"Mais au fait, Jamy, c'est quoi, l'écoféminisme?" "Hé bien Fred, c'est très simple. Au début, on pense que c'est une théorie essentialiste. Ensuite, on se rend compte qu'en fait c'est constructiviste. Et que finalement, l'essentialisme c'est constructiviste et le constructivisme c'est essentialiste. Et on écrit des poèmes" "Attends, quoi??"
J'avoue, c'est une de mes propres vannes que j'ai recyclée^^ mais écologique ou pas écologique, franchement? et puis faut avouer qu'elle est irrésistible^^ vidéo super puissante, wow (mon cheminement de pensée:"purée c'est clair, pas mal essentialiste" "Ha non en fait, pas trop" "ouais, c'est pas une opposition binaire en fait, parce que... attends, je remets une deuxième fois" "Ha le poème c'est hyper construit comme truc")
Ouah, je découvre tout un nouveau champ de la pensée ! C'est fou toute cette production intellectuelle, qu'elle soit universitaire ou populaire. On est vraiment ignorants quand on vient pas de ces milieux, merci pour ton travail de vulgarisation pas triviale. J'essaie de faire connaître un peu en parlant de la chaîne à des gens (notamment aux concernæs quand applicable) qui ne sont pas forcément très versés dans ces sujets à la base (ma mère, ma soeur, des amiz). Je trouve ça tellement précieux toutes ces connaissances et expérimentations. J'avais déjà entendu parler d'écoféminisme, mais j'avais du mal à faire le lien avec la destruction de la nature, pour moi c'était juste un moyen artificiel de relier des luttes. Le parallèle fait ici par les écoféministes entre exploitation de la nature et de la femme est très intéressant et convaincant, en plus d'ouvrir plein de nouvelles questions d'échelle anthropologique.
Ce passage à 20 min marche si bien pour tout ce qui concerne les racisé avec des universalistes qui dénoncent le fait que la "gauche" soit raciste parce qu'il y est question de racisé. Super boulot de schématisation encore une fois !
Super intéressant! Merci beaucoup pour cet éclairage, plus nuancé et complet que la plupart des discours habituels sur ce sujet. Ça me donne l'impression d'un vrai travail de fond, un effort à la fois d'incursion et de recul, ce qui est précieux pour l'analyse de domaines aux facettes si multiples. Et c'est parfaitement cohérent avec les différentes impressions et expériences que j'ai vécues avec le mouvement écoféministe.
tu es formidable, ton travail est excellent, j'ai découvert hier ta chaîne par hasard (je cherchais un max d'infos sur wittig) et je regarde tout. c'est hyper clair, tu traites les sujet avec détails, en adoptant tous les point de vus possibles. j'apprends beaucoup, merci pour ça. Si tu aimes ça, surtout continue !!
Bravo pour ce travail énorme d'éclaircissement (même si je ressors avec plus de noeuds dans la tete après la lecture de la vidéo qu'avant!). sincèrement, chapeau!
Merci!!! je trouve que l'écoféminisme c'est quand même pas évident à comprendre, et j'étais très sceptique au début, mais tu donnes vraiment les clés théoriques pour cerner le mouvement c'est très clair, tu vas vraiment droit au but, ça m'a remis les idées en place et beaucoup aidée dans mes recherches! ça m'a permis de comprendre la place des écrits fictionnels et poétiques là-dedans aussi :)) alors merci pour ton travail
Hé beh merci, je suis en L3 de socio et pourtant je découvre l'éco-féminisme seulement depuis quelques mois, et c'est fou, mon cerveau explose, même la pensée universitaire est construite sur des systèmes binaires. Et comme j'ai pas le temps d'en lire parce que j'ai déjà beaucoup trop à lire, le "podcast à soi" sur l'éco-féminisme + cette vidéo, c'est hyper enrichissant. Merci!
Bravo bravo, je n'ai pas tout compris mais je suis très heureux de voir qu'on se pose la question de ce qu'est une femme, ou quelque chose de féminin, sans y répondre bien sûr, et je suis de plus en plus convaincu que le patriarcat est un mot fourretout qui suscite de faux consensus... je me dépeche de dire qu'il faut aussi décrire ce qu'est un homme évidemment... mais tout ça c'est des opinions personnelles (j'adore faire l'intéressant en donnant des opinions personnelles). En ce qui concerne l'essence et l'existence (parce que j'ai une opinion même là dessus) j'ai l'impression que c'est pratique pour se faire des schémas, mais qu'il est nécessaire de l'adapter à un individu (je dis pas "personne" parce que sinon on va tomber dans le développement personnel) et à une situation, et que c'est là que se trouve une piste : si l'on sait parler du général, comment décrire le particulier, comment décrire une situation ? L'essence, est-ce le particulier, ou est-ce le général ? Même question pour l'existence. Je vais y réfléchir le plus tot possible. Sinon, quand vous parlez de "constructivisme", j'ai l'impression que c'est autre chose que le mouvement artistique qu'a connu la russie au début de la révolution communiste... mais alors qu'est-ce que c'est que votre constructivisme ? Et très bonne lecture des poésies aussi, bravo encore.
