Les Poppys - Deja Seul

Les Poppys
DÉJÀ SEUL
Jacqueline Néro - Gilles Peram, 1972
Le matin je me lève et mon père est déjà parti
Car il travaille très très loin.
Alors je sors dans la rue en serrant mon cartable
Je traverse dans les clous et je fais bien attention
Je n'aime pas, la nuit n'en finit pas.
Et quand je m'installe à la place à huit heures, j'ai peur.
Car je sais que je suis seul, je sais que je suis seul,
Je sais que je suis seul, déjà seul.
À midi je déjeune à la cantine du lycée
Ce n'est pas toujours très très bon.
Je suis avec les copains, il y a le chef de table
Il se sert le premier, il prend tout ce qui est bon.
Je n'aime pas, et souvent je me bats
Et quand je reviens à ma place à une heure, j'ai peur.
Le soir quand je rentre maman prépare le repas
Mon père a l'air très fatigué
Je lui donne ses chaussons,
Je dois mettre la table
On ne se dit plus un mot, on regarde la télé
Je n'aime pas, mais c'est toujours comme ça.
Et quand on va se coucher vers les dix heures, j'ai peur.
Il y avait un enfant rose avec des taches de rousseur
Serrées tout autour de son nez.
Dans une maison blanche
Entourée de pervenches
Il jouait dans le jardin devant son père émerveillé
Et pourquoi pas? Dans les livres on le voit.
Mais quand je m'éveille et j'entends mon coeur, j'ai peur.