Dans son livre "La Fabrique des élites", le journaliste Iban Raïs révèle l'envers du décor des prestigieuses écoles de commerce que sont HEC, l'Essec ou encore l'Edhec. Malgré de nombreux faits graves, les pratiques dégradantes n'auraient pas disparu. Avec Iban Raïs Journaliste C'est la grande tradition des écoles de commerce : le week-end d'intégration. Ils ont lieu quelques semaines après la rentrée universitaire, et donnent lieu à tous les débordements possibles. Dans le livre La fabrique des élites déraille (Robert Laffont), le journaliste Iban Raïs décrit ces week-ends au-delà de toute limite. "Cartouche à foutre" Dans les années 2010, selon le journaliste, des étudiants d'HEC avaient pour habitude de privatiser un train pour se rendre dans le Sud, appelé "train disco". "Les promotions qui viennent d'arriver sur le campus vont être mis à rude épreuve dans ce train, explique Iban Raïs à Secrets d'info. Les étudiants devaient boire un shot d'alcool à chaque passage de wagon. Au milieu du train, il y avait une sorte de piste de danse, avec du vomi, de l'alcool, et parfois de l'urine." Du côté de l'Edhec, toujours selon Iban Raïs, lors des week-ends de préparation de la course croisière, les "bizuts" sont par exemple mis à genoux et doivent revêtir un t-shirt avec écrit dessus pour les garçons "cartouche à foutre", "citerne de chiasse", et pour les filles "lasagnes de règles" et "torrent de mouille" (sic). "On les maltraite, on les insulte, on leur jette de la nourriture, complète Iban Raïs_. Le but, c'est de casser la personnalité de ces étudiants pour les faire rentrer dans le moule."_ Dans son livre, le journaliste raconte l'histoire de Manuel, un jeune étudiant brisé par les abus des courses croisières de l'Edhec. "Il est tombé d'une fenêtre d'à peu près 10 mètres de haut, après avoir été forcé de boire une bouteille remplie de rhum, tequila, gin, vodka et bière, déplore le journaliste. Il avait une heure et demie pour boire cette bouteille, comme une initiation. C'était il y a à peu près huit ans, mais aujourd'hui, il n'est toujours pas diplômé et ses frais de scolarité n'ont pas été remboursés." Culture du viol Pendant leurs années campus, les jeunes étudiantes se verraient obligées de normaliser la sexualisation permanente de la part des garçons. "Elles doivent faire attention à l'image qu'elles donnent et surtout normaliser les remarques sexistes et les agressions qu'elles peuvent subir", analyse Iban Raïs. Dans certaines soirées, selon l'auteur de l'enquête, les filles auraient le droit de venir boire gratuitement jusqu'à 23 heures, avant que les garçons n'arrivent. "Ce genre de soirée existe dans les trois écoles, avec des noms différents : 'Ladies First' ["les filles d'abord] à l'Edhec, 'Au bonheur des putes' à l'Essec, 'Au bonheur des zoulettes' (sic) à HEC. A 23 heures, les garçons, surnommés les 'Enfoirés', débarquent. A ce moment-là, 'la viande est saoule', selon leur expression. Agressions sexuelles, black out, c'est la définition même de la culture du viol." Des étudiantes démunies Le livre d'Iban Raïs pointe la faible réaction des directions de ces établissements. "C'est assez logique d'un point de vue marketing, constate le journaliste. Ces écoles-là, c'est 15 000 euros l'année à peu près. Avant d'être des étudiants, ce sont d'abord des clients. Les directions de ces trois écoles sont obsédées par les classements, et préfèrent mettre tout cela sous le tapis plutôt qu'accepter que ça existe." Malgré une certaine prise de conscience ces dernières années, notamment grâce au mouvement #MeToo, certaines pratiques perdurent, selon Iban Raïs : "Les directions agissent parce que les étudiantes les mettent au pied du mur. Telle école va nommer une responsable des violences sexuelles, telle autre va organiser un colloque obligatoire de sensibilisation aux violences sexuelles. Mais derrière, des centaines d'étudiantes sont démunies et perdues. Quand elles subissent une agression sexuelle ou un viol, elles ne savent pas aujourd'hui encore vers qui se tourner et comment elles vont pouvoir obtenir réparation." Aller plus loin LIVRE - La fabrique des élites déraille, par Iban Raïs, paraît le 27 mai 2021 chez Robert Laffont.
Tes vidéos me sauvent littéralement la vie. Je vais à l’EDHEC Lille cette rentrée, et grâce à tes vidéos j’en connais un peu plus de cette école, ce qui me soulage tant, mdr.
haha avec plaisir, si t'as d'autres questions hésites pas. J'ai commencé cette chaine parce qu'à mon époque il n'y avait aucune documentation et chaque étape pouvait être une bonne comme une mauvaise surprise. Donc je suis très heureuse que ca t'aide !!