Bonjour, Pour la question sur l'essence et l'existence, qui serait selon vous à répartir selon les catégories du général et du particulier : en fait ça n'est pas la même distinction conceptuelle, donc appliquer le général à l'essence à l'existence (par exemple), ça n'a un intérêt que très relatif. Mais si l'on voulait s'y essayer, on dirait en effet que l'essence est de l'ordre du général (puisqu'une essence est ce qui définit l'individu selon ce qu'il est, homme, femme, anémone, lapin, etc. et donc doit nécessairement s'appliquer à plusieurs individus de la même catégorie), et l'existence de l'ordre du particulier (puisqu'une existence est propre à celui qui la vit). Donc si on a une conception essentialiste, on pense qu'il y a des individus prédéfinis (général) qui rentrent dans l'existence (particulier) pré-déterminés. Si l'on est existentialiste (la conception sartrienne), alors on pense que les individus ne sont que du particulier, et que ce qui les définit n'est pas un certain nombre de critères pré-déterminés, mais leurs actes. Évidemment, comme vous le dites, ce sont ici des catégories (l'essence et l'existence) qui servent à distinguer deux positions conceptuelles opposées. Donc c'est nécessairement un peu caricatural et réducteur: il y a plein de manières d'être essentialiste, ou de se faire nommer essentialiste, dans le cadre de la question du genre. C'est un peu ce qui est dit à la fin de la vidéo, si vous voulez: on peut utiliser une rhétorique essentialiste, tout en ayant une compréhension plus existentialiste du genre. Ce pourquoi j'ai utilisé tout au long de la vidéo le terme "constructivisme", plutôt que le terme "existentialisme", c'est parce l'existentialisme fait référence à la pensée sartrienne - et en réalité les pensées féministes (à part celle de Beauvoir) se constituées très loin de la pensée sartrienne. Ici, le terme "constructivisme" fait référence à l'idée selon laquelle un comportement (par exemple) humain donné n'est pas une conséquence de sa biologie mais la conséquence d'une institution sociale: on oppose un donné (le corps, les organes, les hormones, etc.) contraignant qui serait maître de nos comportements et contre lequel il n'y aurait rien à faire (puisque "c'est naturel") et un construit social également contraignant (puisque l'on vit en société et que par conséquent on se plie à ses règles, sous peine d'en être exclu). Mais le construit social étant ce qu'il est (construit), sa légitimité à se perpétuer, s'il est néfaste pour les individus, est remise en cause: rien n'oblige à continuer à organiser nos sociétés de telle ou telle manière. Si vous revisionnez la vidéo, cependant, vous verrez que cette opposition (essentialisme/référence au corps/justification d'un ordre établi par la référence à la nature VS. constructivisme/social comme norme/possibilité de modifier cette norme) est également plus complexe et plus nuancée que cela. Donc cette vidéo avait pour but de présenter les oppositions classiques qui animent les disputes les plus simples, et la manière dont on peut les raffiner et progresser sans que tomber dans une conception binaire tranchée, ou encore la manière dont on peut en jouer stratégiquement, sur le plan politique. J'espère avoir répondu à vos interrogations! Merci pour votre intérêt pour mon travail :)
@@GameOfHearth Donc j'aurais tendance à avoir une conception plutot sartrienne... alors que je n'aime pas beaucoup Sartre, bon... peut-être que je ne connais que l'essence de Sartre, et que si je connaissais son existence, je l’apprécierai beaucoup plus ? J'espère bien que l'opposition essentialisme/constructivisme est plus nuancé, parce que placer l'un en opposition de l'autre me parait ridicule, et montre une incompréhension et de l'un et de l'autre, selon moi. Certes on peut dire que certains comportement naturels sont très difficiles à éviter, mais aussi de nombreux comportements sociaux, quand bien même ils seraient construits (suppose-t-on). Et comment se place dans tout ça la démarche scientifique ?... Par exemple, j'ai vu que les spécialistes du genre affirmaient que il n'existe aucune façon scientifique d'attester qu'untel est du sexe masculin ou féminin, et du coup, le sexe serait un construit social d'après la science... La science étant, sauf erreur, plutot du coté essentialiste (je parle sous votre contrôle), mais le genre, plutot sous l'existence (là je suis moins sûr), comment tout cela se résout-il ? Oui, je comprends que montrer les oppositions classiques est une façon d'expliquer les idées sous-jacentes. Ah ! Montrer en plus la stratégie politique dans vos vidéos, ça ne peut qu'être encore plus intéressant ! Merci en tous les cas, continuez !
Formidable ! De là à penser qu'on a besoin d'essence pour faire avancer l'existence, il n'y a qu'un pas... Comme toujours, Merci pour ton superbe travail. Bonnes fêtes
Merci pour cette vidéo très instructive ! J'ai lu "Reclaim" d'Emilie Hache mais c'était parfois encore flou et je n'ai pas convaincu tout le monde de l'intérêt de ce recueil. Avec ta vidéo, c'est plus clair, merci !
Enfin je regarde une de tes vidéos après tout le bien qu'on m'en a dit, et j'adore (et puis Belladona Of Sadness, quelle super idée pour illustrer tout ça !)
Super intéressant merci ! Une question en suspens est celle de l'utilité stratégique des poèmes écoféministes. La stratégie de valorisation des attributs féminins : quelles sont ces effets ? Symboliquement ça parait pertinent mais en pratique j'ai du mal à voir si ça participe à former un pouvoir contre le patriarcat-capitalisme. Peut-être dans la mise en lutte coordonnée des femmes. On peut aussi se poser la question des effets de la stratégie académique qui se porte surtout sur la théorie et le discours, j'imagine. Sinon, je me demande si valoriser des caractéristiques dites féminines ne serait pas aussi dans le sens du patriarcat, surtout si les femmes sont seules à jouer le jeu. J'imagine qu'il faut voir en pratique quelles étaient les pratiques des écoféministes des débuts.
Il faut considérer la production poétique écoféministe comme une tentative de sortie de l'hégémonie de certains type de discours (la prose universitaire, par exemple), qui va dans le sens d'une volonté de création d'une culture nouvelle (antipatriarcale, etc.). J'en parle un peu dans ma première vidéo de présentation de l'écoféminisme : ruclips.net/video/bbob6LLaBx8/видео.html Est-ce que c'est stratégiquement suffisant/efficace, les avis sont partagés. Justement, tout le travail d'une certaine partie (universitaire) de l'écoféminisme pour se débarrasser de la branche "culture" va dans le sens de dire que non, et que c'est même contreproductif. Mais la série n'est pas terminée - et par ailleurs les productions écoféministes se poursuivent. Quant à retourner la question à la branche universitaire: je pense que la légitimité institutionnelle fait partie de ce qui est considéré comme une stratégie efficace, notamment parce que c'est prendre une place au sein des sciences politiques, qui sont des creusets important pour concevoir les luttes. C'est une vaste question sans cesse reprise que celle du dialogue entre savoirs et pratiques militantes :) J'aurais, je l'espère, l'occasion d'aborder ces débats ici. Merci pour ton intérêt pour la chaîne!
