01 Les origines - de Ife à Kétou

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  • Опубликовано: 15 ноя 2024
  • Les différents groupes Yoruba retracent tous leurs origines jusqu'à la ville d’Ilé-Ifè dans le Nigeria actuel et à son fondateur Oduduwa. La dispersion et les migrations des Yoruba sont le fait des sept petits enfants de Oduduwa, chacun d’entre eux ayant créé ce qui est convenu d’appeler les grands royaumes Yoruba, dépositaires légitimes de la couronne Yoruba. Selon la tradition, Kétou est clairement considéré comme un membre aîné de la famille Yoruba. En effet, à sa mort, Oduduwa laissa sept princes et princesses, ancêtres des différents groupes constituant le peuple Yoruba. Parmi eux, le deuxième enfant, une princesse, devint la mère d’Alaketu, l’ancêtre du peuple Kétou.
    D’après les traditions de Kétou, un certain Shopashan serait à l’origine de la fondation du royaume. Il aurait quitté Ile-Ife avec sa famille et d’autres membres de son clan, pour se diriger vers l’ouest, avant de s’installer finalement à Aro, au nord-est de Kétou. Rapidement, Aro devint trop petit pour la population grandissante du clan, et la décision fut prise de chercher un lieu plus adapté aux besoins du groupe.
    Le nouveau roi Ede chercha donc conseil auprès d’un vieux chasseur du nom de Alalumon, qui lui indiqua l’emplacement de ce qui allait bientôt devenir Kétou. Le roi Ede quitta donc Aro avec 120 familles et s’installa sous l’arbre du chasseur Alalumon autour duquel la ville fut construite et dont l’emplacement est marqué jusqu’à ce jour.
    Le périple qui conduisit Ede jusqu'à Kétou est aujourd’hui encore très présent dans les mémoires et les traditions de Kétou puisque chaque nouveau roi se doit de le répéter avant son intronisation. Ainsi, fut fondé le royaume de Kétou tel qu’il existe aujourd’hui. Le roi Ede, bien que fondateur de la ville, n’est que considéré comme étant le septième Alaketu, puisqu’il a été précédé par six souverains du temps de Aro.
    Il n’existe aucune date précise concernant la fondation de Kétou et les estimations varient du xie au xive siècle. L’histoire de Kétou, comme de l’Afrique dans son ensemble, repose essentiellement sur les traditions orales, souvent imprécises et contradictoires. Ainsi, pas grand-chose n’est connu sur l’évolution de Kétou après le règne du roi Ede. Il semble pourtant clair que les Yoruba n’étaient pas les premiers à s’établir à Kétou. La tradition indique la présence antérieure d’un peuplement autochtone dans la région, dans le village de Kpankou, à quelques kilomètres de Kétou. Les premiers arrivants Yoruba leur sont d’ailleurs redevables, puisqu'ils allumèrent leur premier feu grâce à la charité d’une certaine Iya Kpankou. Ce geste est resté dans la mémoire de Kétou, à travers un « rituel du feu » qui se déroule lors du décès de l’Alaketu. À l’annonce de la disparition du roi, tout feu doit être éteint dans la ville, pendant qu’un ministre du roi se rend à Kpankou demander du feu afin de rallumer tous les foyers à Kétou.
    Bien que relativement pacifique, l’histoire ancienne de Kétou est ponctuée de tensions et de conflits. La défense du royaume était assurée en partie par l’existence d’impressionnantes fortifications, encore visibles aujourd’hui. Les murailles et la porte gardée, unique accès à la ville, furent l’œuvre du roi Sa, quatorzième souverain de Kétou.

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