulez vous en affranchir ? OK, alors montrez-nous ce que vous savez faire sans rimes : ce sera encore plus dur.
Aucun vrai exemple ?
salu…
bonjourmonsieur
Merci