Cool comme vidéo pour un dimanche matin ! J’imagine qu’en description il faut lire "le point rouge de l’éco-féminisme" ? (aussi j’ai jamais entendu l’expression "point rouge" mais plutôt "point noir", bien que je ne voudrais pas essentialiser les couleurs)
Super résumé. J'ai juste un débat à ouvrir, des image de Belladonna sont présente pour illustrer les transitions. (ex 12:59 ainsi qu'en conclusion de vidéo ) Et l'aillent vue plusieurs fois, je comprends parfaitement la pertinence de cette image pour ce sujet ! Cependant, son rapport au diable, qui va au final la libérer et libérer son désir à travers des scènes de viol (qui sont, je crois, là pour mettre en images ça lutte intérieur) sont souvent notifié d'injustifié. On peut facilement se dire, je pense à raison, que ces scènes font partie d'une certaine culture du viol, que de montrer la libération d'une femme par le viol est au mieux maladroit (au pire violemment sexiste). J'ouvre la parenthèse ici, car je n'ai personne avec qui aborder ce sujet. Chaque point de vue m'intéresse. C'est un film qui présente un propos féministe mais avec les travers de la culture du viol, c'est un marqueur de son époque et de son cadre culturelle probablement. C'est une histoire inspiré de je ne sais plus quel compte médiévale, certes, mais on n'est pas obligé de retranscrire un compte tel quel. Bref si je peux recueillir votre sentiment, sur ce film, ce sera avec plaisir. Et si vous n'avez pas vu ce film, bah vous êtes prévenu, il contient des scènes de viol, il fait même la promotion de celui-ci, mais c'est un objet d'animation qui a d'autres qualités, notamment un palmarès de scène psychédélique complétement folle, des traveling d'aquarelle qui marque la rétine, une bande son très appréciable.
Salut à tous ! Merci pour toutes ces vidéo ! Est-ce que vous auriez un conseil pour un livre écoféministe et matérialiste en français et récent pour offrir à ma belle mère ? Merci ! :-)
Matérialiste, récent et en français, je n'ai rien en tête :( Ce sont plutôt des publications qui présentent l'écoféminisme dans sa diversité - je pense au recueil d'Emilie Hache (Reclaim) ou à l'ouvrage de Jeanne Burgart Goutal (Être écoféministe). Un (matérialiste) que je trouve très bon mais qui n'est pas tout jeune et de surcroît est en anglais, c'est Feminist & Ecology de Mary Mellor.
@@GameOfHearth Oui j'avais vu le livre de Mary Mellor ! Mais pour quelqu'un qui n'est pas familier du domaine en particulier et pas familier du matérialisme et des sciences sociales, lire en anglais ça semble compliqué !
Le truc c'est que, à mon sens, c'est surtout de la transphobie qui peut se cacher sous un écoféminisme essentialiste... Et, dans cette vidéo en tout cas, c'est pas du tout abordé frontalement, et j'ai eu franchement l'impression que femme = personne assignée femme à la naissance avec ce qui y est dit* (ce qui est faux, il y a des femmes trans, des hommes trans, des personnes non-binaires assignées femmes à la naissance...). Je dis pas que c'est pas cool de parler plus de vagins etc, et peut-être que le sexime a effectivement pour origine uniquement une volonté de contrôle des personnes nées avec des utérus, mais le monde a changé et perso j'ai pas envie que l'écoféminisme exclue les femmes trans (par exemple)... Je suis assez déçue que ce ne soit pas évoqué, et j'espère que l'écoféminisme peut plus inclusif. *Pour préciser, oui je sais que la socialisation qui fait "devenir femme" est prise en compte, et je me trompe peut-être sur ce qui voulait être dit exactement! Mais quand il est dit plus loin, de ce que j'ai compris, "on essentialise pas le corps parce que chaque femme est libre de faire ce qu'elle veut de son corps après (en prenant comme exemple prise d'hormones et chirurgie)", ça ne prend pas vraiment en compte le cas des femmes trans, ni des hommes trans (à moins de penser qu'un homme trans est en fait une femme qui prend juste des hormones et fait de la chirurgie, ce qui... yikes), par exemple. Après j'ai peut-être mal compris cette partie-là.
Hello, Merci pour ton commentaire. Pour te répondre : oui je n'ai pas abordé frontalement la question, parce que je me réserve ça pour une vidéo sur l'écoféminisme queer. En fait, un peu comme dans beaucoup de courants du féminisme, il faut faire attention à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Par exemple, ce n'est pas parce qu'on trouve des féministes transphobes chez les matérialistes ou les lesbiennes séparatistes, qu'il faut oublier leurs apports théoriques et militants, ou décréter que ces apports théoriques sont nécessairement eux-mêmes transphobes. En fait, l'écoféminisme, actuellement, c'est un corpus de texte qui est en expansion, ce qui veut dire à mon sens qu'il ne faut pas le rejeter mais se l'approprier, l'aménager aux enjeux qu'il n'a pas couverts. Par exemple, si tu me dis "l'essentialisme stratégique, c'est stratégiquement dangereux pour les personnes trans, pour telles et telles raisons", ça ne me semblerait pas déraisonnable (à condition bien sûr de voir ce qu'on met très exactement dans cette notion, ça peut être très variable, je n'ai pas pu tout dire en si peu de temps). Mais tu peux très bien en parallèle t'appuyer sur l'idée que tu comprends l'écoféminisme comme un féminisme constructiviste, qui dénonce, précisément, l'essentialisme. En fait, la pluralité de l'écoféminisme, c'est un peu difficile de trancher quant à savoir si c'est une force ou une faiblesse, et je comprends parfaitement que tu puisses trouver que c'est une faiblesse. Cette vidéo était (comme toutes les autres) une vidéo de présentation, pas du prosélytisme pour adhérer à l'écoféminisme et à telle ou telle forme d'essentialisme. Mais il faudra attendre encore un peu pour l'écoféminisme queer :) Au demeurant, il y avait un indice dans ma vidéo, je te redonne le passage du script où la question de la réappropriation du corps (pour toustes) est abordée : "Par conséquent, un féminisme qui s’interdirait de penser le corps par peur de l’essentialisme, tomberait dans un piège : adopter la haine que porte envers le corps la culture patriarcale, au lieu de combattre cette haine pour pouvoir aimer son corps - quoi qu’on décide d’en faire : rien du tout, plein d’activités, de la reproduction sexuée, des modifications hormonales et chirurgicales." Bien sûr, dans l'écoféminisme, on voit surtout les références à l'utérus, aux seins, etc. Mais il me semble que quand l'écoféminisme veut revaloriser tout ce qui a été mis du côté de la nature et rabaissé, eh bien c'est tous les corps qui sont concernés, le corps de manière générale, la charge de soin qu'on a de lui, etc. - ce qui est plutôt intéressant à investir, il me semble. Sur cette question du corps dans le féminisme, je te renvoie à la vidéo que je viens justement de reuploader, sur le transféminisme (elle fait suite à la vidéo sur le féminisme queer, si tu ne l'as pas encore regardée et que tu veux voir ça dans l'ordre). Encore merci d'avoir pris le temps de commenter!