Je suis assez attentif sur le sujet et je voulais simplement te dire que les pratiques des grandes écoles comme celle que tu présentes ne sont pas sécurisantes, il suffira d'une promotion où des fils à papa soit plus nombreux et ils casseront peut-être une vie entière. Merci pour ta description pénale du bizutage. Ce que tu décris est, par définition, du bizutage, et toi comme beaucoup le vive très bien comme non-humiliant. La même personne qui a vécu ce que tu décris pourrait très bien porter plainte pour bizutage. C'est le poids de la "tradition" comme tu le dis si bien. Un jour, les deuxièmes et troisièmes années reflechiront peut-être différemment les choses et construiront des temps positifs et solidaires (ex : le gage de distribution de soupe aux sans-abris, la rédaction d'un poème pour son parrain, le collage de stickers de l'EDHEC sur toutes les écoles alentours). Choisissons le monde de demain, la tradition ne doit pas empêcher le changement vers un monde plus beau. Merci pour ta vidéo.
Faire de son cas personnel une généralité démontre d'un manque de recul sur les pratiques du bizutage "hardcore" en écoles de commerce, en médecine, etc... ou alors on vous a peut-être demandé de faire un peu de prosélytisme pour minimiser les pratiques violentes et institutionnalisées (principalement envers les femmes, mais pas que...) qui ont lieu dans ces temples truffés de "fils à papa". Heureusement, il existe un peu de littérature sérieuse sur le sujet pour qui veut bien s'y intéresser. PS : Ne comparez pas ce que vous vivez actuellement avec ce qui se pratiquait il y a 10-15-20 ans... à l'époque (pas si vieille finalement), l'administration de ces écoles couvraient (et couvrent encore parfois) les actes délictueux (viols, agressions, tabassages, etc...) commis par certains "étudiants" (j'appelle plutôt ça des psychopathes).
Je ne fais en AUCUN CAS une généralité. Comme je le précise dans cette vidéo c’est seulement et uniquement mon expérience que je partage. On ne m’a d’ailleurs jamais demandé de faire quoi que ce soit, cette chaine est entièrement dédiée à mon expérience PERSONNELLE.
@@LaurenBdr J'ai parfaitement écouté votre vidéo et ce que j'en retiens, c'est que finalement, il n'y a presque aucun problème de bizutage au sein de ces écoles. La réalité est toute autre, et vous êtes parfaitement bien placée pour le savoir.
@@romualdvm5613 je encore une fois, je parlais UNIQUEMENT de mon expérience. Ce que j’ai d’ailleurs précisé plusieurs fois. Ce n’est donc pas moi qui fait une généralité.
@@LaurenBdr Certes, c'est votre expérience personnelle (en lettres majuscules si vous voulez, j'avais déjà compris en regardant la vidéo) mais pour une étudiante de l'EDHEC, je m'attendais à des propos un peu plus exhaustifs et nuancés.
@@romualdvm5613 je vous invite donc à utiliser des ressources complémentaires à ma vidéo si vous voulez vous renseigner sur l’expérience d’autres étudiants.
Hello ! Étant donné que les écoles de commerce en france sont toutes privées tu devras forcément dépenser quelques milliers d’euros pour une année. L’alternative serait une fac..
@@LaurenBdr Pour ma part j’ai les moyens pour aller dans une école de commerce sur paris mais le problème c’est que je sais pas si il y a vraiment de bonnes écoles qui valent le coup après une L2 ou même un bts vu que je passe pas par une prépa.
Ni bizu ...ni bizutage devrait exister Il devrait etre interdit d obliger son bizu de lui payer des verres .... Comment appelle t on cela en terme juridique .
Dans son livre "La Fabrique des élites", le journaliste Iban Raïs révèle l'envers du décor des prestigieuses écoles de commerce que sont HEC, l'Essec ou encore l'Edhec. Malgré de nombreux faits graves, les pratiques dégradantes n'auraient pas disparu.
Avec
Iban Raïs Journaliste
C'est la grande tradition des écoles de commerce : le week-end d'intégration. Ils ont lieu quelques semaines après la rentrée universitaire, et donnent lieu à tous les débordements possibles. Dans le livre La fabrique des élites déraille (Robert Laffont), le journaliste Iban Raïs décrit ces week-ends au-delà de toute limite.