Merci pour cette vidéo super intéressante ! J'aurais une question concernant une recommandation de lecture. Est-ce qu'il existe des ouvrages qui font le lien entre écoféminisme et lesbianisme (politique) ?
Oui, plus précisément sur le séparatisme lesbien. Tu as quelques pages dans le recueil dirigé par Émilie Hache, Reclaim (et donc aussi une chouette bibliographie pour continuer à lire). Sinon il y a un petit livre aux éditions de l'iXe, Women's Land, de la sociologue Françoise Flamant : www.editions-ixe.fr/catalogue/womens-lands/ (c'est en français), qui est vraiment très bien pour découvrir les communautés et leurs trajectoires.
Le parallèle de Diana Fuss entre essentialisme et constructivisme me semble peu pertinent. S'il ne faut pas oublier de questionner en quoi le constructivisme peut parfois amener à réifier le social, il me parait être un contresens que de le qualifier d'essentialisme. Le constructivisme, avec certes des défauts, questionne justement, de part sa matrice conceptuelle, cette dichotomie nature/culture. Il n'est alors pas besoin de redorer le blason de l'essentialisme pour parler de nature-culture. Le constructivisme, me semble-t-il, le fait déjà en des termes plus efficaces.
vidéo très nourrissante cependant, je ne suis pas sure que l'éco-féminisme soit apparu aux Etats-Unis en premier lieu, mais plutôt en Inde dans les années 70, avec le mouvement Chipko, qui fut un mouvement de lutte contre la déforestation, et d'après leurs actions, contre le capitalisme et patriarcat occidental. Non?
Bonjour ! C'est difficile de parler d'antériorité étant donné que le terme est également arrivé dans ces années dans le monde anglosaxon et en France avec le texte de Françoise d'Eaubonne "Le féminisme ou la mort". Cependant, le mouvement Chipko a été souvent mentionné par les écoféministes anglosaxonnes, même si les femmes de ce mouvement ne se sont pas revendiquées comme écoféministes. Il me semble (mais je peux me tromper) que le fait de les dire écoféministes a été rétrospectivement fait par Vandana Shiva.
Merci pour cette super vidéo! En lisant des analyses sur l'écologie d'extrême droite, je me suis rendu compte qu'il semblait exister une essentialisation inverse à celle qui est pointée par les écoféministes. Les hommes sont décrits comme ayant une virilité "naturelle" qui les pousseraient à être agressif et "durs à cuire", que la civilisation "efféminée" (pour reprendre leurs termes) viendrait corrompre. Le sexisme se joue sur des "arguments" qui sont à l'opposé d'autres "arguments" sexistes que les écoféministes déconstruisent. Est-ce que tu sais s'il existe des autrices/auteurs qui se sont penché.e.s sur ce paradoxe ?
@@GameOfHearth ah pardon, je ne suis pas clair. De ce que j'ai compris de l'écoféminisme, les écoféministes disent que les femmes ont été associées à la nature tandis que les hommes seraient du côté de la culture, et que c'est entre-autre sur cette association que se construit le patriarcat moderne. Il semble exister une autre forme de patriarcat qui explique que les hommes ont dans leur instinct, une tendance à être des durs à cuire, avec une virilité sauvage (et donc du côté de la nature) qui serait avilie par une culture où les femmes imposeraient leurs valeurs doucereuses. Andreas Malm décrit cet individu viriliste et préservationniste comme ça: "Le sujet prototypique de la naturalité est un individu mâle, blanc et bourgeois. En faisant de la nature sauvage son domaine, il rejoue symboliquement sa conquête du monde. Il laisse derrière lui une civilisation efféminée, fait la démonstration de ses capacités de survie et pénètre la nature vierge : c’est ainsi qu’il devient un vrai homme". Je me demandais s'il existait une réponse écoféministe à ce type de discours d'extrême droite. (j'espère avoir été un peu plus clair, sinon tant pis, ce n'est pas grave!)
Hello ! Chouette vidéo sur le sujet. Cependant toutes les autrices que tu présentes échouent à mon sens à inclure les transidentités dans leur définition de l'écoféminisme... (enfin en tout cas ce qu'il en ressort de ta présentation c'est que à chaque fois que le groupe femme est mentionné il désigne des femme cisgenres). C'est peut-être logique au vu des dates de publication des ouvrages mais ça reste dommage :/
L'important, il me semble, c'est ce qu'on peut faire des concepts dont on hérite. Oui, les textes datent et à l'époque les transidentités n'étaient pas spécifiquement prises en charge. Cependant ça ne veut pas dire que c'est un héritage figé, et je crois que l'appareil conceptuel est pour bonne part utilisable en l'état pour qui voudra s'en servir pour être inclusif de manière frontale. Il y a d'ailleurs un écoféminisme queer qui se forme, ce sera l'objet d'une vidéo :) Merci pour ton commentaire !
"Mais au fait, Jamy, c'est quoi, l'écoféminisme?" "Hé bien Fred, c'est très simple. Au début, on pense que c'est une théorie essentialiste. Ensuite, on se rend compte qu'en fait c'est constructiviste. Et que finalement, l'essentialisme c'est constructiviste et le constructivisme c'est essentialiste. Et on écrit des poèmes" "Attends, quoi??"
J'avoue, c'est une de mes propres vannes que j'ai recyclée^^ mais écologique ou pas écologique, franchement? et puis faut avouer qu'elle est irrésistible^^ vidéo super puissante, wow (mon cheminement de pensée:"purée c'est clair, pas mal essentialiste" "Ha non en fait, pas trop" "ouais, c'est pas une opposition binaire en fait, parce que... attends, je remets une deuxième fois" "Ha le poème c'est hyper construit comme truc")
Top ;))
Ouah, je découvre tout un nouveau champ de la pensée ! C'est fou toute cette production intellectuelle, qu'elle soit universitaire ou populaire. On est vraiment ignorants quand on vient pas de ces milieux, merci pour ton travail de vulgarisation pas triviale. J'essaie de faire connaître un peu en parlant de la chaîne à des gens (notamment aux concernæs quand applicable) qui ne sont pas forcément très versés dans ces sujets à la base (ma mère, ma soeur, des amiz). Je trouve ça tellement précieux toutes ces connaissances et expérimentations. J'avais déjà entendu parler d'écoféminisme, mais j'avais du mal à faire le lien avec la destruction de la nature, pour moi c'était juste un moyen artificiel de relier des luttes. Le parallèle fait ici par les écoféministes entre exploitation de la nature et de la femme est très intéressant et convaincant, en plus d'ouvrir plein de nouvelles questions d'échelle anthropologique.
Merci :))
Ce passage à 20 min marche si bien pour tout ce qui concerne les racisé avec des universalistes qui dénoncent le fait que la "gauche" soit raciste parce qu'il y est question de racisé. Super boulot de schématisation encore une fois !
Trop contente ! Mon dernier cours sur l'ecoféminisme (ft. Emilie Hache hihi) a été annulé et j'étais un peu triste ! Merci pour ton travail !
Super intéressant! Merci beaucoup pour cet éclairage, plus nuancé et complet que la plupart des discours habituels sur ce sujet. Ça me donne l'impression d'un vrai travail de fond, un effort à la fois d'incursion et de recul, ce qui est précieux pour l'analyse de domaines aux facettes si multiples. Et c'est parfaitement cohérent avec les différentes impressions et expériences que j'ai vécues avec le mouvement écoféministe.
tu es formidable, ton travail est excellent, j'ai découvert hier ta chaîne par hasard (je cherchais un max d'infos sur wittig) et je regarde tout. c'est hyper clair, tu traites les sujet avec détails, en adoptant tous les point de vus possibles. j'apprends beaucoup, merci pour ça. Si tu aimes ça, surtout continue !!
Bravo pour ce travail énorme d'éclaircissement (même si je ressors avec plus de noeuds dans la tete après la lecture de la vidéo qu'avant!). sincèrement, chapeau!
Merci!!! je trouve que l'écoféminisme c'est quand même pas évident à comprendre, et j'étais très sceptique au début, mais tu donnes vraiment les clés théoriques pour cerner le mouvement
c'est très clair, tu vas vraiment droit au but, ça m'a remis les idées en place et beaucoup aidée dans mes recherches!
ça m'a permis de comprendre la place des écrits fictionnels et poétiques là-dedans aussi :))
alors merci pour ton travail
Hé beh merci, je suis en L3 de socio et pourtant je découvre l'éco-féminisme seulement depuis quelques mois, et c'est fou, mon cerveau explose, même la pensée universitaire est construite sur des systèmes binaires. Et comme j'ai pas le temps d'en lire parce que j'ai déjà beaucoup trop à lire, le "podcast à soi" sur l'éco-féminisme + cette vidéo, c'est hyper enrichissant.
Merci!
Bravo bravo, je n'ai pas tout compris mais je suis très heureux de voir qu'on se pose la question de ce qu'est une femme, ou quelque chose de féminin, sans y répondre bien sûr, et je suis de plus en plus convaincu que le patriarcat est un mot fourretout qui suscite de faux consensus... je me dépeche de dire qu'il faut aussi décrire ce qu'est un homme évidemment... mais tout ça c'est des opinions personnelles (j'adore faire l'intéressant en donnant des opinions personnelles). En ce qui concerne l'essence et l'existence (parce que j'ai une opinion même là dessus) j'ai l'impression que c'est pratique pour se faire des schémas, mais qu'il est nécessaire de l'adapter à un individu (je dis pas "personne" parce que sinon on va tomber dans le développement personnel) et à une situation, et que c'est là que se trouve une piste : si l'on sait parler du général, comment décrire le particulier, comment décrire une situation ? L'essence, est-ce le particulier, ou est-ce le général ? Même question pour l'existence. Je vais y réfléchir le plus tot possible. Sinon, quand vous parlez de "constructivisme", j'ai l'impression que c'est autre chose que le mouvement artistique qu'a connu la russie au début de la révolution communiste... mais alors qu'est-ce que c'est que votre constructivisme ? Et très bonne lecture des poésies aussi, bravo encore.
Bonjour,
Pour la question sur l'essence et l'existence, qui serait selon vous à répartir selon les catégories du général et du particulier : en fait ça n'est pas la même distinction conceptuelle, donc appliquer le général à l'essence à l'existence (par exemple), ça n'a un intérêt que très relatif. Mais si l'on voulait s'y essayer, on dirait en effet que l'essence est de l'ordre du général (puisqu'une essence est ce qui définit l'individu selon ce qu'il est, homme, femme, anémone, lapin, etc. et donc doit nécessairement s'appliquer à plusieurs individus de la même catégorie), et l'existence de l'ordre du particulier (puisqu'une existence est propre à celui qui la vit). Donc si on a une conception essentialiste, on pense qu'il y a des individus prédéfinis (général) qui rentrent dans l'existence (particulier) pré-déterminés. Si l'on est existentialiste (la conception sartrienne), alors on pense que les individus ne sont que du particulier, et que ce qui les définit n'est pas un certain nombre de critères pré-déterminés, mais leurs actes.
Évidemment, comme vous le dites, ce sont ici des catégories (l'essence et l'existence) qui servent à distinguer deux positions conceptuelles opposées. Donc c'est nécessairement un peu caricatural et réducteur: il y a plein de manières d'être essentialiste, ou de se faire nommer essentialiste, dans le cadre de la question du genre. C'est un peu ce qui est dit à la fin de la vidéo, si vous voulez: on peut utiliser une rhétorique essentialiste, tout en ayant une compréhension plus existentialiste du genre.