"Cartouche à foutre"
Dans les années 2010, selon le journaliste, des étudiants d'HEC avaient pour habitude de privatiser un train pour se rendre dans le Sud, appelé "train disco". "Les promotions qui viennent d'arriver sur le campus vont être mis à rude épreuve dans ce train, explique Iban Raïs à Secrets d'info. Les étudiants devaient boire un shot d'alcool à chaque passage de wagon. Au milieu du train, il y avait une sorte de piste de danse, avec du vomi, de l'alcool, et parfois de l'urine."
Du côté de l'Edhec, toujours selon Iban Raïs, lors des week-ends de préparation de la course croisière, les "bizuts" sont par exemple mis à genoux et doivent revêtir un t-shirt avec écrit dessus pour les garçons "cartouche à foutre", "citerne de chiasse", et pour les filles "lasagnes de règles" et "torrent de mouille" (sic). "On les maltraite, on les insulte, on leur jette de la nourriture, complète Iban Raïs_. Le but, c'est de casser la personnalité de ces étudiants pour les faire rentrer dans le moule."_
Dans son livre, le journaliste raconte l'histoire de Manuel, un jeune étudiant brisé par les abus des courses croisières de l'Edhec. "Il est tombé d'une fenêtre d'à peu près 10 mètres de haut, après avoir été forcé de boire une bouteille remplie de rhum, tequila, gin, vodka et bière, déplore le journaliste. Il avait une heure et demie pour boire cette bouteille, comme une initiation. C'était il y a à peu près huit ans, mais aujourd'hui, il n'est toujours pas diplômé et ses frais de scolarité n'ont pas été remboursés."
Culture du viol
Pendant leurs années campus, les jeunes étudiantes se verraient obligées de normaliser la sexualisation permanente de la part des garçons. "Elles doivent faire attention à l'image qu'elles donnent et surtout normaliser les remarques sexistes et les agressions qu'elles peuvent subir", analyse Iban Raïs.
Dans certaines soirées, selon l'auteur de l'enquête, les filles auraient le droit de venir boire gratuitement jusqu'à 23 heures, avant que les garçons n'arrivent. "Ce genre de soirée existe dans les trois écoles, avec des noms différents : 'Ladies First' ["les filles d'abord] à l'Edhec, 'Au bonheur des putes' à l'Essec, 'Au bonheur des zoulettes' (sic) à HEC. A 23 heures, les garçons, surnommés les 'Enfoirés', débarquent. A ce moment-là, 'la viande est saoule', selon leur expression. Agressions sexuelles, black out, c'est la définition même de la culture du viol."
Des étudiantes démunies
Le livre d'Iban Raïs pointe la faible réaction des directions de ces établissements. "C'est assez logique d'un point de vue marketing, constate le journaliste. Ces écoles-là, c'est 15 000 euros l'année à peu près. Avant d'être des étudiants, ce sont d'abord des clients. Les directions de ces trois écoles sont obsédées par les classements, et préfèrent mettre tout cela sous le tapis plutôt qu'accepter que ça existe."
Malgré une certaine prise de conscience ces dernières années, notamment grâce au mouvement #MeToo, certaines pratiques perdurent, selon Iban Raïs : "Les directions agissent parce que les étudiantes les mettent au pied du mur. Telle école va nommer une responsable des violences sexuelles, telle autre va organiser un colloque obligatoire de sensibilisation aux violences sexuelles. Mais derrière, des centaines d'étudiantes sont démunies et perdues. Quand elles subissent une agression sexuelle ou un viol, elles ne savent pas aujourd'hui encore vers qui se tourner et comment elles vont pouvoir obtenir réparation."
Aller plus loin
LIVRE - La fabrique des élites déraille, par Iban Raïs, paraît le 27 mai 2021 chez Robert Laffont.
Merci pour cette référence, je vais le lire
Tes vidéos me sauvent littéralement la vie. Je vais à l’EDHEC Lille cette rentrée, et grâce à tes vidéos j’en connais un peu plus de cette école, ce qui me soulage tant, mdr.
haha avec plaisir, si t'as d'autres questions hésites pas.
J'ai commencé cette chaine parce qu'à mon époque il n'y avait aucune documentation et chaque étape pouvait être une bonne comme une mauvaise surprise.
Donc je suis très heureuse que ca t'aide !!
Fait attention à leur bizutage. Si elle l’a vécu normalement, toi tu pourrais vivre un calvaire. Si y’en à te laisse pas faire.
@@louizad2710 oui merci, j’ai fait ma rentrée, j’ai vraiment du mal à m’intégrer, mais heureusement, pour l’instant je ne vis aucun bizutage.