Ce pourquoi j'ai utilisé tout au long de la vidéo le terme "constructivisme", plutôt que le terme "existentialisme", c'est parce l'existentialisme fait référence à la pensée sartrienne - et en réalité les pensées féministes (à part celle de Beauvoir) se constituées très loin de la pensée sartrienne.
Ici, le terme "constructivisme" fait référence à l'idée selon laquelle un comportement (par exemple) humain donné n'est pas une conséquence de sa biologie mais la conséquence d'une institution sociale: on oppose un donné (le corps, les organes, les hormones, etc.) contraignant qui serait maître de nos comportements et contre lequel il n'y aurait rien à faire (puisque "c'est naturel") et un construit social également contraignant (puisque l'on vit en société et que par conséquent on se plie à ses règles, sous peine d'en être exclu). Mais le construit social étant ce qu'il est (construit), sa légitimité à se perpétuer, s'il est néfaste pour les individus, est remise en cause: rien n'oblige à continuer à organiser nos sociétés de telle ou telle manière. Si vous revisionnez la vidéo, cependant, vous verrez que cette opposition (essentialisme/référence au corps/justification d'un ordre établi par la référence à la nature VS. constructivisme/social comme norme/possibilité de modifier cette norme) est également plus complexe et plus nuancée que cela.
Donc cette vidéo avait pour but de présenter les oppositions classiques qui animent les disputes les plus simples, et la manière dont on peut les raffiner et progresser sans que tomber dans une conception binaire tranchée, ou encore la manière dont on peut en jouer stratégiquement, sur le plan politique.
J'espère avoir répondu à vos interrogations! Merci pour votre intérêt pour mon travail :)
@@GameOfHearth Donc j'aurais tendance à avoir une conception plutot sartrienne... alors que je n'aime pas beaucoup Sartre, bon... peut-être que je ne connais que l'essence de Sartre, et que si je connaissais son existence, je l’apprécierai beaucoup plus ?
J'espère bien que l'opposition essentialisme/constructivisme est plus nuancé, parce que placer l'un en opposition de l'autre me parait ridicule, et montre une incompréhension et de l'un et de l'autre, selon moi. Certes on peut dire que certains comportement naturels sont très difficiles à éviter, mais aussi de nombreux comportements sociaux, quand bien même ils seraient construits (suppose-t-on). Et comment se place dans tout ça la démarche scientifique ?... Par exemple, j'ai vu que les spécialistes du genre affirmaient que il n'existe aucune façon scientifique d'attester qu'untel est du sexe masculin ou féminin, et du coup, le sexe serait un construit social d'après la science... La science étant, sauf erreur, plutot du coté essentialiste (je parle sous votre contrôle), mais le genre, plutot sous l'existence (là je suis moins sûr), comment tout cela se résout-il ?
Oui, je comprends que montrer les oppositions classiques est une façon d'expliquer les idées sous-jacentes. Ah ! Montrer en plus la stratégie politique dans vos vidéos, ça ne peut qu'être encore plus intéressant ! Merci en tous les cas, continuez !
Formidable ! De là à penser qu'on a besoin d'essence pour faire avancer l'existence, il n'y a qu'un pas...
Comme toujours, Merci pour ton superbe travail.
Bonnes fêtes
Merci pour cette vidéo très instructive ! J'ai lu "Reclaim" d'Emilie Hache mais c'était parfois encore flou et je n'ai pas convaincu tout le monde de l'intérêt de ce recueil. Avec ta vidéo, c'est plus clair, merci !
Lire et relire ;)
Enfin je regarde une de tes vidéos après tout le bien qu'on m'en a dit, et j'adore (et puis Belladona Of Sadness, quelle super idée pour illustrer tout ça !)
Et bah ça m'ouvre ma compréhension sur l essentialisme cette vidéo, merci !
Super intéressant ! Merci pour cette vidéo très complète :)
Est ce qu’on peut en ce sens se permettre alors de définir l’essentialisme comme un « temps phénoménologique » du mouvement de conscience ?
Super intéressant merci !
Une question en suspens est celle de l'utilité stratégique des poèmes écoféministes. La stratégie de valorisation des attributs féminins : quelles sont ces effets ?
Symboliquement ça parait pertinent mais en pratique j'ai du mal à voir si ça participe à former un pouvoir contre le patriarcat-capitalisme. Peut-être dans la mise en lutte coordonnée des femmes.
On peut aussi se poser la question des effets de la stratégie académique qui se porte surtout sur la théorie et le discours, j'imagine.
Sinon, je me demande si valoriser des caractéristiques dites féminines ne serait pas aussi dans le sens du patriarcat, surtout si les femmes sont seules à jouer le jeu. J'imagine qu'il faut voir en pratique quelles étaient les pratiques des écoféministes des débuts.
Il faut considérer la production poétique écoféministe comme une tentative de sortie de l'hégémonie de certains type de discours (la prose universitaire, par exemple), qui va dans le sens d'une volonté de création d'une culture nouvelle (antipatriarcale, etc.). J'en parle un peu dans ma première vidéo de présentation de l'écoféminisme : ruclips.net/video/bbob6LLaBx8/видео.html
Est-ce que c'est stratégiquement suffisant/efficace, les avis sont partagés. Justement, tout le travail d'une certaine partie (universitaire) de l'écoféminisme pour se débarrasser de la branche "culture" va dans le sens de dire que non, et que c'est même contreproductif. Mais la série n'est pas terminée - et par ailleurs les productions écoféministes se poursuivent.
Quant à retourner la question à la branche universitaire: je pense que la légitimité institutionnelle fait partie de ce qui est considéré comme une stratégie efficace, notamment parce que c'est prendre une place au sein des sciences politiques, qui sont des creusets important pour concevoir les luttes. C'est une vaste question sans cesse reprise que celle du dialogue entre savoirs et pratiques militantes :) J'aurais, je l'espère, l'occasion d'aborder ces débats ici.
Merci pour ton intérêt pour la chaîne!
Cool comme vidéo pour un dimanche matin ! J’imagine qu’en description il faut lire "le point rouge de l’éco-féminisme" ? (aussi j’ai jamais entendu l’expression "point rouge" mais plutôt "point noir", bien que je ne voudrais pas essentialiser les couleurs)
Haha effectivement je vais corriger! J'ai mis point rouge plus dans le sens "couleur d'alerte". :)
C'est génial, merci beaucoup ! C'est limpide
Super résumé.
J'ai juste un débat à ouvrir, des image de Belladonna sont présente pour illustrer les transitions. (ex 12:59 ainsi qu'en conclusion de vidéo )
Et l'aillent vue plusieurs fois, je comprends parfaitement la pertinence de cette image pour ce sujet !
Cependant, son rapport au diable, qui va au final la libérer et libérer son désir à travers des scènes de viol (qui sont, je crois, là pour mettre en images ça lutte intérieur) sont souvent notifié d'injustifié. On peut facilement se dire, je pense à raison, que ces scènes font partie d'une certaine culture du viol, que de montrer la libération d'une femme par le viol est au mieux maladroit (au pire violemment sexiste).
J'ouvre la parenthèse ici, car je n'ai personne avec qui aborder ce sujet. Chaque point de vue m'intéresse.
C'est un film qui présente un propos féministe mais avec les travers de la culture du viol, c'est un marqueur de son époque et de son cadre culturelle probablement.
C'est une histoire inspiré de je ne sais plus quel compte médiévale, certes, mais on n'est pas obligé de retranscrire un compte tel quel.
Bref si je peux recueillir votre sentiment, sur ce film, ce sera avec plaisir.
Et si vous n'avez pas vu ce film, bah vous êtes prévenu, il contient des scènes de viol, il fait même la promotion de celui-ci, mais c'est un objet d'animation qui a d'autres qualités, notamment un palmarès de scène psychédélique complétement folle, des traveling d'aquarelle qui marque la rétine, une bande son très appréciable.
Salut à tous !
Merci pour toutes ces vidéo !
Est-ce que vous auriez un conseil pour un livre écoféministe et matérialiste en français et récent pour offrir à ma belle mère ?
Merci ! :-)
Matérialiste, récent et en français, je n'ai rien en tête :(
Ce sont plutôt des publications qui présentent l'écoféminisme dans sa diversité - je pense au recueil d'Emilie Hache (Reclaim) ou à l'ouvrage de Jeanne Burgart Goutal (Être écoféministe).
Un (matérialiste) que je trouve très bon mais qui n'est pas tout jeune et de surcroît est en anglais, c'est Feminist & Ecology de Mary Mellor.
@@GameOfHearth
Oui j'avais vu le livre de Mary Mellor !
Mais pour quelqu'un qui n'est pas familier du domaine en particulier et pas familier du matérialisme et des sciences sociales, lire en anglais ça semble compliqué !
Merci pour ta réponse !
Dans quelque chose de pas du tout récent, est-ce que tu as lu Écologie et féminisme d'Eaubonne ? :-)
Le truc c'est que, à mon sens, c'est surtout de la transphobie qui peut se cacher sous un écoféminisme essentialiste... Et, dans cette vidéo en tout cas, c'est pas du tout abordé frontalement, et j'ai eu franchement l'impression que femme = personne assignée femme à la naissance avec ce qui y est dit* (ce qui est faux, il y a des femmes trans, des hommes trans, des personnes non-binaires assignées femmes à la naissance...).
Je dis pas que c'est pas cool de parler plus de vagins etc, et peut-être que le sexime a effectivement pour origine uniquement une volonté de contrôle des personnes nées avec des utérus, mais le monde a changé et perso j'ai pas envie que l'écoféminisme exclue les femmes trans (par exemple)... Je suis assez déçue que ce ne soit pas évoqué, et j'espère que l'écoféminisme peut plus inclusif.
*Pour préciser, oui je sais que la socialisation qui fait "devenir femme" est prise en compte, et je me trompe peut-être sur ce qui voulait être dit exactement! Mais quand il est dit plus loin, de ce que j'ai compris, "on essentialise pas le corps parce que chaque femme est libre de faire ce qu'elle veut de son corps après (en prenant comme exemple prise d'hormones et chirurgie)", ça ne prend pas vraiment en compte le cas des femmes trans, ni des hommes trans (à moins de penser qu'un homme trans est en fait une femme qui prend juste des hormones et fait de la chirurgie, ce qui... yikes), par exemple. Après j'ai peut-être mal compris cette partie-là.
Hello,
Merci pour ton commentaire. Pour te répondre : oui je n'ai pas abordé frontalement la question, parce que je me réserve ça pour une vidéo sur l'écoféminisme queer.
En fait, un peu comme dans beaucoup de courants du féminisme, il faut faire attention à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Par exemple, ce n'est pas parce qu'on trouve des féministes transphobes chez les matérialistes ou les lesbiennes séparatistes, qu'il faut oublier leurs apports théoriques et militants, ou décréter que ces apports théoriques sont nécessairement eux-mêmes transphobes. En fait, l'écoféminisme, actuellement, c'est un corpus de texte qui est en expansion, ce qui veut dire à mon sens qu'il ne faut pas le rejeter mais se l'approprier, l'aménager aux enjeux qu'il n'a pas couverts. Par exemple, si tu me dis "l'essentialisme stratégique, c'est stratégiquement dangereux pour les personnes trans, pour telles et telles raisons", ça ne me semblerait pas déraisonnable (à condition bien sûr de voir ce qu'on met très exactement dans cette notion, ça peut être très variable, je n'ai pas pu tout dire en si peu de temps). Mais tu peux très bien en parallèle t'appuyer sur l'idée que tu comprends l'écoféminisme comme un féminisme constructiviste, qui dénonce, précisément, l'essentialisme.
En fait, la pluralité de l'écoféminisme, c'est un peu difficile de trancher quant à savoir si c'est une force ou une faiblesse, et je comprends parfaitement que tu puisses trouver que c'est une faiblesse. Cette vidéo était (comme toutes les autres) une vidéo de présentation, pas du prosélytisme pour adhérer à l'écoféminisme et à telle ou telle forme d'essentialisme. Mais il faudra attendre encore un peu pour l'écoféminisme queer :)
Au demeurant, il y avait un indice dans ma vidéo, je te redonne le passage du script où la question de la réappropriation du corps (pour toustes) est abordée : "Par conséquent, un féminisme qui s’interdirait de penser le corps par peur de l’essentialisme, tomberait dans un piège : adopter la haine que porte envers le corps la culture patriarcale, au lieu de combattre cette haine pour pouvoir aimer son corps - quoi qu’on décide d’en faire : rien du tout, plein d’activités, de la reproduction sexuée, des modifications hormonales et chirurgicales."