Je suis assez attentif sur le sujet et je voulais simplement te dire que les pratiques des grandes écoles comme celle que tu présentes ne sont pas sécurisantes, il suffira d'une promotion où des fils à papa soit plus nombreux et ils casseront peut-être une vie entière. Merci pour ta description pénale du bizutage.
Ce que tu décris est, par définition, du bizutage, et toi comme beaucoup le vive très bien comme non-humiliant. La même personne qui a vécu ce que tu décris pourrait très bien porter plainte pour bizutage.
C'est le poids de la "tradition" comme tu le dis si bien.
Un jour, les deuxièmes et troisièmes années reflechiront peut-être différemment les choses et construiront des temps positifs et solidaires (ex : le gage de distribution de soupe aux sans-abris, la rédaction d'un poème pour son parrain, le collage de stickers de l'EDHEC sur toutes les écoles alentours).
Choisissons le monde de demain, la tradition ne doit pas empêcher le changement vers un monde plus beau.
Merci pour ta vidéo.
Merci beaucoup pour ton commentaire, c’est très pertinent ce que tu dis et j’espère qu’un jour ces traditions changeront pour le mieux 🙏🤞
Bonjour, j'aurais voulu savoir ce qui arrive à l'étudiant qui ne veut pas du bizutage ? Merci d'éclairer ma lanterne
Je pense que rien de particulier, tu ne seras pas pénaliser ou quoi que ce soit
Faire de son cas personnel une généralité démontre d'un manque de recul sur les pratiques du bizutage "hardcore" en écoles de commerce, en médecine, etc... ou alors on vous a peut-être demandé de faire un peu de prosélytisme pour minimiser les pratiques violentes et institutionnalisées (principalement envers les femmes, mais pas que...) qui ont lieu dans ces temples truffés de "fils à papa". Heureusement, il existe un peu de littérature sérieuse sur le sujet pour qui veut bien s'y intéresser. PS : Ne comparez pas ce que vous vivez actuellement avec ce qui se pratiquait il y a 10-15-20 ans... à l'époque (pas si vieille finalement), l'administration de ces écoles couvraient (et couvrent encore parfois) les actes délictueux (viols, agressions, tabassages, etc...) commis par certains "étudiants" (j'appelle plutôt ça des psychopathes).
Je ne fais en AUCUN CAS une généralité. Comme je le précise dans cette vidéo c’est seulement et uniquement mon expérience que je partage.
On ne m’a d’ailleurs jamais demandé de faire quoi que ce soit, cette chaine est entièrement dédiée à mon expérience PERSONNELLE.
@@LaurenBdr J'ai parfaitement écouté votre vidéo et ce que j'en retiens, c'est que finalement, il n'y a presque aucun problème de bizutage au sein de ces écoles. La réalité est toute autre, et vous êtes parfaitement bien placée pour le savoir.
@@romualdvm5613 je encore une fois, je parlais UNIQUEMENT de mon expérience. Ce que j’ai d’ailleurs précisé plusieurs fois. Ce n’est donc pas moi qui fait une généralité.
@@LaurenBdr Certes, c'est votre expérience personnelle (en lettres majuscules si vous voulez, j'avais déjà compris en regardant la vidéo) mais pour une étudiante de l'EDHEC, je m'attendais à des propos un peu plus exhaustifs et nuancés.
@@romualdvm5613 je vous invite donc à utiliser des ressources complémentaires à ma vidéo si vous voulez vous renseigner sur l’expérience d’autres étudiants.
J’ai une question y’a vraiment des bonnes écoles de commerces accessible après un bac +2 ?
Hello ! Étant donné que les écoles de commerce en france sont toutes privées tu devras forcément dépenser quelques milliers d’euros pour une année. L’alternative serait une fac..
@@LaurenBdr Pour ma part j’ai les moyens pour aller dans une école de commerce sur paris mais le problème c’est que je sais pas si il y a vraiment de bonnes écoles qui valent le coup après une L2 ou même un bts vu que je passe pas par une prépa.
@@yekta95zz18 j’ai des amis qui étaient à psb, ca à l’air d’être une bonne école
@@yekta95zz18 regarde les AST tu auras des écoles bien mieux classé.
Oui tqt à l’em Lyon ou à l’édhec il y a plein d’ast
Ni bizu ...ni bizutage devrait exister
Il devrait etre interdit d obliger son bizu de lui payer des verres ....
Comment appelle t on cela en terme juridique .
😔😔
#0:08 déjà grosse erreur, en Belgique c'est totalement légal
Je parlais de la France..
@@LaurenBdr "et dans d'autre pays" ...
@@MesBaladesPréferées donc ce n’est pas faute, c’est juste pas précisé…?
je ronfle
😞
@@LaurenBdrpardon je me suis réveillé à la fin 🙏