Bien sûr, dans l'écoféminisme, on voit surtout les références à l'utérus, aux seins, etc. Mais il me semble que quand l'écoféminisme veut revaloriser tout ce qui a été mis du côté de la nature et rabaissé, eh bien c'est tous les corps qui sont concernés, le corps de manière générale, la charge de soin qu'on a de lui, etc. - ce qui est plutôt intéressant à investir, il me semble. Sur cette question du corps dans le féminisme, je te renvoie à la vidéo que je viens justement de reuploader, sur le transféminisme (elle fait suite à la vidéo sur le féminisme queer, si tu ne l'as pas encore regardée et que tu veux voir ça dans l'ordre).
Encore merci d'avoir pris le temps de commenter!
Aucune idée de pourquoi mais j'avais un préjugé négatif de leco féministe, mais ça a l'air super intéressant en fait
Il y a plein de raisons à ça :) je pense que la suite de la série sera consacrée en priorité à interroger cette mauvaise réputation.
@@GameOfHearth I'm so hyped now
encore merci !
Référencement ! 😀
Merci pour cette vidéo super intéressante ! J'aurais une question concernant une recommandation de lecture. Est-ce qu'il existe des ouvrages qui font le lien entre écoféminisme et lesbianisme (politique) ?
Oui, plus précisément sur le séparatisme lesbien. Tu as quelques pages dans le recueil dirigé par Émilie Hache, Reclaim (et donc aussi une chouette bibliographie pour continuer à lire). Sinon il y a un petit livre aux éditions de l'iXe, Women's Land, de la sociologue Françoise Flamant : www.editions-ixe.fr/catalogue/womens-lands/ (c'est en français), qui est vraiment très bien pour découvrir les communautés et leurs trajectoires.
Le parallèle de Diana Fuss entre essentialisme et constructivisme me semble peu pertinent.
S'il ne faut pas oublier de questionner en quoi le constructivisme peut parfois amener à réifier le social, il me parait être un contresens que de le qualifier d'essentialisme.
Le constructivisme, avec certes des défauts, questionne justement, de part sa matrice conceptuelle, cette dichotomie nature/culture.
Il n'est alors pas besoin de redorer le blason de l'essentialisme pour parler de nature-culture. Le constructivisme, me semble-t-il, le fait déjà en des termes plus efficaces.
vidéo très nourrissante cependant, je ne suis pas sure que l'éco-féminisme soit apparu aux Etats-Unis en premier lieu, mais plutôt en Inde dans les années 70, avec le mouvement Chipko, qui fut un mouvement de lutte contre la déforestation, et d'après leurs actions, contre le capitalisme et patriarcat occidental. Non?
Bonjour !
C'est difficile de parler d'antériorité étant donné que le terme est également arrivé dans ces années dans le monde anglosaxon et en France avec le texte de Françoise d'Eaubonne "Le féminisme ou la mort". Cependant, le mouvement Chipko a été souvent mentionné par les écoféministes anglosaxonnes, même si les femmes de ce mouvement ne se sont pas revendiquées comme écoféministes. Il me semble (mais je peux me tromper) que le fait de les dire écoféministes a été rétrospectivement fait par Vandana Shiva.
Merci pour cette super vidéo! En lisant des analyses sur l'écologie d'extrême droite, je me suis rendu compte qu'il semblait exister une essentialisation inverse à celle qui est pointée par les écoféministes. Les hommes sont décrits comme ayant une virilité "naturelle" qui les pousseraient à être agressif et "durs à cuire", que la civilisation "efféminée" (pour reprendre leurs termes) viendrait corrompre. Le sexisme se joue sur des "arguments" qui sont à l'opposé d'autres "arguments" sexistes que les écoféministes déconstruisent. Est-ce que tu sais s'il existe des autrices/auteurs qui se sont penché.e.s sur ce paradoxe ?
Je ne suis pas bien sûre de voir le paradoxe dont tu parles ?
@@GameOfHearth ah pardon, je ne suis pas clair. De ce que j'ai compris de l'écoféminisme, les écoféministes disent que les femmes ont été associées à la nature tandis que les hommes seraient du côté de la culture, et que c'est entre-autre sur cette association que se construit le patriarcat moderne. Il semble exister une autre forme de patriarcat qui explique que les hommes ont dans leur instinct, une tendance à être des durs à cuire, avec une virilité sauvage (et donc du côté de la nature) qui serait avilie par une culture où les femmes imposeraient leurs valeurs doucereuses. Andreas Malm décrit cet individu viriliste et préservationniste comme ça: "Le sujet prototypique de la naturalité est un individu mâle, blanc et bourgeois. En faisant de la nature sauvage son domaine, il rejoue symboliquement sa conquête du monde. Il laisse derrière lui une civilisation efféminée, fait la démonstration de ses capacités de survie et pénètre la nature vierge : c’est ainsi qu’il devient un vrai homme". Je me demandais s'il existait une réponse écoféministe à ce type de discours d'extrême droite. (j'espère avoir été un peu plus clair, sinon tant pis, ce n'est pas grave!)
Hello ! Chouette vidéo sur le sujet. Cependant toutes les autrices que tu présentes échouent à mon sens à inclure les transidentités dans leur définition de l'écoféminisme... (enfin en tout cas ce qu'il en ressort de ta présentation c'est que à chaque fois que le groupe femme est mentionné il désigne des femme cisgenres). C'est peut-être logique au vu des dates de publication des ouvrages mais ça reste dommage :/
L'important, il me semble, c'est ce qu'on peut faire des concepts dont on hérite. Oui, les textes datent et à l'époque les transidentités n'étaient pas spécifiquement prises en charge. Cependant ça ne veut pas dire que c'est un héritage figé, et je crois que l'appareil conceptuel est pour bonne part utilisable en l'état pour qui voudra s'en servir pour être inclusif de manière frontale. Il y a d'ailleurs un écoféminisme queer qui se forme, ce sera l'objet d'une vidéo :) Merci pour ton commentaire !